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Chemins croisés

Posté : mer. 26 avr., 2017 2:44 am
par Balduin
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Salut les copains, je vous présente les débuts des péripéties de Balduin qui rejoint celles que vit Hägnar actuellement. Son départ se situe donc peu après la capture de Nathanos l'autre réprouvé. Voilà, bonne lecture de ce premier chapitre !
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Prologue : l'envol


Le crépuscule s’annonçait sur le camp de Griseveille, le vent tiède léchait les quelques feuilles des arbres avoisinants. Près du feu de camp, deux silhouettes se tenaient à proximité : Balduin et Shylla s’adressaient quelques paroles plutôt futiles mais suffisantes pour maintenir la chaleur au coeur.
Le Chevalier, des Sos Réprouvés, prit congés afin de se tourner vers sa couche, un léger sourire composé de tendresse et de tristesse se dessinait sur son visage.

Il s’allongea puis songea.

Perdre un ami… Du temps de la Croisade d’Argent, c’était un quotidien pour le paladin mais le départ d’Hägnar était de trop.

Alors qu’il se remémorait les péripéties qu’il eut jadis, ses paupières s’alourdissaient petit à petit, jusqu’à atteindre la pénombre totale. Celle-ci ne fut que de courte durée, car le voilà à présent grimpant une haute montagne dont la cime défiait les dieux. La gorge sèche, il se mit en quête d’un point d’eau afin de s’abreuver. Cela lui prit quelques minutes avant de se tenir au dessus d’un fin cours d’eau s’échappant de la roche. Il n’hésita pas un instant avant de plonger sa grosse main rugueuse dans la flaque afin d’en boire l’entièreté. Se penchant vers l’eau, désormais trouble, il essayait de discerner son reflet qui semblait bien plus épais et trapu qu’à l’accoutumé. Des petits yeux azurs se dessinaient, ainsi qu’une barbe grisonnante descendant jusqu’à l’estomac. A cette vision, le paladin se mit à paniquer.

A peine eut-il le temps de cligner des yeux qu’il se retrouva de nouveau à Grise-veille, la toile de la tente comme seul paysage. En sueur, il palpa son visage afin de retrouver la forme de son crâne et la présence de ses favoris, si précieux à lui, mais gloire à la Lumière tout était là.
Prit d’un mal de crâne, il s’assit au bout de sa couche afin de tenir son front dans le creux de sa main.

- C’pas vrai.. ça s’est encore reproduit ! pensa t-il.

Cela faisait plusieurs semaines que le paladin faisait face à ces “rêves” incompréhensibles où il voyait des lézards à plume et autre créatures farfelues.

- Maintenant j’comprends. J’comprends c’que j’suis sensé voir ! chuchota t-il dans ses bacchantes.

Sans un mot il se leva pour se diriger vers son armure qu’il s’empressa d’enfiler. Attrapant par la suite son marteau qu’il accrocha à sa taille, il termina son rituel en équipant son bouclier à son dos.
Se précipitant vers la sortie de la tente, il s’arrêta brusquement pour se retourner vers son tabard, aux couleurs de l’ordre, suspendu au dessus de sa couche. D’une main vive il l’attrapa et, sans perdre de temps, s’en habilla.

A travers l’antre de la tente, le paladin apercevait la pluie qui battait de plein fouet le sol boueux du camp. Il s’extirpa de son logement, non pas le coeur lourd, pour se diriger le plus discrètement possible vers son but, à quelques mètres devant lui.

Alors qu’il continuait sa marche silencieuse, un garde de Grise-tête, une chope de bière à la main, tomba nez à nez avec Balduin, tous deux autant surpris. Un regard silencieux suivit d’un hochement de tête servait à comprendre que les deux hommes n’avaient rien vu.

Une fois cette panique passée, le paladin reprit son chemin jusqu’à atteindre sans peine un gryphon qu’il monta aussitôt. D’un coup de talon, l’animal prit son envol, malgré un réveil plutôt brutal, filant vers les sombres cieux à l’ouest.

Balduin peinait à garder les yeux ouverts mais son objectif était clair dans son esprit.

- J’arrive Hägnar ! Et par la Lumière, je compte bien t’ramner ! cria t-il en même temps que le tonnerre grondait derrière l’humain.

Re: Chemins croisés

Posté : sam. 06 mai, 2017 1:07 am
par Balduin
Chapitre I

La pluie rendait le vol pénible pour le griffon, qui lançait de temps à autres des cris de fatigue, mais il n’en était rien pour le paladin qui le chevauchait. Les éclairs, et les quelques déflagrations gangrenées au loin, étaient les seuls éclats de lumières perçant les ténèbres de la nuit, pourtant c’était bien la Lumière en son sein qui l’interdisait de dévier de sa route.

C’étaient les rumeurs au camp de Griseveille qui l’avait amené à se tourner vers l’ouest. Nombre d’entre eux, les gardes, s’extasiaient devant l’existence d’une montagne, dans cette direction, capable de percer les cieux. Cependant, il s’agissait là de la seule piste qu’avait Balduin pour le mener à l’endroit de son “rêve”.

