[Candidature acceptée] Vlazen Plumelune

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Vlazen
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[Candidature acceptée] Vlazen Plumelune

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Une lune… Une lune qu’il était de retour sur sa planète… Et Vlazen ne parvenait toujours pas à se réjouir. Pourtant, il avait tout fait pour en arriver là, pour fouler à nouveau cette terre baignée par les ondes bienfaitrices d’Elune la Grande. Durant la nuit qui venait de s’écouler, il avait passé de longues heures à se baigner dans Ses rayons, à s’imprégner de Sa puissance bienveillante, à La remercier de l’accueillir à nouveau dans Son giron. Pour y parvenir, il avait enfin fini par remettre en cause le jugement de ses officiers, qui l’avaient toujours considéré comme un élément sans attache et sacrifiable. Il avait tenté de convaincre les autres que cette mission mystico-religieuse en Draenor ne ferait que les conduire à leur perte, ou pire, fournirait une arme à ceux qui veulent là-bas la perte d’Azeroth. La mort dans l’âme, il les avait laissés, y compris Dame Délas, qu’il avait pourtant arrachée à une mort certaine aux mains de ces Orcs impitoyables d’au-delà de Porte. Il avait erré à travers les terres hostiles, jusqu’à ce qu’il tombe sur eux. Eux, c’étaient un groupe de soldats affiliés à l’Alliance. L’Ost Pourpre, qu’ils s’appelaient. Ils s’étaient retrouvés eux aussi coincés là, mais contrairement aux Elfes que Vlazen escortaient, ils ne comptaient pas rester mourir ici, sur une planète qui n’aurait jamais dû se trouver là (c’était ce qu’on lui avait dit… Vlazen avait du mal avec les concepts arcaniques). Ils avaient un plan, un plan pour quitter Draenor, et Vlazen décida de les suivre.

Non qu’ils étaient pour lui des inconnus… Il en avait déjà entendu parler des mois avant de se faire réintégrer dans les forces de Darnassus et envoyer dans cette mission suicide. Il les avait même déjà rencontrés lors d’un voyage outremer, le premier de sa pourtant longue vie, sur le continent glacé du Norfendre, où ils s’étaient livrés à des exercices militaires. Il avait, à l’époque, caressé l’idée de se joindre à eux, pour enfin rembourser la dette qu’il avait envers Karvas… Mais il n’avait pas osé. Il commençait à se faire vieux, et ces gens ne recrutaient que l’élite de l’élite pour leur noble croisade. Il était donc retourné tête basse à la capitale elfique, où l’on n’avait rien trouvé de mieux que de l’enrôler à nouveau, lui, un vétéran de la Guerre des Sables Changeants, pour une mission désespérée sur la planète des nouveaux envahisseurs qui menaçaient Azeroth !

Vlazen s’était dit qu’Elune lui jouait un bon tour en lui faisant tomber sur une partie des membres de l’Ost Pourpre, là, au beau milieu des terres magnifiques mais dangereuses d’Ombrelune. Une seconde chance ? En tout cas une chance de s’en sortir. Hésitant, il les épia. Puis il les vit se mettre en marche vers un objectif inconnu. Il les suivit, à travers Ombrelune, puis les montagnes imprenables d’Arrak, où il crut perdre leur trace… Pour finalement tomber en plein milieu de leur camp alors qu’il était poursuivi par ces puissants êtres ailés qui prenaient un malin plaisir à exterminer tout ce qui à leurs yeux n’étaient que des proies rampantes. Les gens de l’Ost Pourpre ne le reconnurent pas… Normal puisqu’il oubliait de plus en plus fréquemment d’abandonner sa forme de Chouettide lorsqu’il était en présence d’êtres pensants, mais preuve également qu’il ne les avait sans doute pas vraiment marqués lors des manœuvres. Recouvrant sa forme elfique, il vit que certains d’entre eux reconnaissaient au moins ses traits… Et c’est sans doute pour ça qu’ils le firent prisonnier et ne l’éliminèrent pas. Il obtempéra de bonne grâce et se laissa emmener par le fier ordre guerrier et ses alliés, sans faire d’histoire.

Ils se rendirent à un poste avancé de l’Alliance, qu’ils trouvèrent plongés en plein chaos… Mais un chaos qui n’était pas originaire de Draenor. Lui, Vlazen, qui n’avait jamais qu’entendu parler des méfaits du Fléau Mort-Vivant par son ami Karvas, et qui avait toujours juré de s’opposer un jour à lui en hommage à son ami défunt, s’y retrouvait confronté dans le plus improbable des endroits. Il fut alors témoin de la redoutable efficacité militaire de l’Ost confronté à pareil adversaire. Ils firent une percée dans l’avant-poste transformé en bastion mort-vivant, avant d’établir un plan d’action. Et c’est là qu’ils lui donnèrent sa chance. On lui rendit ses armes et on lui dit de se joindre aux troupes. Car une Liche était là… Une entité morte-vivante d’une puissance incommensurable était en train de se tailler un domaine sur le monde ignorant de Draenor ! L’Ost Pourpre engagea la terrible créature, et Vlazen utilisa tous ses pouvoirs, rouillés mais encore efficaces, pour tenter de l’affaiblir. Ils remportèrent la victoire, même si certains d’entre eux furent gravement blessés, tels le Chevalier Solÿn. Vlazen fit de son mieux pour le garder en vie, même si ses efforts pour le tirer du coma restèrent vains.

On ne le ré-emprisonna pas après le combat. On le mit même dans la confidence des projets de l’Ost. Ces derniers avaient joints leurs forces avec un magicien énigmatique du nom de Protheus, qui voulait utiliser un nœud magique pour créer un portail vers Azeroth. Un moyen de quitter cet enfer où les mauvaises surprises succédaient aux tragédies à un rythme alarmant ! Protheus et les magiciens de l’Ost firent plusieurs tentatives infructueuses, qui les drainaient de leurs forces et leur demandaient plusieurs jours de récupération. Pendant ce temps, Vlazen observait l’Ost Pourpre. Un ordre militaire déterminé, mené d’une main de fer par des femmes de grand courage et caractère. Très dures avec leurs ennemis. Mais incroyablement soucieuses du sort de leurs troupes. Leur chef, Aurys de Nor Laedro, semblait prête à sacrifier sa vie pour eux. Et son premier officier, Dame Lomah de Sangre, faillit le faire lors du dernier rituel, et s’inquiétait constamment de la récupération de Sire Solÿn. Jamais les officiers Elfes de Darnassus sous les ordres desquels il avait servi n’avaient fait montre de ce genre de sentiments… Ceci bouleversa Vlazen. Il existait en cet univers des gens dévoués à une cause qui tenaient compte de la vie de leurs camarades. Une leçon que lui avait apprise Karvas. Ils furent tous dévastés lorsque Protheus sacrifia sa propre vie pour finalement réussir à ouvrir le portail. Vlazen n’hésita pas : on lui offrait la possibilité de rentrer sur son monde, il la saisit.

Il débarqua au beau milieu d’une contrée agricole nommée les Marches de l’Ouest. Là, de l’autre côté du portail, se tenaient, fébriles, les autres membres de l’Ost Pourpre, qui avaient trimé pendant des mois pour secourir leurs amis perdus. Les retrouvailles furent chaleureuses. Fraternelles. Pleines d’émotions, écartelées entre la joie et la douleur d’avoir perdu une personne héroïque. Par la Lune, pourquoi ces sentiments avaient-ils abandonnés les Elfes ? Pourquoi les humains et leurs alliés étaient-ils les seuls à ressentir cela, et à en tirer ce qui leur donnait la capacité de surmonter tous les obstacles ? Vlazen se sentit plus seul qu’il ne l’avait jamais été ce jour là, qui aurait pourtant dû être l’un des plus triomphants de sa vie. Car personne ne l’attendait, lui, de l’autre côté. Les siens avaient tous péri à Pennelune. Et il avait tourné le dos à Darnassus. Il accepta lorsqu’on lui proposa de venir se reposer au Bastion de la Marche de l’Ouest, le siège de l’Ost Pourpre. Là, on lui offrit le gîte et le couvert, on le soigna, alors que les frères d’armes retrouvaient les leurs. Une dame importante s’intéressa même à ce qu’il avait à raconter, lui qui avait toujours séché ses cours de botanique, sur les plantes extraordinaire de ce monde exotique. Pendant quelques heures il oublia ce que sa vie était devenue. Puis la nuit vint. Les rayons d’Elune l’appelaient, et le ramenaient à sa condition d’Elfe. Il ne dormit pas.



