le cauchemar prend forme - Grita

De l'Abbaye de Comté du Nord au Camp des bûcherons, de la Lisière à la Tour d'Azora, la Forêt d'Elwynn est propice aux balades et aux rencontres.
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Grita
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le cauchemar prend forme - Grita

Message par Grita »

Une tempête d'automne s'était levée dans la soirée, charriant de gros nuages noirs lourds de pluie. Désormais, Hurlevent était balayée par les rafales de vent et noyée sous un crachin froid qui glaçait quiconque n'avait pu se mettre à l'abri.

Grita se réveilla en sursaut dans la nuit noire, son cauchemar elle l'avait vu de ses yeux... mais le hurlement qu'elle avait voulu pousser ne passa pas la barrière de ses lèvres et s'acheva en un gémissement étranglé. Malgré le fait qu'elle soit à nouveau seule dans sa chambre, la paladine voulut se saisir de son épée et tenta de se lever mais à peine était-elle debout qu'elle vacilla et menaça de retomber sur le lit. Prenant appui sur un mur, elle tenta de se diriger jusqu'à la porte. Ses pensées étaient brumeuses, comme si elle avait bu toute la soirée, or ce n'était absolument pas le cas. Qu'est-ce qui lui arrivait ?

Sans arme, Grita passa la porte et descendit les escaliers en chancelant. Terrorisée par ce qu'elle était certaine d'avoir vu, elle sortit dans la tempête. Une bourrasque souleva sa chemise de nuit, s'engouffra sous le tissu qu'elle transforma en une voile qui renversa la paladine et la traîna sur plusieurs mètres sur les pavés. Les cheveux en bataille, la jeune femme se força à se relever et rejoignit en courant l'écurie où se reposait son fidèle destrier d'argent. Grimpant sur la selle, Grita fit faire un demi-tour à sa monture et piqua des deux jusqu'à ce que la ville ne soit plus visible derrière les arbres de la forêt d'Elwynn. Alors seulement elle se permit de ralentir et de jeter un regard d'effroi derrière elle. Ou elle devenait folle ou le démon qui hantait ses nuits avait réellement pris forme dans sa chambre : elle avait entendu le bruit de ses sabots sur le parquet, son rire, son fouet claquer dans l'air. Et elle l'avait vue... Grita claqua des dents, une vague de terreur était en train de la submerger. La paladine ferma les yeux un instant pour reprendre le contrôle sur ses tremblements.

Dégoulinante de pluie froide qui la glaçait jusqu'à la moëlle, la jeune femme se sentait désemparée. Elle n'avait personne à qui en parler, tous avaient été portés disparus après l'attaque d'Aile-de-Mort sur la capitale, ou étaient en mission la Lumière-savait-où... seul lui restait un dernier espoir : Lïxia, la draeneï médecin qui avait son cabinet à la garnison du ruisseau de l'ouest. Grita avait déjà eu l'occasion de combattre à ses côtés et la savait digne de confiance, chose rare par les temps qui couraient... le cas Samuelson en était un exemple frappant.

Courbant le dos sous les souvenirs et la pluie, la paladine mit sa monture au petit trot et se dirigea vers Comté de l'Or. Après avoir dépassé l'auberge de la fierté du lion elle prit la route à sa droite. Mais les arbres semblaient se pencher de plus en plus sur le chemin, formant une arche dont la hauteur ne cessait de diminuer, ressemblant de plus en plus aux couloirs des bâtiments de Stratholme que la Croisade Ecarlate avait occupé, de sinistre mémoire pour la paladine. Grita se sentait de plus en plus oppressée, sa vision devenait floue, elle avait du mal à ne pas glisser de sa selle. Elle se cramponna de toutes ses forces au pommeau et pria, pour la première fois depuis bien longtemps, pour son salut. Elle était toujours en train de marmonner quand apparurent les tours de la garnison.