De grâce, la Lumière semblait accorder sa bénédiction au Paladin car ce n’est qu’au bout de quelques heures qu’il constatait un changement radical de climat, désormais beaucoup plus montagneux et neigeux. Un simple coup d’oeil vers les grands reliefs lui permit de trouver aisément le plus grand des plus grands. D’un coup de rênes, il ordonna au griffon de filer droit vers celui-ci puis de se diriger vers son sommet, frôlant les parois rocheuses et glacées. Balduin essayait tant bien que mal de repérer son ami, mais la superficie et le climat qui lui faisait face ne pouvaient que le faire abandonner toutes tentatives. Il ne lui restait plus qu’à attendre au sommet et lui faire face une fois qu’il y parviendrait.

Pendant cette fulgurante ascension, qui ne lui manquait pas de couper son souffle, Balduin ne pouvait s’empêcher de penser à ce qu’il pouvait bien dire afin de dissuader Hägnar d’aller plus loin et de lui faire entendre raison pour revenir auprès de ses camarades. Néanmoins tout allait trop vite dans esprit pour finir dans une discordante confusion. Après tout il n’avait guère les talents d’orateur de son compère et il ne lui restait ainsi qu’à improviser.

Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que le Paladin toucha enfin terre, même s’il s’agissait plus de neige qu’autre chose. Le froid s’infiltra immédiatement dans sa gorge, à peine eut-il le temps de respirer, provoquant une forte douleur à la poitrine. Une quinte de toux le prit par surprise, crachant à travers ses bacchantes déjà surmontées de mini stalactites.

Un certain moment lui fut nécessaire afin de s’habituer au minimum à ce changement radical puis frénétiquement, prit d’un moment de panique, il se précipita vers un des rebords du sommet. Les yeux du paladin s’écarquillèrent comme jamais. La vue que lui prodiguait la montagne le remplissait d’une chaleur débordante. La seule réaction qu’il entreprit fut de s’asseoir sur un rocher et de continuer sa contemplation. Des images remanescentes de son passé ressurgit alors dans son esprit : les moments heureux avec sa famille, son refus d’autorité au prince Arthas à Strathölme, sa désertion de la Croisade d’Argent, son entrée dans l’Ost Pourpre.. Cela aurait pu s’éterniser si des bruits de pas faisant crisser la neige le sortit de son état.

Balduin se tournait désormais vers l’origine du bruit mais restait complètement immobile. Les pas se faisaient de plus en plus proches et forts jusqu’à ce que le Paladin distingua une petite silhouette trapue à travers le blizzard.
Une fois à portée de vue, les traits d’un Hägnar fatigué et à moitié gelé apparaissaient devant lui.

"Hägnar..."

Re: Chemins croisés

Posté : sam. 06 mai, 2017 1:10 am
par Balduin
“Par l’marteau de Khaz’goroth, qu’est ce que tu fais là ?!”

“J’savais qu’tu viendrais ici, j’ai vu ça dans mes rêves.”

“Ca répond point à ma question. Pourquoi t’es là ?”

Le Paladin, se releva, son marteau en main et se dirigea vers le nain. Il s’arrêta à quelques mètres de lui.

“Pour t’ramener, tudieu !”

Hägnar soupira. Il était touché par l’intention de son camarade, mais il n’aurait pas dû venir.

“J’t’avais laissé une lettre avant d’partir. T’aurais dû rester auprès des autres, pour les protéger ! J’ai mon propre chemin à faire.”

Un soupçon de colère émanait de Balduin, il leva son marteau face au visage d’Hägnar.

“Ta lettre disait de prendre soin de mes compagnons et aux dernières nouvelles t’en es un !”

Hägnar détourna le regard quelques instants. Il revint vers Balduin, sur un tout autre sujet.

“Comment vont les gars de l’Ost ?”

“Tu le verras de toi même quand tu reviendras au camp.”

“T’sais très bien que j’peux pas revenir tant qu'l'Ost ne voudra pas combattre les démons. J’peux pas rester dans un ordre qui considère qu’la Légion Ardente n’est qu’une menace anecdotique !”

“Ah bah parc’que aller s’friter avec la Légion tout seul ça risque de changer quelque chose ?! T’es bien naïf sur c’coup là Hägnar…”

Une lueur de rage traversa les yeux d’Hägnar.

“J’suis pas tout seul, Balduin. Sur cette terre, y’a des tas de gens qui se battent contre les démons. J’ai accompli bien plus de choses seul qu’en restant dans l’Ost Pourpre, à poireauter à l’entrée d’un camp en attendant de taper des Réprouvés ! C’toi qu’est naïf, Dorenn. Si tout l’monde pensait comme toi, on aurait perdu la Troisième Guerre !”

“Et l’honneur dans tout ça ? Si tout le monde abandonnait ses compagnons comme toi, Azeroth ne s’rait plus ! Respecte ton serment et bats toi au nom des idéaux pour lesquels tu t’es engagé au lieu de partir comme un lâche avec comme simple adieu un misérable bout d’papier…”
Il lâcha ces derniers mots avec une sécheresse sans pareille, ceux qui connaissaient le paladin auraient pu se demander si c’était réellement lui.

