[Candidature refusée] Kzandra Naal'dyi

[Kzandra Naal'dyi]

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[Lomah de Sangre]

-Non... NON ET NON !!!

J'observe Gustave d'un air réprobateur. Rainer et Philippe détournent le regard de leur compagnon comme on baisserait les yeux devant la perte d'un frère tombé au front. Il a beau leur jeter des appels au secours silencieux, les deux compères sont trop heureux d'échapper aux griffes de l'éternel Dragon roux.

-Savez-vous quel jour nous étions, hier, Gustave ?

Bref instant de panique. Fébrilité. Il se tortille péniblement sur ses deux pieds comme si sa côte de maille lui pesait soudain trop lourd. Je le laisse prendre conscience que tôt ou tard il devra desserrer les dents. Il obtempère, son sens de la discipline plus fort que sa peur d'ouvrir la bouche.

-...Mer-r-r-credi, Cham-cham-cham...bellan.

Festival cramoisie sur les joues du jeune soldat.

- Mercredi, tout à fait. Voilà deux fois que je ne vous vois pas à mon cour de commun, Gustave. Et on ne peut pas dire que votre éloquence vous permette de vous en dispenser.

Frustration, colère, auto-apitoiement,.. Je vois passer tout ça en une fraction de seconde dans ses yeux.
Rainer tousse gêné, Phillipe est absorbé par l'enchevêtrement des pavés.
L'humiliation, il n'y a vraiment que ça de vrai ! Je vais finir par croire que c'est qui fait tourner notre petit monde médiocre. Je lui offre un sourire suave. Si j'arrive à mes fins avec une pointe de délectation en prime, je ne vois pas où est le mal.

- Ne trouvez-vous rien à dire pour votre défense , Gustave.

Il lève ses pupilles dilatées par l'impuissance et l'affolement. Il sait que de nous deux, il faiblira le premier.

- N-n-n-Non, Cham-cham-cham...bellan.

- Faites-moi plaisir, trouvez en une ! Là, maintenant....

Rainer s'agite soudain comme enfin décidé à sortir son cadet de la mouise.

- Dame, il y a quelqu'un qui...

Je me tourne tout de go, dans un froissement de soie pourpre et de dentelles noires, une symphonie mortuaire à l'oreille de mes ennemis. Mes yeux d'or se posent sur la silhouette élancée d'une draeneï.

Bref moment de silence.

Je penche la tête sur le coté sans la quitter du regard, un rapace dévisageant une bête curieuse.

- Hé bien Rainer, vous ne faites pas votre travail ?

[Kzandra Naal'dyi]

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[Lomah de Sangre]

Deux bègues pour le prix d'un ! Je suis vernie.
Et cette insupportable manière de rouler les "R", j'ai dû lutter âprement pour gommer ce tic de langage chez Hadjirah. C'est tellement disgracieux dans une bouche féminine !

- Votre nom.

Rainer se tourne vers moi, la bouche ouverte comme une carpe hors de l'eau, puis revient lentement à la draeneï.
Sa moustache frétille d'une once de pitié pour elle. Je ne le connais que trop bien ce brave Charles Rainer. Nous avons été vendus en solde avec les pierres de fondation de cette garnison. Ça crée indubitablement des liens.
Pour l'heure, il toise bêtement la petite draeneï en se disant qu'elle va être mangée toute crue et sans sauce.

- Votre nom, jeune fille ! Vous imaginez bien que la première chose que deux êtres civilisés et inconnus l'un de l'autre effectuent en premier est de se présenter. On a du vous l'expliquer, même sur votre vaisseau écrasé.

Chafouine, j'ai glissé une allusion légèrement draenophobe juste pour saluer Rainer. La Lumière seule sait à quel point il les considère contre-nature. Dans ma bouche ça sonne terriblement ironique vu que deux spécimens on déjà traversé ma couche.
Charles effectue un nouveau mouvement de pivot vers moi en fermant la bouche cette fois, le sourcil broussailleux et réprobateur. Il déteste afficher notre connivence en publique. Et je ne m'en amuse que davantage...

- Hum... Chambellan, Vous semblez être la mieux placée pour vous charger de euh...

Une ultime fois encore il fait face à la jeune draeneï, sa mémoire lui faisant défaut.

[Kzandra Naal'dyi]

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[Lomah de Sangre]

- Lomah de Sangre, des Arcanes de Sangre, Chambellan de l'Ost Pourpre. Je suis le bras droit de la Connétable.

