[Candidature acceptée] Vlazen Plumelune

Elisabelle
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Elisabelle »

L'elfe avait besoin de parler, manifestement. Se justifier de sa présence, comme si lui même n'était pas certaine de sa décision. La simple question sur ses capacités avait entraîné un flot de parole qui semblait ne jamais devoir finir. Elisabelle s'arma de patience et écouta jusqu'au bout, pinçant les lèvres par moment, hochant la tête à d'autres, mais n'intervint pas. Lorsqu'il parla des orcs, elle fronça les sourcils, mais là encore, garda le silence. Elle se permit une remarque, accompagnée d'un sourire aimable et calme, quand il se reprit sur la pro-nomination d'Azeroth.

Vous pouvez dire notre. Draenor n'est plus mon monde depuis que mon peuple l'a quitté. Azeroth est désormais mon foyer. Mais je vous en prie, continuez.

Et il poursuivit, effectivement. Tout y passa, jusqu'à mentionner à nouveau ce Chouettide qui ne disait que peu de choses à la draenei. Sans en laisser paraître, elle hocha la tête quand il aborda enfin ses ambitions et ses motivations.

Faire refleurir le Nord. Elle sourit. Vous vous entendriez bien avec la Légat, vous.

Elle préféra ne pas relever le sujet d'un retour en Draenor. Elle même savait qu'elle ne souhaitait pas y remettre les sabots. Si elle avait l'ordre, elle le ferai, mais certainement pas de son plein gré.

Elisabelle laissa le silence planer un moment dans la salle, termina son orange, s'essuya les mains avec attention et croisa les doigts devant elle en les fixant. Elle réfléchissait, manifestement. Ou peut être était elle perdue quelque part dans un monde ancien. Qui saurait le dire ? Finalement, sans bouger d'un cheveux, sans relever la tête, elle ouvrit la bouche.

Vous avez vécu, c'est certain. Votre age pourrait vous desservir, comme être un atout. La lenteur de l'expérience est parfois préférable à la fougue de la jeunesse. Vous connaissez l'art du combat, dans diverses situations. Et bien qu'à mon regret, je n'ai pas de souvenir de votre présence ni de votre action contre la Liche – et je m'en excuse – je pense que si vous êtes toujours en vie, c'est soit que vous êtes un incroyable veinard qui sait quand quitter un champ de bataille pour rester en vie, soit un bon élément qui sait se tirer d'affaire sans tourner le dos au combat.

Elle leva enfin la tête, plongea ses yeux lumineux dans ceux de l'elfe et le fixa un court instant.

Je pense que vous seriez plus de la deuxième catégorie. Je ne sais rien des druides, mon peuple n'en compte pas, et je n'ai jamais trouvé le temps ni l'intérêt d'en apprendre plus à leur – à votre – sujet. Aussi, vous pourriez me parler de chouettes et de hiboux qui prennent le pouvoir et partent défier des Liches, que je serai sans doute obligée de vous croire.

La paladine adoucit son discours d'un sourire et se recula contre le dossier de sa chaise. En soupirant, elle croisa les bras sur sa poitrine, une main reposant sur un petit livre serti dans un écrin de métal précieux et finement ouvragé. Elle considéra Vlazen, détailla son visage, les détails de son expression puis hocha la tête.

Je ne peux pas nier que vous intentions sont les meilleures qui soient. Nous apporter votre aide, non seulement à repousser les Réprouvés, mais aussi les Nérubiens et toutes les horreurs qui parcourent les terres de là bas et, en prime, offrir votre savoir pour les faire reverdir. C'est à la fois très aimable et un peu impressionnant.

Elle se tut un instant avant de poursuivre.

Comprenez moi, peu d'humains font de vrais projets d'avenir en se disant qu'ils vont survivre à ce conflit. Vous et moi, en tant qu'elfe et draenei, connaissons la valeur et la douleur d'une longévité aussi étendue. Mais justement, cette longévité même peut représenter un handicap. J'ai prêté serment à la Connétable, et tant qu'elle, ses descendants ou ses successeurs ne m'en auront pas délié, la Lumière m'est témoin que je servirai l'Ost Pourpre ou l'ordre qui lui succédera.

Elisabelle décroisa les bras et avança vivement le buste vers l'elfe. Elle le fixa à nouveau avec intensité, toute la puissance de la Lumière imprégnant chaque fibre de son être. Il n'était clairement pas utile qu'elle se force pour utiliser toute cette puissance et la pression qui devait battre aux tempes de l'elfe devait être rien moins qu'agréable. Cette technique, que la paladine avait appris des dizaines d'années plus tôt, ne servait que rarement. Cette fois pourtant, elle l'employa avant de poser sa question, certaine que la réponse serait franche et honnête.

Et vous, Vlazen Plumelune, combien de temps serez vous fidèle à la cause des Fils du Nord ? Accepteriez vous de mourir pour l'Ost Pourpre et son rêve ? Et si Darnassus ou un de ses représentants vous appelle pour défendre l'Arbre Teldrassil, que ferez vous ?

Les yeux toujours fixés à ceux de l'elfe, la draenei attendit la réponse.
Fermez les yeux, voyez la Lumière.

Elisabelle de Lénault

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Vlazen fut heureux que la Dame de Lénault ne lui rigole pas au nez lorsqu’il évoqua ses faits d’armes, et le laisse terminer son exposé sans le mettre à la porte. En fait, elle l’écouta très attentivement sans esquisser un geste et en ne faisant qu’une petite mise au point quant à la façon dont elle considérait désormais Azeroth comme son foyer, manifestement perdue dans ses pensées. Lorsqu’il eut terminé, elle reste silencieuse un moment, faisant monter la pression. Allait-elle lui poser des questions plus techniques quant aux engagements auxquels il avait participé ? Aux créatures et ennemis qu’il avait affrontés ? Aux blessures _ et au long coma _ qu’il avait endurés ? Aux bataillons dans lesquels il avait servi ?