Hägnar dégaina ses armes. “Je pensais que tu m’comprendrais. Tu as abandonné tes compagnons, à Stratholme. Tu as abandonné tes compagnons d’la Croisade d’Argent. Et ça fait pas d’toi un lâche, si ? On a nos raisons d’faire c’qu’on fait, ça fait pas d’nous des traîtres !”

Le bras droit de Balduin se gorgea de Lumière jusqu’à irradier son marteau.

“On m’a donné le choix à Stratholme et je m’suis expliqué à la Croisade avant mon départ. Mais j’te pensais pas aussi salaud de m’resortir ça à moi. J’ai beau être un fervent de la lumière, j’peux pas non plus m’montrer clément envers tout l’monde.”

“On est jamais aussi prompt pour juger ses propres choix qu’les choix des autres, hein ? Maint’nant laisse moi passer, j’ai à faire. J’reviendrai à l’Ost Pourpre quand le moment sera venu.”

Le Paladin posa avec force son bouclier au sol, face au nain, provoquant quelques étincelles de Lumière.

“Tudieu qu’faudra m’passer d’ssus d’abord !”

Devant l’effort manifeste de l'empêcher de passer, Hägnar empoigna fermement ses armes, qui flamboyaient de Lumière.

“Lorsque les mots échouent, les actes parlent. J’aurais voulu qu’les choses s’passent différemment…”

Les deux combattants foncèrent l’un sur l’autre, prêt à défendre leurs valeurs et leurs choix. Mais soudain, un vrombissement se fit entendre non loin…

Re: Chemins croisés

Posté : sam. 06 mai, 2017 1:12 am
par Balduin
A dix mètres des deux batailleurs, un ballon dirigeable surgit du bord de la montagne.

La nacelle se stabilisa près du précipice. On pouvait y observer quelques réprouvés en armure ainsi que des gobelins qui étaient manifestement en pleine dispute.

Arrêtant le combat, Balduin et Hägnar s’approchèrent de cette apparition soudaine.

“J’t’ai dit qu’il fallait activer la propulsion hyprorelative ! Tu fais n’importe quoi !”
“C’est toi qui fait n’importe…”

Les deux gobelins se tournèrent vers la montagne et virent qu’ils étaient observés par des membres de l’Alliance.

“ALERTE ! DES GARS DE L’ALLIANCE !”

Les Réprouvés attrapèrent des arbalètes et se mirent en position. Les Gobelins s’agitèrent, sans doute dans l’espoir de faire repartir leur machine.

Balduin se mit soudainement à courir vers la nacelle, Hägnar le suivi et sautèrent sur le zeppelin.

“AAAAAH ON SE FAIT ABORDER ! SAUVE QUI PEUT ! LES GOBELINS D’ABORD !”

Le combat fit rage sur le pont principal. Balduin et Hägnar combattirent les Réprouvés. La Lumière était une arme particulièrement efficace sur les morts vivants.

Balduin avait presque agi que par instinct tel un simple mécanisme qui a été monté et remonté durant des décennies. Son affrontement contre Hägnar avait laissé place à une explosion de colère envers ces engeances. Les échanges de coups pleuvaient sur l’engin, du coin de l’oeil il vit un réprouvé prendre à revers Hägnar mais mécaniquement le marteau du Paladin délogea la tête des épaules de la créature tout en encaissant le coup d’une autre à l’aide de son bouclier. Les deux compères se trouvèrent du regard pendant l’affrontement ce qui permit entre autre à Balduin de redescendre sur terre et d’analyser, avec plus de sérieux, la situation.

Le zeppelin tanguait au rythme des combats. Une fois l’affrontement terminé, cependant, les deux survivants remarquèrent que le bâtiment n’avait plus aucune stabilité. Il se balançait au gré des vents, se rapprochant dangereusement de la montagne.

Balduin et Hägnar se ruèrent vers le poste de pilotage, mais les instruments avaient été sabotés. De toutes manières, aucun des deux ne savaient piloter un dirigeable.

Une explosion sonore se fit soudainement entendre. Le ballon avait heurté un des reliefs de la montagne. L’air s’échappait, entraînant le vaisseau dans une course effrénée vers l’ouest.

L’Humain et le Nain s’accrochèrent aux rambardes, bataillant contre le vent et la chute libre. Le paysage changea, passa des hautes montagnes à des étendus de végétation. Cependant, cette végétation n’était pas verdoyante, mais noirâtre et rougeâtre.

Le zeppelin se cogna violemment contre les branchages d’un arbre géant. Balduin s'éjecta juste avant l’impact tout en s’enveloppant méticuleusement dans un cocon de Lumière protecteur, comme il l’avait appris autrefois avec son Chevalier.
La sphère de Lumière atterrit non sans douceur ce qui ébranla le paladin mais lui permit de se remettre debout, désormais entouré d’une forêt luxuriante aux couleurs très atypiques…

A suivre...

