Bien sûr l'attaque sur Andorhal était parvenue jusqu'aux oreilles de la Fraternité de la Lumière, enfin le peu qui en restait. Qui étaient ces valeureux guerriers? On parlait d'un étendard pourpre flottant dans l'air.
Avaient-ils un lien avec ces fameux Fils du Nord dont on nous avait ramené une affiche il y a quelques temps déjà? Il me semble bien que ces soldats pourpres en étaient à l'origine.
"Tu devrais y aller."
L'homme derrière moi parlait d'une voix extrêmement grave. Elle sentait dangereusement le découragement.
"Tu devrais les rencontrer, voir de quoi il retourne.
Ici on s'englue dans les lenteurs diplomatiques et politiques.
Tout cela ne mène à rien."
Il fume en regardant par la fenêtre. J'aime l'observer, mais je n'aime pas ressentir ces mots. Découragement.
Des années à chercher à reconstruire le pays. Des années de dur labeur, et il n'en voit pas le bout. Trop de courbettes, trop de palabre, trop de tout ceci a miné la cause. La Croisade d'Argent a englouti la plus grande part des forces armées du Nord, or la Croisade d'Argent patauge, pieds et poings liés par la politique. Ces Fils du Nord ne font pas l'unanimité, mais moi ils me touchent. Il reste des coeurs vaillants quelque part, prêts à en découdre. Prêts à faire bouger les choses.
Je lui souris tristement, sourire qu'il me rend en hochant la tête.
Il me rejoint et je me laisse aller au plaisir d'être avec lui.
Demain j'irai parler à mon supérieur. Demain.
*****
Hurlevent. Quelle ville! Quelle animation. Là d'où je viens le silence est engourdissant, et le simple vent dans les arbres morts nous fait frémir. Hurlevent, quelle ville. Partout les bruits des sabots sur les pavés, les marchands qui hèlent les badauds, les gosses qui piaillent en se courant après.
C'est toujours un plaisir de revenir ici pour moi. Amer plaisir.
J'apprends quelques nouvelles des crieurs de rue. J'en sais désormais autant sur ce conflit extra-azerothien dans lequel l'Alliance s'est engagée, que sur le menu du Cochon Siffleur. Quelle poisse. J'essaye de m'imaginer l'apparence des créatures de là-bas, des montagnes, ou bien est-ce des plaines? Quels climats les soldats doivent-ils affronter? L'assaut a t'il été bien organisé? Combien d'hommes et femmes a t'on réellement perdu?...
La guerre je connais, je m'y sens presque bien, chez moi. Des années à repousser le fléau, puis des années à chercher à endiguer la prolifération réprouvée. Des décennies passées dans le nord du continent, voyant le paysage se détériorer, entendant les pleurs des réfugiés, sentant le royaume mourir.
Quand on s'engage sur la voie de la prêtrise on apprend la sensibilité, l'empathie. Le malheur nous frappe de plein fouet mais la Lumière nous guide au travers des mailles de l'horreur. Quand vient l'affinité avec l'ombre, on finit par s'en repaitre. Pour mieux tourmenter l'ennemi. Tel un démoniste avec ses âmes arrachées, le prêtre ombre chérit la souffrance.
La guerre je connais bien. C'est devenu ma maison, vu que ma maison elle me l'a prise.
Il m'a demandé de partir.
D'un air triste et grave, il me l'a presque ordonné.
Trouver les cloches dorées sur fond pourpre, telle était ma mission désormais.
A Hurlevent on aurait dit que tout le monde connaissait ce motif. Mais je dus essuyer plusieurs refus avant d'obtenir des informations. Les premiers me tournèrent le dos, mais le dernier fut plus loquace.
"Ah c'est l'Ost Pourp'e qu'vous cherchez. Bah ouais 'sont postés à l'ouest de la forêt d'Elwynn, là bas dans leur garnison!"
Je le remerciai d'un hochement de tête et d'un sourire. Ce bonhomme avait l'allure d'un épouvantail mais la gentillesse des gens simples et abordables. Ne me restait qu'à retrouver la sortie de la ville, ce qui ne fut pas une mince affaire vu la foule qui allait et venait dans le quartier commerçant.
