[Candidature acceptée] Isstrøm Fier-Cœur

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Isstrøm
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[Candidature acceptée] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Isstrøm »

« Eh bien, finalement, ce petit voyage en Elwynn ne s’est pas si mal passé… » se dit-elle alors qu’elle approchait de sa destination. Oh bien sûr, il y avait bien eu ces deux apprentis brigands qui avaient tenté de la rançonner… « Des jeunôts » sourit-elle en se rappelant leur tête quand ils s’étaient rendu compte que leur proie n’avait rien d’une oie blanche prête à se faire plumer… rien de bien méchant et du coup, elle avait passé une bonne soirée en leur compagnie autour du feu à écouter leurs histoires de bandits malchanceux… rien de tel qu’une poêlée bien chaude, saucisses épicées et légumes sautés, pour redonner une attitude civilisée à ces jeunes détrousseurs affamés…

Elle avait quitté la capitale des humains quelques jours auparavant et cela avait été un soulagement. En deuil de son Roi, la grande ville blanche souffrait et pleurait encore. Elle se serait cru revenue aux temps sombres des guerres passées. Aussi avait-elle ressenti comme un poids en moins sur le coeur alors que son petit cortège passait les portes de la ville pour s’enfoncer dans la forêt. « Prenez la route des Marches » avait dit le tavernier du quartier nain « vous verrez, ‘pouvez pas la rater, c’te garnison des gars du Nord »… Après deux nuits à la belle étoile, elle s’était offert une nuit à l’Auberge de Lion, à Comté de l’Or (diner pitoyable, une soupe trop claire, un jarret sur l’os dur comme de l’orc et une bièrasse tellement acre qu’on aurait dit une eau sale). Mais le bain était chaud. Elle sourit à nouveau en repensant à cet humain passablement ivre qui s’était cru irrésistible… « J’t’en ficherai moi, des mamours et des patouilles ! » et elle éclata d’un rire sonore en se souvenant de la colossale baffe qu’elle avait envoyé sur la joue du malpoli… « Va devoir manger de la purée pendant quelques jours, de mon avis… » sourit-elle, non sans un soupçon de remord...

La suite de son voyage avait été sans histoire. Un ou deux loups, un ours aperçu de loin. Une grosse araignée bien vite effrayée. Elle avait cueilli quelques champignons et herbes aromatiques pour refaire ses réserves. Pas de quoi écrire un conte.

Et maintenant, il s’agissait de passer aux choses sérieuses. Elle avait atteint la garnison aux premières heures du matin. Depuis la route, elle avait observé en connaisseuse la Tour d’un côté de la route, le Fort de l’autre côté, qui lui avaient semblé plutôt bien entretenus. Des Gardes en faction, bon signe. Une atmosphère martiale qui la mit en confiance.
Elle dépassa la garnison pour atteindre la rivière qu’elle remonta sur quelques pas pour se trouver un endroit à l’écart. Pas question qu’elle se présente comme une souillon ou qu’on la prenne pour une vagabonde. Elle ôta ses vêtements de voyage et fit ses ablutions à l’eau froide de la rivière, calme à cet endroit. Elle enfila ensuite la robe toute propre, sobre mais pas trop sévère quand même, qu’elle avait décidé de porter pour l'occasion. Puis elle défit sa tresse pour brosser ses longs cheveux au roux profond et entreprit de les coiffer en une longue natte serrée, comme il convient à une naine soignée. Enfin, elle se résolu à enfiler des chaussures - un véritable effort pour elle qui allait le plus souvent pieds nus. Mais elle voulait faire bonne impression, et c’est ce genre de petits détails qui comptent.
Elle vérifia sa mise en examinant avec soin son reflet dans l’eau et, satisfaite, se mit en route pour les portes de la garnison de l’Ost Pourpre, puisque telle était sa destination.

Pour dire la vérité, le garde Ludvik n’en crut tout d’abord pas ses yeux et, sur le moment, pensa subir encore les restes de ses abus d’hydromel de la veille au soir. Si n’était la présence de l’Adjoint Rainer tout proche, il s’en serait bien frotter les yeux… Dans la lumière blanche de ce petit matin frisquet, s’approchait d’eux d’un pas décidé une naine toute endimanchée, suivi d’une chèvre de monte, un gros corbeau noir posé sur une corne, et d’une mule de bât. Les deux montures ne semblaient pas trop souffrir de la multitude de coffres, sacs, pots et bocaux, cordage et couvertures qui s’empilaient sur leur dos en un bric à brac qui défiait les lois de la pesanteur. Un moment distrait par les parfums d’épices et de viandes fumées qui devançaient le curieux cortège, le garde Ludvik eut un mouvement de méfiance quand il aperçut la lance et le petit bouclier rond de bois clouté sanglé au flanc de la chèvre. Mais d’un geste de la main l’Adjoint Rainer l’arrêta. Après tout, la naine ne portait aucune arme sur elle et puis, l’Adjoint Rainer, il sait ce qu’il fait…

Alors qu’elle s’approchait des portes de la garnison, la naine jaugea les deux gardes - yeux bouffis, le regard vague, la pique tenue d’une main un peu molle : trop de vin hier soir mon gars - et surtout le soldat au port plus strict, on ne pouvait plus martial, et à l’armure impeccable. Une splendide moustache complétait l’aspect rigide de l’homme (enfin, « splendide », pour un humain, hein… mais elle sentit d’instinct qu’il valait mieux garder cette remarque pour elle).
Déduisant de l’allure du bonhomme que c’était lui l’officier, elle décida que c’est à lui qu’elle s’adresserait, ignorant les deux gardes qui la dévisageait comme s’ils n'avaient jamais rien vu. Elle attacha les licols des montures aux branches d’un arbre, notant comme un bon augure la présence de gros chardons bien gras à portée pour Cassolette, sa chèvre de monte. Puis, elle lissa à nouveau le devant de sa robe, souffla un grand coup et se dirigea droit sur l’homme austère à l’imposante moustache qui la regardait venir vers lui sans un geste.