Le lendemain matin, il lui fallait quitter les lieux. L’Ost Pourpre était un ordre militaire, en guerre contre les Réprouvés. Pas une hôtellerie. Il se mit en chemin… Mais pour aller où ? Darnassus ne voudrait plus de lui, et Feralas était retournée à l’âge de pierre. Alors qu’il faisait une pause à Comté de l’Or, un peu surpris des mœurs locales, il regarda en arrière. Il avait caressé l’espoir de se joindre à eux. Pour servir l’idéal de Karvas. Pour honorer la mémoire de son ami. Il savait maintenant qui ils étaient, il les avait vus à l’œuvre, sous le feu du combat, dans l’adversité la plus forte, et dans la chaleur des retrouvailles. Oui, la cause de Lordaeron méritait qu’on se batte pour elle. Et ceux qui le faisaient étaient porteurs d’un bel espoir, celui de la refondation d’une nation par des gens encore habités par des sentiments… humains ? Vlazen n’avait pas d’autre mot pour définir ce qu’il ressentait.

Alors il fit demi-tour. Il allait leur demander de l’enrôler dans leurs rangs. Il était vieux, mais expérimenté. Il connaissait un bon nombre de tours, il pouvait en appeler à la puissance d’Elune pour soigner ou détruire, et il pouvait se transformer en un grand nombre de créatures. Il pourrait leur être utile, au moins un petit peu. En s’approchant du Bastion, il se mit à hésiter. Ces humains croiraient-ils qu’un Elfe souhaitait vraiment les aider ? Pas sûr. Un instant il songea à se transformer en Chouettide pour y aller. Non, il ne pouvait pas faire ça. Cette forme, depuis la Guerre, il l’affectionnait, car elle influait d’une manière ou d’une autre sa… Comment disaient les médecins humains déjà… Physiologie. Elle l’apaisait. Elle l’empêchait d’entendre ces satanés murmures. Il n’était pas vraiment totalement lui-même quand il la revêtait. Plus joyeux. Plus détendu. Plus fantasque. Mais elle le couvrait de plumes, ce qui nuisait grandement à sa crédibilité en présence d’humains.

Un mouvement dans son sac à dos le fit revenir à des conditions plus terre-à-terre. Bon sang il avait failli les oublier ! Il sortit Silithude et Skyram de son sac à dos. Les deux insectoïdes étaient des créatures fascinantes, intelligentes et dévouées. Mais elles avaient tendance à mettre mal à l’aise les créatures pensantes… Il leur dit donc de s’établir dans des buissons non loin du Bastion, le temps que… Que quoi, qu’on le renvoie parce qu’il était un vieillard aux cheveux blancs ? Non il devait cesser, faire taire son orgueil. Il était là pour les aider. Pour une cause, La cause de la seule personne qui ait jamais vraiment compté pour lui. Un homme de bien, qui avait tout perdu et qui avait pourtant aidé d’autres à sauver leur pays. Il souhaitait désormais lui rendre la pareille. En aidant le peuple de Karsas. Après une petite caresse à Silithude, Vlazen se redressa de toute sa hauteur. Oui, il le pouvait. Et il avait déjà appartenu à l’armée. Une autre armée. Il avait affronté des créatures terrifiantes. Il donnerait le meilleur de ce qu’il avait pour l’Ost Pourpre, dut-ce être sa dernière guerre. Il finit par s’approcher de l’imposant bâtiment, et il s’annonça aux gardes, signalant simplement le but de sa venue : intégrer cet ordre militaire et servir la cause de Lordaeron.
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Pansepignon
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Pansepignon »

Assise dans l'herbe depuis quelques heures déjà, la jeune Pansepignon observait avec attention les aventures trépidantes des fourmis. Les allers et venues de ces petits insectes ont toujours su la captiver, au prix de quelques oublis du temps qui passe.
Ce matin cependant, la danse gracieuse de ces forces de la nature n'était pas au coeur de ses pensées.

Non, l'heure était plus solennelle. A croire qu'elle cherchait là un quelconque réconfort, une paisible constante dans un monde changeant. Dans un esprit chamboulé.

Les oiseaux virevoltaient, traçant des lignes invisibles dans un ciel sans nuage. Fermant les yeux, elle sentit le vent caresser ses joues, comprit le bruit des feuilles. Les signes étaient clairs. Le doute s'estompait. Sereine, elle comprit qu'il était temps.


Décidée à revenir au bastion, elle épousseta la longue cape noire à capuche qui la couvrait entièrement, avant de parcourir la centaine de mètre qui la séparait encore des contraintes du quotidien.

A l'entrée, elle aperçut un vieil elfe, discutant brièvement avec deux gardes, avant que l'un d'entre eux ne disparaisse chercher un représentant de l'Ost. Tête baissée, presque entièrement couverte par une longue capuche noire, elle parvint au second, à qui elle chuchota quelques mots, qui l'enjoignèrent visiblement à rejoindre son camarade à la hâte.

Enfin seule, elle fit face au visiteur. Redressant sa capuche, et découvrant une coiffure délicate au possible, où des fils d'or se perdaient dans des cheveux d'ange, elle lui adressa ces quelques mots :

"Ainsi, tu es revenu...

...

Pour moi !"


A peine prononcés, ces mots, aidés de ses bras, ouvrirent violemment sa longue toge, permettant l'envol gracieux et magnifique d'une demi-douzaine d’impressionnants moineaux !

Après un tel spectacle de la nature, le voyageur perdu pu apercevoir l'incroyable beauté d'une peau blanche, soyeuse et brillante, recouverte seulement d'une robe composée exclusivement de véritables branches de lierre. Baignée dans la lumière, elle restait ainsi immobile, s'offrant au monde telle une muse.

Nul doute que les Titans eux-mêmes seraient tombés amoureux de la perfection faite elfe. Du moins, elle en était persuadée !

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Alors que l’un des gardes rentrait informer un responsable, Vlazen vit qu’une personne de petite taille s’approchait de l’entrée du bastion à toute allure. Il l’avait déjà vue la veille, lors des grandes retrouvailles. Au début il avait cru qu’il s’agissait d’une enfant humaine, mais non, il s’agissait d’une Gnome. Elle était l’une des personnes qui, à ce qu’il en avait compris en écoutant les conversations à la dérobée, avait participé à l’ouverture du portail de ce côté-ci… A n’en pas douter une incomparable magicienne vu la débauche de puissance requise. Plus tard dans la soirée, il l’avait entraperçue de nouveau, s’exprimant avec un parfait accent Darnassien, ce qui avait eu le don de le surprendre.

En fait, elle était totalement imprégnée de culture elfique, jusque dans ses manières et ses réactions, plus que Vlazen ne l’était lui-même, lui qui avait toujours essayé de fuir la sophistication de la capitale. Il avait même croisé son regard à plusieurs reprises, notamment lors du jeu auquel s’étaient adonnés les couche-tard de l’Ost au coin du feu, à la suite du festin qui avait accompagné leurs émouvantes retrouvailles. Le jeu en question consistait à fermer les yeux et à découvrir qui était le Worgen infiltré dans un bourg imaginaire, qui à la nuit tombée commettait des meurtres tout aussi imaginaires. Un jeu typiquement humain, qui faisait rire tout le monde aux éclats, mais qui avait eu tendance à dégénérer, certains joueurs essayant coute que coute de faire perdre les soi-disant Althérans du Faubourg Nord-Est alors que ce n’était pas l’objet (en bon Elfe, Vlazen n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi les humains s’évertuaient à transgresser les règles même quand cela était totalement superflu).

Alors que tout le monde fermait les yeux en riant, ceux de Vlazen et de la petite Gnome aux manières elfiques étaient restés bien ouverts et s’étaient croisés, et ce qu’il y avait lu l’avait vraiment décontenancé ! La petite le dévorait du regard comme avaient coutume de le faire les hautes dames de la capitale lorsqu’elles avaient envie de batifoler un peu. Vlazen avait toujours cherché à fuir ces situations à Darnassus, il en avait été de même hier au Bastion de la Marche de l’Ouest. Cette Gnomette, décidément, était curieuse.

