Quand le passé nous rattrape

Le fief de l'Ost Pourpre en Draenor, nommé en hommage à un ancien officier de l'ordre
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Kothran
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Quand le passé nous rattrape

Message par Kothran »

Une bouffée d'air. Enfin. Ce goût ferreux est à la fois désagréable et familier. A peine de temps de tousser pour vider ses poumons, Kothran eu la tête de nouveau immergée. Puis le noir.

*******************************

Un mal de crâne énorme. La bouche pâteuse, le Lieutenant se leva sans vraiment savoir où il était. L'odeur de carne était forte mais il avait commencé à s'y habituer. En fait, il ne sentait presque plus rien. Un bain serait le bienvenu, mais il devait avancer, rentrer à la maison.

*******************************

- Alors mon frère ? Qu'est ce que ça fait d'être enfin rentré ? Je t'ai manqué ? Et mes amis ? Père va être RA-VI !

Kothran encore dans le vague eut à peine le temps de formuler une réponse qu'il fut interrompu.

- Qu'est ce que cela signifie ? Que cache-tu dans cette cellule ?

- Père ! Je lui parlais justement de vous ! Je l'ai enfin retrouvé !

L'ombre décharnée sorti de l'embrasure de la porte.

- Bien. Très bien. Nous allons pouvoir commencer. Amène le dans mon laboratoire.

La jeune femme claqua des doigts et aussitôt, une troupe de goule s’élança vers le prisonnier.

*******************************

Ce matin, le jogging matinal du Lieutenant Merath s'annonçait tourmenté. La nuit avait été courte : plans, projets, organisation... La gestion d'un fort n'était pas de tout repos et c'est depuis qu'il avait eu cette responsabilité que Kothran eu du respect pour Aurys. De nouveau. Gérer ces hommes était une tâche aisée comparé à tout le reste et il s'en rendait enfin compte.

Levé à la hâte, son parcours était plus compliqué que d'habitude. Branches, terre battue, traces de combat... Il devait y avoir eu du mouvement autour du fort cette nuit et il n'aimait pas ça. L’entraînement de ce matin ne durera pas longtemps et sera suivit d'une enqu... Le sol s'effondra sous le poids de Kothran et le sorti de sa réflexion. Heureusement, quelque chose de mou amorti sa chute.

Effectivement, les cadavres en décomposition avaient fait un bon matelas mais... Pourquoi ? Aussi calme que possible, le Lieutenant examina la situation avec les éléments à sa disposition. Vu l'état des corps, ils étaient là depuis un moment. Un piège orc ? Peu probable, des pieux aurait du l'accueillir si c'était cela.
De plus, la terre a été creusée très récemment. Rien ne semblait avoir de sens. Peu importe. Il devait sortir de là.

Deux mètres de haut. Il était capable d'escalader ça, même avec peu de prises. D'ailleurs il était presque au somment quand quelqu'un (ou quelque chose ?) lui attrapa la cheville. Un des corps bougeait et plutôt bien en fait. Vite rejoint par ses congénères, Kothran fut maintenu au sol de très longue heures jusqu'à ce qu'un visage familier apparu depuis les hauteurs.

Tout cela devait être un mauvais rêve... C'était la seule explication possible.

*******************************

Des mois avaient passé depuis la disparition du Lieutenant. Il avait sans doute été déclaré disparut au combat et si quelques expédition de recherche avaient sûrement été faites, les troupes en Draenor avaient sans doute mieux à faire. C'était triste à dire mais telle était la réalité de la situation.

Vêtu d'une armure très légère et désarmé, Kothran s'avançait vers le fort Verminaard. D'une voix forte il s'annonça.

- Ici le Lieutenant Merath. Je dois parler à la Connetable aussi vite que possible et par conséquent, rentrer en Azeroth. Ouvrez les portes et laissez moi entrer.
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Adelheidy Hamar
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Adelheidy Hamar »

- Bon allez, cette fois-ci, ça devrait germer !