« Mes respects, Monsieur l’Officier. Je suis Isstrøm Fier-Cœur, des clans des Terres du Nord et je voudrais m’enrôler dans votre compagnie. J’ai de l’expérience comme cantinière combattante et c’est l’emploi que je veux. Que je cherche. euh… je veux dire, c’est ce que j’aimerais bien faire dans votre compagnie. »
Sentant qu’elle perdait un peu pied face au regard impassible de l’homme qui la toisait sans un mot, Isstrøm se força à respirer deux fois, puis reprit : « Voilà, je souhaite rejoindre une compagnie d’hommes du Nord, et en ville on m’a indiqué cet endroit. Je suis bonne cuisinière, je sais nourrir une troupe et je peux faire ça même en campagne. Sur le terrain quoi, là où il y a la bataille. Et au cas où, je suis pas la dernière à la lance ou au marteau… encore que je préfère la lance et que j’ai pas pu finir ma formation… mais bon… euh… voilà ! »

Et sur ces mots, elle se tut d’un coup, attendant en silence que l’Adjoint Rainer manifeste une quelconque réaction à son égard.

Adjoint Rainer
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adjoint Rainer »

Pour sûr, au cours de ses longues vies au service de l'épée et de son pays, Rainer avait vu beaucoup de choses.
Et depuis que, marqué par l'âge et par l'indifférence polie que l'armée avait vis-à-vis de ses vétérans, il avait été affecté à la Garnison du Ruisseau de l'Ouest, travaillant avec ces gens du Nord dont la sobre rigueur collait à sa personnalité, il avait vu arriver nombre de personnage hauts en couleurs. Mercenaires blasés, garçons de ferme cherchant la gloire, vagabonds voire mendiants, bourgeois venus s'encanailler - et même, aussi fou cela soit-il, des gens venus d'outre-mer, voire d'outre-néant distordu, avec tentacules et sabots pour compléter un portrait déjà douteux.

Bref, en un mot comme en cent, Rainer n'était jamais surpris de rien. Mais il ne put échapper au sentiment qu'un joli vent de fraicheur venait de frapper aux portes austères de la Garnison ce matin-là.

Voilà une proposition inhabituelle, lâcha-t-il en détaillant la naine. Non pas sous un angle purement machiste : bien qu'assis sur de solides certitudes traditionnelles, Rainer n'avait que respect pour la gente féminine, qu'il trouvait bien souvent plus solide et fiable que ses collègues masculins. Mais c'était un tic : l'Adjoint évaluait tout simplement le potentiel et la présentation de l'individu. Pas impeccable, conclut-il, mais avec ce qu'il fallait pour prouver qu'elle avait pris soin de se préparer. C'était suffisamment rare pour être noté.
Je vais de ce pas m'enquérir d'une personne à même de vous recevoir, ajouta-t-il. La Garnison est calme, depuis que la plupart des hommes sont partis pour les Iles Brisées. Mais je ne doute pas que votre candidature saura interpeler.

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Adelheidy Hamar
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adelheidy Hamar »

Rainer avait à peine passé la porte du bastion qu'une jeune femme aux cheveux acajou apparut au coin de la garnison. Elle venait vraisemblablement de derrière la bâtisse et était vêtue de simples habits de lin maculés de terre. Elle essuyait mécaniquement ses mains sur ses cuisses, avec un résultat peu probant, mais elle ne semblait pas y faire attention. Un sourire satisfait planait sur son visage alors qu'elle avançait vers l'entrée.

Elle aperçut la naine et tout son barda, et son maintien changea alors. Toujours souriante, mais plus affable que réjouie, ses épaules s'étaient redressées et son regard était haut et franc. Les gardes se tenaient au garde à vous, et n'eurent pas le temps de la renseigner sur la raison de la présence de la visiteuse.
- Bonjour, Madame, puis-je vous renseigner ? Vous aviez rendez-vous avec dame Doucétoile ?
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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Isstrøm
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Isstrøm »

« Rendez-vous ?… Avec Dame Doucét… euh… »

Commandez-lui un repas en rase campagne et sous la pluie pour 20 soudards affamés et vous n’aurez pas le temps de délasser vos bottes que votre écuelle sera prête et fumante…
Qu’un ours, une meute de loups ou toutes les goules du Fléau et tous les démons des enfers viennent à menacer les siens - famille, clan, amis ou escouade - et elle fera tonner l’acier nain jusqu’à ce qu’elle soit la seule à rester debout… elle n’en dira rien bien sûr, mais plus d’un soldat encore en vie pourrait vous le confirmer…

Mais il faut bien admettre que là, devant ce bastion, en ce petit matin blanc, Isstrøm Fier-Cœur n’en menait pas large. Pas un truc de nains, ça, les « z’entretiens de recrutement »…

Si la réponse de l’Adjoint Rainer l’avait encouragée - et aussi le fait que son regard d’inspecteur des travaux finis ne pesait plus sur elle - l’arrivée de la jeune humaine créa dans l’esprit d’Isstrøm une véritable tempête de pensées contradictoires et emmêlées, le tout dans à peine le temps qu’il faut à un tout petit morceau de beurre pour fondre dans une poêle.

