[Candidature] Miria Haute-Lumière

[Inwëh]

Inwëh fit un bref mouvement de tête en direction de Durandill, soulagée de voir le Nain mettre la main à la pâte pour mener à bien l'entretien.

- Bonne idée, Trésor, fit-elle en roulant ses yeux jaunes, commençons par là.


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hrp: J'ai dû m'absenter durant un long weekend, désolée pour le délai de réponses. Je suis à présent disponible pour poursuivre la candidature.

[Miria Haute-Lumière]

Après un court moment de réflexion, Miria commença à parler. Sa voix, douce, calme, sereine et posée semblait s’accorder à la perfection avec ses fonctions de paladin. Inspirant l'ordre et le bien.

« L’ordre… L’Ost Pourpre… Pour la première fois, j’en ai entendu parler lorsque votre dirigeante et certains de ses compagnons se rendirent à une taverne des Carmines. Vos camarades me présentèrent votre ordre militaire comme étant destiné à la reconquête de nos terres au nord. Les royaumes du Nord. Je dois vous avouer que je suis moi-même fille de Lordaeron, de la capitale et héritière d’un nom oublié ! »

La jeune femme se perdait dans ses pensées au fur et à mesure qu’elle racontait une partie de son histoire, une part de nostalgie la faisait sourire et pleurer à la fois. Elle reprit ensuite…

« Je ne cherche pas la gloire, la richesse ou même retrouver mes titres de noblesses. Cela fait bien longtemps que mes convictions ont changé. La seule chose que je souhaite c’est retrouver mon héritage et celui de tout le peuple du nord. Pour la mémoire de tous ceux qui sont morts au nom des royaumes du Nord ! »

[Durandill]

Le nain avait attrapé quelques feuillets, une plume et un encrier, et prenait des notes tout en hochant la tête tandis que Miria parlait.

"Des titres de noblesses... Même si vous ne cherchez pas à les retrouver, sachez qu'ici, les nouvelles recrues commencent au bas de l'échelle, peu importe que vous ayez été fermière, duchesse, ou dirigeante de l'unité d'élite d'un clan n... heu, bref. A ce propos, que connaissez-vous à la vie militaire? Quelles sont vos expériences du combat ?"

[Inwëh]

Inwëh réfléchissait, se tapotant les lèvres de l'index.

"Il ne s'agit plus de caresser avec nostalgie l'espoir de retrouver ce que nous avons perdu. Nous nous tenons sous la bannière de la Cloche pour défendre les Royaumes des Hommes, dont Lordaeron fait partie. En d'autres termes nous nous sommes retournés vers l'avenir. Durandill a raison, nous avons besoin combattants acharnés, prêts troquer leur chaumière pour les tentes d'un poste avancé. Une expertise militaire est bien entendu recommandée, Inwëh marqua une pause, à moins que vous ne sachiez vous rendre utile pour autre chose ... la cuisine, ou ferrer les chevaux peut-être ? "


Elle croisa le regard du Nain, prêt à noircir d'encre le parchemin au rythme de la réponse de Miria, se gardant bien d'ajouter que prier la Lumière, ne constituait pas, en son humble opinion, quelque chose d'utile.

[Miria Haute-Lumière]

Après avoir écouté les deux compères attentivement, elle réfléchit un instant et sourit. Peut-être s’était-elle mal exprimée ou avait-elle fait ressentir une part de faiblesse et de naïveté ? Elle corrigea ses précédents mots, ou… elle les compléta, plutôt.

« Vous m’avez mal comprise. J’ai perdu mon héritage de noblesse il y a fort longtemps et je ne souhaite pas le récupérer, loin de là et je suis très loin de m’intéresser à ce genre de choses futiles. Oui, je fus noble. Je fus.

Depuis environ six ans, je me bats officiellement pour ce monde et principalement pour sa sauvegarde mais comme je l’ai déjà dit… Je n’oublie pas qui je suis et d’où je viens sans pour autant en demander les fruits, passés, présents ou à venir. J’ai combattu au milieu de plusieurs dizaines de démons en Outreterre et sur l’Île de Quel’danas. Je me suis rangée dans la Croisade d’argent pour mettre un terme au Fléau. Et bien d’autres choses qui seraient trop longues à raconter.