Adelheidy était concentrée dans son atelier-serre-laboratoire, elle venait de mettre au point un nouveau croisement, qu'elle espérait prometteur. Elle n'avait toujours pas ses cobayes réprouvés, mais elle faisait avec les moyens du bord. Les mains maculées de terre, elle regardait son ouvrage, pleine d'espoir.
C'est alors qu'elle entendit frapper à la porte. Un des pages qui gardait le camp se tenait devant elle, à bonne distance de son laboratoire. Elle lui sourit, s'approchant.
- Que se passe-t-il ?
- Madame, un homme prétendant être le Lieutenant Merath s'est présenté à la porte. J'ai préféré vous prévenir.
La jeune femme eut un sursaut de surprise. Elle avait préféré ne pas espérer le retour de l'instructeur, il était absent depuis tellement longtemps... Ses pensées dérivèrent vers sa femme, vivante mais en cocon, toujours pas sortie de sa gangue minérale.
- Vous... vous êtes sûr ? J'arrive tout de suite.
Après un regard rapide sur son établi, où rien ne risquait d'arriver, elle sortit de la serre en essuyant les mains sur sa tenue de travail.

Arrivée devant la porte, elle jaugea l'homme du regard. C'était bien Kothran, sans aucun doute.
- Ouvrez, voyons.
Elle attendit derrière la porte que celle-ci ouvre, laissant passer le lieutenant, un sourire aux lèvres.
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Kothran »

Kothran patienta un long moment. Avec tous les protocoles de sécurité qu'il avait commencé à instauré ce n'était pas étonnant. Bien que fatiguant. Il tînt bon, jusqu'à ce que les portes s'ouvrirent enfin. Devant lui, se tenait la protégée de Ragthar. Ce qu'elle avait gagnée en assurance. Elle, donner des ordres ? Et de cette manière ! Un naufrage sur une terre inconnu, ça vous change une personne. Incroyable.

Le Lieutenant passa la porte. Il sentait le mort, littéralement.

- On dirait bien que je m'en suis sorti. On ne dira pas de moi que je suis facile à tuer.

Il inspecta le fort qui avait bien évolué depuis sa disparition.

- J'ai besoin d'un bain, dans un premier temps. Puis d'un portail pour rentrer en Azeroth, je n'ai pas de très bonnes nouvelles.

************************

- Tu n'oublieras pas de leur dire qu'au moindre de tes faux pas, nous viendrons te chercher. Quand tu t'y attendra le moins : ça prendra le temps qu'il faudra.

- Père, ne soyez pas si sévère, il n'est là que depuis deux semaines et vous lui menez déjà la vie dure !

- Cesse tes enfantillages, nous parlons de choses sérieuses.

- Mais père ! Regardez il commence déjà en train de s'évan... [...] de votre faut...

Kothran ouvrit les yeux. Il ne savait pas combien de temps il avait été absent.

- [...]pas s'il en sera capable. C'est trop risqué !

- Il le fera ou il mourra. Prépare le, il est grand temps.

Un claquement de doigt se fit entendre.

************************

Kothran avait dans un premier temps arrêté de bouger, comme si son esprit s'était échappé au loin. Quoi qu'il se passa autour de lui, rien n'était parvenu jusqu'à ses oreilles ou ses yeux. Après cinq bonnes minutes, il se contenta de s'écrouler au sol, mort de fatigue.
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Adelheidy Hamar
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Adelheidy Hamar »

L'odeur lui avait fait froncer le nez, mais elle ne montra pas plus sa gêne, trop heureuse de savoir le Lieutenant vivant. Elle le regarda en vitesse de haut en bas, son passée de guérisseuse lui ayant donné quelques réflexes. Elle sourit à la remarque de Kothran.

- Je n'ai jamais douté que vous étiez un dur à cuire, lieutenant ! Et effectivement, un bon bain vous ferait du bien, et peut-être un passage rapide à l'infirmerie, histoire d'être sûr que tout est en ordre, et qu'il ne faille pas prendre de mesure de quarantaine avant que vous repartiez sur Azeroth.

La jeune femme, tout en parlant, avait commencé à se tourner pour se diriger vers les bâtiments, mais s'arrêta bien vite, la fixité du lieutenant l'interpellant. Puis elle se rapprocha, passa la main devant ses yeux, et s'inquiéta du manque de réaction. Elle tendait le bras pour toucher Kothran, prendre son pouls, ce genre de chose, quand l'homme s'écroula sur place, inanimé. Elle l'évita de peu, et réussit à garder l'équilibre, mais très vite, elle se laissa tomber à genoux à côté du corps, faisant les gestes de premier secours, tout en appelant à l'aide. Elle ne se voyait vraiment pas porter le guerrier seule vers l'infirmerie !!