Elisabelle prit alors la parole et reconnut son expérience et son parcours, même si elle doucha un peu son enthousiasme en avouant ne rien connaître au druidisme et aux Séléniens. Le Chouettide dans la psyché de Vlazen partit une nouvelle fois bouder dans un recoin de son esprit. Alors qu’elle parlait, son expression et son langage corporel changèrent. Vlazen sentit monter en elle un grand pouvoir, différent du sien, et il la vit se mettre à luire légèrement, d’une belle lumière dorée, si semblable et si différente tout à la fois de la lumière d’Elune. Elle se pencha vers lui et il sentit alors une puissante force mentale s’abattre sur son esprit, enserrant son crâne tel un étau… Par la Lune, il n’avait plus ressenti un truc pareil depuis Silithus et ces fichus Prophètes Qiraji… Certaines parties obscures de son esprit battirent en retraite et se tapirent au-delà des limites de sa conscience, laissant ses sentiments les plus purs s’exprimer seuls.

Alors Elisabelle lui posa la seule question qui comptait vraiment. Celle de son engagement. Envers l’Ost Pourpre mais aussi et surtout envers tout ce que cet ordre représentait : la reconquête du Nord et la renaissance de Lordaeron, la plus grande nation humaine que le monde ait connu, rêve qui attirait en son sein des êtres qui n’étaient pas humains eux-mêmes mais qui avaient fait le choix de se battre pour cet idéal plutôt que pour leurs propres nations.

Qu’il le veuille ou non Vlazen était au pied du mur, et la puissance mentale qui s’appliquait sur son esprit n’allait pas lui laisser la latitude de faire dans la demi-mesure. Il rassembla ses esprits, tenta d’oublier la douleur lancinante qui lui vrillait les tempes, et il répondit :

« Vous vous demandez donc si je repartirai au premier conflit qui éclatera en Kalimdor si Darnassus m’en donne l’ordre ? La réponse est non. Je ne retournerai pas à Darnassus pour servir ses dirigeants, et plus rien ne m’attend dans les nations elfes. Ma terre natale, l’île de Pennelune, n’est plus. Elle a été dévastée par le Cataclysme et mes proches ont péri. Et les pontes de Darnassus m’ont bien fait comprendre que ma vie n’avait aucune valeur à leurs yeux lorsqu’ils m’ont dépêché en Draenor pour escorter une mission suicide dont le but n’était même pas de protéger Azeroth !»

La voix de Vlazen était montée de plusieurs crans… Il fit un effort pour reprendre contenance, la Draenei n’y était pour rien… Sauf peut-être en ce qui concernait la douleur qui ne l’aidait pas à rester calme.

« Veuillez m’excuser » reprit Vlazen. « Ce dernier épisode m’a confirmé ô combien les Elfes de Darnassus étaient une race égoïste et déconnectée des réalités, incapables de compassion, d’empathie et de solidarité. Tout le contraire… Des humains. »

« Car les humains sont capables de tels sentiments. Malgré leur vie courte. Malgré leurs innombrables défauts inhérents à leur jeunesse. Ils ne s’enlisent pas dans la contemplation de lois immuables au mépris des vies qui les entourent. Au contraire, ils chérissent ces vies, embrassent des causes nouvelles, et son prêts à mourir pour elles et les leurs. »

« Durant la Seconde Guerre des Sables Changeants, j’ai combattu aux côtés d’un groupe d’humains. Des exilés de Lordaeron qui avaient offert leurs épées pour défendre les peuples de Kalimdor face au danger Quiraji. Un an ou deux avant la venue de votre propre peuple sur notre planète, Madame. »

« L’un d’entre eux me sauva la vie à plusieurs reprises lors des combats. Quand je lui demandai pourquoi il risquait sa vie, et son âme, pour nous les Elfes, il répondit simplement qu’il aurait aimé que d’autres viennent les aider, lui et son peuple, lorsque le Fléau mort-vivant anéantit leur royaume… Et qu’il aimerait que d’autres viennent un jour les aider, lui et les survivants, à reprendre leurs terres. »

« Ceci me bouleversa. Karvas ne survécut pas au conflit. Il mourut dans mes bras lors d’une bataille. Mais il me fit faire une promesse : qu’un jour je me joigne à la lutte pour Lordaeron aux côtés de ses survivants. Qu’un jour je vienne rendre la pareille à ce peuple courageux qui n’hésitait pas, lui, à donner sa vie pour aider ses alliés. »

« Maintenant que plus rien ne me retient chez ceux de ma race, et que j’ai vu le courage, la force et la fraternité dont font preuve les membres de votre Ordre en Draenor, je sais qu’il m’est possible d’honorer ma promesse. Parce que l’Ost Pourpre a l’ambition, et sans doute les moyens, de refonder une nation où ses valeurs prévaudront, aux antipodes des autres royaumes de ce monde. Je suis là pour vous aider à réaliser ce rêve. Pour honorer le seul véritable ami que je n’ai jamais eu. »

La douleur se fit plus forte. Après ces paroles fortes, la Paladine voulait savoir s’il était sincère. Il se redressa de toute sa taille.

« Je suis prêt à me battre, à donner ma vie pour votre Ordre, pour que son rêve s’accomplisse. Car c’était aussi celui de Karvas. Parce qu’il permettra de fonder le plus beau royaume de ce monde, régi par des principes que les Elfes ont oubliés. Parce que c’est le sens que je souhaite donner à ma vie. »

Et il ajouta :

« Parce que ceci me permettra de me tenir fièrement sur le tombeau des ancêtres de mon ami et de leur dire que leur fils aura finalement réussi à les venger. »

Cette dernière phrase lui était venue comme ça, mais il était déterminé à ce que cela advienne. Il regarda alors la Draenei avait une détermination sans faille, attendant le verdict.
RANDOM PU

Elisabelle
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Elisabelle »

La Lumière coulait sans effort dans les veines de la draenei. La sensation était presque grisante, tant Elisabelle avait perdu l'habitude de laisser libre court à sa puissance. Elle se bridait – volontairement ou non – depuis tant d'années, qu'elle en avait presque oublié la saveur du pouvoir et l'assurance qu'il confère. Elle était cependant consciente de la douleur de l'elfe, soumis à la pression de cette technique d'interrogatoire. Certes, elle était efficace, mais, à terme, elle laissait souvent les deux interlocuteurs vidés de leurs forces. Aussi la paladine fut elle étonnée de la longueur du discours. Elle relâcha progressivement la pression pendant qu'il parlait, économisant ses forces pour écouter le plus attentivement possible.