Au sein de l’armée d’Hurlevent, ou plutôt de la cathédrale, mon véritable titre reste Chevalier mais je n’en suis rien. Depuis que j’ai rencontré les Naarus, il se trouve que ma foi se tourna vers eux et non vers le Culte de la Lumière que l’on connait en Azeroth. Certains m’appellent même le Redresseur de torts Humain.

Après, je ne suis pas venue ici pour vous parler de mon passé mais si cela est une étape importante, vous en connaissez désormais une partie résumée.

Quoi qu’il en soit, je ne compte pas reconquérir Lordaeron pour soulager ma nostalgie. Toute ma famille est morte. Tous mes amis sont morts. Tous mes mentors sont morts. Je n’ai plus rien. Rien. Et pourtant, je préfère me souvenir de la Lordaeron que j’ai connu et non de l’abomination qu’elle est devenue.

Car, peut-être ne redeviendra-t-elle ou ne deviendra-t-elle pas une part de mon futur.

Je suis nostalgique, certes oui, car j’étais heureuse avant que tous les maux ne se répandent dans les royaumes du Nord. J’aimais mes parents et ma sœur. Néanmoins, j’ai dû affronter seule mon avenir alors que je n’étais qu’une adolescente et je ne dis pas ça pour que vous vous apitoyiez sur mon sort. J’ai surmonté ces épreuves depuis que j’ai dû mettre fin à la non-vie de Claire, ma sœur.

Actuellement, je vis au jour le jour. Je vais là où on a besoin de moi. Je ne dors pas dans un lit confortable tous les soirs. J’ai perdu des hommes et des femmes après mes nombreuses péripéties et pourtant, je n’ai pas abandonné, j’ai continué et j’irai jusqu’à ce qu’une abomination ou qu’un démon m’emporte ! »

Miria parlait d'une voix calme et sereine comme à son habitude mais elle ne semblait pas insensible à l'histoire qu'elle contait. Son histoire. Même si de la tristesse, de la souffrance et parfois même de la colère se dégageaient de ses paroles, il y avait aussi d'autres émotions comme de la joie, de la bonté et surtout de l'espoir.

[Inwëh]

Inwëh remarqua en elle-même qu'elle n'avait aucune idée précise de ce qu'était un Redresseur de Tort. A l'intérieur de son esprit, le terme était classés au sein de la catégorie "Trucs Chiants d'Paladins". Mais elle ne se démonta pour autant et laissa tomber le passage technique pour se concentrer sur l'expertise militaire.

"Nous vous inquiétez pas, j'insistais sur nos besoin par souci de précision, non pour reprendre vos dernières paroles, affirma l'Hérétique en glissant à Durandill une nouvelle page de parchemin. Votre histoire s'accorde bien avec nos objectifs, et je vous sens prête à faire des sacrifices. N'oubliez pas, concernant vos expertises militaires: si vous possédez des lettres de recommandation, de nous les faire parvenir ! Cela sera réglé par le pôle administratif de la guilde. "

Inwëh s'accorda un frisson à la pensée de ladite administration : le bureau de la T.R.A.U.M.A était bien plus terrifiant que les entrailles du Néant Distordu, et Inwëh savait de quoi elle parlait ! Se reprenant, elle continua :

" Comme vous le savez peut-être, nos accueillons de nombreux paladins. Que pourriez-vous mettre en avant pour vous démarquer. Quelles qualités ou talents vous distingueraient, vous, particulièrement? Et tant que nous sommes sur le sujet ... Vous sentez-vous capable de travailler avec d'autres qui, comment dire? Ont choisi une voie moins ennuy...heu, je veux dire orthodoxe. "

[Miria Haute-Lumière]

Le sourire habituel du paladin s’effaça instantanément lors de la dernière phrase de la jeune femme, ou plutôt de ses derniers mots. La femme en armure lourde fronça les sourcils et posa son l’index de sa main droite gantelée au milieu de ses lèvres. Les yeux bleus de Miria se mirent à fixer le plafond, perdue dans ses songes.