Le contraste fut saisissant. La forêt d'Elwynn était plutôt calme. Par ici un berger menait son troupeau de mouton, sans doute dans une ferme voisine, par là un groupe de femmes partait au lavoir, des paniers pleins de linge dans les bras.
Je ne mis pas longtemps à atteindre un premier bourg, Comté de l'Or. J'entrai dans l'auberge du coin pour reposer mes jambes quelques instants, mais ma surprise fut grande de découvrir deux draeneis très (trop) légèrement vêtues, se lancer dans une danse endiablée sur une table de l'établissement. Ne comprenant plus vraiment où j'étais tombée, sans doute un trou spatio-temporel, je repris mon paquetage et ma route. Non pas que je fus moi-même une vieille bigote mais les limites de la décence avaient été largement dépassées.
Je profitai de la fin de mon trajet pour respirer. Me poser. Réfléchir.
J'allais dire quoi au juste à ces gens? Bonne question.
Tâchons de faire bonne impression et on verra bien quels mots sortiront de ta bouche ma grande.
Déjà le bastion de l'Ost Pourpre se dressait devant moi.
Plus possible de reculer. Je pense à lui. Il m'a poussée à venir ici, et je pense qu'il a eu raison.
Je m'avançai au devant des gardes postés devant l'entrée...
[Candidature acceptée] Morcare la vieille folle aux chats
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
La journée était belle. Une certaine douceur régnait en Elwynn et, si l'on n'y prenait garde, on risquait de se laisser aller à ce calme, en croyant naïvement qu'il s'étendait à l'ensemble du monde.
Mais les gens qui vivaient dans la Garnison ne se laissaient pas aller à cette illusion. Trop de combats, trop de pertes, trop de mauvaises nouvelles intervenant en plein milieu d'un ciel sans nuage. Même les jeunes sentinelles, qui n'étaient pas du Nord et qui étaient généralement "prêtés" par Hurlevent étaient contaminées par cette ambiance spartiate. Tant est si bien que, quand l'une d'elles arrêta la femme qui approchait par le sentier, ce fut avec une rigueur que n'aurait pas déplorée l'Adjoint Rainer.
Halte là ! Déclinez votre identité et les raisons de votre venue !
Mais les gens qui vivaient dans la Garnison ne se laissaient pas aller à cette illusion. Trop de combats, trop de pertes, trop de mauvaises nouvelles intervenant en plein milieu d'un ciel sans nuage. Même les jeunes sentinelles, qui n'étaient pas du Nord et qui étaient généralement "prêtés" par Hurlevent étaient contaminées par cette ambiance spartiate. Tant est si bien que, quand l'une d'elles arrêta la femme qui approchait par le sentier, ce fut avec une rigueur que n'aurait pas déplorée l'Adjoint Rainer.
Halte là ! Déclinez votre identité et les raisons de votre venue !
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
J'apprécie la discipline et la droiture de cette sentinelle. Je me sens même rassurée.
Après un salut militaire sobre et efficace, je m'éclaircis la voix.
"Je m'appelle Morcare Lowell, je souhaite rencontrer votre ordre."
Tout en me présentant je retire ma capuche et ouvre mon manteau, afin que le jeune garde voit que je ne dissimule rien. Je ne porte qu'une masse à la taille, masse que je m'apprête à lui confier.
Le temps est au beau fixe, la forêt d'Elwynn est magnifique. Ce bastion niché au milieu des arbres est austère mais animé. J'entends le brouhaha des gens qui s'activent. C'est une belle journée pour changer de vie.
Après un salut militaire sobre et efficace, je m'éclaircis la voix.
"Je m'appelle Morcare Lowell, je souhaite rencontrer votre ordre."
Tout en me présentant je retire ma capuche et ouvre mon manteau, afin que le jeune garde voit que je ne dissimule rien. Je ne porte qu'une masse à la taille, masse que je m'apprête à lui confier.
Le temps est au beau fixe, la forêt d'Elwynn est magnifique. Ce bastion niché au milieu des arbres est austère mais animé. J'entends le brouhaha des gens qui s'activent. C'est une belle journée pour changer de vie.
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
La voyageuse est docile. Tant mieux. Le garde ne perd rien de sa vigilance, mais il se détend un peu en récupérant l'arme de la femme.