Tout d’abord et habituellement, en voyant s’approcher la jeune humaine souriante aux habits et aux mains sales, le premier réflexe d’Isstrøm aurait été de renvoyer la fille de salle à ses tâches ménagères en lui rappelant ne pas se mêler des histoires des autres et de retourner sur le champ à son travail… il n’est pas prudent de chatouiller les gouvernantes naines, comme chacun sait…

Mais mais mais… ce n’était pas une fille de salle. Ou alors l’intérieur du bastion devait être dans un drôle d’état, ce que l’officier Porte-de-Chambre-Froide n’aurait sûrement pas permis !
Et l’odeur était celle de la terre humide, pas celle d’une fille d’écurie.
Et la terre sur les mains indiquait plutôt un jardin : Ooohh ma belle, ils ont un potager… Un potager !!!! Elle résista avec difficulté à la tentation de questionner la jeune femme sur les légumes qu’elle faisait pousser…

Dans le même temps, l’attitude de la jeune femme semblait nettement plus avenante que celle de l’officier de garde, ce qui la rassura un peu… mais Isstrøm nota aussi celle des gardes : ils étaient restés au garde-à-vous, et celui de droite là, Jeunôt-main-molle, s’était carrément raidi comme un piquet… Une image soudaine et très vite refoulée du garde transformé en tuteur pour plans de tomates…

Et donc… c’est un officier. Et probablement assez haut placé : un subalterne ne se présenterait pas dans cette tenue devant de simples soldats, encore moins devant une personne extérieure. Un officier-chef, cela voulait dire « attention à ce que tu dis ma fille, on en a pas fini avec toi… »

Et puis c’était quoi cette histoire : quoi rendez-vous, qui Doucétoile ?? Je te l’avais bien dit d’écrire avant, saucisse en croûte ! Fallait prendre ren-dez-vous , tu le sais bien qu’ils font comme ça les humains, avec leurs façons de tout compliquer ! Fallait prendre rendez-vous, saucisse en croûte, saucisse en croûte !

Mais de tout cela, Isstrøm n’en laissa rien paraître et offrit à la jeune femme le sourire le plus sincère dont elle était capable en ces circonstances et répondit que non, elle n’avait pas rendez-vous, qu’elle ne savait rien de cette Dame Doucétoile mais qu’elle voulait bien la voir aussi, hein pourquoi pas ? qu’elle s’appelait Isstrøm Fier-Cœur, des clans des Terres du Nord, qu’elle était venue directement de la ville blanche et tout spécialement pour s’enrôler dans cette compagnie comme cantinière combattante, que Cassolette avait tout ce qu’il fallait pour ça, là en bas, parce que elle faisait plus confiance aux compagnies du Nord qu’aux autres et aussi peut être elle aimerait bien continuer sa formation, qu’elle avait de l’expérience déjà et des lettres de recommandations si la Dame Officier voulait les voir et enfin qu’elle aimerait bien un verre d’eau si c’était possible et qu’elle voudrait bien savoir si il y avait vraiment un potager, là derrière ?

Ce n’est que bien plus tard qu’Isstrøm réalisa - un peu honteuse - qu’elle avait débité son laïus tout d’une traite et dans à peine plus de temps qu’il n’en faut à un tout petit morceau de beurre pour fondre dans une poêle…
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Adelheidy Hamar
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adelheidy Hamar »

Adelheidy ne se départit pas de son air aimable et de son sourire. En elle, le laïus de la naine éveillait des souvenirs, qui dataient de sa propre arrivée au bastion. Bien entendu, depuis, elle avait appris à masquer au mieux ses émotions, et même à les contrôler, mais une pointe de nostalgie toucha son cœur. La jeune femme laissa son interlocutrice reprendre son souffle, avant de reprendre la parole.
- Enchantée, Dame Fier-Cœur, je suis Adelheidy Hamar, Légat de l'Ost Pourpre. Veuillez excuser ma tenue, mais je profitais de ces heures tranquilles du matin pour m'occuper des plantes.
Son sourire s'étira jusqu'à ses deux oreilles et sa voix se fit rêveuse.
- Car, oui, nous avons un potager, histoire d'avoir une certaine autonomie alimentaire. Nous avons aussi un élevage de cochons, et nous cultivons des simples, et même quelques plantes ornementales. Elle soupira. C'est tellement agréable de s'occuper du jardin.
Puis, comme si elle redescendait sur terre, son ton reprit son aplomb.
- C'est donc pour une candidature. En fait, Dame Doucétoile est notre cuisinière, mais ces derniers temps, je la trouve fatiguée et débordée, je pensais qu'elle avait pu faire appel à une consœur. Mais ne vous inquiétez pas, vous êtes la bienvenue, surtout si vous savez combattre ET cuisiner !
Elle fit alors un pas d'invite vers l'intérieur de la garnison.
- Vous allez me raconter tout ça en détail, tranquillement, devant un verre d'eau, ou toute autre boisson de votre choix... Enfin, parmi celles que nous avons bien sûr. Je vous demanderai juste de déposer vos armes sur le râtelier à l'entrée. Et ne vous inquiétez pas pour vos bêtes, nos hommes vont les surveiller.
Elle fit un geste en direction des gardes, puis se dirigea vers l'intérieur, vérifiant que la naine suivait bien.
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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Isstrøm
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Isstrøm »

Isstrøm jeta un regard compatissant à Jeunôt-main-molle avant de suivre son hôtesse. Non pas qu’elle doutait des capacités des sentinelles de l’Ost pour surveiller deux bêtes attachées à une branche. Non, non. C’est plutôt pour ces gardes là qu’elle s’inquiétait… Cassolette avait son caractère et … oh et puis qu’ils se débrouillent !