Grelottant sous le crachin, nauséeuse, la jeune femme stoppa sa monture et tenta de descendre de son cheval mais son pied nu glissa sur les pavés à l'entrée du bastion et la paladine se retrouva à genoux dans la boue. Elle lutta avec sa chemise de nuit trempée de pluie et de terre pour se relever. N'y parvenant plus, sentant ses forces et sa raison l'abandonner, Grita finit les trois mètres qui lui restaient jusqu'aux portes à quatre pattes et en hurlant le nom de la seule personne qu'elle estimait capable de l'aider :

"Lïxia, Lïxiaaa, Lïxiaaaaa ! ! ! "

Adjoint Rainer
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Message par Adjoint Rainer »

Mauvaise nuit. Sale temps. Une pluie à transpercer une parte de tarte à la mirabelle. Les meilleures. De celles qui vous faisaient oublier les averses et les rhumatismes, toujours prompts à poindre avec un temps pareil.

Rainer maugréait sa mauvaise humeur en fumant sa vieille pipe de bruyère, à l'abri du vent mauvais et de la pluie, accoudé à une meurtrière depuis laquelle il surveillait l'entrée de la Garnison. Peine perdue, néanmoins : on n'y voyait pas à deux mètres. Et quiconque aurait tenté de s'approcher se serait en quelque sorte noyé à l'air libre. Attendant tranquillement la fin de la nuit, l'Adjoint stagnait dans un ressac de mauvaises pensées - jusqu'à ce que l'improbable ne se produise.

"Lïxia, Lïxiaaa, Lïxiaaaaa ! ! ! "

Il ne connaissait pas cette voix, mais avec le vacarme à l'extérieur il aurait été impossible de reconnaitre quoi que ce soit. L'instant d'après, le vétéran ouvrait la porte, pour découvrir le spectacle affligeant d'une femme trempée jusqu'aux os, vêtue d'une chemise de nuit si gorgée d'eau qu'elle n'avait plus rien d'utile, prostrée devant l'entrée de la Garnison. Rainer se précipita sur elle, la couvrit de sa pelisse, puis la releva d'autorité avant de la conduire dans le bâtiment. Là, sans s'inquiéter des regards stupéfaits des sentinelles qui accouraient, il conduisit l'inconnue jusqu'à la plus proche cheminée, la força à s'y installa et commença à la frictionner vigoureusement, de peur qu'elle ne finisse par attraper la mort.

Tu m'fais pas ça gamine. Tu vas pas m'claquer dans les pattes, hein ?

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Grita
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Message par Grita »

Grita s'était laissée faire, bien incapable de résister. Elle n'en avait plus ni la force ni la volonté. La douce chaleur de la cheminée lui redonna un peu de rose aux joues, les frictions la ranimèrent quelque peu. Mais son esprit était ailleurs, la voix de Rainer lui paraissait si lointaine...
Après plusieurs minutes qui lui parurent une éternité, elle parvint enfin à soutenir un fragment de seconde le regard de l'adjoint et à articuler un misérable "merci".

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Paullariand Dourentée
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Message par Paullariand Dourentée »

Paullariand avait enfin finit toutes les copies conformes des rapports sur l'enquête de la nouvelle peste mené en Norfendre, la chambellan avait été intransigeante sur les délais.

Maintenant, il était temps de prendre un bon thé à la façon Dame Lahidi, qu'elle se rétablisse vite, pour se récompenser de ce travail bien fait.

Il prit donc le nécessaire à thé que Dame Lahidi lui avait offert, qu'elle se rétablisse vite, et se rendit au premier endroit où il lui était possible de faire chauffer l'eau.

Qu'elle surprise quand il entra dans la salle de voir Rainer en train de «fricoter» devant la cheminé. Paullariand était très déçu… Rainer n'aurait peut-être pas le titre du «meilleur exemple de l'année dans la garnison du Ruisseau de l'Ouest» cette année.