Re: Chemins croisés

Posté : lun. 08 mai, 2017 9:53 pm
par Balduin
Chapitre II



Le souffle court, Balduin tentait tant bien que mal de se repérer dans cette immense végétation, d’un rouge presque envoûtant.
Cela faisait maintenant deux heures qu’il s’était mis en quête de retrouver son compagnon, lui aussi éjecté de l’engin, mais le désespoir l’emportait, tant cette impression de tourner en rond montait en lui. Le même arbre au tronc malveillant, la même forme de rocher oppressante et le même cours d’eau noirâtre tourmenté par un incessant remous tumultueux… le paladin était bel et bien perdu.

En temps normal, être ébranlé à ce point n’était pas dans son habitude… mais ces chuchotements incessants, résonnants dans son crâne, ne pouvaient que le déstabiliser davantage.

Dans un excès de rage, le paladin se dirigea vers l’arbre le plus proche et le frappa à l’aide de sa main aux nerfs bousillés. Il ne s’arrêta qu’à partir du moment où il sentit une traînée de son sang encore tiède, glisser le long de son épaule. Une boule de rage se forma dans son ventre et ne cessa de remonter jusqu’à ce qu’il la recracha pour se transformer en véritable cri de fureur qui résonna aux quatres coins de la forêt.



… ...

… … …

En maître des lieux, le silence avait fait de la forêt sa demeure. Les murmures furent chassés par le vent dans un étouffement inaudible. Tout était à présent immobile et pourtant Balduin avait cette impression que cette forêt se renfermait continuellement sur lui.

D’un pas plus calme et réfléchi, il s’engouffra à travers les hautes herbes en laissant derrière des traînées de son sang.

Quelques mètres plus loin, commençait à apparaître devant ses yeux, une lueur chargée de petits scintillements. Attiré par cette vision forte intrigante, il hâta le pas pour finalement arriver devant une clairière d’un vert plus vert que nature et où l’aurore perçait agréablement la cime des arbres pour atterrir sur la surface d’un lac dont la clarté aurait pu rendre jaloux le plus pur des êtres. Sans hésiter une seule seconde, Balduin en rejoignit le bord et y plongea sa main afin de s’y rafraîchir. Du revers de la main il s’essuya les favoris fraîchement humides puis s’allongea, un léger sourire aux lèvres, dans l’herbe grasse et verdoyante. Il ferma les yeux et s’oublia.

Peut-être était-ce des minutes, des heures ou des jours mais il rouvrit enfin les yeux, un léger coup d’oeil aux alentours lui permit de remarquer que rien n’avait changé. Néanmoins il semblait que l’atmosphère était bien plus pesante, l’air si agréable paraissait à présent désagréablement lourd. Se penchant à nouveau vers le lac, toujours aussi clair mais dont les profondeurs semblaient désormais inatteignables, loin vers ces abymes, il aperçut une silhouette qui se dessinait, peinant à se rapprocher, il voyait qu’elle essayait de se débattre contre ces fonds marins. Au fur et à mesure que cette chose approchait, Balduin comprenait qu’elle était en train de tendre la main comme un appel à l’aide. N’hésitant guère, il plongea derechef sa main gauche dans l’eau, mais à peine entra t-elle en contact avec le liquide qu'il se teinta de ténèbres, plus noirs que les vêtements de la Mort, puis commença lentement à ronger sa peau disparaissant dans une volute de fumée à la surface de l’eau.
Sans plus attendre, il l’en sortit immédiatement mais voyant l’ombre suppliant toujours son aide, il prit un court moment de réflexion puis plongea son autre main dans cet enfer liquide. La volute de fumée reprit, néanmoins la douleur ne se faisait plus ressentir. Tandis qu’il louait le non fonctionnement de ses nerfs, l’eau, elle, commençait à s’infiltrer dans sa blessure, se mêlant avec son sang.

Serrant les dents, quitte à briser sa mâchoire, Balduin se retenait de crier même si la douleur était telle qu’il avait l’impression qu’on était en train de le brûler vivant mais de l’intérieur. Se concentrant sur sa main, il parvint enfin à attraper celle de l’ombre qui désormais prenait les traits d’une femme humaine. Puisant dans sa force, il l’extraya du lac pour la remonter sur la terre ferme.

Essoufflé, il regarda avec un pincement au coeur son bras droit qui n’était désormais qu’un morceau de chair suppurant, jusqu’à l’extrémité de son coude... Il l'enveloppa immédiatement dans un morceau de son tabard qu’il arracha dans le sens de la largeur.

Il parvint àfaire abstraction de cette blessure afin de se concentrer sur ce qu’il venait de “repêcher”. Celle-ci était agenouillée, le ventre au sol, elle semblait protéger quelque chose entre ses bras. Ses vêtements étaient très rudimentaires et abîmés par l’humidité, néanmoins elle ne semblait pas avoir été affecté par les effets de l’eau. Immobile, elle ne semblait même pas respirer.

Re: Chemins croisés

Posté : lun. 08 mai, 2017 9:56 pm
par Balduin
“M’dame… M’dame, z’allez bien ?!” demanda t-il, encore essoufflé.