A l'aide de deux autres soldats, elle le transporta jusqu'à un lit de ce qui avait été un jour l'infirmerie de fortune de Solÿn et qui était aujourd'hui, bien que modeste, plutôt confortable et bien achalandée en remèdes de base. Elle demanda qu'on lui apporte une bassine d'eau tiède et un linge propre, puise lle ausculta Kothran, cherchant pouls, fièvre, faiblesse, et toute trace de cicatrice récente, ce qui n'était pas évident sur la peau fortement marquée du lieutenant.
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Kothran »

L'examen premier avait été sans appel : Kothran dormait. Il allait même jusqu'à ronfler allègrement, c'est dire. Si les signes vitaux du Lieutenant étaient tous plus ou moins normaux - on ne mentionnera pas la tension élevée qui n'était pas du tout due à un abus des bonne choses, le reste semblait aller. Une fois l'armure retirée et un examen plus approfondi, quelques détails troublants commençaient à faire surface.

Tout d'abord, le corps de Kothran était couvert de contusions, d’hématomes et d'éraflures. Pas un centimètre carré ne semblait épargné, c'était comme si on avait trainé un sac de patate d'un côté du champ à l'autre et que le tissu avait commencé à montrer des signes de fatigue. Kothran avait vendu sa peau chèrement.

Autre bizarrerie, Adelheidy pouvait constater des plaques de sang coagulé à certains endroit, notamment sur la tête et le haut du corps. Étrangement, elles ne ressemblaient en rien à des plaies. Le sang n'était peut être même pas humain - et un biologiste confirmé aurait pu le confirmer.

Enfin, sur le torse du Lieutenant, on pouvait apercevoir une vilaine cicatrice qui avait été ré-ouverte au bistouri tout le long de son tracé. C'était la seule réelle plaie sur le corps de Kothran.
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Adelheidy Hamar
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Adelheidy Hamar »

En voyant que le Lieutenant s'était seulement endormi, la Légat fut rassurée. Pas de trace de maladie, tant mieux. Mais au fur et à mesure qu'elle découvrait bleus, contusions et autres égratignures, son visage s'assombrit. Et quand elle vit le sang, puis la cicatrice, elle murmura pour elle-même "Mais qu'est-ce qu'il vous est arrivé ?".

Comprenant que Kothran avait, pour le moment, surtout besoin de sommeil, Adelheidy alla rédiger une lettre pour la Connétable, lui annonçant le retour du lieutenant-instructeur, son état de fatigue, et le fait qu'il voulait rentrer au plus vite pour la rencontrer. Elle resta vague sur ses lésions, parlant seulement de bleus et de plaies, sait-on jamais, si quelqu'un venait à intercepter le message... Elle ajouta qu'elle allait essayer quand même de retenir Kothran un jour ou deux au fort, pour qu'il se repose un peu. Les voyages inter-planétaires étaient maintenant établis, mais ça restait un moyen de transport éprouvant, et faire subir un passage de portail à un corps aussi fatigué n'était pas recommandable.

Elle envoya le message en urgence au bastion, puis revint à son patient. Par la Lumière, ce qu'il empestait. Elle prit tout de même le temps de prélever un échantillon du sang qui semblait ne pas être du lieutenant, puis utilisa le linge et l'eau propre pour laver le guerrier, doucement, sans le réveiller. C'était avec une grande délicatesse qu'elle nettoyait la peau abimée, les pensées tournées vers ce qu'avait pu subir cet homme, et sachant qu'à son réveil, il allait falloir ajouter à ses peines l'annonce de l'état de sa femme, toujours en stase dans son cocon minéral.
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Kothran »

Kothran ouvrit les yeux embrumés par son sommeil. Une silhouette était juste à côté de lui travaillait consciencieusement sur sur corps. La douleur était encore présente et à dire vrai, plus le temps passait, plus elle se faisait sentir. Un mouvement de réflexe vînt au Lieutenant, qui se releva afin de s'échapper et saisir de cette silhouette oppressante. C'était sans compter les lanières en cuir qui le clouait à ce qui s'apparentait à une table d'opération.

Un ricanement se fit entendre. Cette voix roque, sortie d'outre-tombe glaça le sang du Lieutenant.

- Allons, allons, ne te fatigue pas jeune homme. Tu es solidement attaché. Et tu es épuisé. Garde tes forces, tu en aura bientôt besoin.