C'est donc sans mot dire, ni même de salutation, que Paullariand se prépara un thé alors que l'humaine — une jeune fille — susurrait des mots (doux ?) à l'Adjoint.

Adjoint Rainer
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Message par Adjoint Rainer »

La femme bougeait. Elle avait même articulé un remerciement, signe qu’elle avait conscience de sa situation. C’était bien, mais pas suffisant. Rainer avait perdu trop de camarades, dans la boue des tranchées, sous une pluie pernicieuse qui ne chassait ni le sang, ni la crasse, pour se rassurer avec si peu. Il continua donc de frictionner l’inconnue quand son sixième sens lui fit percevoir l’approche d’un mauvais esprit.

Secrétaire Dourentée, grogna-t-il à l’adresse du gnome, qui prenait soin de sa popote alors qu’une femme était entre la vie et la mort à moins de quelques mètres de ses pantoufles. Cette étrangère nous est arrivée en pleine nuit, sous la pluie, et s’est évanouie devant la porte en réclamant Lïxia. Allez chercher notre médecin, à en juger par sa fièvre, elle en aura bien besoin.

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Paullariand Dourentée
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Message par Paullariand Dourentée »

Comprenant son erreur, Paullariand mis à disposition le thé et partit prestement chercher l'infirmière Lïxia, tout en pensant à un moyen de laver le nom sans tache de l'honnête soldat silencieusement couvert d'opprobre.

Il décida de se rendre en personne à l'infirmerie. À défaut, il ira la chercher dans sa chambre, loin, dehors, dans la tour de garde, au delà de la pluie et le froid… Ou plus simplement, il demandera à un garde.

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Grita
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Message par Grita »

Grita n'était pas mourante, loin s'en faut. Mais une torpeur inhabituelle l'empêchait de reprendre pleinement conscience, la maintenant affaiblie, fiévreuse et nauséeuse. C'était comme un froid venant de l'intérieur même de son corps, qu'elle ne parvenait pas à dissiper. Pourtant, le froid elle l'avait connu en Norfendre, et tous les combattants pourraient vous dire que ni une cotte de mailles ni un plastron de plaques ne tenaient chaud. Mais là, c'était totalement différent. Fixant le feu de cheminée comme un gardien divin, Grita se laissa aller dans les bras de l'intendant, sans seulement s'être rendue compte du passage du gnome, en marmonnant presque imperceptiblement :

"Lïxia..."

Lïxia
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Message par Lïxia »

Elle dormait effectivement mais s'éveilla peu avant l'arrivée en hâte du garde, fière de constater que ses sens étaient toujours aussi bien entrainés.
Le garde frappa fort à la porte en l'appelant.


(Blam Blam)
- Toubiiiiib !? L'Adjoint Rainer a besoin de vos services à l'entrée principale !
(Blam Blam)
- Toubiiiiib !?
(Blam Blam)

Elle détestait ce mot "toubib" sans vraiment savoir pourquoi d'ailleurs mais elle le détestait. C'était un fait.

- Toubiiiiiib !?.. Réveillez-vous !!
(Blam blam)

Décidément ce "toubib" passait pas. Elle enfila sa "petite laine" en hâte...avant d'ouvrir la porte d'un coup sec.

- Toubiiiiii...?

Le garde resta bouche ouverte alors que son regard plongea involontairement dans le décolté de Lïxia. Celui-ci, sans doute jeune recrue, ignorait manifestement que le "toubib" en question était une Draeneï donc grande. Surpris il resta bêtement figé.
Lïxia observa le garde, son décolté puis le garde avant de lui passa un doigt sous le menton, refermant sa mâchoire dans un petit "clac" et l'obligeant à relever la tête et à croiser son regard volontairement sévère.


- Eh ho!...pour le Médecin de l'Ost c'est à l'étage que ça se passe !

Le garde soudain conscient de la situation vira au rouge.