Et la voilà qui revenait, virevoltante, comme flottant sur un petit nuage, un sourire radieux aux lèvres. Elle congédia le garde restant, et se planta face à Vlazen, ouvrant à la volé sa cape dans une imitation parfaite des courtisanes de Darnassus lorsqu’elles décidaient de se la jouer un brin théâtrales… Alors un vol de moineaux en jaillit dans une parfaite imitation des oiseaux colorés qu’affectionnent les dames elfes. Les petits volatiles tournoyèrent autour de Vlazen et se posèrent sur ses larges épaules, comme s’ils avaient trouvé là un ami… Vlazen avait toujours eu un faible pour les bestioles, au demeurant. Puis la question tomba, et elle le désarçonna quelque peu… Mais que cherchait cette Gnomette ? Hésitant sur la conduite à suivre, Vlazen lui répondit :

« Hé bien, oui, je suis revenu pour vous… »

Puis il se ravisa dans la seconde… Qu’avait-il dit ???

« Enfin, pour vous ET cette garnison ! Dans son ensemble ! »

Vite, changer de sujet. Il regarda les oiseaux qui chantaient sur ses larges épaulières.

« Ils sont charmants, vos petits compagnons… Madame ? Heu… »

Vlazen ne s’attendait pas à ce que sa journée commence de la sorte… Tombait-il de C’Thun en Soggoth après les étranges citadins de Comté-de-l'Or?
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Pansepignon
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Pansepignon »

Consciente de l'effet imparable d'une telle démonstration de grâce, la gnome fermait les yeux et esquissait un petit sourire. Silencieuse, elle appréciait la théâtralité du moment. Ce pauvre elfe n'avait visiblement pas vu une prêtresse de la Lune depuis trop longtemps, il eut été injuste de l'en priver.

Pansepignon se souvenait parfaitement de cette soirée. Depuis son départ des forêts enchantées, elle n'avait croisé que trop peu de ses soeurs et frères. Jusqu'à s'habituer à paraître "normale" aux yeux d'humains bien peu maniérés.
Mais en cette nuit de fête, elle avait retrouvé ce qui la caractérisait tant. Et bien que cet elfe semblait un peu vieux pour elle, elle s'était souvenue du plaisir de séduire et de plaire.
Tandis qu'elle exerçait ses charmes de ses grands yeux ronds et verts, le pauvre mâle semblait perturbé, sous le choc devant tant de beauté.
C'en était presque trop facile.

Mais assez de souvenirs. Nous ne sommes pas là pour s'amuser. Puis il faut savoir rester humble, quand même. Fin de la contemplation.

"Ginniaelle MurmePanse... MurmePansepignon. Ou juste Pansepignon."

La charmante jeune femme s'inclinait alors gracieusement, laissant apparaître subrepticement un décolleté qui ferait tomber tout gnome à la renverse.

"Les forets m'ont parlé en songe cette nuit. Les oiseaux m'ont éveillé, et les feuilles m'ont habillé. Tous m'annonçaient votre retour.
Elune vous a guidé à m... vous a guidé ici. Mais vous devrez faire vos preuves.

Et puis je ne vous connais pas... encore"


Un petit sourire joueur en coin, la magnifique jeune fille se retourna vivement, flottant majestueusement vers l'intérieur du bastion.

"Suivez moi, je vous prie. Et déposez vos armes à l'entrée, vous n'en aurez pas besoin."

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Vlazen était proprement éberlué par le comportement de la Gnome… Celle-ci imitait si bien les courtisanes elfes de Darnassus, qu’elle allait jusqu’à leur emprunter leurs tics, leurs mimiques et leurs expressions. Un instant, il crut que la dame se moquait ouvertement de lui. Il avait déjà cru comprendre en Draenor que les officiers supérieurs de l’Ost Pourpre ne portaient pas particulièrement dans leur cœur les Elfes de la Nuit en général, surtout du fait, l’espérait-il, du manque total de compassion des siens envers les races qui étaient sensées être leurs alliés. Sentiment qu’il partageait maintenant. Mais il avait vu à la fête cette Gnome se comporter de la sorte avec les membres de l’Ost Pourpre et savait donc que c’était autre chose.

Non, elle était… sérieuse et sincère… Éprise de la culture elfique, de ses raffinements, de ses codes millénaires. Par la Lune, elle fit naître en Vlazen quelque chose qu’il pensait ne plus devoir éprouver avant des décennies après ce qui s’était passé en Draenor : de la nostalgie pour son pays ! Et ce, précisément alors qu’il cherchait par-dessus tout à rompre avec cette société insensible et refermée sur elle-même. La petite Gnome devant lui chérissait manifestement cette société qu’il essayait de fuir par-dessus tout. Il en fut un instant troublé. Un instant il regarda en arrière et se demanda si sa place était ici. Puis il aperçut au loin le buisson où se terraient Silithude et Skyram. Silithus. La Guerre. Karvas.

« Ginniaelle Murmepansepignon » annonça-t-elle alors en se penchant comme pour lui montrer le sommet de son crâne. Vlazen se retint de sourire... Le même geste faussement ingénu qu’aurait fait une jeune fille de Darnassus cherchant à séduire un vétéran, mais en version miniature. L’héraldique n’était pas son point fort _ et cela allait sans doute être son gros point faible dans l’une des quêtes personnelles qu’il s’était fixées _ mais ce nom n’était en tout cas pas celui d’une maison elfique. Toutefois il sentait qu’il ne valait mieux pas aborder ce sujet avec Pansepignon… Il était celui qui venait proposer ses services ; il ne lui revenait pas de critiquer ceux qui allaient devenir ses supérieurs. De surcroît, il y avait chez lui une sorte d’automatisme à respecter l’étiquette, lui qui venait d’une société où les femmes dominaient la chose militaire.

Il fut sorti de ses pansées… de ses pensées lorsque Pansepignon insista lourdement sur le « Mais vous devrez faire vos preuves ». Ce qui lui rappela soudain qu’il était là pour intégrer un ordre militaire, et qu’il n’était plus tout jeune. Il s’inclina et déclara avec un ton solennellement Darnassien :

« Ishnu-alah, Dame Murmepansepignon. Shaha Lor'ma, enchanté de faire votre connaissance. Je me nomme Vlazen Plumelune; Druide militaire de la regrettée Pennelune.»

« Il y a de la sagesse dans vos propos. » ajouta-t-il en s’efforçant de ne pas prêter attention à sa remarque concernant les plantes qui l’avaient habillée (« Ha, ces elfettes » grommela-t-il en lui-même avant de se rappeler la situation ubuesque). « C’est bien Elune qui m’a guidé jusqu’ici, et si l’une de ses adoratrices y est parvenue avant moi, et bien louée soit la Nuit, c’est que je ne me suis pas trompé en interprétant les signes ! Je me présente devant vous pour offrir mes services à votre Ost et...»

Mais elle ne l’écoutait déjà plus, repartant presque aussi vite qu’elle était arrivée en mimant la démarche d’un canon de beauté elfique, l’invitant à la suivre à l’intérieur du bastion, et ce tout en précisant bien qu’elle ne le connaissait pas encore ! De l’autre côté de la mer, il n’y avait donc pas de mal à faire pénétrer un quidam dans un quartier général sans être sûr de ses intentions. Il fallait croire que le niveau de sécurité à l’intérieur devait être très élevé. Ou bien que Pansepignon pouvait très vite se faire une opinion fiable sur les gens et leurs intentions et que cette opinion avait l’oreille de ses supérieurs. Ou bien qu’il ne représentait plus le moindre risque aux yeux de ses contemporains, ce qui l’agaça un peu. Mécaniquement, il laissa ses armes à l’entrée lorsqu’elle le lui ordonna. Après tout, elles ne lui servaient pas à grand-chose ; quand il se battait il préférait s’en remettre à Elune et à la Nature.

Il se hâta de revenir à sa hauteur alors qu’ils traversaient la cour du Bastion de la Marche de l’Ouest. Vlazen fut ravi de trouver là une activité militaire normale, détonnant avec le comportement primesautier de son hôtesse. Cherchant à évacuer son anxiété quant à ce qui l’attendait au-delà de l’entrée principale, il ne put s’empêcher de demander :

« Pardonnez mon audace et ma curiosité, Madame, mais pourrais-je vous demander combien de temps avez-vous vécu à Darnassus ? » Il ne pensait pas trop se tromper.
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Pansepignon
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Pansepignon »

La gnome se dirigeait lentement à l'intérieur du bastion, sans jamais se retourner. Après tout, il avait festoyé avec eux il y a peu. Et surtout, quelle menace représente un homme totalement à la botte de sa prétendante ?