“O-oui…” répondit-elle d’une voix fluette et à peine audible.

Lentement, elle se releva vers le paladin toujours assis.

“Mi… Milly ?!” balbutia t-il.

Il s’agissait de la même femme que celle dont le portrait figurait dans le médaillon chérit par Balduin... Millana Dorenn. Il était à présent tétanisé par l’apparition de sa défunte femme mais encore plus par ce qu’elle tenait dans les bras.

“Terry…” dit-il en se relevant péniblement et s’avançant vers ces deux figures.

Terryan Dorenn, le deuxième visage présent dans le médaillon, autrement dit le petit garçon de Balduin qu’il perdit en même temps que sa femme. Cependant il était bien devant lui, assoupi et blotti contre le sein de sa mère.

“Par la Lumière, vous êtes tous les deux…!”

Douleur, souffrance.

L’eau agit encore dans le sang de Balduin, ce qui le paralysa une nouvelle fois. Ce choc lui permit néanmoins de retrouver un semblant d’esprit. Fébrilement, il tendit l’index vers sa femme et son enfant.

“Foutue forêt… Tu m’auras pas avec ces illusions !” Il attrapa son marteau à sa ceinture et son bouclier sanglé au dos “C’est pas comme ça que tu m’auras, tudi…!”

Avant qu’il n’eut le temps de dire tudieu, voilà qu’une longue lame verdâtre vint empaler sa femme au niveau du nombril. Derrière elle, apparut en même temps une figure bien familière au paladin.

“Tu devrais apprécier ce que l’on t’offre des fois, parjure.” dit-il d’une voix caverneuse, à la frontière de l’humanité, couvrant les cris de Millana et des pleurs du bambin qui venait de se réveiller.

Les yeux écarquillés, Balduin ne pouvait qu’être spectateur de cette macabre vision. Il se mit à genou, regarda le visage du monstre qui était également celui qui lui avait rendu ce médaillon.

“...non, Merrlyn… comment as-tu...”

Sans tenir compte des paroles du paladin, celui-ci tourna son poignet en même temps que la lame. L’étincelle de vie disparaissait des yeux de Millana, tandis qu’elle restait toujours debout, le petit Terryan fermement accroché à sa tunique.

“Et bien “Parjure”... comptes-tu encore t’enfuir ?!" S’exclaffa t-il tandis que des craquelures verdâtres commençaient à déformer son visage.

Un sentiment d’impuissance s'immisçait chez le Paladin mais c’en était trop, il ne pouvait supporter de voir sa femme se faire souiller davantage. Récoltant toute la détermination qu’il était capable, il tenta de se relever pour aller faire face à cette abjection… Celle-ci n’était pas du même avis.

“Reste là où tu es, profites du spectacle “Parjure”!” dit-il sur un ton ironique.

Un courant électrique verdâtre sortit de l’épée pour parcourir tout le corps inanimé de Millana mais ne semblait guère s’intéresser à l’enfant.
Après quelques secondes le cadavre fut envahi de violents spasmes, tel un pantin désarticulé, puis de nouveau immobile.

“Qu’as-tu fait… Monstre !” s’époumona t-il.

“Silence… et admire !” dit-il en faisant signe de se taire au paladin.

Immédiatement le corps commença à pourrir sur place, tel un cadavre en décomposition depuis plusieurs années. Millana, ou ce qu’il en reste, ouvrit lentement les paupières pour dévoiler des globes oculaires putréfiés. Elle s’anima en se mouvant mécaniquement, avançant vers Balduin toujours la lame incrusté dans l’estomac.

Le petit pleurait toujours de plus belle jusqu’à en perdre la voix. Agacé par ses cris, sa cadavérique mère le prit dans ses mains gangrénés et sans qu’il n’ai eu le temps de respirer pour pousser de nouveaux pleurs, le voilà à quelques centimètres des dents pourries de sa génitrice.

Au premier coup de mâchoire, les cris prirent de l’ampleur… au second coup, ils s’affaiblirent…au troisième coup, il n’y eu plus de cris.


Le mental du paladin s’effondre, il éclate en sanglot. Il a comme seul geste de se recroqueviller derrière son bouclier qu’il a attrapé instinctivement. C’est le seul rempart pour l’empêcher de voir plus de cette scène alors que Merrlyn de son côté se tord de rire avec hystérie.

“Ce n’est qu’un cauchemar, ce n’est qu’un cauchemar, ce n’est qu’un cauchemar…” c’est ce que répétait Balduin machinalement, en essayant de couvrir ses oreilles au mieux mais le craquement des os semblait résonner dans son crâne.

Il tenta de fermer les yeux, mais cela ne faisait que reproduire la scène dans son esprit. Il se contenta alors de fixer bêtement l’intérieur de son bouclier. Il croisa ainsi le regard avec son reflet et pour la première de la vie du Paladin, le voilà qu’il se dégoûtait de lui même. Il se trouvait tellement hideux et pitoyable qu’il se mit à régurgiter ce qu’il avait dans l’estomac. Seul un liquide noirâtre sortit de sa bouche, d’une quantité pareille à celle qu’il avait bu dans le lac.