Je suis là pour vous aider à réaliser ce rêve. Pour honorer le seul véritable ami que je n’ai jamais eu.

La réponse avait l'air sincère, mais la tension d'Elisabelle s'était relachée. Instinctivement, elle rassembla ses forces et reprit sa concentration. Si les humains étaient faciles à sonder de la sorte, du fait de la petitesse de leur esprit, les elfes étaient loin d'être aussi aisément influençables. En accentuant sa pression, elle espérait le forcer à se montrer parfaitement sincère.

La réaction ne se fit pas attendre, et dans un rehaussement de stature, le vétéran prononça avec force et conviction son investissement et sa détermination. Elisabelle relâcha totalement la pression qu'elle maintenait et se laissa aller doucement contre le dossier de sa chaise. Au travers du bourdonnement qui montait dans ses oreilles, elle perçut la dernière phrase de Vlazen.

Parce que ceci me permettra de me tenir fièrement sur le tombeau des ancêtres de mon ami et de leur dire que leur fils aura finalement réussi à les venger.

Un sourire naquit sur ses lèvres tandis qu'elle attendait le passage des quelques secondes nécessaires pour retrouver l'ensemble de ses moyens. Elle refusait toujours de laisser perler ses faiblesses, aussi examina-t-elle son vis à vis en attendant.

Grand, manifestement agé, l'elfe avait cependant l'air sûr de lui. L'assurance que l'expérience donne à ceux qui ont connu plus que leur part de combats et de souffrances, se dit-elle fugitivement. Avait elle le même regard que lui ? A la fois serein, certain de sa puissance et, pour l'observateur attentif, torturé par les images de violence qui restent gravées à jamais ? Un jour, peut être poserait elle la question.

Après quelquest instants, elle sentit les battements de son coeur ralentir, sa vision redevenir parfaitement claire et le bourdonnement cessa. Elle hocha alors la tête, cherchant à savoir si l'épreuve avait affaibli le candidat.

Vous avez été honnête. Je vous en remercie, c'est assez rare de nos jours. La plupart viennent ici avec des rêves de grandes épopées, de gloire et de héros. Mais vous et moi savons que la guerre n'apporte rien de tout ça. Je comprends votre indifférence pour Darnassus, et bien que je reste persuadée que personne ne puisse totalement se détourner de son peuple, votre motivation est franche et claire.

Elle croisa les bras, posa la main sur le petit livre à sa ceinture, duquel elle sembla puiser quelques forces. La paladine se redressa légèrement, retrouvant toute sa stature.

La fidélité à une parole donnée est un luxe dans ce monde. Un luxe très apprécié. Je ne connais pas toute votre histoire, mais pour ce qui est des guerres qui ont été livrées avant l'arrivée des miens en Azeroth, nous pourrons en reparler plus tard.

Son sourire se fit un peu plus large, plus confiant aussi, apportant peut être un peu d'espoir à l'elfe.

Vous avez connu l'armée, plusieurs fois. Vous connaissez donc les attentes des supérieurs et de vos camarades. Vous nous avez observé, également, en Draenor. Nous étions alors en situation d'urgence, mais j'espère que vous avez pu voir la discipline comme l'entraide qui nous lie. Elle est de mise, quelques soient les circonstances.

Elisabelle fronça un instant les sourcils, puis posa les mains sur la table, paume contre le bois, et fixa Vlazen.

Connaissez vous notre fonctionnement ? Avez vous des questions sur l'Ost, nos méthodes, nos missions, ou sur quoi que ce soit d'autre ?
Fermez les yeux, voyez la Lumière.

Elisabelle de Lénault

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

L’interrogatoire magique de la paladine avait sérieusement amoindri les réserves d’énergie mentale de Vlazen. Il fit de son mieux pour ne rien en laisser paraître, même si des perles de sueurs perlaient sur son front et sur ses tempes. Cette Elisabelle était vraiment puissante. Rien d’étonnant de la part d’une Draenei, mais tout de même. Et elle n’était même pas officier supérieur… Il avait affaire à des costauds, mais il n’en doutait plus depuis Draenor. Raison de plus pour ne pas douter de son engagement et ne pas faire preuve de faiblesse. Il resta stoïque, attendant imperturbablement la sentence de la Draenei. La partie consciente de son esprit souffrait le martyre, et il fut soulagé de voir que son interrogatrice lui laissait du temps pour récupérer… Il ne se posa pas la question de savoir si elle était elle-même un peu fatiguée par cette démonstration de puissance.

Enfin elle prit la parole, et ses propos lui firent comprendre qu’il avait affaire à une vétérane, qui n’entretenait plus aucune illusion sur la guerre et ses horreurs… Quelque chose de réconfortant pour lui, dans une certaine mesure, après la légèreté affichée par Dame Murmepansepignon. Vlazen ne souhaitait pas devenir un héros. Il avait passé l’âge, et il connaissait ses limites. Il voyait des causes, certaines pour lesquelles il fallait bien que certaines personnes sans attaches se dévouent, mais sans foncer tête baissée sans réfléchir. Les soldats survivaient et trouvaient la force de continuer ainsi. Mais il n’avait pas besoin de prêcher ce genre de choses auprès d’une convaincue.