"Vous voyez juste, Sage Monsieur Plumelune. J'ai vécu presque toute ma vie à Darnassus. Mais je suis encore jeune, je n'ai que 8 000 ans."

Sur ces mots, elle simulait un petit rire gracile et hautain qui, à n'en pas douter, la rendait irrésistible.

"Installez vous Noble druide. Vous buvez un thé ?" dit-elle en s'asseyant à une petite table du salon.

Pansepignon émit un très léger sifflement avant que quelque chose ne lui saute sur les genoux. Elle murmura alors à l'oreille du... lapin blanc qui les avait rejoint. Celui-ci partit à la hâte.

"Veuillez m'excuser, il est parti chercher le thé. En revanche, nous devrons nous débrouiller pour l'eau chaude, la dernière fois fut... compliquée.
Mais dites moi, y a-t-il des raisons qui font qu'un elfe druide veuille combattre les morts-vivants en terre humaine ? Je veux dire, à part moi bien sûr..."


Ayant appris des meilleures, elle battait des cils et recoiffait délicatement sa mèche sur sa joue droite.

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Sous le coup de l’anxiété, Vlazen ne réagit pas lorsque Dame Murmepansignon lui révéla son âge. Il nota quand même pour lui-même de vérifier si une telle chose était biologiquement possible : normalement les Gnomes avaient des espérances de vie très courtes, et il n’en avait jamais croisés qui étaient centenaires. Mais il était loin d’avoir étudié avec soin tous les cas particuliers dont la Nature, dans toute son espièglerie créatrice, avait parsemé Azeroth. Il préféra écarter l’hypothèse que son hôtesse se moquait de lui et il préféra ne pas réfléchir à sa santé mentale. La sienne lui jouait aussi parfois des tours, mais il voulait à tout prix éviter ce sujet dans les instants qui allaient suivre. Aussi il préféra se borner à un poli (et il l’espéra, pas trop ambigu) :

« Vous respirez en effet encore la jeunesse, Madame, c’est l’évidence ».

Ils entrèrent dans le bastion, pour se rendre dans le salon où l’Ost lui avait déjà offert l’hospitalité, la veille. L’endroit était pour le moment désert. Sans doute parce que les autres étaient en manœuvres ou en expérimentations. Ils avaient l’air d’avoir une équipe d’érudits, de scientifiques et d’arcanistes touche-à-tout particulièrement doués, si l’on se référait au fait qu’il se trouvait en ce moment sur sa planète natale et non pas à se terrer pour échapper aux monstruosités de Draenor. Il s’installa là où Pansepignon lui indiqua, alors qu’un lapin blanc sauta sur les genoux de la jeune Gnome. Un lapin blanc.

Vlazen cligna des yeux, très inquiet à l’intérieur de lui-même. Heureusement, il ne perçut aucun chuchotement. Ses yeux ne lui jouaient donc aucun tour. Ces gens avaient des lapins dans leur bastion, sans que ceux-ci restent cantonnés dans les cuisines pour s’y faire transformer en ragoût. Un instant il redouta qu’une Dryade ne revienne avec des tasses et leur souhaite le bonjour de sa petite voix. Il devait chasser Darnassus de son esprit. Son esprit occulta littéralement le fait que son hôtesse venait de lui annoncer qu’ils devraient chauffer eux-mêmes l’eau de leur thé parce que le lapin n’excellait pas dans cette tâche, pour se focaliser sur sa question. Vlazen ignora aussi du mieux qu’il put les battements de cils séducteurs de Dame Murmepansepignon. Il espérait se trouver réellement en face d’un représentant de l’Ost Pourpre, ou bien il aurait encore une histoire désopilante à ses dépens à raconter la prochaine fois qu’il participerait à une assemblée de l’A.A.C.S…

« D’aucun pourrait vous poser la même question, Madame. Pour une raffinée citoyenne Darnassienne, vous êtes bien loin de votre foyer… » répondit-il sans plus d’ambages. Avant de se raviser : ce n’était pas lui qui posait les questions. Il allait devoir se replonger dans la chose militaire.

« Pardonnez-moi madame. Votre question est bien légitime. »

Vlazen se demandait s’il devait vraiment révéler cela à la dame Gnome, surtout qu’ils étaient étrangement seuls, mais il se lança. Aussi étrange qu’elle puisse être, Pansepignon lui était sympathique.

« Ce qui m’amène ici, Madame, c’est une dette d’honneur. Peut-être l’aurez-vous remarqué à ma tenue, mais j’ai pour ma part vécu très peu de temps dans notre bonne capitale. J’ai passé une bonne partie de ma vie en une zone reculée et dangereuse que l’on nomme Silithus, à l’extrémité sud de Kalimdor. Il y a quelques années eut lieu là-bas, vous vous en souvenez très certainement, un terrible conflit qui fut nommé Deuxième Guerre des Sables Changeants. J’ai servi dans l’armée de l’Alliance durant cette guerre.»

Vlazen reprit son souffle.

« Parmi nos troupes se trouvaient des soldats de nombreuses races. Y compris des humains exilés. Des réfugiés qui avaient perdu leur patrie. Des gens sans attache puisque leur royaume de Lordaeron avait été anéanti par le Fléau Mort-Vivant. Quelque chose qui nous paraissait lointain, et peu digne d’intérêt, à nous autre Elfes de la Nuit. »

« Ces hommes étaient pour certains devenus des mercenaires. Ils auraient voulu se battre pour leurs anciennes terres, mais Hurlevent avait d’autres chats à fouetter à cette époque. Avec la promesse qu’un jour elle les soutiendrait pour reprendre les Maleterres, elle les utilisait comme troupes de choc dans ses autres guerres. Je fis la connaissance de quelques uns de ces guerriers humains déracinés. »

« L’un d’entre eux, Karvas, me sauva la vie plus d’une fois après que le Mur du Scarabée eut été rouvert et ne cessait de déverser sur nous des hordes toujours plus redoutables d’insectoïdes. Un jour, alors que ses prouesses guerrières m’avaient arrachées des pinces d’un Qiraji plutôt teigneux, je lui demandai où il parvenait à trouver en lui la force de combattre dans une guerre qui ne menaçait pas sa patrie. Je lui demandai pourquoi il venait se battre pour protéger la terre des Elfes. Ma propre patrie, Feralas, serait l’une des premières à tomber si le Fléau Silithide n’était pas endigué, et j’avais donc de bonnes raisons de me battre. Mais lui ? En tant qu’Elfe cela me dépassait complètement. »

Vlazen marqua une pause pour regarder Pansepignon. Il avait l’impression de parler à nouveau à une jeune elfe de Darnassus éprise d’histoires épiques…

« Karvas me répondit simplement qu’il aimerait qu’on se batte un jour comme cela pour son pays à lui. Et il me raconta alors les horreurs sans nom qu’avait endurées son peuple. Que ses terres ne reviendraient plus comme avant si les Elfes, les Gnomes et toutes les autres races ne venaient pas apporter leur expertise pour les faire renaître. Son discours passionné pour Lordaeron me toucha, moi, Elfe de la Nuit vivant de l’autre côté de l’océan. »

« Karvas fut tué le lendemain par une ignoble créature d’obsidienne ; j’en réchappais de justesse, et parvenais à arracher son corps mourant à l’ennemi. J’étais bouleversé. Mes pouvoirs n’étaient pas assez forts pour le ramener. Il mourut dans mes bras, mais avant, il me fit faire une promesse : qu’un jour je vienne je me joindre à la lutte pour Lordaeron aux côtés des survivants. Qu’un jour je vienne rendre la pareille à ce peuple courageux qui n’hésitait pas, lui, à donner sa vie pour aider ses alliés. »

« La guerre s’est terminée et nous avons gagné. Mais je ne savais pas comment honorer ma promesse. Car l’Alliance avait pour ainsi dire oublié Lordaeron. Elle s’est concentrée sur l’Outreterre et la Guerre du Norfendre. Brisé par la guerre en Silithus, je n’y pris point part. Mais les années passèrent et même remis je ne vis pas d’opportunité de lutter contre les Morts-Vivants qui profanaient Lordaeron. Je rempilais plusieurs fois dans l’armée de Darnassus en tant que vétéran pour quelques missions mineures (la dernière en date fut la folie qui m’emmena en Draenor !). Jusqu’à ce que j’ai vent de votre Ordre et de son but. Vous semblez être un petit peu les seuls, par les temps qui courent, à vous battre pour le nord de ce continent. Cela pourrait sembler une lutte désespérée, mais j’ai pu voir les vôtres à l’œuvre. J’ai pu voir la volonté implacable de votre leader. Je me dis que vous pourriez bien être ceux par qui le rêve de mon ami, sans qui je ne serais pas là aujourd’hui, pourrait devenir réalité. Pour honorer sa mémoire, et ce même après tant d’années, je viens offrir mon aide à l’Ost Pourpre. Je me propose de me battre à vos côtés pour la libération de Lordaeron. Pour Karvas. Et pour m’avoir permis de revenir en Azeroth. J’ai aussi une dette envers vous tous.»