Re: Chemins croisés

Posté : lun. 08 mai, 2017 11:56 pm
par Balduin
Pour reprendre ses esprits, il fit appel à la Lumière qui l’enveloppa d’une douce aura lumineuse. Le cauchemar avait enfin cessé un bref instant. C’était son devoir de ne pas y succomber, son serment ne peut pas être entaché de la sorte. Les rires de Merrlyn s’estompèrent enfin. Au nom de ceux qu’il aimait, il ne devait pas abandonner et se montrer misérable.

Il croisa de nouveau le regard avec son reflet et subitement il prit en main son bouclier pour l’envoyer voler derrière lui. Il termina sa course en se figeant dans le tronc d’un arbre.
Enveloppé de Lumière, il se dirige vers ce qui reste de sa femme et son fils. Il n’est plus qu’à quelques centimètres, son esprit lui dit de reculer mais son coeur dit d’avancer. Il écouta ce dernier et passa à travers l’illusion de sa famille qui disparu dans une épaisse fumée émeraude.

“Quelle déception… Moi qui pensais que tu allais te laisser crev…”

Il n’eut le temps de terminer sa phrase que le Paladin empoigna son marteau pour asséner un coup au mage gangrené en pleine tête. Néanmoins au lieu de toucher de la chair, il traversa à nouveau la même fumée. Le corps de Merrlyn fit de même en se dispersant dans l’air.

L’écho de sa voix vint résonner dans toute la clairière qui perdit sa couleur verte afin d’arborer le même rouge de la végétation qu’il aperçut lors de son atterrissage.

“Avros, viens donc inculquer à cet insecte une leçon de respect…”

Balduin, son marteau tenu avec sa seule main valide, se tenait sur ses gardes. Ça pouvait arriver de n’importe où.

Un faisceau vert transperça les yeux pour atterrir au centre du lac qui s’évapora au même instant. Le souffle de l’explosion fit tressaillir le Paladin qui glissa dans le cratère fraîchement créé. Une fois avoir fini de dévaller la paroie, il se retrouva face à une créature à la peau violâtre de trois mètres de haut, ressemblant à une sorte de lézard humanoïde mais démoniaque. Il exhibait, à l’aide de ses deux bras puissants, deux énormes masses qu’il maniait avec une facilité déconcertante.

Balduin le regarda quelques instants pour le jauger puis cracha par terre.

“Démons… ma Lumière sonnera votre glas.”

Le démon ne répondit que par un hurlement bestial en direction du paladin.

Les deux combattants foncèrent à toute allure sur leur adversaire, les armes dégainées, prêtent à faire pleuvoir le sang…

L’obscurité...

Le réveil...

La douleur…

Une douce chaleur inondait le corps de Balduin, il hésitait à ouvrir les yeux. Une grande respiration plus tard, voilà que son regard se jetait sur ce qui se trouve autour de lui.
Il n’avait aucune idée d’où il se trouver mais il pouvait se dire qu’il était vivant et dans un bon lit. Son bras droit était recouvert d’une épaisse couche de tissus mélangée à de nombreuses herbes et autres plantes.

Tournant la tête vers le côté, avec d’ailleurs une douleur peu agréable, il croisa le regard d’une elfe de la Nuit qui s'afférait à lui prodiguer des soins par la magie de la nature.
Surprise, elle s’arrêta puis se pencha vers son patient pour lui parler.

“Mais voilà qui se réveille ! Je pensais vous avoir perdu… on vous a trouvé dans un état critique vous savez. Quelle folie d’aller combattre un Garde-Courroux et d’en ressortir vainqueur, mais surtout vivant… Je me serai senti mal de devoir annoncer à votre ami que vous vous étiez éteint. ”

Le paladin avait du mal à gérer toutes ces informations à son réveil, il tenta d’en faire le tri pour en dégager le plus important.

“Mon ami ? Hägnar ?! Il est là ?!”

L’elfe de la nuit se caressa les cheveux

“Il est parti hier matin, vous êtes resté dans le coma pendant une nuit et un jour entier. Mais il a dit que vous pouviez le rejoindre…”

Il tenta de se redresser avec quelques difficultés

“Le retrouver ? Où ça ?!”

La guérisseuse se mit à souffler, vexée.

“Doucement… j’y viens ! Il m’a dit que vous pouviez le retrouver à Dalaran.”

“Parfait. Où est mon équipement ?”

“Et bien, à propos de ça… L’armure a été réduite en miette et votre masse est inutilisable à présent, navré.”

Peiné, il se mit à réfléchir…

“Donnez moi une tenue et prêtez moi un gryffon alors, s’iou plait !”

“Dans votre état ? Par Élune, vous cherchez vraiment à rencontrer le trépas…”

“Faudra bien plus pour m’arrêter, j’suis bien reconnaissant pour les soins mais… le temps presse.”