Je vais vous mener à l'intérieur. Pouvez-vous m'expliquer le sens de votre venue ? A moins que vous ne souhaitiez rencontrer quelqu'un en particulier ?
La jeunesse de la sentinelle laissait transparaître sa curiosité, tandis qu'il menait Morcare au sein de la Garnison.
Je vais vous mener à l'intérieur. Pouvez-vous m'expliquer le sens de votre venue ? A moins que vous ne souhaitiez rencontrer quelqu'un en particulier ?
La jeunesse de la sentinelle laissait transparaître sa curiosité, tandis qu'il menait Morcare au sein de la Garnison.
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
J'emboite le pas de la jeune sentinelle. Qui voudrais-je rencontrer? Bonne question. Je ne connais personne au sein de l'Ost Pourpre.
"Je pense qu'un chargé du recrutement fera l'affaire, je viens pour m'engager."
Un tout nouveau décor s'offre à mes yeux lorsque nous passons les grilles de la cour. Je comprends d'où venait l'agitation qui parvenait sourdement à mes oreilles lorsque je me tenais aux portes du bastion.
Les gens présents s'affairaient, quelques bruits d'animaux se mêlaient au son de la forge.
Nous avançons et, ne pouvant détacher mes yeux de tous les détails à voir dans cette cour, je demande distraitement au garde s'il est là depuis longtemps.
"Je pense qu'un chargé du recrutement fera l'affaire, je viens pour m'engager."
Un tout nouveau décor s'offre à mes yeux lorsque nous passons les grilles de la cour. Je comprends d'où venait l'agitation qui parvenait sourdement à mes oreilles lorsque je me tenais aux portes du bastion.
Les gens présents s'affairaient, quelques bruits d'animaux se mêlaient au son de la forge.
Nous avançons et, ne pouvant détacher mes yeux de tous les détails à voir dans cette cour, je demande distraitement au garde s'il est là depuis longtemps.
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Le jeune homme allait répondre, mais une voix féminine le prit de court.
Pas suffisamment pour savoir qu'on ne fait pas entrer un inconnu en abandonnant son poste. La procédure exige de mander une personne de l'intérieur pour sa prise en charge.
La sentinelle se raidit. Ils avaient été interpelés de la sorte peu avant d'entrer dans la salle commune, en passant devant l'intendance générale d'où sortait présentement une femme à l'allure austère, et dont la chevelure blanche comme neige semblait comme dissonante avec la relative jeunesse de ses traits. Avec autorité, elle fit signe au soldat de reprendre son poste, puis s'intéressa à la nouvelle venue.
J'ai entendu que vous veniez ici pour entrer dans notre ordre, mais je n'ai pas eu l'occasion d'entendre votre nom.
Tout en parlant, la militaire montra à Morcare la direction de la grande salle qui, en cette heure de la journée, était vide.
Nous discuterons par ici, nous serons au calme. Je me nomme Aurys, et c'est moi qui vais m'occuper de votre candidature.
Pas suffisamment pour savoir qu'on ne fait pas entrer un inconnu en abandonnant son poste. La procédure exige de mander une personne de l'intérieur pour sa prise en charge.
La sentinelle se raidit. Ils avaient été interpelés de la sorte peu avant d'entrer dans la salle commune, en passant devant l'intendance générale d'où sortait présentement une femme à l'allure austère, et dont la chevelure blanche comme neige semblait comme dissonante avec la relative jeunesse de ses traits. Avec autorité, elle fit signe au soldat de reprendre son poste, puis s'intéressa à la nouvelle venue.
J'ai entendu que vous veniez ici pour entrer dans notre ordre, mais je n'ai pas eu l'occasion d'entendre votre nom.
Tout en parlant, la militaire montra à Morcare la direction de la grande salle qui, en cette heure de la journée, était vide.
Nous discuterons par ici, nous serons au calme. Je me nomme Aurys, et c'est moi qui vais m'occuper de votre candidature.
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Le malaise de la sentinelle parvient jusqu'à mon être, j'ai l'impression d'avoir moi aussi fait quelque chose de déplacé. La femme devant moi respire l'autorité, et ses mots me déstabilisent quelque peu.
Aurys dit-elle... Aurys? N'était-ce point le prénom de la Dame du Nord?
Ma respiration se fait plus courte tandis que je rassemble mes pensées.
"Je m'appelle Morcare Lowell madame."