Décidé à en découdre, Kothran continua de se démener, ayant pour seules envie d'étrangler son interlocuteur. D'un coup, il sentit ses liens s'envoler. Bientôt il serait en train de mettre à mort sa victime. Bientôt, il serait libre. Malheureusement, tout ceci n'était qu'un tour joué par son esprit. Bientôt, l'infimière qui s'était donné tant de mal pour le débarbouiller, ne serait plus.
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Adelheidy Hamar
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Adelheidy Hamar »

Quand elle vit le lieutenant reprendre conscience, Adelheidy eut tout d'abord peur de lui avoir fait mal, et suspendit son mouvement de nettoyage. Malheureusement, le guerrier, même affaibli, gardait une vitesse d'attaque impressionnante. Elle n'eut pas le temps de crier, juste, par réflexe, de lancer un sort de protection sur elle-même.

Il se jeta sur elle, les mains autour de sa gorge. Pour le moment, le bouclier d'énergie lumineuse l'empêchait de serrer trop fort, mais ça ne durerait pas longtemps. Crier risquait d'encore plus affaiblir la protection précaire qui lui sauvait momentanément la vie. Elle espérait seulement que le fracas de leur chute attirerait quelqu'un du fort.
Elle tentait de murmurer des mots apaisants, appelant le lieutenant par son grade, son nom, l'implorant du regard d'arrêter, lui disant qu'il est en sécurité. Elle aurait bien essayer de se débattre mais autant frapper sur une montagne. Elle se contentait de serrer les bras de son agresseur.

Dans la confusion, une étrange créature était entrée dans l'infirmerie. Une drôle de petite plante, avec des pattes, et trois fleurs baveuses. Et elle s'était précipitée vers le guerrier, et sans une hésitation, avait commencé à cracher sur ses chevilles de cet acide si intéressant mais pas encore assez étudié. La mandragore miniature était en position d'attaque, et bientôt, elle mordrait les mollets de Kothran, avec une détermination inattendue pour un être de cette nature.
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Eleanore »

Les études étaient la plus belle chose au monde - après ses enfants - pour Eleanore. Elle qui avait passé des heures dans les salles obscures des bibliothèques et, un peu moins, dans la pièce poussiéreuse d'Héritage, trouvait un nouveau plaisir à l'étude de plein air. Oh bien sûr, elle avait été sur le terrain avec le Kirin Tor, mais uniquement pour des prélèvements, et encore, souvent sommaires. Cette fois, c'était autre chose. L'étude vivante, d'une civilisation disparue! Par les Dieux que c'était excitant.

Tellement excitant, que lorsqu'elle passa près de l'infirmerie, les bras chargés d'une caisse contenant de précieuses documentations sur l'exil des Draeneis, elle n'entendit même pas le fracas de la table d'opération ni le bruit de chute qui venait d'en émaner. Elle ne réalisa qu'il se passait des choses anormales lorsqu'elle failli écraser la plante - tout aussi anormale - qui suivait la Légat depuis quelques temps. Intriguée par l'attitude, une fois encore, anormale de la "plante" - si tant est qu'on puisse appeler une plante une créature aussi bizarre - la mage posa délicatement sa caisse au pied d'un chariot et se dirigea vers le bâtiment.

Les infirmeries ne la dérangeaient pas. L'odeur ne l'affectait pas le moins du monde. Non plus que la vue des ustensiles de chirurgie. Ce qui lui déplaisait, c'étaient les blessés. Embêtant, dans une infirmerie. Mais elle savait que, ce jour là, il n'y avait personne à l'intérieur. Enfin, normalement. Aussi entra-t-elle sans hésiter dans la salle principale. Ce qu'elle vit la laissa confuse.

La Légat était au sol. Une maigre barrière lumineuse l'entourait. Un homme à moitié nu au dessus d'elle, les mains autour de son cou. Une plante étrange prête, visiblement, à attaquer l'homme. Un bazar innommable les entourant. Eleanore mit un temps à revenir à elle. La situation était trop loin de ce qu'elle s'attendait à trouver, son esprit pourtant vif la plupart du temps, ne parvenait pas à trouver quoi faire. Ce fut le premier mouvement de la plante qui la ramena au présent.

Monsieur! Arrêtez! Je vous en prie! Mons... Par les Dieux...

Elle s'était approchée des deux adversaires et venait seulement de reconnaître le Lieutenant Merath. Elle ne l'avait vu qu'en de rares occasions, avant son départ fortuit pour Draenor et sa disparition. La panique menaça de l'envahir lorsqu'elle se rendit compte que deux de ses supérieurs se battaient. Pire. Que le Lieutenant Instructeur tentait d'étrangler la Légat! Une amie, une soeur!