Confiante, la naine avait laissé ses armes sanglées sur les montures et, désarmée qu’elle était, elle suivit Dame Hamar au sein du bastion sans autres formalités. Songeant encore à ces histoires de potagers et de cochons, elle entra dans la cour intérieure et aussitôt, les doutes et la tension qui l’avaient assaillie ces derniers instants s’envolèrent comme paille sous le vent. Déjà, les paroles d’accueil et le ton employé par la jeune femme avaient été très réconfortants, mais là, dans cette cour… le sable tassé par tant de piétinements, hommes et montures… les poteaux de bois fendus de tant d’heures d’entraînement… la forge dans l’angle, les fers bien rangés, les braises soigneusement regroupées en tas pour passer la nuit…
A l’invitation de Dame Hamar, Isstrøm pénétra dans le hall du bâtiment principal et, là, ce fut si fort qu’Isstrøm marqua un temps d’arrêt : les odeurs, oh CES odeurs là… cuirs, métal, huiles à affuter et graisses à cirer ; le café sans doute brûlant et trop clair, le premier pain sorti du four dès avant l'aube et aussi… mmhh oui oui, comme un souvenir de soupe au lard et au chou, sans doute le diner de la veille…
Et puis la lumière, cette lumière si particulière des places fortes, qui filtre au travers des étroites fentes des meurtrières, quelques faibles halos de lampes à huile qui peinent à repousser les zones d’ombre, là, dans les angles… Les râteliers alignés sous les lourds étendards pourpres frappés d’une cloche d’or, les écus aux fiers blasons…

Isstrøm était de retour chez elle.

Enfin, pas le vrai "chez elle", bien sûr, mais en territoire connu. Là où elle était à sa place. Après ses deux années de repos forcés et les doutes durant le voyage retour, elle en appréciait tout le sel. Le regard d’Isstrøm s’attarda sur le sol aux larges dalles de pierre polies par des milliers de pas en armure. Elle effleura la roche lisse du bout de la chaussure, résistant à la tentation d’enlever ses souliers et d'aller pieds nus, sentir à même la peau ce que les pierres froides avaient à lui raconter de l’endroit.

Isstrøm sortit de son rêve éveillé et, se rendant compte que Dame Hamar l’attendait patiemment au bout du corridor, lui sourit maladroitement, un peu confuse mais heureuse - et rassurée. Elle rejoignit rapidement la Légat de l’Ost Pourpre et pénétra à sa suite dans la salle commune, un franc sourire aux lèvres…
Modifié en dernier par Isstrøm le jeu. 01 déc., 2016 8:53 am, modifié 1 fois.

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Adelheidy Hamar
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adelheidy Hamar »

Adelheidy regarda la naine devenir comme rêveuse à son entrée dans la bâtisse. Puis elle lui rendit son sourire. Certes la garnison était austère, mais maintenant, la jeune femme la considérait comme son foyer, et elle trouvait ça réjouissant que des gens extérieurs puissent la considérer comme un endroit agréable et non pas comme une prison de pierre froide.
Leurs pas les menèrent à la salle commune, où Adelheidy pria Isstrøm de s'asseoir à une table.
- Je vais aller me laver les mains, et j'en profiterai pour ramener du thé et des pâtisseries de la cuisine. Installez-vous, je me dépêche.

Elle s'éclipsa dans la cuisine, laissant la cantinière seule quelques minutes dans une salle commune presque vide. Seuls deux gardes prenaient une collation matinale, et un jeune page passait le balai en silence.
Lorsqu'elle ressortit, elle portait un plateau sur lequel trônait une carafe d'eau, une théière fumante, deux tasses et un plateau de strudels aux fruits rouges. Elle posa le tout sur la table devant Isstrøm, et s'assit en face.
- Bien, prenez ce qui vous fait plaisir. Et maintenant, nous allons parler de votre désir de nous rejoindre. Et avant de parler de vous, dites moi, que savez vous de nous ? De nos buts ?
Adelheidy ne s'était pas départie de son amabilité ni de son sourire. La matinée avait bien commencé, autant que ça continue le plus longtemps possible.
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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Isstrøm
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Isstrøm »

La salle commune était.. eh bien, ma foi, commune ! Une grande salle rectangulaire, de longues tables en bois usé, des bancs. Quelques dessertes le long des murs de pierre. Une cheminée, pour l’heure non ravivée.

Deux gardes qui parlaient à voix basse entre deux gorgées de bouillon brûlant, un jeune à ses corvées. Un matin commun, banal, dans une salle commune à tous. Isstrøm se demanda si les officiers avaient leur propre salle pour prendre leur repas. Mais elle en doutait : à en juger par l’attitude du Légat qui revenait avec un plateau - thé et strudels, chargée comme une simple servante, elle en conclut qu’ici, officiers et hommes de troupes devaient partager la même table et la même chère. Et quoi d’autre ? Les mêmes dangers ? La même vengeance ?