Ses suspicions se confirmaient petit à petit au cours de l’entretien : toutes les personnes dans l’Ost Pourpre n’étaient pas des êtres de confiance absolue. Après tout, elle s’en doutait un peu.

« Vous faites références aux chevaliers de la mort, aux démonistes, aux nécromanciens et autres personnes qui m’inspirent peu confiance ? »

Elle n’attendait pas de réponse à sa question et poursuivit immédiatement.

« Sachez, madame, que je ne suis pas une inquisitrice et que je ne suis pas là pour juger qui que ce soit. Le temps de la Croisade écarlate a pris fin il y a des années. Je pense pouvoir me qualifier comme une personne d’assez souple et ouverte d’esprit… »

Pendant un court instant, le paladin marqua une pause et posa son regard profondément dans les yeux d'Inwëh.

« Je comprends et accepte le fait que l’on puisse combattre le mal par le mal. Ce sont vos objectifs finaux qui m’intéressent et pas ce que nous devrons faire pour en arriver-là. Néanmoins, je ne puis accepter que les personnes comme j’ai cité répandent le mal pour faire le mal et non répandre le mal pour faire le bien. Voyez-vous et comprenez-vous mon point de vue ? »

[Inwëh]

"Cache ta joie", pensa Inwëh dans son fort intérieur.

L'Hérétique rêvait d'une recrue qui n'enfilerait pas son habit de deuil à la simple mention de sa profession. Ou qui aurait au moins la politesse de ne pas amalgamer Nécromanciens et Démonistes ! Il s'agissait de deux -fascinantes- études complètement opposées ! Inwëh ne voyait vraiment pas ce qu'il y avait de compliqué à comprendre, la démonologie s'intéressait aux démons, et la nécromancie aux tissus nécrosés, aux morts quoi, aux goules, aux Réprouvés, aux Zombies, aux Répandeurs de Peste du Bois de la Pénombre. Bref, était-ce trop demander que d'espérer rencontrer autre chose qu'un membre potentiel du FPA - Front de Purification de l'Alliance-. Certes, la jeune femme pensive sous ses yeux ne semblait pas particulièrement vindicative, mais ça, c'était sans compter sur les relents d'Aura de Croisé qui planaient dans le bastion. Il ne fallait pas sous-estimer la probabilité de contracter une saerite chronique; un mal inexpliqué qui provoquait, chez les paladins, une grave dégénérescence des tissus nerveux et la furieuse envie de tourmenter les braves démonistes qui vaquaient à leurs occupations quotidiennes. Inwëh s'accorda un moment de recueillement à la pensée d'Elisabelle qui, à force d'exposition prolongée, avait terminé avec le cerveau grillé avant de sombrer dans l'alcool et la mélancolie. Quel triste destin, songea Inwëh avec sympathie.

"Voyez-vous et comprenez-vous mon point de vue, demanda Miria, sortant la démoniste de sa rêverie.
- Oui, j'imagine, répondit cette dernière en s'efforçant de garder une ton neutre. Bien que, en tant que pratiquante et femme de science, "bien" et "mal" ne sont pour moi que des constructions morales sans consistance scientifique. Mais j'imagine votre raisonnement. Voyez-vous, nous avons surtout besoin de savoir si vous pourrez travailler en leur compagnie sans créer de ... d'interférence. "

[Durandill]

Penché sur les parchemins, Durandill travaillait ferme. Il s’apprêtait à faire une remarque sur le fait que la voie du moine était peut-être peu orthodoxe, mais avait ses avantages, quand la réponse de Miria lui indiqua qu'il ne s'agissait pas decela.

Il resta donc silencieux, mais nota dans une marge que la candidate n'avait pas répondu sur ce qui la démarquait d'autres paladins.

[Miria Haute-Lumière]

La jeune femme ne perdit pas de temps pour répondre et mima quelques gestes des mais pendant qu'elle s'adressait aux deux compères.

« Je n’ai pas besoin d’avoir des pré-requis pour travailler avec qui que ce soit. Nous sommes tous uniques et différents. Si vous pensez que tous les paladins se ressemblent, vous avez tort. Il existe de nombreuses personnes semblables en différents points mais différentes en de nombreux points.