L'elfe s'interrompit. Il y était. Il avait parlé de son serment. Et il n'avait même pas eu besoin de se transformer en Chouettide pour le dire...
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Pansepignon
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Pansepignon »

"Mais quelle séducteur !" pensa la gnomelfe alors que son interlocuteur vantait son air juvénile, sa beauté et sa fraicheur éternelle.

"Et il me provoque un peu, dirait-on !"

Pansepignon semblait prête à jouer encore avec sa mèche pour faire languir son invité, quand ce dernier se décida à raconter son histoire, toute son histoire.

Tandis qu'il avançait dans son récit de la guerre avec les insectoïdes, la prêtresse oubliait toute vélléité de séduction tant elle était plongée dans ces aventures absolument épiques. Captivée, elle ignorait totalement le retour du brave Cénarminus, un sac d'herbe à l'oreille.

Au bout de quelques minutes seulement, elle se retrouvait béate, les yeux grands ouverts, ne portant aucune attention au pauvre lapin qui sautillait pour lui mettre la petite bourse de thé dans la bouche.

Mais l'annonce de la mort de Karvas fut un véritable choc, elle laissa échapper un petit "oh non ! Nonononon". Son visage devint grave, et l'image de l'elfe tenant l'homme mourant dans ses bras participa à rendre ses yeux humides.

A la fin de l'histoire, ses lèvres tremblaient, elle reniflait, et retenait ses larmes. Elle ne put alors retenir quelques mots venant du coeur :

"On a tous une dette envers Karvas, Monsieur l'elfe, on a tous une dette parce qu'il était courageux, il était gentil, et il vous a aidé ! On va vous aider, on va organiser un goûter pour lui, des fleurs, tout. Pour Karvas !" disait-elle en levant le poing au ciel (soit 30cm plus haut)

"Parce que maintenant vous êtes tout triste et il est...tout mort"

"Excusez-moi" dit-elle alors en se levant brusquement, envoyant valser le pauvre Cénarminus et son thé, pour aller pleurer dans un coin discret, laissant l'invité quelque peu circonspect.

De retour après une minute seulement, elle s'asseyait de nouveau calmement, toute rouge.

"Bien, snif, continuons."

Elle rattrapa brusquement son lapin alors au sol, pour le serrer contre elle tel un doudou. Cénarminus parut surpris, puis légèrement écrasé, mais fit preuve d'un flegme absolu. Habitué, sans doute.

Lapin au bras, elle continua :

"Qu'est-ce qui vous fait croire, snif, que vous pouvez honorer votre dette et notre ordre ? Vous avez l'air un peu vieux, Monsieur. Vous vous battez bien encore ?"

Notons qu'à ce stade, toute notion de séduction avait disparu.

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Perdu dans l’évocation de ses souvenirs, et s’étant coupé mentalement du monde extérieur pour ne pas prêter attention à la vision déconcertante du lapin qui sautillait à leurs pieds avec une bourse de thé, Vlazen ne se rendit pas compte immédiatement que les yeux de la petite Gnome s’étaient embués de larmes. Il déclama les raisons, cent fois formulées dans sa tête depuis la nuit dernière, qui le poussaient à proposer ses services à l’Ost Pourpre, pour enfin se concentrer sur son hôtesse.

Laquelle était dans un état qu’on aurait pu qualifier de profond chagrin… Elle se redressa de toute sa hauteur juvénile, leva son petit poing vers le ciel, et rendit à sa façon enfantine le seul hommage que Karvas eut jamais vraiment reçu depuis sa mort… Puis elle partit pleurer dans un recoin sombre du salon.

Vlazen était désarçonné… Non, elle ne se moquait pas de lui : la représentante de l’ordre guerrier qui affrontait quotidiennement de terribles menaces contre les morts-vivants du nord, en y perdant régulièrement des compagnons d’armes, était en train de pleurer sincèrement pour la mort lointaine de l’ami d’un parfait inconnu. Elle avait proposé, telle une petite fille, d’organiser un « goûter » en l’honneur de Karvas, pour que tous les membres de l’Ost Pourpre rendent hommage à son courage… A cette idée, Karvas aurait explosé de rire de son vivant, lui qui ne cherchait aucun honneur depuis qu’il avait quitté sa patrie vaincue la mort dans l’âme.

Vlazen n’avait pas envie de rire ; aussi extravagante et incongrue qu’était la réaction de Dame Murmepansepignon, sa tristesse était communicative. Le Chouettide au fond de Vlazen eut alors envie de se manifester pour aller réconforter le petit être, le bercer dans le creux de ses ailes et le réchauffer avec ses plumes. Le vétéran encore aux commandes de l’esprit de l’Elfe hurla intérieurement et réfréna immédiatement cette velléité qui l’aurait certainement conduit à la porte de sortie du bastion, de manière définitive. Le Chouettide partit hululer de dépit dans un autre coin de son esprit.

Ceci donna le temps à Pansepignon de retrouver une certaine composition et de revenir. Elle attrapa le lapin savant et le serra très fort contre elle. Vlazen fut tiré de son petit conflit intérieur par cette vision ; un instant il fut inquiet pour la malheureuse bestiole, mais il croisa le regard de cette dernière et y lut une forme de résignation puissante et de stoïcisme qu’il ne croyait pouvoir trouver que chez les druides les plus accros au Rêve d’Emeraude. Et encore.

Puis vint la question sur son âge… Ils y étaient. Même Dame Murmepansepignon, qui s’amusait à flirter à la mode futile de Darnassus, que tout semblait éloigner en apparence de la chose militaire, qui élevait des petits lapins et qui pleurait toutes les larmes de son corps à l’écoute d’un drame guerrier somme toute assez classique, semblait se poser des questions quand à son âge avancé… La voilà qui lui demandait s’il pourrait leur être d’une quelconque utilité !

Vlazen n’était pas « si » vieux. Quelques millénaires, mais comme beaucoup il n’en avait passé qu’une proportion minime à ne pas rêvasser dans ce fichu Rêve. Quand il en était sorti, ça avait été pour participer au conflit qui avait changé son existence. Qui faisait qu’il ne dormait quasiment plus, de peur d’entendre, encore et toujours, ces choses qui murmuraient aux frontières de son esprit. Qui lui avait donné ses cheveux blancs du jour au lendemain, au cours d’une embuscade horrible tendue en pleine nuit par d’horribles créatures vermiformes souterraines qui avaient jailli au milieu de leur camp. Qui lui avait tiré les traits au point qu’il soit beaucoup plus ridé que la moyenne. Qui l’avait incapacité pendant un an dans un coma dont il ne se remit jamais physiquement. Pourtant, il restait encore en lui de l’énergie, pour les causes qui à ses yeux en valaient la peine. Il était là pour l’une d’elles.

Vlazen se redressa de sa toute hauteur pour paraître moins voûté. Il s’abstint d’énoncer d’une voix grave qu’il était encore « une Force de la Nature », selon la formule consacrée qui faisaient se pâmer toutes les demoiselles oisives de Darnassus et qui aurait à n’en pas douter émoustillé Dame Murmepansignon elle aussi. Toutefois, ce qui lui restait d’orgueil était légèrement piqué au vif.