- Oh ? euh… il ne fallait pas vous embêter avec tout ça… un verre d’eau, ça aurait été déjà très bien… mais euh… quelque chose de chaud, je dis pas non, et ces petites merveilles rouges, là… rhoo que je suis gourmande, souriait-elle alors que Adelheidy Hamar posait le plateau sur la table.

La collation fut servit en silence, Isstrøm un peu gênée que la jeune femme ait insisté pour faire elle-même ce service… Désireuse de ne pas laisser ce silence s’installer trop longtemps, Isstrøm reprit la parole pour répondre aux questions de son hôtesse :

- Ce que je sais de votre troupe ? mmhh… à dire vrai, pas beaucoup plus que ce qu’on en dit au dehors : votre Compagnie est surtout composée de gens des Terres du Nord que les humains appelaient Lordearon. On dit que votre officier général est originaire de là-bas… On dit aussi que vous avez eu mandat de votre roi, l’ancien je veux dire, pour reconquérir ces terres et en chasser les horreurs de Sylvanas…

En prononçant ces derniers mots, Isstrøm ne put retenir un vilain rictus qui déforma, l’espace d’un instant, son visage jusque là souriant. Elle se reprit très vite et poursuivit, sérieuse :

- On dit aussi que vous avez envoyé des hommes dans ces fameuses îles dont tout le monde parle… Et moi, c’est à cause de ça que je suis revenue. Voyez, on a déjà perdu les Terres du Nord parce qu’on a pas fait ce qu’on aurait dû à l’époque. Beaucoup de braves gens ont été abandonnés là-bas et sont morts debout à guetter des renforts qui sont jamais venus…
Alors, là, si on refait la même chose, ben ça va être encore pareil. Ces choses là, sorties tout droit des sept enfers en même temps, on peut pas les laisser faire…
Alors, bien sûr, je suis qu’une pauv’cantinière, qu’a même pas pu finir sa formation d’écuyère. Je pourrai rien faire toute seule, moi c’est sûr ! Regardez-moi ! Je connais à peine 3 sorts et tout ce que je possède dans ce pauv’monde est là, dehors sur ma chèvre et ma mule : une vieille lance, un bouclier en bois et des bouts d’armure en mailles. Des louches, des marmites et un corbeau ! La belle guerrière que voilà !

Mais voyez ? je me dis, si toutes les pauv’cantinières comme moi, on s’y était mises toutes ensemble… ben les cloches de Stratholme, d’Austrivage et de Comté-de-Darrow ou d’ailleurs, elles se seraient jamais arrêté de sonner. Et la petite Pamela, elle jouerait encore avec sa poupée. Ou bien elle se serait trouvé un bon gars à marier depuis le temps…


Elle marqua un temps d’arrêt, respirant par trois fois pour se calmer. Des larmes de colère lui brûlaient les yeux et elle s’en voulut de s’être laissée emporter. Elle ajouta sur un ton plus posé mais décidé :

- C’est pour ça que je suis revenue. Pour m’enrôler et botter l’arrière train de ces horreurs si fort qu’elles s’inventeront un huitième enfer bien profond pour s’y cacher à tout jamais ! Et je veux pas de ces régiments tout brillant à la parade. Je veux des hommes et des femmes du Nord, des durs au mal. Parce qu’à la bataille, y a qu’eux et les nains sur qui on peut compter.

Elle posa sa tasse encore pleine et conclut sa profession de foi d’une voix blanche :

- Oui, aider des gens des Terres du Nord à combattre ! Et apprendre ce que je sais pas encore. Parce que moi, après, je vais reprendre Dun Garok !

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Adelheidy Hamar
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adelheidy Hamar »

Lorsque la naine évoqua son souhait d'aller se battre dans les îles, Adelheidy sentit une pointe de déception. Pas pour l'engagement, non, mais juste qu'elle serait encore presque seule face à la paperasse alors que les autres se battaient si jamais l'entretien devait se conclure positivement. Oh, elle avait choisi de rester, bien entendu, mais, même si les rapports aux hommes étaient plus formels depuis qu'elle était officier, l'ambiance de franche camaraderie commençait à lui manquer. Elle garda bien évidemment le sourire et ce petit moment nostalgique passa inaperçu.

Le discours d'Isstrøm la toucha beaucoup. Certes, elle priorisait la chasse aux démons par rapport à celle des Réprouvés, mais, avec l'attaque massive de la Légion, elle ne pouvait pas le lui reprocher. Elle faisait montre d'une telle détermination, d'une telle ferveur que la légat ne pu que sourire pour montrer son approbation. Un sourire accompagné d'un regard déterminé, qui assurait de sa compréhension quant à l'envie de reprendre le bastion nain.

- J'étais trop jeune à l'époque de la chute de Lordaeron pour avoir pu prendre part à quelque combat que ce soit, mais oui, si toutes les forces possibles avaient été au combat, le Nord ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui.
Elle fit alors une moue dédaigneuse.
- Mais demandez aux gens du Sud, ils vous diront que s'ils étaient allés dans le Nord, ils auraient dégarni leurs terres. Enfin... C'est du passé, et penser à ce qui aurait pu être est un exercice bien périlleux.
Elle repensa alors brièvement à Draenor, et secoua la tête. Non, ces trucs temporels, il ne valait mieux pas y toucher. Son sourire revint à ses lèvres.

