Une récéption réussie

Vous venez au nom de votre guilde ? Veuillez vous annoncer au salon, votre requête trouvera bientôt receveur.
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Durandill
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Une récéption réussie

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Le soldat Taggerty avait passé une bonne soirée. Il avait été assigné à la tour de garde, ce qui le prédisposait à manquer la soirée d'anniversaire de l'Ost Pourpre, le rendant d'humeur pour le moins morose. Une soirée entière à garder une tour vide, franchement ! Rainer avait eu un sourire en coin quand il lui avait annoncé la nouvelle. Vorian s'était demandé ce qu'il avait bien pu faire pour subir un tel traitement. Il n'avait pas trouvé, et pour cause !

Quelle ne fut pas sa surprise en voyant l'Ost et ses invités arriver tous ensemble - à deux exceptions près, comme il ne l'apprit que plus tard - à la tour de garde. L'adjoint était dans la foule, bien entendu, et Taggerty lui adressa un bref signe de tête de remerciement. Il était de service, certes, mais aux premières loges pour le feu d'artifice, le discours, et le spectacle d'un célèbre barde.

Quand tout le monde fut reparti pour le bastion, il resta à son poste. Les pauses étaient réduites en ce jour d'anniversaire, et les gardes travaillaient à double : un tel évènement pouvait en effet attirer des gens aux objectifs moins festifs, et la sécurité devait être assurée à tout prix. Ce qui ne fut pas le cas, bien que personne ne s'en trouva fautif à part le meurtrier. Rainer débarqua deux heures plus tard, accompagné d'une des dernières recrue, un jeune homme bâti comme une armoire gilnéenne, et avec à peu près autant de jugeote.

"Taggerty, avec moi. Toi, tu le remplaces."

Et c'est ainsi que le soldat Taggerty découvrit le drame qui s'était joué au bastion, et que Rainer l'avait désigné pour garder le prisonnier.

Le dit prisonnier avait commencé par clamer son innocence, avant d'essayer d'attendrir Vorian par des pleurs, puis de proposer de le payer, de lui octroyer une promotion, de parler de lui au roi. En désespoir de cause,au petit matin, l'ambassadeur Fairrero avait demandé à parler à la Connétable. Taggerty s'était fait remplacer par deux collègues, se disant qu'il serait plus difficile au nain de convaincre deux personnes de trahir pour le libérer, et se dirigea vers le bureau de la Connétable. Il frappa deux coups brefs.

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La destruction des ruines avait laissé l'Aubegarde sans refuge, tels de vulgaire Vagabonds. Mais l'Aubegarde n'était plus. Dur contempla le blason de son chapitre. La muraille qu'elle représentait était toujours là, immuable malgré le tremblement d'Azeroth qui avait ravagé le reste des installations. Le nain haussa la épaules. L'heure n'était pas à la nostalgie, mais à la diplomatie. Tel était maintenant son rôle.

Il reposa le blason sur son support au dessus de la fenêtre grande ouverte. Il n'y avait pas de vent ce jour là, les papiers sur son bureau étaient à l'abri de la pluie qui tombait et de tout envol impromptu, mais il les rangea tout de même en prévision de l'arrivée de son visiteur.

Sur la route du bastion, un fiacre de taille modeste, tiré par quatre chevaux, progressait péniblement. Il avait plus toute la nuit, rendant la route boueuse en ce matin de fin de printemps. Bien que tachées, les armoiries d'Hurlevent restaient discernables. Le cocher fouettait ses bêtes, pressé d'arriver à destination.

Enfin, la route bifurqua. Le cocher pris le virage un peu vite dans sa précipitation, et l'attelage tangua dangereusement, mais la boue qui semblait vouloir retenir les roues dans leur progression aida le fiacre à ne pas basculer.

Devant l'entrée du bastion, Rainer et Taggerty attendaient, à l'abri. Le fiacre s'immobilisa, mais il se passa quelques instants avant que la porte ne s'ouvre. Le passager, un air à la fois indécis et résigné sur le visage regarda les deux hommes qui l'attendaient. Il se souvenait encore de la dernière fois où il les avait vu.

Rainer ni pipa mot, ce fut Taggerty qui prit la parole: "Bienvenue au bastion du Ruisseau de l'Ouest. Le lieutenant Forgeciel vous attend. Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre ?"

Taggerty se mit en route sans autre forme de procès, ne laissant au nain d'autre choix que le suivre. Rainer resta à son poste, jetant un regard dédaigneux à l'invité de Durandill. L'adjoint était d'ordinaire bien disposé à l'égard des nains, mais celui ne lui inspirait rien de bon.

