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Salut les copains, je vous présente les débuts des péripéties de Balduin qui rejoint celles que vit Hägnar actuellement. Son départ se situe donc peu après la capture de Nathanos l'autre réprouvé. Voilà, bonne lecture de ce premier chapitre !
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Le crépuscule s’annonçait sur le camp de Griseveille, le vent tiède léchait les quelques feuilles des arbres avoisinants. Près du feu de camp, deux silhouettes se tenaient à proximité : Balduin et Shylla s’adressaient quelques paroles plutôt futiles mais suffisantes pour maintenir la chaleur au coeur.
Le Chevalier, des Sos Réprouvés, prit congés afin de se tourner vers sa couche, un léger sourire composé de tendresse et de tristesse se dessinait sur son visage.
Il s’allongea puis songea.
Perdre un ami… Du temps de la Croisade d’Argent, c’était un quotidien pour le paladin mais le départ d’Hägnar était de trop.
Alors qu’il se remémorait les péripéties qu’il eut jadis, ses paupières s’alourdissaient petit à petit, jusqu’à atteindre la pénombre totale. Celle-ci ne fut que de courte durée, car le voilà à présent grimpant une haute montagne dont la cime défiait les dieux. La gorge sèche, il se mit en quête d’un point d’eau afin de s’abreuver. Cela lui prit quelques minutes avant de se tenir au dessus d’un fin cours d’eau s’échappant de la roche. Il n’hésita pas un instant avant de plonger sa grosse main rugueuse dans la flaque afin d’en boire l’entièreté. Se penchant vers l’eau, désormais trouble, il essayait de discerner son reflet qui semblait bien plus épais et trapu qu’à l’accoutumé. Des petits yeux azurs se dessinaient, ainsi qu’une barbe grisonnante descendant jusqu’à l’estomac. A cette vision, le paladin se mit à paniquer.
A peine eut-il le temps de cligner des yeux qu’il se retrouva de nouveau à Grise-veille, la toile de la tente comme seul paysage. En sueur, il palpa son visage afin de retrouver la forme de son crâne et la présence de ses favoris, si précieux à lui, mais gloire à la Lumière tout était là.
Prit d’un mal de crâne, il s’assit au bout de sa couche afin de tenir son front dans le creux de sa main.
- C’pas vrai.. ça s’est encore reproduit ! pensa t-il.
Cela faisait plusieurs semaines que le paladin faisait face à ces “rêves” incompréhensibles où il voyait des lézards à plume et autre créatures farfelues.
- Maintenant j’comprends. J’comprends c’que j’suis sensé voir ! chuchota t-il dans ses bacchantes.
Sans un mot il se leva pour se diriger vers son armure qu’il s’empressa d’enfiler. Attrapant par la suite son marteau qu’il accrocha à sa taille, il termina son rituel en équipant son bouclier à son dos.
Se précipitant vers la sortie de la tente, il s’arrêta brusquement pour se retourner vers son tabard, aux couleurs de l’ordre, suspendu au dessus de sa couche. D’une main vive il l’attrapa et, sans perdre de temps, s’en habilla.
A travers l’antre de la tente, le paladin apercevait la pluie qui battait de plein fouet le sol boueux du camp. Il s’extirpa de son logement, non pas le coeur lourd, pour se diriger le plus discrètement possible vers son but, à quelques mètres devant lui.
Alors qu’il continuait sa marche silencieuse, un garde de Grise-tête, une chope de bière à la main, tomba nez à nez avec Balduin, tous deux autant surpris. Un regard silencieux suivit d’un hochement de tête servait à comprendre que les deux hommes n’avaient rien vu.
Une fois cette panique passée, le paladin reprit son chemin jusqu’à atteindre sans peine un gryphon qu’il monta aussitôt. D’un coup de talon, l’animal prit son envol, malgré un réveil plutôt brutal, filant vers les sombres cieux à l’ouest.
Balduin peinait à garder les yeux ouverts mais son objectif était clair dans son esprit.
- J’arrive Hägnar ! Et par la Lumière, je compte bien t’ramner ! cria t-il en même temps que le tonnerre grondait derrière l’humain.