“Mh…”

Cela fut très compliqué pour Balduin de convaincre son infirmière mais une fois avoir expliqué entièrement la situation, elle dut se résoudre à le laisser aller…
Une tenue civile elfique, un peu trop grande pour lui, lui fut donné et on lui prépara un hippogriffe.
D’un coup de talon, qui fit autant mal à l’hippogriffe qu’à son cavalier, il s’envola de nouveau vers la forêt. Du ciel il était bien plus facile de se repérer et il trouva aisément le cratère où il avait combattu.
Son bouclier qui s’était coincé dans l’arbre avait disparu, de toute façon il comptait l’abandonner. Au centre du cratère il trouva les débris de son marteau et de son armure et les enterra dans le sol afin de le consacrer et le purifier. A quelques mètres se trouvait un amas de chair violâtre, après analyse il comprit qu’il s’agissait d’un des bras du Garde-Courroux qu’il avait combattu et qui tenait encore l’une de ses masses. Néanmoins il n’y avait aucune autre traces des restes du corps.

“Il a fui…” pensa t-il.

Son regard se jeta sur la masse que tenait encore le bras, elle puait la Légion et la corruption à des kilomètres. Il s’en approcha et après avoir débattu avec la main cadavérique, il parvint à la récupérer.
La corruption se fit sentir dès le toucher, tel un poison fulgurant, néanmoins il fallait plus que ça pour arrêter le paladin. Il concentra la Lumière dans la paume de sa main pour la transférer directement à l’arme.
Un combat acharné s’établit entre la gangrène et la Lumière et ce n’est qu’au bout de plusieurs minutes cette dernière le remporta. La masse se gorgea de Lumière jusqu’à purifier le plus infime des morceaux qui la compose. Il la soupesa et constata la différence qu’il y avait par rapport à son ancien marteau et bouclier, de l’entraînement sera nécessaire pour la manier. Il l’accrocha dans son dos puis reprit la route vers Dalaran en enfourchant l’hyppogriffe.

Désormais il fera face à tout ce qui se présente à lui, plus jamais il ne se cachera ou fuira derrière son bouclier. Ce temps est révolu.

Le temps de retrouver un ami est cependant nécessaire à cela.

A suivre...

Re: Chemins croisés

Posté : ven. 26 mai, 2017 4:02 pm
par Balduin
Chapitre III


La route fut beaucoup plus courte que prévue. A peine eut-il le temps de s’adapter au poids de sa nouvelle arme qu’il aperçut la haute cité céleste de Dalaran. Pourtant, pour le paladin elle n’a jamais semblé si loin puisque ses derniers souvenirs en son sein remontent au temps de la Croisade d’Argent lors de la guerre au Norfendre.

Un frisson lui parcourut le dos. Comment pouvait-il oublier ce combat qui semblait sans fin contre le fléau…

Une fois les rebords de la cité atteintes, il se posa sur l’aire de Krasus. Un pied à terre un peu hésitant et faiblard, il fit repartir sa monture vers son foyer.. c’est bien là où chaque être doit se trouver par ces temps.

Prenant une grande inspiration et bombant le torse, Balduin prit la direction du centre de Dalaran. Après tout il était bien là pour une raison : retrouver de nouveau Hägnar.

Tournant de ruelle en ruelle, d’avenues en avenues… il ne savait pas réellement par où chercher puisqu’il n’avait pas eu d’indications précises sur où le retrouver. A force de marcher, il ne pouvait s’empêcher de constater un certain silence qui avait élu domicile dans la cité. Néanmoins, alors qu’il passait à côté d’une auberge, il entendit des cris venant de derrière la porte… il approcha l’oreille et ces bruits se transformèrent en chants, des chants de victoire.

Sans une seconde à perdre, Balduin entra dans l’établissement qui dégageait une chaleur humaine et un trop plein de joie qui le submergea. Des soldats et des civils entonnaient des chants et des cris de victoires, une choppe à la main, sur ce qui semblait être la défaite que s’était pris la Légion au Palais Sacrenuit.

Parmi tout ce déferlement d’allégresse, les yeux du paladin se jetèrent sur un coin de la taverne, celui-ci n’était pas raccord avec le reste car seule une table et la personne qui y était installée restait murée dans le silence. Engageant le pas, il se dirigea vers celle-ci.
Il reconnut très vite Hägnar même si au fond il semblait lui aussi être différent à présent. Sans un mot et sans un regard il s’installa à la table, deux bières furent apportés aux deux hommes. La mousse semblait beaucoup plus bavarde que nos deux compères qui restaient figés dans un silence mortuaire.

Re: Chemins croisés

Posté : ven. 26 mai, 2017 4:05 pm
par Balduin
Balduin n’avait pas soif, la bière lui semblait beaucoup plus amère ces derniers temps.

C’est après quelques secondes de lourd mutisme qu’Hägnar lâcha :

“Comment tu t’sens ?”

Voilà bien la question que se posait lui-même le paladin depuis son réveil et dont il ne trouvait guère de réponse.

“En vie...” lui répondit-il finalement, “...et toi ?”

Il ne pensait pas vraiment lui répondre ça, mais ce fut la première chose qui lui vint à l’esprit.