Et comme toujours, la panique lui fit prendre la seule porte de sortie possible: elle sentit monter le long de ses bras un courant glacial. Ce froid qui la suivait depuis sa plus tendre enfance, qui la rassurait et l'effrayait à la fois. Cette fois, elle ne le laissa pas jaillir de manière totalement incontrôlée. La pensée tenace que ses camarades - quoi qu'elle ne les connaissait encore que peu - soient en jeu, retint sa conscience suffisamment pour qu'elle contint la marée gelée.

Alors que la bulle de lumière disparaissait sous la pression toujours plus forte du guerrier, que la plante étrange mordait subitement un mollet présenté sur un plateau et que la prêtresse commençait à suffoquer, Eleanore relâcha la tension qu'elle retenait entre ses mains. Le sort n'eut pas tout à fait l'effet escompté, mais l'orbe de givre qu'elle lança percuta les deux belligérants dans un fracas de glace qui aurait pu rendre jaloux le Roi Liche en personne.
Nous serons de glace face au feu de votre haine, ainsi nous noierons votre violence dans la passion de nos eaux.

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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Kothran »

Le coup percuta Kothran de plein fouet. Le choc fut si violent que le Lieutenant se vit projeté quelques mètres plus loin, libérant ainsi Adelheidy de son emprise. Sonné, il fallut plusieurs minutes au jeune homme pour qu'il reprenne - enfin - ses esprits. Il avait froid. Un froid qui faisait remonter bien trop de mauvais souvenir. Avec une stupeur que peu de personne ne lui connaissait, il bredouilla quelque chose.

- Mais... Rhaes est mort. Que... Pourquoi ?

Il était de toute évidence complètement désorienté. Mais après quelques secondes, il réalisa qu'il n'était pas dans un laboratoire mais bien dans une infirmerie. Un lieu qu'il avait d'ailleurs déjà visité et où il avait séjourné. Irrité par une douleur au mollet - en plus d'un énorme mal de crâne, le Lieutenant aperçu une étrange créature qui semblait l'apprécier. Enfin, le goût qu'il avait.

- Qu'est ce que c'est que cette chose !?

D'un geste hasardeux, il se débarrassa tant bien que mal de la bestiole végétale et l'envoya loin de lui. Puis il se tourna vers la Légat qui gisait au sol. Une pensée inquiétante traversa son esprit. Et si la personne qu'il venait d'essayer d'étrangler, c'était el.... Non. Impossible. Il rampa tant bien que mal vers elle et se mit à vraiment s'inquiéter. Du mieux qu'il pouvait, il tenta de lui porter secours.

- Légat, est-ce que vous allez bien ? Répondez moi !

Kothran ne savait pas ce qu'il pouvait faire mais il était certain d'une chose : il avait besoin d'aide.
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Adelheidy Hamar »

Adelheidy ne sentit même pas la morsure glacée du sort d'Eleanore. Elle avait sombré dans l'inconscience quelques secondes plus tôt. Le choc l'avait laissée au sol, gisant telle une poupée de chiffons. De son côté l'étrange créature végétale avait assez mal pris le fait de se faire éjecter, mais maintenant, elle se méfiait du colossal humain. Elle s'était juste rapprochée de sa maitresse, mais à distance prudente du guerrier, et semblait observer la scène. La légat aurait sûrement assuré voir de l'inquiétude dans la position des têtes baveuses, mais cela était invisible pour tout un chacun.

Lorsque le lieutenant vint au secours de sa malheureuse victime, il put voir avec soulagement sa cage thoracique s'élever et retomber, à un rythme saccadé. La jeune femme gémissait faiblement de temps en temps, mais ne semblait pas vouloir reprendre conscience pour le moment. Des marques violacées de strangulation commençaient à apparaitre autour de son cou.
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Eleanore »

La puissance qu'elle avait libérée était beaucoup plus importante que prévu. Etonnée elle même de ce qu'elle avait provoqué, Eleanore resta un moment sans savoir que faire. Le lieutenant était à l'autre bout de la pièce, la plante toujours accrochée à son mollet. La Légat, quant à elle, était inconsciente, là, à ses pieds. Encore hésitante, la mage s'accroupit devant la prêtresse et tâta son cou à la recherche d'un pouls, effrayée à l'idée de ne pas en trouver. Elle fut rapidement rassurée sur ce point, néanmoins, mais ne savait toujours pas quoi faire. Elle s'interrogeait toujours quand elle vit Kothran bouger. Immédiatement sur ses gardes, elle se redressa à moitié, une main tendue vers lui en guise de précaution.