La Draenei fit mine de vouloir aborder le sujet des conflits auxquels il avait participé… Vlazen prit une profonde inspiration car la dernière guerre en Silithus avait son lot d’évènements terribles à raconter, mais son interlocutrice sentit le danger _ elle n’avait peut-être pas non plus toute la journée à perdre à l’écouter _ et embraya sur autre chose… en souriant cette fois de manière plutôt avenante. Visiblement, il avait gagné un peu de considération. Elisabelle lui demanda s’il avait pu mesurer comment fonctionnait l’Ost, et s’il avait des questions au sujet de cette organisation. Vlazen répondit du tac au tac :

« Si je n’avais pas vu comment vous et les vôtres fonctionniez en Draenor, je ne me tiendrais pas là aujourd’hui. Une discipline de fer… Comme dans beaucoup d’autres corps armés. Mais là où votre organisation dénote, c’est dans la fraternité et la solidarité qui lie ses membres. Personne n’est laissé en arrière. On cherche à soigner, protéger et ramener tout le monde. On fait bloc contre l’adversité en se servant autant de sa tête que de ses jambes, mais en ne perdant pas de vue le groupe. J’ai été profondément bouleversé de voir votre « flamboyante » (Vlazen buta sur le mot) Chambellane se précipiter au chevet du Chevalier Solÿn lorsque celui-ci fut mis hors de combat à l’avant poste de l’Amiral Taylor, et tenter de tout faire pour l’arracher aux griffes de la mort… Alors que quelques heures avant elle s’était montrée intraitable et même très dure dans ses négociations avec les forces du Commando de Chutelune. Pour avoir souvent été traité comme quantité négligeable, avoir des officiers comme ça me remplira d’aise. La tête froide. Toujours une stratégie. Des ordres non pas dictés par l’émotion mais pour parvenir à un objectif précis. Quel dommage que l’Alliance oublie ce genre de choses parfois. »

Vlazen marqua une pause le temps de bien formuler ce qu’il avait en tête. Il n’était pas dans ses intentions de la questionner sur des aspects stratégiques : tant qu’il ne serait pas intégré il ne se montrerait pas indiscret. Bien qu’on ne le considérât point comme réellement dangereux, il ne voulait pas qu’on le soupçonne d’espionner.

« Oh, des questions, j’en aurai quelques unes en effet. Tout d’abord, votre chaîne de commandement. Je suis rassuré quant au fait que vos officiers supérieurs soient presque tous des femmes. Pour ceux de ma race, la chose militaire est avant tout une affaire féminine et je pense que l’efficacité de l’Ost Pourpre tient en partie à cela. Toutefois, je n’ai pas encore assimilé exactement qui étaient tous les hauts gradés et qu’elles étaient leurs prérogatives exactes. J’imagine cependant que ceci attendra mon éventuelle intégration aux troupes. »

« Même chose pour vos champs d’opération : il sont très probablement mortellement dangereux. Sinon le Nord aurait déjà reverdi. Je suis assez curieux toutefois de connaître les méthodes que vous employez face aux monstres que vous affrontez, et d’apprendre jusqu’où votre ordre est prêt à aller pour anéantir le Fléau Mort-Vivant ainsi que tous ses rejetons. A quoi je peux m’attendre en termes d’opération de guérilla, de missions de reconnaissance et d’offensives militaires directes. Par ailleurs, à en voir certaines de vos recrues, je parierais que vos chefs ne misent pas uniquement sur la force brute pour l’emporter, mais aussi sur les compétences, l’inventivité et la sapience. Je pressens que vous cherchez à battre l’ennemi sur d’autres terrains que le champ de bataille pur et dur, et j’espère pouvoir aussi pouvoir contribuer dans ces domaines là. J’espère même pouvoir me former du mieux possible afin de mieux appréhender les terres que vos chefs veulent reprendre et ressusciter. »

« Et le fait d’évoquer vos recrues « non conventionnelles » m’amène à vous questionner sur le fonctionnement au jour le jour de l’Ost. Il semble régner une certaine tolérance pour la diversité, mais jusqu’où va celle-ci ? Je viens de Darnassus, capitale du dogmatisme, où tout écart comportemental est prohibé. Comment vivent les soldats dans l’Ost Pourpre ? Oh, je me plierai à toute forme de discipline et je ne serai pas difficile en termes de solde. Mais a-t-on droit à une paillasse personnelle et à un coffre de rangement ? Le fait de revêtir une forme non-humanoïde est-il… toléré en ces murs en dehors des missions ? »

Il marqua une légère pause, trahissant une certaine anxiété quant à cette dernière question… Puis il se reprit :

« Et qu’en est-il des possessions des combattants ? Je n’ai presque rien avec moi, mais je possède tout de même une monture et… »

« Et vous le savez, nous autres Druides sommes très proches de la Nature. Nous ne sommes jamais réellement seuls, si vous voyez ce que je veux dire. »
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Elisabelle
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Elisabelle »

La fatigue s'emparait lentement d'Elisabelle. Sans rien en laisser paraître, elle luttait en elle même pour rester concentrée, et la sueur perlant au front de l'elfe lui indiquait que celui ci se trouvait dans un état proche du sien. Peut être même pire, puisqu'elle maîtrisait depuis longtemps les techniques de Lumière que le druide ne devait pas connaître. Elle héla un jeune garçon qui traversait la salle, un plateau dans les mains, et lui commanda des boissons et quelques gateaux pour, précisa-t-elle, ragaillardir leur invité. Jamais elle n'oserait montrer une quelconque faiblesse à un subordonné, et encore moins à un individu extérieur à l'ordre.

En attendant la collation, puisant dans sa magie pour garder suffisamment d'énergie, elle écouta Vlazen énoncer ce qu'il avait retenu de ses observations en Draenor. Elle nota avec un petit sourire l'emploi régulier du pronom « on ». Se croyait il déjà intégré, ou se sentait il suffisamment proche de leur fonctionnement et de leur idéal pour s'inclure inconsciemment dans le compte ? Sans intervenir, elle se contenta de même de hocher la tête aux regrets de l'elfe devant le manque d'humanité de l'armée de l'Alliance. Cruelle ironie, songea la paladine.