- Dés...'xcusez-moi!...mais l'Adjoint Rainer attend urgemment vos seins à la porte principale !...

Lïxia fusilla le garde du regard

- Aaah...jeeeeuh...j'voulais dire un médeseins ! (...) UN ME-DE-CIN !! (sourir crispé) ...cesturgentsivousplait ?

Lïxia aurait volontier continué ce petit jeu mais la situation ne le lui permettait pas.

- Alors qu'attendez-vous pour faire demi-tour et courrir l'avertir que j'arrive ?

- A vos ordre Madame ! Immédiatement Madame !

Dans un zèle exagéré le garde fit un salut manquant de peu s'assomer lui-même et executa sans doute le plus rapide 180 degré de toute sa carrière avant de partir, en courrant, avertir l'Adjoint Rainer.

Lïxia
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Message par Lïxia »

Peu après Lïxia arriva à son tour. Elle découvrit l'Adjoint Rainer tenant dans ses bras une femme enroulée dans une couverture. Elle était sur le point de faire un commentaire salace mais le regard inquiet de l'Adjoint lui fit changer d'avis.

- Qu'est-il arrivé ?

Elle s'approcha et soudain reconnu son ancienne amie

Déesse !!...GRITA !?

Elle regarda l'Adjoint Rainer...

- Que c'est-il passé ?

...s'agenouillant à coté de son amie elle lui posa une main sur le front.

- Elle est gelée !
- Grita ?...tu m'entends ? ...Grita !

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Grita
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Message par Grita »

Si loin... une voix familière...

"Lïxia..."

De la sueur froide coulait sur le front de la paladine qui avait encore à peine la force de frissonner.
Grita lutta pour ouvrir les yeux, elle voulait être certaine que ce n'était pas son imagination qui lui jouait des tours. Elle se sentait si mal, la fièvre la faisait peut-être délirer...

"Lïxia..."

L'humaine fixa la draeneï, reconnut son amie, voulut lui tendre la main, ressentir la texture de sa peau, effacer les doutes...

"Lï..."

L'effort était bien trop intense, l'émotion trop forte, la jeune femme sombra dans l'inconscience.

Adjoint Rainer
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Message par Adjoint Rainer »

Pour la première fois, Rainer fut soulagé en voyant apparaitre la draeneï, et oublia même de mentionner la légèreté de sa tenue pour se consacrer pleinement au cas qui le préoccupait.

Je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Il pleuvait des cordes, dehors, et je tenais mon poste comme à l'accoutumée quand j'ai entendu crier. Elle était étendue devant la grande porte, appelant votre nom, dans cette tenue. Je me demande comment elle a pu se trainer jusqu'ici ainsi vêtue. C'est une véritable tempête, dehors.

Rainer jeta un regard soucieux à Lïxia.

Maintenant que vous êtes éveillée, je vais l'emmener à l'infirmerie, si vous le permettez. Vous y serez plus à l'aise pour l'examiner.

Lïxia
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Message par Lïxia »

Lïxia regarda l'Adjoint Rainer, inquiète...

- Un instant Rainer !... je m'en charge.

Elle resta quelque instant silencieuse, perdue dans ses pensées.

- Rainer, je ne suis sûr de rien mais... je connais assez bien Grita pour affirmer qu'elle est pas femme à se retrouver dans cet état qui plus est sans son arme...


Elle passa la main sur la joue de Grita avant de fixer l'Adjoint Rainer.

- ...on dirait bien qu'elle a fuit devant je ne sais qui ou quoi. Il serais plus prudent que vous restiez ici et ouvriez l'oeil, dés fois qu'elle se soit fait pister jusqu'ici.

- Si vous voyez ce que je veux dire.

Elle adressa un petit sourire à l'Adjoint Rainer, certaine que celui-ci comprendrais l'allusion à une éventuelle menace imminente puis prit Grita dans ses bras et la souleva avec douceur afin de l’emmener à l'infirmerie.