« Madame, veuillez m’excuser tout d’abord pour avoir éveillé en vous toute cette peine. Sachez que votre sollicitude me touche du fond du cœur. Je ne pense pas, toutefois, que le genre d’hommage que vous proposez pour Karvas lui aurait convenu. C’était un homme modeste, qui ne cherchait aucune gloire. Le plus grand hommage qui puisse lui être rendu c’est qu’un jour le drapeau de Lordaeron flotte à nouveau sur la terre de ses ancêtres. Il n’aurait rien demandé d’autre. Mais encore une fois, merci pour votre gentillesse et votre compassion ».

Il espérait que ces mots mettraient un point final au projet de Pansepignon sans la blesser, avant qu’un officier ne pénètre dans la pièce et ne demande à la Gnome ce qui l’avait mise dans cet état… Hélas, il craignait que cela ne suffise pas.

« Et pour répondre à votre question… Ha, ha, ha, vous êtes une personne honnête et qui sait aller droit au but. Je suis un vétéran, Madame. Et en tant que tel, je n’ai plus toute la force de ma jeunesse, ni toute mon acuité. Mais tout ce que j’ai perdu physiquement, je le compense par l’expérience ».

Il marqua une pause… Après une telle phrase il espérait vraiment qu’elle en avait fini avec le flirt. Sinon il risquait de se retrouver dans une situation vraiment embarrassante !

« J’ai l’expérience du combat contre les Insectoïdes » s’empressa-t-il d’ajouter. « Et le Mal qui infeste les Maleterres compte dans ces rangs de tels monstres. Vous les appelez Nérubiens, je crois. Je ne pense pas qu’ils soient plus retors ou plus puissants que nos Qiraji. J’ai quelques tours dans mon sac pour nous débarrasser de ces horreurs. »

« Ensuite, je ne vais pas vous apprendre, à vous qui avez vécu si longtemps à Darnassus, ce qu’est un Druide. J’ai appris à écouter la Nature, à la sentir, à épouser son pouvoir et le dispenser pour soigner les blessures de mes alliés. Je n’ai pas mon pareil pour disparaître et marcher à pas de félin dans les contrées sauvages. J’ai d’ailleurs survécu des semaines dans les territoires Orcs puis Arakoa sur Draenor sans que l’on ne m’attrape. »

Il se garda bien de préciser que si les cruels habitants de Draenor l’avaient loupé, les gens de l’Ost Pourpre l’avaient bel et bien repérés, eux. Et il fut fait prisonnier.

« Mais mon plus grand don vient de notre déesse commune… Elune. J’ai été touché par sa grâce et peut revêtir les atours de l’un de ses nobles combattants : un fier Sélénien. Sous cette forme, je ne sens plus mon âge et toute peur m’abandonne, car je me sens chéri par Son pouvoir. »

Là encore, il se retint de dire qu’il n’était pas totalement lui-même quand il revêtait cette forme.

« Sous cette forme, j’ai affronté aux côtés de vôtres une terrible menace en Draenor : une Liche ! Le Fléau ou ses zélateurs avaient manifestement tenté une percée sur cette planète. Je ne prétends pas avoir vaincu cette créature à moi seul, loin s’en faut, mais il m’a semblé qu’elle n’était pas insensible non plus à mes pouvoirs de Chouettide. Manifestement, le Feu d’Elune peut nuire aux morts-vivants. Ainsi donc je ne me sens pas impuissant face à vos ennemis, loin s’en faut. »

« Enfin, n’oublions pas que nous… Pardons, que vous vous battez pour la victoire finale, la reconquête… Et la reconstruction. Vous aurez besoin du savoir des druides, de notre influence sur la nature et de notre compréhension de la pollution, pour rendre à Lordaeron sa forme d’antan. Les autres Druides ne vous aideront pas de leur plein gré. Rares sont ceux qui s’inquiètent d’autres chose que des forêts de Kalimdor. Je serai heureux de rendre sa verdeur - ou au moins d’aider à contrecarrer les effets du chancre - à la terre natale de Karvas. Tout comme il m’a aidé à refermer les portes de l’horreur près de mon foyer jadis. »

L'énoncé de ses talents lui parut tout d'un coup bien maigre...
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Pansepignon
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Pansepignon »

Le vieil elfe était mystérieux au possible. Refuser un goûter ?! Mais pourquoi ?
Il devait avoir peur de grossir. Forcément.

Mais Pansepignon était magnanime et stoïque, comme à son habitude. Elle décidait de ne pas relever le complexe du monsieur. Il semblait déjà irrité à l'idée d'être trop vieux. Lancé dans un monologue fougueux, il ne laissait pas le temps à la gnome d'en placer une, ce qui n'était peut-être pas plus mal.
Elle était contente de voir un chouettide ici.
D'abord parce que c'est tout doux et qu'elle voyait déjà plein de raisons de se jeter dans ses plumes.
Ensuite, elle était soulagée de savoir qu'il n'avait pas choisi la voie de l'Arbre de Vie. Au risque d'être un peu pourri, depuis le temps.
Tout bien considéré, le silence est parfois utile !

"Dis donc, quel programme al-lichant !"

Utile, oui, mais quand même, quand on tient une blague pareil, ça vaut le coup de le briser.
La gnome serrait les lèvres pour se retenir d'exploser de rire, se contentant d'un sourire crispé.

L'elfe ne semblait pas trouver ça drôle, ce qui reste fort logique : à son âge, il faut du temps pour saisir la subtilité de ce mot d'esprit. Il rira probablement aux éclats dans quelques heures.

"Hum, toujours est-il que vous semblez très motivé et compétent, sur le papier. Vos talents pour redonner de la vie dans ces terres moches sont très recherchés par ici, et nous pourrions former une équipe de choc !"

Vlazen remet de la verdeur, Pansepignon se roule dedans... Une équipe de choc.

"Sans compter qu'un chouettide, c'est super ! Il y a bien trop d'amures pas très jolies par ici, et quelques barbares qui chargent toujours dans le tas. Le monde manque de raffinement. Et combattre avec de jolies plumes, c'est imparable."

"Mais si je suis La fille d'Elune, je ne suis qu'écuyère ici, je ne peux me prononcer pour l'ordre. Attendez moi ici, je vais chercher quelqu'un qui pourra prendre la suite".


En partant, Pansepignon se disait qu'un tabard sur un gros chouettide devait être compliqué. Mais elle pourrait accrocher des petites clochettes aux plumes...

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Vlazen s’efforça de ne pas s’interrompre dans son récit lorsque Dame Murmepansepignon fit son calembour. Par la Lune, l’un de ses compagnons d’arme avait failli y laisser sa peau (il eut encore une fois une pensée pour le noble chevalier Solyn. S’en sortait-il ?) et elle faisait preuve de légèreté sur cet évènement ? Vlazen manqua de se décourager, car cela voulait peut-être tout simplement dire que cet affrontement en Draenor n’était que broutille aux yeux des vaillants combattants de l’Ost et qu’il n’était décidément pas à la hauteur s’il avait trouvé cela difficile. Il termina son exposé et attendit, le visage grave, la réaction de son hôtesse.

Laquelle essayait tant bien que mal de retenir un fou rire… Etait-ce pour le jeu de mot qu’elle venait de commettre ou en raison du résumé de ses compétences martiales ? Vlazen sentit qu’une fois de plus on allait le rejeter.

Aussi fut il traversé d’un immense sentiment de soulagement lorsque la Gnomette loua ses compétences, salua sa volonté de rendre leur fertilité aux Maleterres, et proposa de constituer une équipe de choc avec lui ! Il était tellement soulagé en fait qu’il opina immédiatement du chef, un sourire assez béat aux lèvres, avant de se raviser et de mesurer une fois de plus les implications du sous-entendu de la jeune Gnome.

Heureusement elle n’y prêta pas attention (quoique, une petite étincelle dans ses yeux, rappelant de manière confondante celle des soupirantes Elfiques de Darnassus, l’alarma au plus au point : elle n’en avait pas perdu une miette, par la Déesse…) et embraya sur les avantages esthétique de combattre couvert de plumes chatoyantes sur le champ de bataille. A cet exposé, le Chouettide en Vlazen tambourina en hululant aux portes de sa raison, désireux d’apparaître et de montrer l’étendue de sa force naturelle à Pansepignon. Vlazen réfréna une fois de plus cette pulsion toute sélénienne. Elle n’allait pas tout gâcher. Heureusement les paroles de Dame Murmepansepignon le ramenèrent sur Azeroth alors qu’elle quittait précipitamment la pièce.