Je suivais celle que je soupçonnais être la dirigeante des lieux dans la grande salle, vide, tant mieux. Non pas que je fus contre un peu de compagnie, mais si cette personne n'était pas celle que je croyais, je préférais me ridiculiser en petit comité.
Je scrute mon interlocutrice quelques instants avant de me lancer.
"Êtes-vous Aurys... de Nor Laedro?"
Aurys dit-elle... Aurys? N'était-ce point le prénom de la Dame du Nord?
Ma respiration se fait plus courte tandis que je rassemble mes pensées.
"Je m'appelle Morcare Lowell madame."
Je suivais celle que je soupçonnais être la dirigeante des lieux dans la grande salle, vide, tant mieux. Non pas que je fus contre un peu de compagnie, mais si cette personne n'était pas celle que je croyais, je préférais me ridiculiser en petit comité.
Je scrute mon interlocutrice quelques instants avant de me lancer.
"Êtes-vous Aurys... de Nor Laedro?"
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Profitant de l'absence des soldats qui l'animaient d'ordinaire, Aurys prit place à une grande table sur laquelle trônait une corbeille de fruits frais et quelques pichets d'eau dans lesquels flottaient des rondelles de citron. Elle en servit deux verres, poussa le premier vers son invitée, puis lui indiqua la corbeille.
Si vous avez faim - ou soif.
S'étant ainsi sobrement exprimée, elle plongea son regard dans celui de son interlocutrice.
Vous avez deviné juste. Vous vous êtes davantage renseignée que la plupart des personnes qui viennent frapper à notre porte. C'est une bonne chose. Généralement, je ne m'occupe pas directement des candidatures. Mais tout le monde est en exercice, aujourd'hui. L'avenir dira si vous avez de la chance, ou non.
Aurys sourit poliment, avant d'enchainer.
Alors, commençons par le commencement. D'où venez-vous, quelles sont vos recommandations, et pourquoi vouloir nous rejoindre ?
Si vous avez faim - ou soif.
S'étant ainsi sobrement exprimée, elle plongea son regard dans celui de son interlocutrice.
Vous avez deviné juste. Vous vous êtes davantage renseignée que la plupart des personnes qui viennent frapper à notre porte. C'est une bonne chose. Généralement, je ne m'occupe pas directement des candidatures. Mais tout le monde est en exercice, aujourd'hui. L'avenir dira si vous avez de la chance, ou non.
Aurys sourit poliment, avant d'enchainer.
Alors, commençons par le commencement. D'où venez-vous, quelles sont vos recommandations, et pourquoi vouloir nous rejoindre ?
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Alors que mon postérieur effleurait déjà ma chaise, je me relève brusquement.
"Connétable... Je suis honorée."
Je fais mon plus beau salut militaire et ne peux réprimer un sourire. Je suis réellement touchée de rencontrer cette femme de pouvoir, sur laquelle des rumeurs parfois solides, souvent folles, circulent.
Je finis par m'asseoir et saisir le verre qui m'est destiné. Après une gorgée salvatrice je reprends.
"Madame je suis un soldat des Maleterres de l'Est. Je suis postée au sein de l'Aube d'Argent à la Chapelle de l'Espoir de Lumière depuis mon retour du Norfendre. J'ai prêté allégeance à l'Aube d'Argent, et plus particulièrement la Fraternité de la Lumière, lors de sa création. J'officiais alors comme médecin dans les camps de réfugiés en Lordaeron. Au sein de l'Aube d'Argent j'ai trouvé une structure, une famille, un rythme. J'ai été au front partout où l'on m'envoyait, et je suis devenue prêtre des ombres au fil de mon apprentissage auprès de mes supérieurs."
Nouvelle gorgée.
"Mais vous n'êtes pas sans savoir que depuis que la Croisade d'Argent a pris la main, nous sommes englués dans la politique et la situation du Nord n'avance pas. Nous avons beaucoup entendu parler de votre ordre. Je ne vous cache pas que je vois en vous un renouveau nécessaire et bienvenu dans le paysage militaire de Lordaeron. Je me suis portée volontaire pour vous rencontrer, et vous rejoindre dans vos actions."
Quinte de toux. Gorgée d'eau citronnée.