Sans même prendre garde à l'écuyère, le lieutenant approcha en rampant vers la Légat. Inquiète, Eleanore tenta bien de le dissuader, mais il ne semblait pas l'écouter.

Légat, est-ce que vous allez bien ? Répondez moi !

Cette dernière était toujours inconsciente, mais au moins, elle respirait. Déjà, des marques violacée apparaissait sur son cou.

Lieutenant! Il faut la mettre sur un lit. Et appeler un médecin, un vrai. Je n'y connais rien en soin, et j'ai bien l'impression que vous non plus. Et pourtant, vous en auriez aussi besoin!

Eleanore essaya de le repousser doucement pour le diriger vers un lit tout proche. Mieux valait l'allonger - et peut être même l'immobiliser - puis s'occuper de leur supérieure. Elle irait ensuite demander du secours dans le fort. Si elle parvenait à faire bouger l'enclume que représentait Kothran.
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Kothran »

Un lit, oui, c'était ça. L'allonger sur un lit et appeler un médecin. Il pouvait faire ça. Mine de rien, le petit somme qu'avait fait le Lieutenant avait été salvateur et, malgré le choc glacé, Kothran n'eut pas trop de mal à se redresser. C'est qu'il récupérait plutôt vite le bougre. Il prit une longue inspiration avant de se pencher vers la Légat et de la porter vers un lit d'un pas lent mais stable.

- Je vais voir si quelqu'un est là pour s'occuper d'elle. Tenez lui compagnie !.

Avec la violence et le désordre qui avait précédé, le jeune homme n'avait même pas réalisé qu'il venait de s'adresser à la personne responsable de son hébétement. Mais de toutes façon, ce n'aurait pas été très juste de lui reprocher de s'attaquer à un supérieur alors qu'il venait de faire de même.

Une fois certain qu'Adelheidy était bien installée, il passa la tête par la porte de l'infirmerie et cria à s'en exploser les poumons.

- UN MÉDECIN ! ET VITE ! LA LÉGAT EST BLESSÉE !
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Adelheidy Hamar »

Voyant les choses se calmer, la plante se recula prudemment. Toutes ses feuilles tressaillirent tout de même lorsque le guerrier posa les mains sur sa maitresse, mais elle resta loin de lui, cherchant les ombres de la pièce pour se faire oublier.

La légat était totalement inconsciente quand Kothran la déposa sur un lit. Parfois, elle semblait chercher à se racler la gorge, tentative qui se suivait d'un gémissement de douleur, faible mais audible. Elle ne réagit pas lorsque le lieutenant appela à l'aide.
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Re: Quand le passé nous rattrape

Message par Eleanore »

Tenez lui compagnie.

Ces mots résonnaient dans la tête de la mage comme un marteau. Elle s'efforçait de comprendre ce qui venait de se passer, mais en vain. Un Lieutenant avait tenté de tuer la Légat, puis avait subitement décidé de la sauver. Ce n'était certainement pas normal. Tout écuyère qu'elle était, Eleanore se convainquit qu'elle ne devait plus laisser Dame Hamar sans surveillance dès ce moment. Quoi qu'on lui dise, elle s'arrangerait pour toujours être à portée, ou, au pire, elle se résignerai à utiliser la magie arcanique.

En attendant de comprendre davantage cette histoire, elle installait Adelheidy du mieux possible. Elle arrangea une couverture et un coussin mou sous sa tête, retira un mèche de cheveux qui passait près de ses narines et se prépara à la veiller comme elle aurait veillé un de ses enfants. De temps à autres, la jeune femme émettait des gémissements, visiblement de douleur. Le hurlement du Lieutenant ne la fit même pas tressaillir.

Finalement, tout en surveillant le jeune homme du coin de l'oeil, la mage approcha ses mains du coup de la Légat et laissa échapper une très faible dose d'énergie gelée. Elle avait appris, au cours des années, que le froid était une bonne cure contre les douleurs. Peut être son intervention pourrait elle soulager un peu la jeune femme ?
Nous serons de glace face au feu de votre haine, ainsi nous noierons votre violence dans la passion de nos eaux.

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