Alors qu'il abordait la question des officiers et de la hiérarchie, le Page apporta les plats commandés, servit deux tasses de thé fort et sucré et distribua non seulement des gateaux moelleux, mais également un pot de compote et quelques tranches de pain frais. Maegane devait se douter des manipulations de la paladine, comme toujours.

Notre hiérarchie est plutôt simple. Elle est calquée sur celle de la plupart des armées, avec cependant ses spécificités propres : nous ne sommes pas l'Alliance.

Elisabelle prit une gorgée de thé en retenant un soupir et enchaîna.

L'ordre est commandé, comme vous le savez, par la Connétable de Nor Laedro. Elle est assistée par des officiers, pour l'heure nous avons la Chambellan Lomah de Sangre Merath, en charge de la logistique, de l'intendance et des finances ; la Légat Adelheidy Hamar, chargée des relations diplomatiques et de la représentation de l'Ost Pourpre ; et le Commandant Slade, qui, lui, s'occupe des affaires militaires et stratégiques.
Viennent ensuite les Lieutenants. Ils ne sont pas officiers, mais ont un rôle de commandement important : ils dirigent les Chapitres. L'Ost est composé de quatre Chapitres, chacun dévoué à une zone ou une tache précise. Chaque Lieutenant est assisté par son second. Il y a donc l'Aubergarde, commandée par le Lieutenant Durandill, les Gardiens du Glas, dirigés par Lieutenant Odeline de Quelliade – elle même en charge de la gestion de la Chapelle – Les SoS Réprouvés, commandés par le Lieutenant Kothran Merath, également instructeur, et Héritage, à la charge du Lieutenant Ragthar Martel de Givre. Ce dernier Chapitre n'est pas un groupe de combattants, mais plutôt d'érudits chargés de retrouver et faire revivre l'histoire de l'Empire d'Arathor.


Après cette tirade, Elisabelle reprit une gorgée de thé, et mordit lentement dans une brioche, donnant le temps à son vis à vis d'intégrer tous les noms et fonctions associées.

Pour les noms et les rôles de chacun, vous aurez tout le temps de les apprendre si vous intégrez l'ordre.
Viennent ensuite les Chevaliers. Ils sont le liens entre les officiers et Lieutenants et les autres membres de l'Ost. Ils peuvent être amenés à commander un petit groupe d'hommes en mission et ont la charge d'un écuyer.
Ces derniers sont le second grade de l'ordre. Après avoir fait ses preuves, une recrue est confiée à la garde d'un Chevalier suzerain qu'il servira jusqu'à ce qu'il soit jugé digne d'être nommé Paire de Lordaeron et rejoindre les rangs des Chevaliers.
Enfin, il y a les Pages. C'est le premier grade. Tout le monde y passe, quelque soit son rang, son age, son expérience. Les taches les plus basiques leur sont confiées, ainsi que la garde du Bastion. Cet état sert à la fois de période d'essai et d'adaptation.


A nouveau, la paladine prit une gorgée de thé et se resservit. Elle réfléchit quelques instants, se remémorant les questions de l'elfe et savourant les forces qui parcouraient à nouveau ses bras et ses jambes grâce au thé fort et au sucre. Elle savait aussi qu'elle devrait par la suite aller s'entrainer pour évacuer la tension que la technique avait distillée dans ses muscles.

Pour ce qui est de nos missions et des fronts ouverts, effectivement, il y en a plusieurs. Mais je ne pourrais vous en dire beaucoup plus tant que vous n'aurez pas prouvé votre allégeance.

Elle sourit pour adoucir la rebuffade.

Autrement, vous avez raison, la Connétable est tolérante quant aux races et capacités de chacun. Néanmoins, cette tolérance ne s'applique en aucune manière à la discipline. Nous sommes un ordre militaire, et la discipline s'applique quelque soit le lieu et les circonstances.

Cette fois aucun sourire ne vint compenser la dureté du ton. L'ancien officier qu'elle était reprenait le dessus et son intransigeance militaire était nettement palpable. Il était clair qu'elle n'hésiterai pas sur la conduite à tenir en cas de manquement.

Cependant, si nous sommes un ordre militaire, nous ne sommes pas une prison ou un bagne. Les Pages et Ecuyers sont logés dans des chambres, seuls ou à deux selon l'état d'occupation de la Tour de Garde, à l'extérieur du bastion. Les chambrées peuvent être mixtes. Une fois le rang de Chevalier atteint, une chambre individuelle, au sein de la Garnison, est attribuée.
Il est bien sûr autorisé d'apporter ses affaires et sa monture, cette dernière étant appréciée, puisqu'elle diminue les coûts de l'ordre. Par contre, les animaux de compagnie ne sont pas autorisés dans les bâtiments. Y compris dans la Tour de Garde.


Nouvelle bouchée de brioche, nouvelle gorgée. Elle laissa à Vlazen le temps de digérer tout ce qu'elle venait de lui dire. Lorsqu'il fut manifestement un peu remis à la fois de l'interrogatoire et de sa tirade, elle poursuivit en se laissant aller contre le dossier de sa chaise.

J'espère avoir répondu à vos interrogations. En avez vous d'autres ? Si non, dites moi, avez vous un talent particulier, une capacité autre que celles habituellement trouvées dans l'armée ? Un petit plus qui argumenterai en votre faveur ?

L'amabilité de sa voix était aussi visible dans son regard, qu'elle gardait fixé sur l'elfe. La discussion touchait à sa fin, et la paladine voulait visiblement avoir des précisions sur le candidat.
Fermez les yeux, voyez la Lumière.