Deux coups brefs, suivi d'un "Entrez!" péremptoire. Taggerty ouvrit la porte, laissant le visiteur pénétrer dans l'antre du lieutenant, qui lui offrit un sourire carnassier.

"Bienvenue, ambassadeur Fairrero. C'est un plaisir de vous accueillir à nouveau dans notre modeste bastion.

L'ambassadeur ouvrir la bouche pour répondre, mais fut interrompu quand lui-même sursauté. Taggerty venait de refermer la porte, peut-être un peu fort. Il regarda derrière lui avant de se redonner une contenance et d'avancer en direction de Durandill.

"Le plaisir est pour moi." Il n'en était rien.

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Quelques mois plus tôt, le lendemain de l'anniversaire de l'Ost

Taggerty était nerveux. Très nerveux même. De la Connétable, il n'avait jamais vu que cette armure rougeoyante, dégageant plus ou moins de chaleur, mais le genre de chaleur plus inquiétante que réconfortante. Et lors de cet anniversaire, pas plus tard qu'hier, elle avait paru en chair en et en os, et non pas en métal et en souffre. Il ne l'avait aperçue que de loin, mais le doute n'était pas permis, c'était elle. Il chassa de son esprit ses souvenirs de Lordaeron en entendant du bruit de l'autre coté de la porte. Elle allait s'ouvrir. Il paniqua, ne sachant plus ce qu'il allait dire.

La porte s'ouvrit : "Qu'est-ce que c'est ?"

La voix n'était pas celle de la connétable. Le visage qui était apparu, et dont la bouche avait formé cette question, non plus. Déjà, il ne se trouvait pas à la bonne hauteur. Taggerty du baisser les yeux pour croiser ceux de son interlocuteur. Ensuite, il était barbu et chauve. Définitivement pas la connétable. Et enfin, le bureau derrière cette porte était celui des lieutenants.

Taggerty tourna lentement la tête vers le couloir, avisant les autres portes : il n'avait pas frappé à la bonne.

"Heu... Je..."

Allons donc, se dit Dur. Encore un de ces gardes complètement demeuré. Comment une espèce qui avait pu produire un soldat de l'acabit de Rainer n'était plus capable que de fournir des paysans incapables de tenir une épée par le bon bout, le nain ne le comprendrait jamais.

"Oui, bon, ça va, trève de formalité, raconte là ton histoire."

Dur regretta immédiatement ces paroles. Kothran avait utilisé les même mots sur un garde bafouillant quelques semaines auparavant, et le type lui avait raconté toute sa vie. Ou du moins le début, car le guerrier ne l'avait pas laissé finir.

"Soldat Taggerty au rapport mon lieutenant. Sur ordre de l'adjoint Rainer, j'ai gardé le prisonnier cette nuit..."

Dur l'interrompit immédiatement. Non pas qu'il craignait une longue histoire, d'autant que selon l'Adjoint, ce soldat était prometteur, mais il craignait surtout le pire. Un deuxième cadavre.

"Ne me dites pas qu'il s'est pendu dans sa cellule avec sa barbe !"

Taggerty le regarda, incrédule, ne sachant s'il plaisantait ou pas.

"Non, certainement pas... Il est vivant, enfermé, sous la garde de deux de mes camarades. Il a passé la nuit à clamer son innocence, à essayer de m'acheter en me promettant fortune et gloire, et face à mes refus successifs, il a demandé à parler à la Connétable... Je... J'étais en route pour son bureau, mais je me suis dit que ce serait trop d'honneur pour ce vil personnage que de déranger la Connétable..."

Durandill fut soulagé. Il ne nota même pas ce que Taggerty sous-entendait. Un ambassadeur mort, c'était déjà bien assez. Il avait côtoyé Lomah assez longtemps pour avoir acquis un peu d'expérience dans les intrigues de cour, et il fallait trouver une solution en vitesse. Ce Fairrero était une épine dans le pied. On pouvait l'arracher et la jeter, ou la garder pour la planter dans un autre pied.

"Bon, allons écouter ce que cet ambassadeur a à dire, soldat Taggerty."

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Dur fut surpris de trouver Josselein et Joakim en train de garder le prisonnier.

"Rompez les gars, je prends le relai. Il a parlé ?" demanda-t-il en désignant le prisonnier.

Les deux hommes secouèrent la tête négativement : "Pas un mot, lieutenant."

"Bien, vous pouvez retourner vaquer à vos occupations. Taggerty, bonne idée de le faire garder, mais vous êtes au courant que ces deux là sont vos supérieurs, n'est-ce pas ?"

Vorian s’empourpra, démontrant ainsi qu'il était à sa place. Dur secoua la tête.

"Bon, allez-y vous aussi, et montez la garde à l'étage, l'ambassadeur et moi avons besoin de calme pour discuter. Si quelqu'un de moins gradé que moi essaie de descendre, vous lui barrez la route."