“Pareil. J’suppose qu’on doit causer.”

Mal à l’aise, voilà comment un seul mot pourrait qualifier l’ambiance. D’un côté Hägnar qui lorgnait l’opaque abîme de sa bière encore pleine et de l’autre Balduin dont les seuls signes de vies étaient les grattements sur le bandage de son bras en pleine cicatrisation.

“Merci d’être venu, en tout cas.“

“On avait une discussion à terminer. “

Cette discussion au Mont Haut-Roc, il voulait la conclure, mais plus de la même manière que la dernière fois. Il ne souhaite plus devenir un rempart pour ses camarades.

“T’veux toujours m'empêcher d’combattre la Légion ?”

“Pour sûr.” lâcha t-il instinctivement, mais il n’eut pas le temps de préciser sa pensée qu’Hägnar répondit au qui-vive.

“J’ai pas envie d’me battre encore cont’ toi…”

“J’veux t’empêcher de l’affronter seul.” répondit-il d’un ton bien plus fort ce qui pour le coup surpris le nain.

“T’as changé d’avis finalement ?”

“Je trouve toujours stupide la façon dont tu es parti, mais… disons que j’ai ouvert les yeux sur ce qui était au-delà.”

“Ca m’surprend.”

“Crois moi, j’ai été aussi surpris de c’que j’ai vu, “là bas”.”

Balduin se demandait s’il avait lui aussi été victime de cette prison illusoire qu’est cette forêt maudite. Peut-être lui aussi a du avoir affaire aux démons… Physiquement ça ne semblait pas être le cas mais son regard fatigué parlait bien mieux de ce qu’il pouvait avoir vécu là bas.

“Moi aussi.” souffla t-il finalement.

Le silence revint, noyé par le vacarme des autres convives.

Balduin ferma les yeux, ce qu’il allait dire pouvait probablement changer radicalement sa vie mais il le devait pour son propre bien et celui de ses camarades.

“Hägnar, j’ai un plan pour qu’on puisse participer à ce combat sans renier nos couleurs, m’aideras-tu ?” déclara t-il, fixant le blanc des yeux du guerrier.

Il comprit que son annonce pouvait rendre perplexe Hägnar qui désormais regardait les restes de son tabard accrochés à son bras symboliquement.
Les longues secondes de non-réponse rendaient le paladin nerveux, allait-il finalement le laisser tomber ? Ses efforts auront-ils été vains ?
Le moment redouté arriva :

“Toujours. C’quoi ton plan ?”

Soulagement.

“Une étape à la fois. La première sera de se confronter à notre Connétable.”

Ces mots étaient en vérité lourds. Après tout il ne voyait pas vraiment d’autres moyens afin de faire mûrir son projet.

“Connétable qui va surement s’faire une joie de me claquer dans une geôle pour désertion, tiens…”

Il savait très bien que cette idée allait lui poser problème, mais d’une main rassurante il l’interrompit “Laisse moi gérer ça, j’te promet qu’tu risqu’ras rien. Pour l’instant vaut mieux qu’tu reste à Dalaran. J’te préviendrai quand tout sera prêt.”.

“Soit. J’te fais confiance.” prononça t-il finalement après une longue réflexion.

“J’te remercie…” acheva t-il, avant de se lever. La discussion était terminée.

Laissant sa bière, au même niveau que lorsqu’on la lui servit, Balduin se fraya un chemin dans la foule afin de sortir hors de l’auberge.

Son premier objectif était simple : retrouver ses compagnons. C’est après quelques investigations qu’il apprit que l’Ost était reparti dans leur garnison de la Forêt d’Elwynn.

Sur les lieux, il trouva la garnison pratiquement vide, seul le vieux Rayner et d’autres pages étaient encore à leurs postes. Il lui apprit alors qu’aujourd’hui était l’anniversaire de l’ordre, de ce fait ils étaient partis en ville pour une commémoration.

Pas le temps de se changer, il enfourcha sa jument afin de rejoindre le lieu dit.

Dans la taverne, il trouva ses camarades en train de festoyer avec une nostalgie des temps passés. Balduin était là pour parler du futur cependant. Il se glissa dans les lieux sans pour autant se faire remarquer et laisser ses camarades profiter du moment. Il s’oublia un bref moment.

Alors que sonnait la fin des festivités, ce qu’il redoutait arriva. La Connétable lui annonça qu’il était convoqué dans son bureau le lendemain.
Le paladin savait très bien que son acte n’allait pas rester invisible mais peu importe cela allait être nécessaire puisqu’une audience à son supérieure lui était nécessaire.

La nuit n’apporta au paladin aucun repos, seulement des interrogations.

Le matin sonnait, il était devant la porte de la Connétable. Hésitant à frapper, il essayait une nouvelle fois de mettre en ordre ce qu’il devait dire bien qu’une fois à l’intérieur cela se volatilisera comme un maigre filet de fumée s’échappant par la fenêtre.

Il jeta un oeil vers son bras droit puis de l’autre main toqua finalement à la porte.

A suivre...