Elisabelle de Lénault

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

Sur ordre d’Elisabelle, un Page vint leur apporter une collation… Vlazen n’en revint pas ! Ce n’étaient que des mets de qualité, biscuits sucrés, pain frais, assortis d’un thé délicieusement parfumé. Vlazen ne se fit pas prier et accepta de bonne grâce l’hospitalité offerte par l’officier. Cet encas était réellement délicieux ; aussi bon que la veille, alors que l’Ost avait eu quelque chose de fort à célébrer. Aucun doute là-dessus, ils avaient un cuisinier de premier ordre. Il fit de son mieux pour ne pas se goinfrer, et fut aidé en cela lorsqu’il perçut la lueur dans le regard de la Draenei : elle souhaitait effectivement lui en mettre plein la vue. C’était de bonne guerre, se disait Vlazen : tout ordre guerrier un tant soit peu soucieux de son image de marque tenait à montrer à d’éventuelles recrues qu’elles pourraient être bien traitées si elles signaient. Plutôt bon signe, se dit-il, avant que son pessimisme habituel ne lui dicte de ne pas trop jubiler et de ne pas passer pour un affamé, car c’était peut-être également l’objectif de ce genre de mise en scène. Mieux vaut recruter des soldats sobres et qui savent se tenir en public. L’Elfe fit de son mieux pour manger et boire avec retenue et distinction, ainsi qu’on le faisait à Darnassus. La conversation reprit et il sourit amplement lorsqu’Elisabelle lui précisa que son Ordre n’était pas l’Alliance.

Puis elle se livra à un exposé impromptu sur les huiles de l’Ost Pourpre. Tous y passèrent, depuis les officiers supérieurs jusqu’aux lieutenants. A sa grande honte, Vlazen découvrit l’existence des quatre Chapitres : il n’en avait jamais entendu parler lors de sa traversée des Flèches d’Arak aux côtés de l’Ost. Ces gens savaient décidément tenir leur langue, ils n’avaient pas laissé filer d’information quant à leur organisation du bon côté de la Porte. Vlazen fut ravi d’apprendre l’existence d’un chapitre dédié à l’érudition, à la quête du savoir lié à Lordaeron, et même à l’empire dont ce royaume était issu. Cela confirmait ses suppositions : l’Ost Pourpre était bien plus qu’une armée. C’était la graine qui n’attendait que de germer pour donner naissance à un nouveau royaume. Elle comptait dans ses rangs des historiens donc, mais, il l’avait vu, également des magiciens chevronnés, des guérisseurs, des botanistes, et sans doute beaucoup d’autres compétences. Les forces nécessaires à faire revivre un pays si jamais la victoire militaire était au bout du chemin. Victoire. Ce « dernier détail » l’amena à se concentrer à nouveau sur les Chapitres militaires, car au bout du compte c’était par eux que viendrait le triomphe. Il fit cependant quelques commentaires :

« Merci pour toutes ces précisions. Je suppose qu’il est encore trop tôt pour vous interroger sur les affectations et missions des chapitres militaires. Je note que vous avez une chapelle dédiée à la Lumière et il me vient une question : l’Ost Pourpre a-t-il une religion officielle, que tous ses membres se devraient d’observer ? Ou bien y a-t-il mixité des cultes ? J’ai cru comprendre que Dame Murmepansepignon vénérait la Lumière d’Elune, et je serais plutôt enclin à faire comme elle, vous vous en doutez.»

Puis Elisabelle lui décrivit les modalités d’intégration dans son ordre. Vlazen ne broncha pas lorsqu’elle lui asséna que tout le monde entrait dans l’Ost Pourpre en tant que page, sans distinction d’expérience, d’origine ou d’âge. Il ne le prit pas comme une insulte. Il lui semblait normal que chacun commence à l’échelon le plus bas dans une organisation dépassant le cadre des frontières et poursuivant un but aussi grand et éloigné des considérations des puissances de ce monde. En outre, il ne savait pas bien lui-même comment se situer, et donc pour rempiler encore une fois il était tout à fait prêt à commencer par l’échelon le plus bas, et le fit savoir à la Dame de Lénault :

« Fort bien. Je vois que vous ne laissez rien au hasard : quiconque vous rejoint se doit d’apprendre l’humilité et faire montre d’obéissance envers votre hiérarchie. En faisant commencer toute nouvelle recrue par des tâches basiques, vous testez sa loyauté et son efficacité sans faire prendre de risque aux opérations menées par les chapitres. Je serai heureux de me plier à cette règle, et servirait de mon mieux en tant que Page si l’on veut bien de moi… »

Et il pria très fort Élune de ne pas être que de corvée de toilettes durant cette période. Il remarqua que son interlocutrice était en train de se détendre, comme si elle récupérait lentement d’un choc. Il émit l’hypothèse que la puissance dont elle avait fait preuve quelques minutes plus tôt l’avait tout de même quelque peu affaiblie. Il n’en fit aucun cas, et heureusement, car elle poursuivit en adoptant une attitude plus sévère, lui faisant bien comprendre qu’en effet il n’était pas question de lui en dire plus sur leurs théâtres d’opération.

Vlazen fut relativement soulagé d’apprendre que les officiers supérieurs toléraient toutes les formes de vie intelligentes dans leurs rangs. La seule valeur discriminatoire était la discipline. Il ne se réjouit qu’à moitié : d’un côté il n’allait pas se faire expulser, ou pire, si on le croisait à la nuit tombée sous sa forme Sélénienne alors qu’il revenait des latrines. D’un autre côté, le côté plutôt « espiègle » de cette même forme Sélénienne risquait de lui jouer des tours s’il le laissait trop s’exprimer. Il n’en dit rien à la Paladine. Il allait devoir se surveiller. Alors qu’elle lui exposait dans quelles conditions étaient logés les pages, il acquiesça :

« Vous traitez vos troupes avec décence. Je n’ai pas toujours été logé dans de telles conditions. »

Hélas, la suite de l’exposé lui plut moins : il était hors de question d’entretenir des animaux de compagnie dans les bâtiments… Il s’en doutait : les organisations humaines ne raffolaient pas des familiers, étant souvent bien moins en harmonie avec la nature que ne l’étaient les Elfes de la Nuit. Il allait devoir trouver une solution pour Silithude et Skyram. Les deux petits insectoïdes étaient des créatures adorables de son point de vue, mais ils avaient souvent tendance à mettre les autres humanoïdes mal à l’aise. Il y avait très peu de chance qu’on accepte de telles créatures dans ces murs, même s’il leur avait trouvé quelque utilité d’un point de vue militaire.