Le jeune garde salua, et suivit les deux membres de l'Aubegarde qui avaient déjà atteint les escaliers. Une fois en haut des escaliers, il fit mine de refermer la porte, et tendit l'oreille tandis que Josselin et Joa se dirigeaient vers la cuisine.

Devant la porte de la geôle de l'ambassadeur, Durandill écarta les bras : "Désolé l'ami, mais la Connétable a d'autres chats à fouetter. Il va falloir vous contenter de moi."

Derrière les barreaux, Fairrero se lissait la moustache. "Ma foi, bien qu'ayant demandé la Connétable, je n'en espérait pas tant. L'ancien Gardien du Nid des Aigles de Wildhammer, je suis ravi."

Il avait cette façon bien particulière de parler, on entendait carrément les majuscules dans ses paroles. Dur ne s'en laissa pas compter.

"Si vous êtes ravi, venons-en au fait. Cette nuit en cellule vous aurait-elle décidé à avouer votre crime ? Je suis prêt à entendre votre... confession."

Le prisonnier lâcha enfin sa moustache pour balayer d'un geste la proposition de Durandill. Il s'était véritablement attendu à la Connétable. Le gamin qui l'avait gardé cette nuit avait refusé toute tentative de corruption, il était loyal, mais certainement aussi en admiration devant la Connétable. On ne devenait pas ambassadeur de la couronne d'Hurlevent sans savoir lire les gens, et ce Taggerty était tout émoustillé à l'idée d'aller quérir la dirigeante de l'Ost, Fairrero en était certain. Et pourtant, ce freluquet lui avait ramener Forgeciel. Il avait prévu son discours pour la Louve de Lordaeron, par pour l'Aigle de Wildhammer. Il fallait s'adapter, et vite.

"Et bien, puisqu'il n'y a que vous ici, je pourrais en effet avouer quelque crime, et nier ensuite, mais non, ce n'est point le but de cet entrevue. Non, je veux plutôt vous parler de ma mission en ces murs. La mienne et celle de mon défunt camarade. Votre récente déconvenue auprès du roi, avec ce... Patrakos ou peut importe le nom de ce réprouvé que vous avez du libérer, et bien... disons que les royales raisons n'étaient pas uniquement la bonne entente avec la Horde..."

Durandill fronça les sourcils, se demandant ou l'autre voulait en venir. Il était sûr qu'il écorchait volontairement le nom de Pathanos, il lui fit signe de poursuivre.

"Voyez-vous, les nobles d'Hurlevent n'ont jamais vu d'un très bon oeil votre présence. Évidemment, du temps de Varian, ils n'insistaient pas trop, après tout notre précédent souverain avait lui-même été accueilli enfant, en exil, à Lordaeron, il n'avait aucune raison de ne pas retourner la politesse à votre Connétable et ses ouailles. Et Eucharistie de Sangre et sa fortune ont aidé un peu, j'imagine. Mais cela fait dix ans maintenant, vous n'êtes pas plus près de reconquérir Lordaeron qu'à votre arrivée... Enfin, si, j'exagère, il y a vos avants-postes, et les Fils du Nord. Mais de cela, la noblesse Hurleventine n'a que faire. Depuis la mort du roi, ils murmurent à l'oreille du prince, et votre héroïque capture d'un haut militaire réprouvé leur a donné l'occasion de se faire entendre."

L'ambassadeur était satisfait de sa diatribe, mais n'en laissa rien paraitre. Il n'était pas question de s'aliéner son interlocuteur, qui jouait incidemment avec la clé de la cellule en la faisant tournoyer autours d'un doigt. Devant le silence de Durandill, il poursuivit.

"Mon regretté *tousse* camarade et moi-même avons été dépêché ici par le roi pour le représenter pour votre anniversaire. Anduin n'est pas stupide, il ne souhaite pas se retourner contre des hommes du Nord en faveur des réprouvés, il voulait donc que nous venions en gage de bonne foi. Hélas, certains nobles y ont vu la une occasion de pêcher des informations compromettantes. C'était ce que nous étions en train de faire quand il a... glissé dans l'escalier."

L'aveu pris Dur par surprise. Diplomatie et espionnage allaient de pair, la présence des deux ambassadeurs lui avait était d'emblée suspecte, mais il ne s'attendait pas à ce que Fairrero l'avoue de but en blanc. Mais l'ambassadeur ne s'arrêta pas là, bien décidé à pousser son avantage.