"Après négociation avec mes supérieurs de la Fraternité, ils ont consenti à me laisser venir à vous. Et, si vous m'y autorisez Madame, je vouerai ma vie et mes armes à notre cause commune."
"Connétable... Je suis honorée."
Je fais mon plus beau salut militaire et ne peux réprimer un sourire. Je suis réellement touchée de rencontrer cette femme de pouvoir, sur laquelle des rumeurs parfois solides, souvent folles, circulent.
Je finis par m'asseoir et saisir le verre qui m'est destiné. Après une gorgée salvatrice je reprends.
"Madame je suis un soldat des Maleterres de l'Est. Je suis postée au sein de l'Aube d'Argent à la Chapelle de l'Espoir de Lumière depuis mon retour du Norfendre. J'ai prêté allégeance à l'Aube d'Argent, et plus particulièrement la Fraternité de la Lumière, lors de sa création. J'officiais alors comme médecin dans les camps de réfugiés en Lordaeron. Au sein de l'Aube d'Argent j'ai trouvé une structure, une famille, un rythme. J'ai été au front partout où l'on m'envoyait, et je suis devenue prêtre des ombres au fil de mon apprentissage auprès de mes supérieurs."
Nouvelle gorgée.
"Mais vous n'êtes pas sans savoir que depuis que la Croisade d'Argent a pris la main, nous sommes englués dans la politique et la situation du Nord n'avance pas. Nous avons beaucoup entendu parler de votre ordre. Je ne vous cache pas que je vois en vous un renouveau nécessaire et bienvenu dans le paysage militaire de Lordaeron. Je me suis portée volontaire pour vous rencontrer, et vous rejoindre dans vos actions."
Quinte de toux. Gorgée d'eau citronnée.
"Après négociation avec mes supérieurs de la Fraternité, ils ont consenti à me laisser venir à vous. Et, si vous m'y autorisez Madame, je vouerai ma vie et mes armes à notre cause commune."
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Le salut était impeccable et, en experte, Aurys l'apprécia comme tel. Tout, dans l'allure de la femme, reflétait le martial et la discipline. Ce n'était pas pour lui déplaire, au contraire : elle perdait tant de temps à former des paysans au métier des armes, sinon à leur esprit.
Elle se permit un vague geste de la main pour signifier à Morcare qu'elle n'avait pas à s'appesantir sur sa surprise de la trouver ainsi en face d'elle, puis écouta sa présentation sans cesser de la regarder. Puis, une fois qu'elle eut fini, elle garda le silence quelques instants. Le silence : dans un monde où chacun parlait plus que de raison, c'était un luxe que la Connétable aimait s'autoriser de temps à autre.
Mais tout silence est fait pour être rompu.
Nos relations avec l'Aube d'Argent ne sont pas fantastiques. Nous ne comprenons pas qu'ils puissent accepter des Réprouvés dans leurs rangs. J'ai entendu dire que la Fraternité était plus ferme que l'Aube, et que la main tremblante de Tirion Fordring n'y avait pas tout à fait cours. Que pouvez-vous me dire à ce sujet ?
Elle se permit un vague geste de la main pour signifier à Morcare qu'elle n'avait pas à s'appesantir sur sa surprise de la trouver ainsi en face d'elle, puis écouta sa présentation sans cesser de la regarder. Puis, une fois qu'elle eut fini, elle garda le silence quelques instants. Le silence : dans un monde où chacun parlait plus que de raison, c'était un luxe que la Connétable aimait s'autoriser de temps à autre.
Mais tout silence est fait pour être rompu.
Nos relations avec l'Aube d'Argent ne sont pas fantastiques. Nous ne comprenons pas qu'ils puissent accepter des Réprouvés dans leurs rangs. J'ai entendu dire que la Fraternité était plus ferme que l'Aube, et que la main tremblante de Tirion Fordring n'y avait pas tout à fait cours. Que pouvez-vous me dire à ce sujet ?
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
La voix de la Connétable paraissait neutre et ferme à mes oreilles. Je me détendais petit à petit, en confiance. Un air désabusé pétrit mon visage lorsque je réponds à la question.