Aucune aménité particulière, juste des faits.
J'insiste sur le terme.
Connétable.
Un rang. Une fonction. Une aura.

Une main rivée sur la hanche, une autre levée délicatement en l'air, je continue de l'ausculter des yeux.

- Hé bien, mon chou, il semblerait que vous n'ayez pas perdu que votre "Maitre d'arme". Suivez-moi...

Je laisse flotter le sarcasme et les implications malsaines de mon propos en l'air et me retourne vivement avec superbe -mais ne le suis-je pas toujours ?- sans vérifier si elle m'emboite le pas ou non. Sur mon passage les gardes se raidissent et s'érigent au garde à vous comme autant de verges pour mon bon plaisir.

Il est bon d'être Lomah de Sangre !

Je traverse un couloir et me dirige vers l'armurerie avec un déhanché parfait qui fait claquer mes talons sur les dalles. Une fois encore, j'ouvre la porte à la volée, et surprends l'intendant Hicks et son adjudant à jouer aux cartes et à lorgner sur des parchemins au contenu qui aurait fait rougir leur mère- et où, entre nous, je ne doute pas de figurer.

- Alors Hicks... ça baille aux corneilles à ce que je vois ?

[Kzandra Naal'dyi]

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[Kzandra Naal'dyi]

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[Lomah de Sangre]

Je savoure mon petit effet. J'aime bien voir les troufions s'électriser de ma présence. Flanquer une bonne grosse trouille me permet toujours d'aborder une nouvelle journée sous les meilleurs auspices. l'Intendant Hickks et son Adjudant, Wine, se redressent tout de go comme si un balai venait de leur être profondément enfoncé dans le cul. Leurs balbutiement d'excuses me délectent à l'instar de poignées de confiseries volées à la sauvette dans un placard à gouter verrouillé. J'empoigne le parchemin aux gravures équivoques en jetant un œil dessus.
Mon haussement de sourcil les fait se recroqueviller dans leur braies.


- ...Comme je vois que vous êtes en proie au désœuvrement le plus total, je me dois de vous trouver une "saine" occupation.

- Oui M'dame ! A vos ordres Chambellan ! s'écrient-ils au garde-à-vous.

- KzandrRa, KzandrRa Naal'dyi ! lance la cornue sur le même ton, comme par mimétisme.

Je me tourne vers la draeneï avec une expression sur le visage qui signifie clairement : "elle est mignooooonne". Puis je toise une nouvelle fois Hickks avec un sourire qui n'a rien de chaleureux.

- Je vois que l'affaire est entendue. Hickks , vous allez désormais...

-Dame, l'un de ces garRdes pourRra m'apporRter le complément de forRmation qu'il me manque ? DevrRai-je quelque chose à votrRe orRdrRe?

- Si vous voulez survivre dans cette Garnison mademoiselle, éviter à l'avenir de me couper la parole. Et pour répondre à votre question, ce sera Hickks qui se chargera de votre prochaine formation. Mais comme rien n'est gratuit, vous lui paierez la somme de 20 pièces d'or par séance.

Je lance une œillade à Hickks qui n'ose contester son sort :

- Évidemment l'Ost se réserve le droit de ponctionner 78% de cette somme sachant qu'il offre le cadre, le matériel et le personnel. Remerciez-moi Hickks ! Je vous offre une femme qui ne soit pas de papier pour vous amusez !

Et avec un grand naturel je tends la main vers Kzandra pour recevoir le prime acompte.

[Kzandra Naal'dyi]

<message>

[Lomah de Sangre]

-Combien de temps chaque séance, Dame?
-C'est à Hicks d'en décider.
-Voici huitante-trRois pièces, cela me donne drRoit à quatrRe séances, avec une petite contrRibution au enfants de l'orRdrRe, pouRr leuRr Voile d'hiveRr.
- C'est trooop gentil !

J'enfourne le pactole honteusement acquis dans mon corsage et je tourne casaque sans me retourner. Je promets que pas un chiard ne verra l'ombre d'un de ces copecs. J'ai un bien meilleur usage pour tout cet or.

Sur ce je m'éloigne en prenant soin de fermer la porte de l'armurerie derrière moi. Ce qui se passe dans cette pièce à présent est à la discrétion des deux hommes que j'y ai laissé.

[HRP : Ton " entretien " prend fin, les officiers débattent actuellement de ta candidature; Tu recevras prochainement une réponse. ]