« Pas de familiers… Si c’est le règlement, soit. J’imagine que ceci ne s’applique pas aux officiers supérieurs ? Il me semble avoir vu trainer une sorte de créature végétale capable de se mouvoir toute seule, hier. Elle suivait le Légat… » dit Vlazen, sa voix baissant au fur et à mesure qu’il se rendait compte de l’impertinence de sa remarque. Elisabelle lui demanda au même moment s’il avait d’autres questions, et s’il avait quelques qualités qu’il souhaitait mettre en avant.

« Ecoutez, si certains de mes familiers ont des qualités qui pourraient s’avérer utile sur le front, me serait-il possible d’une manière ou d’une autre de les garder ? Par exemple aux écuries ? Voyez-vous, je contrôle une créature particulièrement utile lorsqu’il s’agit de jeter la confusion parmi les rangs ennemis. Elle m’est complètement dévouée, je l’élève depuis qu’elle est sortie de l’œuf. Cette créature peut s’infiltrer n’importe où et jeter la confusion dans les rangs ennemis, à leur insu, avec ses pouvoirs mentaux. Rien de bien spectaculaire : elle insinue juste des idées qui peuvent légèrement altérer leur façon de penser. Ca marche aussi sur les Réprouvés, j’ai pu m’en rendre compte. Rien de tel pour faire sortir l’ennemi d’une position retranchée ou l’amener à faire une erreur. L’autre créature que je possède est pour ainsi dire une ouvrière au service de l’autre : elle la nourrit et la protège partout où elles vont. Bien entendu, si l’Ost n’en veut pas, je les ferai mettre en garde quelque part sur ma terre natale, même s’il me répugne en ce moment d’y remettre les pieds. »

« Pour répondre à votre question, j’ai donc un don avec les créatures vivantes : mes aptitudes druidiques me permettent d’avoir une grande empathie avec elles, de comprendre leur physiologie et leur mode de vie, et parfois de m’en faire des alliés. Je pense pouvoir entretenir plutôt bien n’importe quel type de monture ou chasser efficacement des nuisibles, si l’on en revient aux tâches basiques. En temps de paix, je pense être en mesure d’identifier n’importe quelle forme de vie et déceler ses spécificités, et les dangers et les atouts qu’elle peut représenter. Enfin, sur le champ de bataille, cette compétence a plusieurs fois sauvé la mise aux bataillons où je me trouvais face aux armes vivantes concoctées par les Qiraji. J’arrive assez bien à déterminer leurs points faibles. »

Vlazen rendit son sourire à la Draenei. Il ne pensait pas en dire autant dès le début, mais il avait confiance en elle.
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Elisabelle
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Elisabelle »

Le contre coup habituel de l'utilisation massive d'énergie Lumineuse commençait à se faire sentir. La collation y mettait un frein, mais, Elisabelle le savait, elle devrait tôt ou tard en payer le prix. Pour l'heure, elle restait concentrée sur la discussion. L'elfe était toujours aussi loquace, et avide de questions. Elle n'insista pas sur les Chapitres et leurs misisons, espérant lui faire comprendre qu'il n'en saurait pas plus sur le sujet. En revanche, lorsque le sujet bascula sur la religion, elle pencha légèrement la tête. C'était la première fois qu'un candidat lui posait la question aussi franchement. Un sourire éclaira son visage.

Non, la Lumière n'est pas imposée. L'Ost n'a pas de religion officielle, ce serait contredire totalement notre politique de tolérance des genres, n'est ce pas ? La mixité de culte, comme vous le dites, est en quelque sorte la base de notre conception de la religion. Tant que la loyauté envers l'ordre prime, vous pouvez adorer Elune, la Lumière, les Dieux Très Anciens ou même les fourmis qui grouillent dans un coin de la cour, ce n'est pas important.

Elle préféra ne pas préciser qu'ils accueillaient également un ou deux hérétiques dans leurs rangs, ce ne serait peut être pas perçu de la bonne manière par l'adorateur d'une boule de pierre lumineuse dans le ciel. Ce point éclaircit, Vlazen revint sur les conditions de logement, qu'il semblait trouver étonnamment bonnes. Seul point noir, visiblement, la règle sur les familiers.

J'imagine que ceci ne s'applique pas aux officiers supérieurs ?

Était ce de l'aigreur que la paladine entendait dans la voix de l'elfe ? Ou de la jalousie ? Si tel était le cas, cela n'allait pas dans le bon sens. Il dût lui même se rendre compte de l'impertinence de sa remarque, car il baissa la voix et ne termina pas sa phrase. En fronçant les sourcils, Elisabelle intervint.

La règle s'applique à tous. Ce n'est pas une mesure restrictive pour le simple plaisir de priver les Pages et Ecuyers de leurs compagnons animaux ou autres. C'est une prévention de base concernant l'hygiène. Un animal n'a rien à faire dans une chambre ou dans un bâtiment. Pour cela, nous avons une écurie, très bien entretenue par notre palefrenière. Elle sera certainement ravie d'accueillir vos éventuels compagnons.
En ce qui concerne Pounette, c'est un cas particulier qui ne concerne que la Légat et la Connétable. Et si vous estimez que certains officiers ont des droits qui ne leur reviennent pas, ou si vous jugez que le traitement des subalternes est injustes, vous pouvez tout aussi bien ressortir et récupérer vos compagnons pour poursuivre votre chemin.