- En tout cas, vous êtes bien renseignée, globalement, même si notre ancien roi avait tendance à nous envoyer en Pandarie ou dans l'espace plutôt que dans le Nord, mais bon... Nous sommes rattachés à l'Alliance, nous ne pouvons donc pas trop ignorer leurs ordres.
Elle marqua une petite pause, avant d'ajouter
- Je voulais aussi vous demander ce qui vous motivait pour venir chez nous, mais vous avez comblé ma curiosité. Son sourire s'agrandit. Et ça ne m'a pas embêtée de servir, déjà, je n'avais pas encore pris mon petit déjeuner, et de plus, j'aime faire le thé, ça me permet de doser moi-même les herbes.
Elle reprit un strudel et resservit en thé.
- Bon, j'ai l'impression que la vie militaire ne vous est pas inconnue, mais je me dois de vous poser la question. La vie en garnison, la promiscuité, partager une chambre avec quelqu'un, sans distinction de sexe ou de race, ça ne vous pose pas de problème ?
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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Isstrøm
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Isstrøm »

Isstrøm s’en voulut de s’être ainsi emportée, de s'être ainsi donnée en spectacle devant une inconnue. Un officier qui plus est !
Heureusement, la jeune Légat de l’Ost ne semblait pas lui en tenir rigueur ni en être contrariée. Au contraire, ses paroles montraient de la compréhension, comme si elle portait, elle aussi, sa part du fardeau de l’ancienne Lordaeron perdue et qu’elle avait voulu le faire entendre à Isstrøm. Ce qui eut un effet plus que bénéfique sur l’impétueuse naine et lui permit de retrouver son calme.

Contre toute attente, Isstrøm commençait à apprécier cet étrange entretien, devenu presque une aimable conversation de salon, presque comme deux amies échangeant des souvenirs. Pour passer ce recrutement, elle avait pensé devoir justifier dans le détail ses compétences, à les prouver même par un test en cuisine ou au poteau d’entrainement, à commenter les lettres de recommandations qu’elle avait là, bien pliées à l’abri dans leur étui de maroquin - certaines dataient un peu, mais bon…
Plus étonnant encore, la naine commençait à éprouver de la sympathie pour cette jeune humaine à la silhouette un peu frêle, officier-chef d’un ordre militaire actuellement en campagne… et qui l’accueillait simplement en habits de lin, lui parlait d’une voix douce et lui servait le thé… oui, elle aimait bien parler avec cette humaine là…

L’évocation de la Pandarie la renvoya l’espace d’un instant dans la Vallée des Quatre vents où elle avait passé ses deux dernières années… le regard patient de la jeune femme la ramena bien vite à la réalité de la salle commune.

- La vie en garnison ? me gêner ? euh… eh bien non, euh… enfin, je veux dire, je m’attends pas à avoir une chambre pour moi toute seule et un majordome pour laver mon linge, dit-elle, s’amusant elle-même de l’énormité d’une telle idée…
Vous savez, être cantinière, c’est être debout avant les autres pour raviver le feu et tout préparer ; c’est suivre la troupe à la même allure mais avec les chaudrons et les victuailles en plus… C'est défendre le camp quand les autres sont en patrouille. Des fois, c’est aussi veiller les jeunes recrues qui font trop de cauchemars et prendre le tour de gardes des blessés… et c’est dormir avec tout le monde, bien serrés autour du feu de camp pour se tenir chaud sous le gel… alors bah non, ça me gêne pas ce genre de vie. Y’aura pas de souci avec moi, tant qu’il y a du respect et que celui qu’a les mains trop baladeuses, ben il sait qu’il va goûter à ma soupe de doigts dans son nez - elle rit franchement à cette idée et cet éclat de rire soudain fit se retourner vers elle les deux gardes attablés à quelques pas de là.

Elle reprit, d’une voix plus basse :

- Hum, oui bon… enfin voilà quoi… Et pour ce qui est des autres peuples… bah pourquoi ça me gênerait ? Vous savez, dans l’ancien temps, on voyait de tout sur les marchés de la Croisée de Corin ou d’Andorhal : des nains de clans différents, des humains et même des Hauts-elfes, pas souvent mais des fois… Et bien plus tard, quand j’ai servi à Valgarde et après aux Grisonnes, on était déjà pas mal mélangé, humains, nains, gnomes, elfes, et ces drôles de draeneis tout bleu… pareil à Hauterive ou en Pandarie… non non, tant qu’ils mangent tous ma cuisine sans râler à tout bout d’champ…

Elle sourit à l’évocation de ces endroits qu’elle pensait avoir oubliés mais, prise soudain d’un doute - elle avait déjà gaffé bien plus qu’à son tour depuis le début de la rencontre - elle s’empressa d’ajouter :

- Maintenant, je veux pas donner l’impression de me vanter ou d’être une aventurière, une de ces batailleuses sans coeur qui cherche juste sa solde d’un champ de bataille à l’autre, hein ? J’ai pas mal vu de choses, c’est vrai, mais j’suis pas de ces mercenaires sans foi, de ceux qui pensent qu’à leur gloriole !
J’connais la vie militaire, je l'ai apprise avec la Main d'Argent et je vous assure que question discipline, ils rigolaient pas ! Je suis une personne loyale qui sait rester à sa place. Et si il faut que je reste un peu ici dans ce fort pour faire mes preuves ou aider votre Dame cuisinière malade avant de rejoindre vot’troupe, ben ça me va aussi hein… J’suis prête à faire c’qui faut. Pis de toutes les façons, de mon avis, on est tous utiles si on met tout not’courage à faire ce qu’on doit faire, non ?


Et sur ces mots, elle s’autorisa enfin à goûter un strudel.