"Ce que je vais vous dire n'engage que moi Madame. Je pense que ce que vous dites était vrai, mais malheureusement ne l'est plus. A mon grand regret plus aucune action incisive n'est envisagée de peur de froisser la diplomatie du pays. Cela doit sans doute vous rappeler la mollesse de la Croisade d'Argent. Vous parliez des Réprouvés au sein de notre organisation, je n'ai pas, à mon humble niveau de soldat, entendu la Fraternité s'en plaindre."
Je pense à lui, lui qui est si idéaliste, qui avait tant cru à la Fraternité. Il m'avait poussée à chercher de nouveaux alliés et voilà que je crachais sur mes anciens frères d'armes. Quelle honte il aurait pour moi.
"Je m'en veux de dire tout cela."
Je joue avec mon verre, je deviens un peu nerveuse.
"Comprenez bien que j'ai un profond respect pour ces femmes et ces hommes auprès de qui j'ai combattu durant toutes ces années. Mais, Madame, je crois que les idéaux de la Fraternité se meurent."
"Ce que je vais vous dire n'engage que moi Madame. Je pense que ce que vous dites était vrai, mais malheureusement ne l'est plus. A mon grand regret plus aucune action incisive n'est envisagée de peur de froisser la diplomatie du pays. Cela doit sans doute vous rappeler la mollesse de la Croisade d'Argent. Vous parliez des Réprouvés au sein de notre organisation, je n'ai pas, à mon humble niveau de soldat, entendu la Fraternité s'en plaindre."
Je pense à lui, lui qui est si idéaliste, qui avait tant cru à la Fraternité. Il m'avait poussée à chercher de nouveaux alliés et voilà que je crachais sur mes anciens frères d'armes. Quelle honte il aurait pour moi.
"Je m'en veux de dire tout cela."
Je joue avec mon verre, je deviens un peu nerveuse.
"Comprenez bien que j'ai un profond respect pour ces femmes et ces hommes auprès de qui j'ai combattu durant toutes ces années. Mais, Madame, je crois que les idéaux de la Fraternité se meurent."
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Votre honnêteté vous honore. J'imagine qu'il est malaisé de parler ainsi de ceux avec lesquels on a versé le sang - le nôtre, et celui de nos ennemis.
Aurys n'était pas spontanément dotée d'empathie pour son prochain, mais le cas de conscience de Morcare la concernait au premier chef. Qu'aurait-elle fait si l'Ost s'était petit à petit affadi comme le fit la Croisade d'Argent ?
Qui plus est, elle était accablée par ce bref rapport. Au sein de la Croisade, les gens de la Fraternité avaient toujours su se montrer dignes d'une ligne différente, plus martiale, moins gentillette, la conviction de la Croisade Ecarlate sans son fanatisme, la bonté de la Croisade d'Argent sans son abrutissante volonté de contenter tout le monde.
Et voilà que même cela se perdait ?
Nous pourrons revenir plus tard sur ces éléments. Vous avez dit avoir participé au conflit au Norfendre. Qu'y faisiez-vous, concrètement ? A quoi étiez-vous employée ? Quel était votre rôle à cette époque, quel fut-il à votre retour, et que pensez-vous qu'il sera au sein de l'Ost ?
Aurys n'était pas spontanément dotée d'empathie pour son prochain, mais le cas de conscience de Morcare la concernait au premier chef. Qu'aurait-elle fait si l'Ost s'était petit à petit affadi comme le fit la Croisade d'Argent ?
Qui plus est, elle était accablée par ce bref rapport. Au sein de la Croisade, les gens de la Fraternité avaient toujours su se montrer dignes d'une ligne différente, plus martiale, moins gentillette, la conviction de la Croisade Ecarlate sans son fanatisme, la bonté de la Croisade d'Argent sans son abrutissante volonté de contenter tout le monde.
Et voilà que même cela se perdait ?
Nous pourrons revenir plus tard sur ces éléments. Vous avez dit avoir participé au conflit au Norfendre. Qu'y faisiez-vous, concrètement ? A quoi étiez-vous employée ? Quel était votre rôle à cette époque, quel fut-il à votre retour, et que pensez-vous qu'il sera au sein de l'Ost ?
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Je me détends à nouveau, rassurée de sentir la compréhension de la femme face à moi. Je lâche enfin mon verre et reprends la parole en accompagnant mes mots de quelques gestes.