Tout le monde pensera qu’un paladin lambda agira d’une certaine façon car on l’associe avec son ordre et le Culte de la Lumière, ce n’est pas moi qui me différencie des autres mais depuis le début de cet entretien, j’essaie de vous faire comprendre que je ne ressemble pas à ce genre de personne.

Après cet entretien, j’aurais très bien me rendre à la cathédrale et demander une enquête au sein de la garnison et vous connaissez très bien les raisons qui me pousseraient à lancer ce genre de chose mais… Encore une fois. Je ne suis pas un paladin, pas comme vous l'entendez, je ne me distingue donc pas d'eux. Je suis moi. Je ne me fis pas aux jugements du culte mais à mon instinct.

On m’a déjà qualifiée d’incompétente, surtout mes supérieurs. Et vous savez pourquoi ? Car je n’ai pas la même vision qu’eux. Je ne suis pas adepte du conformisme et j’estime que chacun devrait suivre sa propre voie et non celle que les autres vous traces. J’ai essayé de vous le faire comprendre mais peut-être suis-je trop subtile.

Je travaille pour ce monde et son état. Si vous pensez que je suis naïve à croire au bien ou au mal, peut-être le suis-je mais dans tout monde il y a un équilibre à respecter et la justice à faire régner car sinon le chaos s’installe. Et vous savez très bien ce que le chaos engendre : mort et destruction.

Me comprenez-vous ou me dois-je d’être plus claire et répondre à vos questions plus simplement ? »

[Inwëh]

Inwëh recula légèrement le vase, au cas où... Elle prit le temps de remettre en place sa somptueuse collerette d'os avant de répondre posément, songeant à retourner lire le chapitre "comprendre l'Autre" d'Edgar Dreuf.

"Je comprends bien votre point de vue, fit-elle en faisant claquer sa langue, malheureusement, comprenez bien que structure même d'un entretien nous amène à poser ce genre de questions. Les pré-requis font partie de ces formalités. L'expérience au combat, ou des aptitudes à mettre au service de l'Ordre, en sont des exemples. Comme l'examen médical en est un autre, elle sourit largement -ce qui était un peu effrayant-, n'y voyez aucune insinuation."

Inwëh décroisa les jambes en se tapotant le bout du nez. Vérifiant que le Nain avait assez de papier, elle poursuivit:

"Quoi qu'il en soit, j'imagine qu'on peut noter que vous ne voyez pas d'inconvénient à travailler avec des personnes d'une autre profession. Pour ce qui est de vos traits caractéristiques, j'ai bien compris que vous étiez différente et ... anticonformiste ? Mais je vous avoue bien que je m'attendais à une réponse plus concrète comme par exemple ... heu ... Que vous êtes un stratège hors-pairs ou que vous excellez dans la jonglerie pour divertir les troupes durant de longues campagnes ... Bref, nous aimerions savoir comment vous travaillez en groupe, supportez la hiérarchie ainsi que l'étendue de vos compétences. Bien sûr, ce que vous nous direz sur vous, peut toujours être un plus. Tiens, tant que nous y sommes, quelle position tenez-vous sur un champ de bataille ? Défensive ? Offensive ? Ou soutien médical ?"

Inwëh préféra passer outre l'histoire d'enquête car elle doutait qu'un organisme religieux ait le droit d'entamer une investigation sur une institution militaire parfaitement légale et agrée par la Couronne sous prétexte que certains des membres de l'institution pratiquaient une profession, -légale elle aussi- à laquelle on ne pouvait reprocher qu'un désaccord d'ordre spirituel avec ladite organisation religieuse. Non, l'Hérétique doutait sérieusement que la "cathédrale" ait le bras aussi long. Heureusement, pensa-t-elle, car les pieux adhérents ne l'avaient pas à la bonne! Sur cette dernière pensée, elle se retourna vers Durandill, ne sachant trop s'il avait quelque chose à ajouter.

[Durandill]

Durandill était penché sur ses parchemins et fit un vague signe de la main pour laisser les deux jeunes femmes poursuivre. Ca devenait intéressant...