La magicienne se laissa glisser à bas de sa monture et tourna la tête vers l’imposante bâtisse qui lui faisait face. Les murs épais étaient flanqués de quatre imposantes tours reliées entre elles par un chemin de ronde crénelé, et derrière se dressaient les vertes montagnes qui bordaient la capitale humaine de Hurlevent. Deux majestueux lions de pierre trônaient devant l’entrée principale, qui n’était cependant pourvue ni de herse, ni d’une quelconque porte susceptible de la défendre.
Elle en était là de ses observations quand, percevant un bruit derrière elle, elle fit volte-face et se retrouva nez-à-nez avec une chatte siamoise qui la fixait de ses magnifiques yeux bleus.
- Aubérone ?
L’animal souffla et s’enfuit dans les buissons, arrachant un soupir las à la jeune femme.
Prenant une grande inspiration, elle s’engagea dans l’allée qui menait à la garnison, notant mentalement tous les insignifiants détails du paysage : Deux piloris se tenaient à sa droite et devant l’entrée une arbalète de siège armée était tournée dans sa direction. Elle en aperçut une autre à sa gauche, plus en marge du sentier. Tout cela n’était pas bien engageant, mais elle poursuivit pourtant courageusement sa route, entortillant nerveusement les lacets de sa robe pourpre entre ses doigts tâchés d’encre. Pourpre, justement… La coïncidence lui arracha un léger sourire.
Elle réalisa brusquement qu’elle venait d’atteindre l’entrée du bastion et qu’un homme en armure la toisait de ses yeux gris, aussi affutés que l’épée qui pendait à son côté. Elle esquissa une révérence maladroite, cherchant des yeux un mur contre lequel s’appuyer. Il n’y en avait pas.
- Adjoint Rainer ? bredouilla-t-elle.
Le garde hocha légèrement la tête.
- Je… Il me semblait bien avoir lu votre nom quelque part… C’est bien ici le quartier général de l’Ost Pourpre, n’est-ce pas ?
Elle attendit une quelconque réaction de l’adjoint mais ce dernier ne prononça pas un mot. Hésitante, elle poursuivit.
- J’aurais désiré m’entretenir avec Dame Aurys… C’est bien là son nom me semble-t-il… J’espérais pouvoir être enrôlée dans son ordre, si néanmoins elle venait à m’en juger digne… Et utile, naturellement…
Elle attendit de nouveau une réponse, se demandant si elle avait omis de préciser quelque chose. Elle sursauta soudain, prenant conscience de sa distraction.
- Je me nomme Odélie Pomeroy, calligraphe de Hurlevent, articula-t-elle en s’inclinant respectueusement.
[Candidature en suspens] Odélie
-
Adjoint Rainer
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Rainer avait vu approcher la femme avec circonspection.
Le rare jeu auquel le vieux soldat aimait s'adonner durant son service consistait à essayer de deviner les raisons qui poussaient les visiteurs à demander audience en arrivant à la Garnison. Pour cela, il ne disposait que des quelques minutes qui séparaient leur apparition au bout du sentier de leur arrivée devant lui.
Il n'avait généralement aucun mal à deviner les intentions des draeneïs et autres elfes : piques-assiettes devant l'éternité, ces deux catégories venaient généralement réclamer pain, eau et gîte en arguant de leur maigre soutien à la cause. Bien trop rares étaient ceux qui avaient été chassés comme ils auraient dû l'être.
Le cas qui l'occupait présentement était plus complexe. La femme à la robe pourpre pouvait tout aussi bien être une marchande itinérante qu'une messagère, à moins qu'elle n'entende rendre visite à l'un des membres de l'ordre. Les pas de l'inconnue se rapprochaient, et Rainer réfléchissait fébrilement, les options les plus extravagantes se secouant dans sa tête, quand la voix de la femme le fit sursauter : perdu dans ses pensées, le voilà finalement surpris, sans avoir bien entendu ce qu'on lui avait dit. Instinctivement, il hocha vaguement la tête, considérant que cela ne prêtait à rien de conséquent.
J’aurais désiré m’entretenir avec Dame Aurys… C’est bien là son nom me semble-t-il… J’espérais pouvoir être enrôlée dans son ordre, si néanmoins elle venait à m’en juger digne… Et utile, naturellement…
Rainer fulmina intérieurement. Trompé sur toute la ligne. Il ne l'avait pas vu venir. Occupé à se morigéner, il en oublia de répondre à la visiteuse, qui poursuivit néanmoins avec conviction.
Je me nomme Odélie Pomeroy, calligraphe de Hurlevent.
Vous êtes bien à la Garnison de l'Ost Pourpre, ma dame. Rainer avait enfin retrouvé la parole. Je ne sais si notre Connétable est disponible, mais je vais faire mon possible pour vous trouver quelqu'un à qui adresser votre requête.
S'étant ainsi exprimé, Rainer entra dans la Garnison, à la recherche de quelqu'un susceptible de répondre aux attentes de la calligraphe.