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Adelheidy Hamar
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adelheidy Hamar »

Adelheidy écouta attentivement le discours de la naine. Elle est était certes passionnée et prompte à s'exprimer avec verve, mais rien de tout ça ne semblait incompatible avec l'Ost. Surtout que rien dans ces comportements ne laissait entendre de l'indiscipline ou de la désobéissance. Elle regarda Isstrøm prendre un strudel, et dit :
- Ils sont préparés par notre cuisinière, elle excelle à ce niveau. A moins que ceux-ci aient été fait par son commis, et dans ce cas, ça veut dire qu'il a bien progressé !

Elle hocha la tête.
- Je m'étais doutée que la vie militaire ne vous rebuterait pas, et même que vous y étiez habituée. Mais je me devais de vous poser la question. D'ailleurs, sur ce sujet, il faut que vous sachiez que chez nous, tout le monde commence tout en bas de l'échelle, au grade de page. Aucune exception, pour personne. Si le page se montre intégré, très vite, il devient écuyer et a alors le droit de porter nos couleurs. Il rejoint une de nos compagnie, sous les ordres d'un lieutenant et de ses sergents. Seul un grand fait d'arme lui permettra d'ensuite accéder au grade de chevalier. Elle eut un petit sourire. Un fait d'arme, ou toute autre action d'ampleur. Réussir à lier une alliance avec un groupe puissant pouvant nous épauler dans notre combat conviendrait aussi, par exemple.
Elle fit tourner sa cuillère dans la tasse de thé. Elle sembla songeuse un instant.
- Pour ce qui est de la cuisine... Je ne remets pas en doute vos capacités, même s'il se peut que plus tard, si vous nous rappelons pour un nouvel entretien, avec, j'espère, notre Connétable, nous vous demandions une petite démonstration. Par contre, nous avons déjà une cuisinière. Je ne dirais pas qu'elle est malade, mais elle travail sur un projet, semble-t-il, qui empiète sur ses heures de sommeil. La cuisine tourne bien, pas de souci, mais en théorie, une personne supplémentaire ne serait pas du luxe.
Adelheidy eut un sourire un peu penaud.
- C'est juste que, et j'ai l'impression que vous pourriez comprendre, elle est euh... maitresse de sa cuisine, et il est difficile d'user de la pièce sans son aval, et encore, selon ses règles. Après, je me trompe peut-être complétement, et elle vous accueillera à bras ouverts, c'est juste qu'elle a son caractère.
Elle marqua une petite pause, pensive, puis reprit :
- Avant d'aller plus loin, avez-vous des questions ? Sur nous, notre fonctionnement, notre ordre ?
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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Isstrøm
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Isstrøm »

- Ah ça, c’est sûr, je le comprends bien : il peut y avoir qu’un seul patron dans une cuisine, sinon, c’est vite n’importe quoi… non non, pas de souci, vraiment… Si je dois rester un peu ici à aider avant de rejoindre vos troupes en campagne, je ne ferai pas de révolution dans la marmite. Je vous ai dit, je sais rester à ma place… et de toute façon, votre chef-cuisinière a pas de mouron à se faire pour sa place : je suis avant tout une vivandière de terrain, je souhaite pas rester tout le temps en garnison.

Au fond d’elle-même, Isstrøm savait qu’elle aurait du mal à suivre les façons de faire d’une autre cuisinière, le sel avant le poivre ou après ? à feu vif ou au court bouillon… déjà, elle aurait ajouté un peu de fleur d’oranger dans ce strudel, ce qui évite de trop le sucrer comme là…
Mais elle s’y attendait, elle savait que c’était le prix à payer pour rejoindre une compagnie de cette qualité-là. Et cette troupe-là était très assurément la seule à lui permettre d’atteindre son double but : s’aguerrir en tant que combattante de la Lumière pour ensuite aller jusqu’en Hautebrande et extirper les réprouvés de Dun Garok… Ce qui a priori cadrait parfaitement avec la croisade de cet Ost-là qui voulait libérer tout le Lordaeron.
Au final, si elle devait repartir du bas de l'échelle, c'était un faible prix à payer à ses yeux. Elle reprit, soucieuse de faire bonne figure :

— Donc, pas de souci, pour moi. Il faut prendre le temps qu’on se connaisse et que moi, je fasse un peu mes preuves, normal. Et puis, écuyère, avec le tabard et tout… déjà, je serai bien contente… et pour ce qui est de votre ordre, ben j’en ai plein des questions mais aucune qui peut pas attendre de savoir si je suis engagée ou non. Mais de mon point de vue, je suis pas déçue, ce que j’en ai vu ce matin et notre petite conversation là, tout ça me conforte dans mon idée de rejoindre votre compagnie.
Mais j’ai déjà pas mal abusé de votre temps, je voudrais pas vous embêter plus avec mes bavardages… il y a juste une dernière chose, peut être…


Hésitante, elle marqua une pause avant d’ajouter :

- Et vous, vous en prenez des écuyers ?