Evidemment. Elle n’était qu’écuyère. Il aurait dû le comprendre. En gros, il avait juste réussi à ne pas se faire éconduire jusqu’à ce qu’un officier rapplique. Et il avait l’impression d’avoir déjà tout dit. Il allait devoir remobiliser sa verve pour tenter de convaincre quelqu’un qui se laisserait sans doute beaucoup moins facilement fasciner par ses récits de Silithus, ses amitiés avec un exilé de Lordaeron et le plumage qu’il revêtait sur le champ de bataille…

" Je ne bouge pas, Madame. Shaha-lorma d'avoir écouté mon récit et à bientôt. Elune-adore !" se contenta-t-il de dire. Puis il croisa les bras derrière son dos et il se mit à penser à Silithude et Skyram. Normalement ils ne risquaient rien, mais il y avait des Gnolls en maraude, là dehors...
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Elisabelle »

Les dévotions matinales étaient un rituel immuable pour Elisabelle. Chaque jour, après ses ablutions, elle
se rendait à la Chapelle, en vérifiait la tenue, et passait quelques minutes à prier. C'était du moins ce qu'elle faisait avant la campagne en Draenor. Là bas, la peur et l'ahurissement auxquels elle avait succombé les premiers temps et qui avait, à plusieurs reprises, manqué de la faire sombrer, avaient mis fin à habitude. Ce matin, pourtant, la draenei avait décidé de retourner dans la sainte salle. Poussiéreuse, mal entretenue, visiblement délaissée pendant l'absence du bataillon, la pièce sentait le renfermé. Furieuse d'un tel laxisme, Elisabelle s'attela à la tache de nettoyer la chapelle de fond en comble.

Sa besogne terminée, et ses dévotions faites, la paladine regagna le coeur du bastion. Nettoyer et prier lui avait donné faim, et elle espérait trouver quelques restes du repas du matin dans la salle commune. La tête encore pleine de sa prière et de l'élévation lumineuse qu'elle ressentait chaque fois, elle ne fit pas attention à l'elfe, se contentant de le saluer de la tête et de prendre une orange dans un plat. Elle commença à l'éplucher, se figea et se tourna lentement vers le druide. Sa tête ne lui était pas inconnue, mais pour elle, tous les elfes se ressemblaient. Son orange à demi épluchée dans la main, elle fixa l'elfe un moment. Celui ci ne bougeait pas, lui rendant simplement son regard, certainement étonné de voir une draenei en armure de plaque, un morceau de toile d'araignée accrochée à une corne, de la poussière sur ses épaulières et une trace noire sur la joue.

Heu... Bonjour. Excusez moi mais... Qu'est ce que vous faites ici ? Et vous êtes qui, exactement ?

Revenue de sa surprise, la suspicion reprit le dessus. Elle jeta un coup d'oeil alentours, se demandant qui avait laissé entrer cet individu ridé.
Fermez les yeux, voyez la Lumière.

Elisabelle de Lénault

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Vlazen attendit. Un bon moment. Son hôtesse Gnome ne semblait pas faire mine de vouloir revenir. Peut-être la plaisanterie avait-elle finalement assez duré, se disait-il, pessimiste.

Alors entra une figure connue. Une Draenei en armure, couverte de toiles d’araignée et de poussière et marquée au visage par une large trace noire. Vlazen se dit d’abord qu’elle revenait d’une mission dangereuse qui l’avait menée tout droit dans un repaire de Nérubiens… Mais ça ne collait pas : les Nérubiens hantaient le nord des Maleterres, des centaines de kilomètres au nord, et il était certain que cette paladine se trouvait encore en Draenor pas plus tard que la veille, lorsqu’ils avaient ouvert un portail grâce au sacrifice de Prothéus. Cela faisait un peu loin pour faire un détour… Et puis, réflexion faite, ces fils d’araignée avaient un diamètre bien trop petit pour avoir été sécrétés par des descendants des Aqir.

Elle entra en trombe en lui faisant un signe de tête comme si elle saluait un compagnon d’armes, puis elle se consacra à l’épluchure d’une orange ramassée sur la grande table. Puis finalement elle sembla réaliser qu’il n’était pas un membre de l’Ost Pourpre. Son regard suspicieux, lourd de sous-entendus sur son aspect, ses capacités et son allégeance, lui rappelèrent alors de douloureux souvenirs. Ils ne s’étaient pas croisés qu’en Draenor. La première fois qu’il avait eu un contact avec l’Ost Pourpre, dans les terres glacées du Norfendre lors d’exercices militaires, il avait été placé sous l’autorité de cette Draenei. Le Chevalier Elisabelle de Lénault, il s’en souvenait maintenant. Rigueur. Force. Discipline. Elle les en avait fait baver, rien que pour l’entretien des chambres !

Il avait participé à quelques conflits, dont un majeur. Il avait été druide-soldat de longues années dans l’armée Elfe… Il connaissait la discipline militaire, mais cette paladine était vraiment très exigeante. La récréation était donc bel et bien finie : on lui avait envoyé un gradé, et beaucoup moins conciliant que Pansepignon, à n’en pas douter, et ce même si la Draenei lui avait semblé beaucoup moins assurée durant leur séjour commun sur Draenor.

Vlazen fit un salut militaire sobre et s’empressa donc de répondre :

« Bonjour, Dame de Lénault. Vous vous rappelez sûrement de moi ? Vlazen Plumelune, Druide de la Lune. J’étais avec vous pas plus tard qu’hier lorsque nous avons franchi le portail pour revenir de Draenor. J’avais été fait prisonnier parce que je suivais votre colonne d’un peu près, mais on m’a relâché lorsqu’il avait fallu affronter la Liche à l’ancien quartier général de feu l’Amiral Taylor… Ayant aidé du mieux que je pouvais ̶ vous vous rappelez bien du Chouettide ̶ vos officiers m’avaient laissé la latitude de vous accompagner, libre, jusqu’à notre retour ici. J’étais même en ces murs pas plus tard qu’hier soir, pour le banquet de retrouvailles qui a été donné, avant de repartir ainsi qu’on me l’avait signifié.»

Il vit que ses paroles n’apaisaient pas la Draenei. Il y avait un gouffre entre être présent en tant qu’hôte lors d’une réjouissance et être présent, seul, dans le quartier général d’un ordre militaire d’élite, alors qu’on n’était pas attendu. Il s’empressa de rectifier.

« Ainsi qu’a dû vous le dire Dame Murmepansepignon, que vous avez dû croiser en chemin, je suis revenu pour offrir mes services à votre Ordre. »

Tout de suite il sut à son regard qu’Elisabelle n’avait pas croisé Pansepignon… Il allait devoir repartir de zéro et tout réexpliquer s’il ne voulait pas être raccompagné manu militari à la sortie.
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Elisabelle
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Elisabelle »

L'orange exhalait son arôme doucereux dans la salle. Associée à la saveur piquante de quelques agrûmes qui s'entassaient de manière savante sur les tables alentours, l'odeur aurait détendu n'importe qui. N'importe qui, mais pas Elisabelle. Celle-ci posa le fruit, porta la main à sa hanche avant de se rappeler qu'elle ne portait pas d'arme, puisqu'elle revenait de la Chapelle. Etrange comme les habitude reprenaient le dessus rapidement. Peu importait, elle ferait sans. Le vieil elfe n'avait pas l'air dangereux, de toute façon.

Alors qu'elle faisait ce geste significatif, l'elfe se présenta. S'en suivit une tirade à laquelle la draenei ne s'attendait pas. Il parlait, parlait. Peu économe de mots et d'explication, il semblait particulièrement désireux de lui rappeler des souvenirs brumeux à son esprit. Certes, elle se souvenait du camps de Taylor. De la Liche – comment l'oublier, elle et les blessures que le combat avait occasionné ? Elle avait plus de mal à revoir l'elfe ou ce qu'il appelait le Chouettide. Ils avaient croisé les Arakoas, bien sûr. En fronçant les sourcils, la paladine se demanda s'il n'était pas une sorte d'hybride, mi elfe, mi Arakoa.

Toujours suspicieuse, Elisabelle s'approcha de l'elfe. Elle était à deux doigts d'appeler la garde pour remettre l'importun à la porte. S'il avait participé à la fête de la veille – ce dont elle ne se souvenait pas, étant donné son état presque catatonique au sortir du portail – il n'était pas dans une auberge.

Ainsi qu’a dû vous le dire Dame Murmepansepignon, que vous avez dû croiser en chemin, je suis revenu pour offrir mes services à votre Ordre.