Le rare jeu auquel le vieux soldat aimait s'adonner durant son service consistait à essayer de deviner les raisons qui poussaient les visiteurs à demander audience en arrivant à la Garnison. Pour cela, il ne disposait que des quelques minutes qui séparaient leur apparition au bout du sentier de leur arrivée devant lui.
Il n'avait généralement aucun mal à deviner les intentions des draeneïs et autres elfes : piques-assiettes devant l'éternité, ces deux catégories venaient généralement réclamer pain, eau et gîte en arguant de leur maigre soutien à la cause. Bien trop rares étaient ceux qui avaient été chassés comme ils auraient dû l'être.
Le cas qui l'occupait présentement était plus complexe. La femme à la robe pourpre pouvait tout aussi bien être une marchande itinérante qu'une messagère, à moins qu'elle n'entende rendre visite à l'un des membres de l'ordre. Les pas de l'inconnue se rapprochaient, et Rainer réfléchissait fébrilement, les options les plus extravagantes se secouant dans sa tête, quand la voix de la femme le fit sursauter : perdu dans ses pensées, le voilà finalement surpris, sans avoir bien entendu ce qu'on lui avait dit. Instinctivement, il hocha vaguement la tête, considérant que cela ne prêtait à rien de conséquent.
J’aurais désiré m’entretenir avec Dame Aurys… C’est bien là son nom me semble-t-il… J’espérais pouvoir être enrôlée dans son ordre, si néanmoins elle venait à m’en juger digne… Et utile, naturellement…
Rainer fulmina intérieurement. Trompé sur toute la ligne. Il ne l'avait pas vu venir. Occupé à se morigéner, il en oublia de répondre à la visiteuse, qui poursuivit néanmoins avec conviction.
Je me nomme Odélie Pomeroy, calligraphe de Hurlevent.
Vous êtes bien à la Garnison de l'Ost Pourpre, ma dame. Rainer avait enfin retrouvé la parole. Je ne sais si notre Connétable est disponible, mais je vais faire mon possible pour vous trouver quelqu'un à qui adresser votre requête.
S'étant ainsi exprimé, Rainer entra dans la Garnison, à la recherche de quelqu'un susceptible de répondre aux attentes de la calligraphe.
Alors que Rainer cherchait dans la Garnison une personne susceptible de le débarrasser de la jeune personne qui avait frappé à la porte de la Garnison, Aurys remontait doucement le sentier qui, de la route reliant de Comté-de-l'or à la Marche de l'Ouest, menait jusqu'au bâtiment qui abritait la vie de l'Ost Pourpre. Son cheval semblait harassé par quelque cavalcade récente, et elle-même n'aspirait qu'à un bon bain qui la décrasserait de la poussière du voyage : de fait, sous sa cape de voyage grise de la saleté des routes, elle ne ressemblait plus à grand chose de très digne.
Surprenant du haut de sa monture la présence d'une inconnue à l'air tendu, Aurys s'éclaircit la voix avant de l'interpeler.
Bonjour damoiselle. Vous attendez quelqu'un en particulier ?
Surprenant du haut de sa monture la présence d'une inconnue à l'air tendu, Aurys s'éclaircit la voix avant de l'interpeler.
Bonjour damoiselle. Vous attendez quelqu'un en particulier ?
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Odélie
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- Enregistré le : mar. 15 juin, 2010 7:22 pm
- Localisation : Bibliothèque de Hurlevent
- Bonjour damoiselle. Vous attendez quelqu'un en particulier ?
Surprise, la calligraphe fit volte-face et l’écritoire en bois qui pendait à son côté heurta violemment sa cuisse. Elle chancela, manquant de s’étaler au pied de la voyageuse qui la surplombait du haut de sa monture, mais se rétablit finalement et s’inclina en arborant un air gêné. Elle hésita quelques instants avant de formuler une phrase, ignorant si la silhouette encapuchonnée qui se tenait face à elle était digne de confiance.
- J’attends le retour d’un garde, articula-t-elle enfin, je désire m’entretenir avec l’un de ses supérieurs.
C’était là une bonne réponse à son goût. Elle convenait à la question que lui avait posée son interlocutrice sans qu’elle n’ait à exposer le but de sa visite, ni l’ordre qu’abritait la garnison entre ses murs de pierre d’ailleurs. Parfait. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’on ne lui demande plus rien.
La magicienne se détourna pour aller s’assoir sur l’une des barrières qui bordaient le chemin terreux, elle devait mettre de la distance entre elle et l’étrange personne à cheval avant que cette dernière ne pousse l’interrogatoire plus loin en lui parlant des récoltes à venir, de l’architecture du bâtiment, ou pire, du temps qu’il faisait…
Surprise, la calligraphe fit volte-face et l’écritoire en bois qui pendait à son côté heurta violemment sa cuisse. Elle chancela, manquant de s’étaler au pied de la voyageuse qui la surplombait du haut de sa monture, mais se rétablit finalement et s’inclina en arborant un air gêné. Elle hésita quelques instants avant de formuler une phrase, ignorant si la silhouette encapuchonnée qui se tenait face à elle était digne de confiance.