"Lors de la campagne du Norfendre j'étais postée à Zul'Drak. Ma tâche consistait notamment en patrouilles pour sécuriser les routes, et en escortes. Nous étions principalement sur place pour empêcher le Fléau de gagner du terrain dans la région, mais nous avons aussi dû faire face à l'hostilité des trolls des glaces. J'en garde quelques féroces souvenirs."
Quelques féroces souvenirs certes, mais le seul qui emplit ma tête en ce moment c'est ma rencontre avec lui. Nous avions collaboré sur une mission d'escorte, puis on ne s'était plus quittés. Sa droiture et sa passion m'avaient envoûtée, j'avais trouvé à nouveau un ami, un amant. Sa présence rendait le front plus facile à supporter, rendait la vie même plus facile à supporter. Comment ai-je pu partir? Le laisser me voir partir?
"J'ai été envoyée par la suite dans la Couronne de Glace, pour participer à l'assaut sur la Citadelle du Roi Liche. Féroces souvenirs là aussi..."
Je finis mon verre d'eau et essaye de reprendre mes esprits.
"A mon retour j'ai été dirigée à nouveau dans les Maleterres de l'Est, mêmes fonctions et plusieurs missions de sabotage. La chute du Roi Liche avait regonflé notre motivation et nous avons massacré au final une bonne partie de ses engeances. Aujourd'hui il reste quelques poches de résistance à annihiler mais globalement les routes sont devenues plus sûres. J'ai également participé au nettoyage de la Main de Tyr."
Je secoue la tête.
"Quelle fin horrible pour ces Croisés Ecarlates. Réduits à l'état de morts-vivants... Quelle ironie."
Je regarde mon interlocutrice dans les yeux et balaye mon empathie pour ceux que je vois comme des combattants du Fléau avant tout d'un geste de la main.
"Au sein de votre armée Madame, je pense pouvoir être un atout dans vos missions de reconnaissance. Je connais bien le terrain, mes précédentes fonctions m'ont menée assez loin pour connaitre le royaume du Nord correctement, des Terres Arathies aux Clairières de Tirisfal, en passant par les Maleterres de l'Ouest. Je suis un soldat aguerri, sur qui vous pourrez compter. Et, si toutefois vous en exprimiez l'envie, mes relations de longue date au sein de la Fraternité pourraient être exploitées."
Je penche quelque peu une tête qui me parait intérieurement prête à exploser, puis je me redresse sur mon siège et termine.
"Enfin sachez Connétable, que je suis entièrement dévouée à notre cause."
"Lors de la campagne du Norfendre j'étais postée à Zul'Drak. Ma tâche consistait notamment en patrouilles pour sécuriser les routes, et en escortes. Nous étions principalement sur place pour empêcher le Fléau de gagner du terrain dans la région, mais nous avons aussi dû faire face à l'hostilité des trolls des glaces. J'en garde quelques féroces souvenirs."
Quelques féroces souvenirs certes, mais le seul qui emplit ma tête en ce moment c'est ma rencontre avec lui. Nous avions collaboré sur une mission d'escorte, puis on ne s'était plus quittés. Sa droiture et sa passion m'avaient envoûtée, j'avais trouvé à nouveau un ami, un amant. Sa présence rendait le front plus facile à supporter, rendait la vie même plus facile à supporter. Comment ai-je pu partir? Le laisser me voir partir?
"J'ai été envoyée par la suite dans la Couronne de Glace, pour participer à l'assaut sur la Citadelle du Roi Liche. Féroces souvenirs là aussi..."
Je finis mon verre d'eau et essaye de reprendre mes esprits.
"A mon retour j'ai été dirigée à nouveau dans les Maleterres de l'Est, mêmes fonctions et plusieurs missions de sabotage. La chute du Roi Liche avait regonflé notre motivation et nous avons massacré au final une bonne partie de ses engeances. Aujourd'hui il reste quelques poches de résistance à annihiler mais globalement les routes sont devenues plus sûres. J'ai également participé au nettoyage de la Main de Tyr."
Je secoue la tête.
"Quelle fin horrible pour ces Croisés Ecarlates. Réduits à l'état de morts-vivants... Quelle ironie."
Je regarde mon interlocutrice dans les yeux et balaye mon empathie pour ceux que je vois comme des combattants du Fléau avant tout d'un geste de la main.