Il n'y avait aucune animosité dans la voix de la draenei. Simplement l'énonciation d'une évidence : si les conditions ne lui convenaient pas, il n'était pas obligé de rester. Elle ne pensait pas faire subir ce genre de test à l'elfe, mais puisqu'il avait lancé la perche, autant la saisir. Elle fit de son mieux pour masquer l'amusement dans ses yeux.

Maintenant, si vous possédez une créature qui pourrait s'avérer utile pour l'ordre, il suffira d'en parler en temps et en heure à qui de droit et déterminer de quelle manière nous pourrions nous en servir.

Enfin, elle nota mentalement les talents du druide. Et hocha la tête lorsqu'il eut terminé de parler. Ses habitudes martiales lui permettaient de rester de marbre face aux candidats, aussi ne montrait elle rien de son avis sur l'elfe. Seul son sourire pouvait donner de l'espoir à Vlazen, sourire qu'elle ne chercha pas à dissimuler.

Capacités très intéressantes. Je crois que nous en avons fini avec cet entretien. Avez vous un endroit où loger, et où nous pourrions vous contacter pour la suite de la procédure ?

Tout en parlant, Elisabelle s'était levée. Elle invita le druide à faire de même et à la suivre vers la sortie. Alors qu'ils sortaient de la salle commune, la paladine fronça les sourcils et regarda autour d'elle.

Au fait, vous ne sauriez pas ce qu'est devenue Pansepignon ?
Fermez les yeux, voyez la Lumière.

Elisabelle de Lénault

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Vlazen
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Re: [Candidature] Vlazen Plumelune

Message par Vlazen »

La réponse de la Dame de Lénault concernant la religion ravit Vlazen. Il n’était pas très pieux, loin sans fallait, mais il savait d’où ses propres pouvoirs provenaient et il tenait à honorer Celle qui lui permettait d’en bénéficier. Il n’y avait pas vraiment de cas répertoriés de Chouettides rejetés par Elune, mais il mettait un point d’honneur à ne pas devenir le premier d’entre eux !

Le fait que l’Ost tolérât les autres religions était un gage d’espoir pour le nouveau royaume qu’ils souhaitaient fonder dans un avenir lointain, un signe très encourageant pour le vieil Elfe aigri et en quête d’une cause à soutenir. Toutefois, il ne put s’empêcher de faire la grimace lorsqu’Elisabelle suggéra que des zélateurs des Dieux Très Anciens puissent également être acceptés dans l’ordre. Instantanément, des images morbides de sectateurs du Crépuscule invoquant des créatures contre-nature pour perpétrer d’ignobles massacres à la périphérie de Silithus lui revinrent en mémoire (Il en avait massacré des dizaines, de ces sectateurs. Juste pour pouvoir obtenir les morceaux de tissus pas à la bonne taille lui permettant ensuite de les infiltrer pour supprimer leurs chefs. Mais passons, c’était de l’histoire ancienne, bien qu’encore cuisante).

« Je pense que votre Ordre ferait une grave erreur en faisant trop ouvertement confiance à des Adorateurs du Crépuscule. » se borna-t-il à dire à voix basse mais extrêmement ferme.

Alors qu’il prononçait ces mots il fut pris d’un malaise très fugitif, tant des émotions contradictoires tourbillonnaient dans son esprit tourmenté, mais sans doute trop vite pour que rien n’y paraisse. Cela ne le mit cependant pas dans d’excellentes dispositions pour les secondes qui allaient suivre, et il lâcha une phrase tout bonnement outrageuse à l’égard du Légat. Elisabelle le remit à la place qui était la sienne, l’invitant à repartir sur le champ s’il n’était pas d’accord avec les règles internes de l’Ost Pourpre.

Vlazen s’excusa platement… D’autant plus que la Draenei lui indiqua ensuite qu’il y aurait peut-être une possibilité de faire garder ses protégés dans les écuries, surtout s’ils pouvaient se montrer d’une quelconque utilité sur le plan militaire.

« Je vous fais toutes mes excuses, Madame. Il suffit que je passe quelques mois hors d’une structure militaire digne de ce nom pour que j’en oublie où se trouve la place des moins gradés, c'est dramatique ! Je n’ai aucune légitimité pour critiquer les prérogatives des supérieurs de l’Ost Pourpre et ceci ne se reproduira pas. Si d’aventure il y a un moyen d’acclimater mes familiers dans les écuries, ce sera formidable de mon point de vue, si bien entendu on décidait de m’intégrer à l’ordre. J’exposerai leurs capacités en temps voulu, si cela intéresse les supérieurs évidemment ».

Puis l’entretien fut terminé… Et Élisabelle semblait relativement satisfaite. Vlazen étouffa un soupire de soulagement alors qu’elle lui demandait où il logeait et où il pourrait être joint si on décidait de faire appel à lui.

« Et b… Et bien, je… » bredouilla-t-il avant de reprendre contenance (dans ces cas-là il risquait à tout moment de se transformer en Chouettide, et il ne le souhaitait vraiment pas). « Merci d’avoir écouté ce que j’avais à dire et d’avoir pris en compte ma proposition, Madame. Si l’on souhaite me joindre… Et bien je crois que je vais prendre une chambre à l’auberge de Conté de l’Or… Que je vais barricader avec quantités de plantes grimpantes parce que les mœurs des habitants ne me disent rien qui vaille ! Et maintenant Madame, je ne souhaite plus vous faire perdre votre précieux temps. »

Il allait partir, mais elle lui posa une question à propos de la Gnome qui l’avait accueilli en ces lieux.

« Hé bien, Dame Murmepansepignon avait écouté mon offre et m’avait fait patienter ici pendant qu’elle allait chercher une autorité compétente pour statuer sur mon cas… Je croyais au début qu’elle était venue vous mander…. Si tel n’est pas le cas, je ne sais pas ce qu’elle est partie faire… »

Vlazen fit un salut militaire sobre et se dirigea vers la porte.
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