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Adelheidy Hamar
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adelheidy Hamar »

Le sourire d'Adelheidy n'était pas feint, et si elle n'avait été entrainée à masquer ses émotions, ses joues auraient même un peu rosi.
- Il est vrai que Maegane est de son côté plus à l'aise entre les murs de la garnison, même si le terrain ne lui fait pas peur. Si vous nous rejoignez, vous seriez complémentaire, c'est une bonne chose.
Elle marqua une petite pause.
- Par contre, nous ne prenons plus d'écuyer attitré, mais vu que c'est de cette manière que nous avons fonctionné pendant longtemps, il n'est pas étonnant que vous en ayez entendu parler. Maintenant, lors du passage au grade d'écuyer, le page est affecté à une compagnie, et ce sont le lieutenant et ses sergents qui jugent quand le passage à la chevalerie est mérité.
Mais, oui, j'ai déjà eu des écuyers, l'un alors que j'étais encore chevalier.
Ses yeux se mirent à pétiller. Il est aujourd'hui lieutenant. Et un autre, depuis que je suis officier.

La jeune femme se redressa, sa tasse était vide et il ne restait plus que des miettes des strudels. Effectivement, elle avait encore beaucoup à faire, même si elle ne regrettait pas le moins du monde cet entretien très agréable. De plus, les journées n'avaient de toute façon pas assez d'heures pour qu'elle vienne à bout de toutes les tâches administratives, à moins d'éventuellement ne faire que ça. D'une voix chaleureuse, elle s'adressa à Isstrøm :
- Vous ne m'avez pas embêtée, ne vous inquiétez pas, nous sommes toujours heureux d'accueillir des gens qui souhaitent nous rejoindre. Maintenant, pour la suite de cet entretien, il faudra que je puisse vous faire passer un test physique et une visite médicale, or, ce n'est pas possible pour le moment, avec tout le monde aux Îles Brisées.
Je vous propose deux possibilités. Soit vous revenez ici, une fois que j'ai contacté nos troupes et que j'ai réussi à en faire revenir une partie pour vous recevoir. Soit vous allez les rejoindre à leur campement là-bas, après que je leur ai fait parvenir mon rapport, bien entendu. Dans tous les cas, si vous pouviez me donner une adresse où vous joindre, que je vous tienne au courant..
.
Elle laissa à la naine le temps de la réflexion, puis se leva tranquillement, et attendit la réponse en souriant.
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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Isstrøm
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Isstrøm »

Isstrøm comprit que l’entretien touchait à sa fin et qu’il était temps pour elle de prendre congé. Elle le regrettait, tant la conversation avec cette jeune humaine avait été agréable… et tout à fait inattendue. Mais il en était ainsi.
De même avait-elle été un peu déçue que la jeune femme ne lui propose pas de la prendre sur le champ comme apprentie, comme sa question directe aurait dû le suggérer. En tout cas l’avait-elle espéré. Mais ils avaient sûrement d’autres façons de faire, des règlements à appliquer…
En y repensant plus tard, elle admit que ce soudain engouement pour une personne inconnue ne lui ressemblait vraiment pas et pourtant… Elle se demanderait aussi si elle avait fait bonne impression mais sans s’enfermer dans un doute stérile : « bah, comme on dit à Micolline, si ça doit pousser, ça germera » se rappela-t-elle, et cette philosophie là cadrait bien avec cette certaine forme de fatalisme que peuvent éprouver les nains face aux obstacles de la vie.

- Pour ce qui est de la suite, ben je serais pour la solution la plus facile pour chacun : partir dans les îles, ça fait un bon bout d’chemin si c'est pour qu'on me dise non. D’un aut’côté, attendre des lustres que quelqu’un de chez vous repasse par ici, ça me paraît pas idéal non plus, non ? demanda-t-elle dans un sourire. Alors, je dirais que c’est à vous de voir le plus rapide et le plus facile. Moi je fais comme vous voulez.
En tout cas, je vais loger dans une pension de famille qu’on m’a conseillée, juste à la sortie de Comté-de-l’Or, au bord du Lac de Cristal. C’est tenu par Dame Adèle Fielder, et on m’en a dit du bien. Alors vous pouvez me joindre là-bas si vous avez des nouvelles, ou si vous voulez me voir.


Et elle prit ainsi congé de la jeune humaine, non sans l’avoir à nouveau remerciée pour son accueil et son temps. Au dernier moment, elle eut la tentation de la prendre dans ses bras pour la saluer en une chaleureuse accolade naine, mais elle se retint au dernier moment - pourvu que l’humaine ne se soit rendu compte de rien ! Quel impair sinon : et avec un officier-chef en plus !

Elle dépassa les gardes - rapide clin d’oeil à Jeunôt-main-molle - et rejoignit ses bêtes dont elle récupéra les licoles pour se mettre en route. Elle fit quelques pas et s’arrêta pour regarder une dernière fois le fort de l’Ost Pourpre. « Ce serait bien ici quand même… pis, elle m’a bien plu cette petite… mais elle devrait mieux manger, un peu maigrelette quand même… faudra que je m’occupe de ça». Et c’est sur cette réjouissante pensée qu’elle s’éloigna, non sans s’être débarrassé d’un geste agacé de ces fichus souliers qui la martyrisaient depuis des heures…

Et ce matin là, sur la route forestière qui mène des Marches à Comté-de-l’Or, on pouvait croiser une mule chargée de bric et de broc, une chèvre noire à l’air bougon avec un gros corbeau perché sur une corne et, au devant de cet improbable cortège, une naine qui allait nu-pieds en chantonnant une vieille comptine du nord, un brin d’herbe en bouche et le sourire aux lèvres…

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Adelheidy Hamar
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Re: [Candidature] Isstrøm Fier-Cœur

Message par Adelheidy Hamar »

[HRP]Voilà pour la candidature forum ! Je te contacte par MP pour fixer un rdv IG pour la suite de l'entretien. A bientôt ![/HRP]
"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."
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