"Au sein de votre armée Madame, je pense pouvoir être un atout dans vos missions de reconnaissance. Je connais bien le terrain, mes précédentes fonctions m'ont menée assez loin pour connaitre le royaume du Nord correctement, des Terres Arathies aux Clairières de Tirisfal, en passant par les Maleterres de l'Ouest. Je suis un soldat aguerri, sur qui vous pourrez compter. Et, si toutefois vous en exprimiez l'envie, mes relations de longue date au sein de la Fraternité pourraient être exploitées."
Je penche quelque peu une tête qui me parait intérieurement prête à exploser, puis je me redresse sur mon siège et termine.
"Enfin sachez Connétable, que je suis entièrement dévouée à notre cause."
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Aurys prenait mentalement des notes. La Connétable n'était jamais tendre avec elle-même au sujet de ses capacités, partant du principe qu'elle avait tout appris sur le tas, dans l'urgence. Mais elle savait qu'elle devait beaucoup à son excellente mémoire - qu'elle sollicitait de nouveau à l'occasion de cette visite impromptue.
Je dois admettre qu'une bonne connaisseuse du terrain, capable de s'infiltrer et de mener des actions derrière les lignes ennemies serait un atout. Vos états de service sont impressionnants. Nous avons dû nous croiser sans le savoir, en Norfendre, même si nous étions quant à nous basés au Donjon de la Garde de l'Ouest, au Fjord Hurlant.
Aurys sembla marquer une pause, comme si elle se remémorait les combats terribles de cette époque, mais elle repartit finalement de plus belle, se penchant par dessus la table comme un oiseau de proie.
Vous parlez de dévouement. Mais à qui êtes-vous dévouée, en définitive ? Si la Fraternité vous rappelle à elle, que ferez-vous ? Si la Croisade d'Argent remet en cause les actions que nous mènerons, que ferez-vous ? A qui va votre fidélité, Morcare Lowell ?
Je dois admettre qu'une bonne connaisseuse du terrain, capable de s'infiltrer et de mener des actions derrière les lignes ennemies serait un atout. Vos états de service sont impressionnants. Nous avons dû nous croiser sans le savoir, en Norfendre, même si nous étions quant à nous basés au Donjon de la Garde de l'Ouest, au Fjord Hurlant.
Aurys sembla marquer une pause, comme si elle se remémorait les combats terribles de cette époque, mais elle repartit finalement de plus belle, se penchant par dessus la table comme un oiseau de proie.
Vous parlez de dévouement. Mais à qui êtes-vous dévouée, en définitive ? Si la Fraternité vous rappelle à elle, que ferez-vous ? Si la Croisade d'Argent remet en cause les actions que nous mènerons, que ferez-vous ? A qui va votre fidélité, Morcare Lowell ?
Re: [Candidature] Morcare la vieille folle aux chats
Tout d'abord surprise par ce changement de ton, je suis vite gonflée à bloc. Voilà pourquoi j'ai tout quitté! Voilà qui j'étais venue trouver! Des gens qui ont la niaque, un leader charismatique qui sait remonter ses troupes! L'orgueil de Lordaeron coule dans ces veines. Il me revient en mémoire des surnoms donnés à la Dame du Nord que je comprends de plus bel aujourd'hui.
"A ma patrie Madame."
Je me redresse moi aussi, la fatigue du voyage a disparu, mes mièvreries sur l'amour abandonné sont envolées.
"Que faire d'une armée si faible de caractère qu'elle laisse impunément des Réprouvés manger à leur table? Ma vie n'appartient plus à la Croisade d'Argent ni même à la Fraternité. Qu'ils désapprouvent vos actes ou vos méthodes grand bien leur fasse. Je suis ici pour changer les choses. Je suis ici pour vous.
Pour Lordaeron!"
"A ma patrie Madame."
Je me redresse moi aussi, la fatigue du voyage a disparu, mes mièvreries sur l'amour abandonné sont envolées.
"Que faire d'une armée si faible de caractère qu'elle laisse impunément des Réprouvés manger à leur table? Ma vie n'appartient plus à la Croisade d'Argent ni même à la Fraternité. Qu'ils désapprouvent vos actes ou vos méthodes grand bien leur fasse. Je suis ici pour changer les choses. Je suis ici pour vous.
Pour Lordaeron!"