La draenei suspendit son geste. Pansepignon l'aurait donc rencontré. Et installé là. Considérant l'elfe, elle se dit qu'après tout c'était bien probable. Elle croisa les bras sur sa poitrine, fronça légèrement les sourcils puis hocha la tête. S'il souhaitait offrir ses services, elle ne pouvait pas le laisser dehors. Elle devait le recevoir.

Vous avez croisé Pansepignon. Très bien, disons que je vais vous croire. Je ne me souviens pas de vous, mais j'étais un peu… ailleurs, là bas. Passons.

Elle s'installa sur un banc et fit signe à l'elfe de l'imiter. Tendant la main, elle récupéra son orange, dont elle reprit l'épluchure laissée en plan.

J'imagine que vous avez déjà raconté votre histoire et vos malheur à Pansepignon. Je vais vous épargner la corvée de recommencer. Vous voulez un fruit ? Ils sont bien mûrs, ça vous changera de la nourriture de Dra… Draenor.

Elle se maudit intérieurement d'avoir trébuché sur le nom. Quelle image devait elle donner ? Une draenei plus heureuse de revenir en Azeroth que de rester dans son ancien monde enfin reconstitué. Repoussant cette idée, elle se concentra un moment sur l'orange jusqu'à en prendre un quartier et croquer dedans avec délice. Le jus emplit sa bouche et coula dans sa gorge en rependant son goût sucré. Un sourire sincère illumina le visage de la paladine qui revint alors au candidat.

Bon, donc vous voulez « offrir vos services à notre ordre ». Et en quoi consistent vos services, exactement ? Honnêtement, tel que je vous vois, vous me paraissez plus proche d'un service de gériatrie pour ancien combattant que du champ de bataille. Mais ne le prenez pas pour une insulte. On vieillit tous. Un jour.

Sans autre forme, elle tendit un quartier de son orange à Vlazen.
Fermez les yeux, voyez la Lumière.

Elisabelle de Lénault

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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Vlazen s’empressa de s’assoir sur le banc non loin de la Draenei lorsqu’elle le lui signifia. Il voyait bien rien qu’à son regard, hélas, que cette dernière ne le prenait pas au sérieux. Ce qui le démoralisa un peu, puisqu’ils avaient combattu ensemble il y a une semaine. Rien qu’une fois, mais quand même, ça n’avait pas été une partie de plaisir. Mais il l’avait vue plusieurs fois hagarde et perdue, là bas au-delà de la Porte, en proie à un désarroi profond dont personne n’avait jugé bon de l’entretenir, lui, la pièce rapportée du groupe. Quand elle disait ne pas se souvenir de lui, il sentait bien qu’elle était sincère et qu’elle ne cherchait pas à l’humilier. Il eut envie de se transformer en Chouettide pour lui rafraîchir la mémoire, puis il se ravisa, encore une fois. Il préférait adopter cette forme au cœur du combat, et il se disait que la Dame de Lénault y serait moins sensible que Dame Murmepansepignon, étrangement…

Lorsqu’Elisabelle trébucha sur le nom de sa planète natale, Vlazen eut la confirmation d’un traumatisme profond et puissant chez son interlocutrice. Toutefois celle-ci puisa suffisamment de force en elle pour se ressaisir et croquer à belle dent un nouveau quartier de l’orange qui semblait occuper toute son attention depuis son arrivée. Comme si ce fruit lui était nécessaire pour se concentrer. Cela fonctionna, car son expression de détresse l’abandonna complètement et elle se mit à sourire, lui tendant un autre quartier.

Vlazen prit ce qu’on lui tendait de bonne grâce, ne souhaitant pas contrecarrer les efforts que faisait sur elle-même son interlocutrice par l’intermédiaire de ce cérémonial ; il l’avait vue en rogne en Norfendre. Mais il ne chercha pas à abonder dans son sens et à dire que les denrées d’Azeroth lui semblaient tellement meilleures que celles de Draenor. Il sentait pour une raison obscure qu’il ne valait mieux pas entrer sur le terrain des comparaisons entre les deux mondes avec Elisabelle.

Et puis elle lui asséna ses doutes quant à ses compétences, sa forme et son âge. Deux fois en moins d’une heure. Mais venant cette fois d’une combattante aguerrie. Fichtre. Savourant son orange – et il remercia Elune de l’avoir laissé retrouver cette saveur réconfortante – il répondit :

« Ancien combattant, vous pouvez-le dire. J’ai moi aussi survécu à quelques conflits ça et là, et pas des moindres pour certains. Disons que vous me croirez donc si je vous dis que j’ai une certaine expérience des champs de bataille contre des créatures monstrueuses, et que suis plutôt résistant face à la douleur. »

Évidemment cela pouvait passer pour de la vantardise. Il décida donc d’embrayer avant qu’elle ne lui rit au nez.

« Il y a quelques années j’ai été Druide-soldat dans l’armée Elfique lors de la Deuxième Guerre des Sables Changeants, en Silithus. J’ai reçu le don d’Elune et puis me transformer en l’un de ses loyaux combattants, un Sélénien, capable de commander au pouvoir des étoiles… Vous appelez cela plutôt Chouettide dans les régions de l’est. J’ai survécu, et l’on m’a plus tard affecté à la défense d’Orneval suite aux évènements du Cataclysme, avant que je ne me retire… temporairement. Je n’ai jamais apprécié la vie rangée et les chicaneries futiles de la bourgeoisie de Darnassus, et ai toujours cherché à me faire enrôler par l’armée dans de nouvelles opérations ciblées. »

« La dernière opération pour laquelle je fus recruté par l’armée Elfe, fut l’escorte d’une mission exploratoire qui accompagnait le gros des troupes de l’Alliance en Draenor pour une campagne que d’aucuns auraient qualifiée de suicidaire; je crois que vous voyez de quelle opération militaire je veux parler ? Excellentes, vraiment, ces oranges. »

« Je me suis donc retrouvé plongé dans le chaos militaire que fut la bataille de Tanaan. Séparé de mon groupe, j’ai survécu aux Orcs tout seul, pendant une semaine. Lorsque j’ai retrouvé d’autres survivants, dont certains membres de votre Ordre comme Ser Lutgardis, je n’étais pas en brillant état, mais j’ai survécu. Quelques semaines plus tard j’ai suivi les représentants de votre Ost pour tenter de revenir sur no… ce monde. Bien m’en a pris ; et maintenant, entre autres raisons que j’ai exposées à Dame Murmepansepignon, je souhaite intégrer vos rangs. »

« Une fois transformé en Chouettide, le pouvoir de la Lune m’habite et je peux infliger d’important dégâts à n’importe quelle forme d’ennemi, y compris ceux que vous honnissez et combattez dans le Nord. Le combat contre la Liche en Draenor me l’a confirmé. Vous savez sans doute que nous autres Druides avons la faculté d’évoluer discrètement et de survivre dans n’importe quel type d’environnement hostile. En témoigne ma survie dans les jungles de Draenor. Ces fichus Arakoas et ces monstres de la Horde de Fer ne m’ont pas eu, pas plus que ces plantes carnivores douées d’intelligence. J’avoue avoir appris pas mal de trucs contre les insectoïdes guerriers durant la Seconde Guerre des Sables Changeants, et devrait être en mesure de vous épauler pour affronter les redoutables Nérubiens qui infestent encore le nord de Lordaeron. Je pense que leur corps doit brûler de la même manière que celui d’un Silithide. Enfin, et je ne serai pas Druide si ce n’était pas le cas, je connais la Nature et peut contribuer à réparer ses maux. Votre ordre ambitionne de reprendre le Nord, mais aussi de lui redonner sa splendeur d’antan. Le chancre qui infeste ces terres peut être éradiqué par les forces de la Nature. J’en suis persuadé, et ne demande qu’à contribuer à l’en chasser. »

Une fois de plus Vlazen parlait, parlait… Ce qui n’était jamais bon face à une femme d’action comme l’était son interlocutrice. Il conclut son exposé :

« Et évidemment, en tant que survivant de Draenor, je pourrais mettre mon expérience de ce nouveau front à votre disposition s’il venait à l’idée de vos supérieurs d’y retourner. Le pouvoir de la Lune ne me laisse pas tomber, même là-bas. J’en ai eu la preuve. »
RANDOM PU

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