- J’attends le retour d’un garde, articula-t-elle enfin, je désire m’entretenir avec l’un de ses supérieurs.
C’était là une bonne réponse à son goût. Elle convenait à la question que lui avait posée son interlocutrice sans qu’elle n’ait à exposer le but de sa visite, ni l’ordre qu’abritait la garnison entre ses murs de pierre d’ailleurs. Parfait. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’on ne lui demande plus rien.
La magicienne se détourna pour aller s’assoir sur l’une des barrières qui bordaient le chemin terreux, elle devait mettre de la distance entre elle et l’étrange personne à cheval avant que cette dernière ne pousse l’interrogatoire plus loin en lui parlant des récoltes à venir, de l’architecture du bâtiment, ou pire, du temps qu’il faisait…
Aurys était partagée. D'un côté, la situation l'arrangeait : elle n'avait qu'à hausser les épaules, descendre de cheval, s'engouffrer dans la Garnison et vaquer à ses occupations, qu'elle avait nombreuses.
D'un autre côté, elle pouvait tout aussi bien s'intéresser au sort de l'inconnue, descendre de cheval, s'approcher d'elle et s'enquérir des raisons de sa présence.
Dans les deux cas, descendre de cheval semblait un passage obligé.
Ayant enfin mis pied à terre, et confié sa monture à une sentinelle, Aurys décida finalement d'approcher la visiteuse, avec la ferme intention de ne pas insister derechef si cette dernière préférait rester muette.
Les gens de cette bâtisse sont très occupés, vous savez. Je peux peut-être écouter votre demande et la transmettre à qui de droit ?
D'un autre côté, elle pouvait tout aussi bien s'intéresser au sort de l'inconnue, descendre de cheval, s'approcher d'elle et s'enquérir des raisons de sa présence.
Dans les deux cas, descendre de cheval semblait un passage obligé.
Ayant enfin mis pied à terre, et confié sa monture à une sentinelle, Aurys décida finalement d'approcher la visiteuse, avec la ferme intention de ne pas insister derechef si cette dernière préférait rester muette.
Les gens de cette bâtisse sont très occupés, vous savez. Je peux peut-être écouter votre demande et la transmettre à qui de droit ?
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Odélie
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- Localisation : Bibliothèque de Hurlevent
Odélie scruta le visage poussiéreux de la cavalière avec attention. Les gardes, loin de s’être montrés hostiles à son égard, avaient semblé nourrir pour la jeune femme une forme de respect mêlée d’admiration sans équivoque. D’autant plus, s’ils étaient parvenus à la reconnaître sous son masque terreux avec une telle aisance, c’était probablement qu’il s’agissait d’une personne influente au sein de l’ordre. Rassérénée par son raisonnement, la calligraphe se racla la gorge et se risqua à éclairer d’avantage la voyageuse sur sa présence devant les portes du bastion.
- Mon nom est Odélie Pomeroy, déclara-t-elle. J’espérais pouvoir être reçue afin de présenter ma candidature… Oui, j’aurais souhaité être enrôlée par l’ordre qui siège ici… Cela dit, si ma présence perturbe vos devoirs, je peux toujours repasser une autre fois…
Elle caressa du bout des doigts son écritoire et jeta un regard vers l’entrée. Le soldat n’était toujours pas de retour.
- Enchantée, ajouta-t-elle brusquement en se retournant vers l’inconnue.
- Mon nom est Odélie Pomeroy, déclara-t-elle. J’espérais pouvoir être reçue afin de présenter ma candidature… Oui, j’aurais souhaité être enrôlée par l’ordre qui siège ici… Cela dit, si ma présence perturbe vos devoirs, je peux toujours repasser une autre fois…
Elle caressa du bout des doigts son écritoire et jeta un regard vers l’entrée. Le soldat n’était toujours pas de retour.
- Enchantée, ajouta-t-elle brusquement en se retournant vers l’inconnue.
Aurys écouta la jeune femme avec attention. Manifestement, elle tombait bien. Rainer pouvait passer encore de longs moments à trouver quelqu'un correspondant à la demande de la jeune femme, alors qu'elle-même arrivait à point à la Garnison. Autant s'occuper de cette affaire plutôt que de la déléguer.
Je crois pouvoir vous aider. Si vous acceptez de me suivre, je pense être en mesure de vous permettre de plaider votre cause devant la direction de l'Ost - à condition toutefois que vous me laissiez quelques instants pour me débarbouiller.
Aurys partit d'un rire cristallin, puis s'engagea vers l'entrée de la place-forte, invitant Odélie à la suivre d'un regard amical.
Je crois pouvoir vous aider. Si vous acceptez de me suivre, je pense être en mesure de vous permettre de plaider votre cause devant la direction de l'Ost - à condition toutefois que vous me laissiez quelques instants pour me débarbouiller.
Aurys partit d'un rire cristallin, puis s'engagea vers l'entrée de la place-forte, invitant Odélie à la suivre d'un regard amical.