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Grita
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Message par Grita »

On ne voyait rien dehors à part les trombes d'eau qui dégringolaient du ciel. Seul un éclair parvenait de temps en temps à trouer le ciel d'orage de sa lueur blafarde. C'est ainsi que l'on put un instant apercevoir au bout du chemin qui menait au bastion une silhouette humanoïde abritée sous un chapeau à larges bords, juchée sur un destrier noir comme de l'encre et accompagnée d'une étrange créature ressemblant à un molosse à qui il aurait poussé des antennes sur la tête. Mais l'éclair d'après, il n'y avait plus rien à voir...

Adjoint Rainer
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Message par Adjoint Rainer »

Rainer hocha la tête. Apparemment, Lïxia savait ce qu'elle faisait. Les deux femmes devaient se connaitre et, au regard de la nature inquisitrice de la draeneï, le vétéran était certain qu'elle avait déjà quelque idée de la nature du mal qui frappait la femme qu'il avait ramassée cette nuit. Dès lors, il lui apparut que le sujet ne lui appartenait plus : il décida donc de reprendre son poste, après un dernier regard pour la malade.

Un instant, il lui sembla apercevoir une silhouette dans l'obscurité. Mais Rainer avait trop l'habitude des veillées de nuit pour y accorder la moindre importance : d'ailleurs, l'ombre avait déjà disparu l'instant d'après.

Lïxia
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Message par Lïxia »

(Avec l'accord de Grita)

Lïxia se dirigeait vers l'infirmerie portant Grita dans ses bras. Elle lui parlait le long du trajet mais Grita ne répondait pas. Arrivée à l'infirmerie elle la posa sur un lit et s'empressa de lui changer ses vêtements froids et détrempés et rajouta une bûche dans le petit poêle.

- Grita ?...tu m'entends ...réponds-moi !?

Mais Grita ne bronchait pas. Elle posa sa main sur le front de Grita et ferma les yeux un instant. Soudain une image apparue devant ses yeux et la fit reculer et blêmir.

- Déesse ! Qu'e... ?

Elle resta quelques instants indécise avant de retenter l'expérience mais cette fois rien d'anormal se produisit. Pourtant une impression de malaise subsistait...quelque chose qu'elle avait déjà connue par le passé essayait de se frayer un passage afin de resurgir de sa mémoire.

Alors qu'elle apportait une couverture de plus pour tenir Grita au chaud le voile se déchira. Tétanisée elle laissa choir la couverture. Au prix d'un terrible effort de volonté elle parvint à reprendre le contrôle de ses pensées. Tremblante elle marcha jusqu'au lit où était couchée Grita et s'assit.
Elle resta quelques instants hésitante, malheureusement la situation présente n'offrait guère de choix. Grita était en danger et elle aussi par la même occasion. Se terrer ici et attendre n'était pas la meilleur des solutions, il fallait partir et vite. Lïxia se rappela soudain un lieu oublié dans son monde natal qui offrait tout se dont elle avait besoin en cette instant. Elle attrapa sa "petite boite noir" fétiche et retourna prés de Grita.


-Je n'ai pas encore eu l'occasion de pratiquer se sort mais c'est le moment ou jamais tu crois pas ?...et faut bien que les enseignements d'Adal me servent dés fois, non ?

Elle fit un petit sourire à Grita toujours inconsciente.

Assise sur le lit elle prit doucement les mains de Grita dans les siennes et ferma les yeux. Un léger brouillard commença à envahir peu à peu l'infirmerie et lentement les formes des objets et des meubles devinrent floues. Lïxia ouvrit les yeux, affichant un air à la fois satisfait et soulagé. Elle prit Grita dans ses bras et la souleva du lit.


- Viens, on est arrivés. Ici on sera en sécurité...pour le moment.

Mais seuls les mots résonnèrent sur les murs de l'infirmerie à présent vide.

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