"Je l'ai peut-être un peu aidé. Rien à voir avec vous, en fait. Nous n'avions rien trouvé à nous mettre sous la dent- je parle d'information, votre banquet était tout simplement splendide- et je me suis dit que nos commanditaires n'apprécieraient pas notre échec. Et puis, j'avais une raison toute personnelle de me débarrasser de cet idiot, je pouvais donc faire d'une pierre deux coups. La mort d'un plénipotentiaire sous votre toit, alors qu'on sait que vous n'avez pas digéré l'humiliation de Pathanos ? Du pain béni pour vos adversaires. Vous ne passerez pas votre prochain anniversaire en ces murs... Enfin, ça, c'était le plan. Je ne vous imaginais pas si belliqueux... ou perspicace." Il haussa les épaules, faussement contrit.

Dur sourit : "Et vous m'avouez tout ça comme ça ? Vous tressez la corde pour vous pendre."

Fairrero le tenait, il en était sûr. Il laissa éclater une fausse colère, mais pas trop fort non plus, après tout le spectacle n'était destiné qu'à un seul nain :

"Non. Je forge la clé pour me sortir de vos geôles. N'avez-vous donc rien écouté ? Vos ennemis sont presque aussi nombreux à Hurlevent qu'à Lordaeron. Vos yeux sont fixés sur le Nord comme un paladin est attiré par un Naaru, sans voir la main qui va le talocher par derrière. Vous avez besoin d'alliés dans le Sud. Oh bien sûr, il y a Grisetête, mais c'est un guerrier tout autant qu'un roi. Un peu plus depuis qu'il a des puces, diraient certains. Anduin l'écoute, mais Anduin écoute beaucoup de monde. Ce petit veut tellement bien faire, être digne de son père, qu'il écoute trop de monde. Et la voix du roi des chiens se trouve bien seule, sans compter que Genn n'a pas pour vocation de vous défendre tout bout de champ. L'Ost a besoin d'allié à Hurlevent. Vous avez besoin de moi ! Libérez moi sur le champ, oubliez vos stupides accusations et j'accréditerai la thèse de l'accident. Un ambassadeur ivre qui se rompt le cou dans un escalier, ça ne fera même pas un entrefilet dans la Voix du Lion, si j'y mets tout mon poids. Et quand je serai de retour à mon poste, j’œuvrerai en votre faveur. Je travaillerai à redorer votre blason, à faire taire les voix qui veulent vous contrer, et entendre celles qui vous soutiennent en silence. Ca ne se fera pas en un jour, mais Anduin vous soutiendra à nouveau. Il se sera peut-être pas à vos cotés face aux murailles de Lordaeron quand vous lancerez l'assaut final, mais croyez moi, il vous soutiendra !"

L'éclat avait surpris Durandill, mais il avait été à bonne école avec Lomah. Diplomation, espionnage, faux-semblants... Ce type était un acteur, et un bon. Et c'est justement parce qu'il connaissait ce genre de manoeuvres que Dur pouvait se concentrer sur les arguments. Et ils étaient valides. L'Ost n'était plus en odeur de sainteté dans le Sud. La mort d'un ambassadeur pouvait être une pierre de plus sur le chemin. Ils étaient sur le point d'éliminer cette pierre en faisant justice, mais le meurtrier leur était plus utile libre. Il fallait qu'il réfléchisse, aussi tourna-t-il les talons sans rien dire. Lui aussi pouvait jouer à ce jeu là.

Fairrero regarda son homologue partir, certain qu'il allait se retourner au dernier moment pour lui lancer la clé. Même quand la porte en haut des escaliers se fut refermé, il en était convaincu. Dix minutes plus tard, tout espoir l'avait abandonné.

"Pourquoi il a fallut qu'il m'amène ce paladin..." se mit-il a sangloter dans un coin de la cellule.

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L'ambassadeur prit place sur le siège que lui indiquait Durandill.

"Trêve de mondanités, nous avons du travail. Comment se porte notre plan ?"

Fairrero sorti plusieurs parchemins de la sacoche qu'il portait en bandoulière, ainsi qu'une paire de bésicles qui eut tôt fait d'orner son nez aquilin.

"Et bien, plutôt bien. Vous aviez raison de suggérer de s'attaquer à la base de la société Hurleventine, le petit peuple. Les différentes actions entreprises ces dernières mois ont fait monter la cote de popularité de l'Ost Pourpre. On ne va pas jeter des roses sur votre passage, mais l'hostilité latente a disparu. Le remplacement complet de toute la literie de l'orphelinat a été grandement apprécié, bien que je me demande encore où vous avez pu trouver toutes ces plumes. Quoi qu'il en soit, la guerre contre la légion a amené son lot d'orphelins, et il dorment de manière confortable. Bref, la plèbe vous apprécie de plus en plus, le roi écoute son peuple, ce qui fait que les nobles sont moins virulents à votre endroit."

Le lieutenant hocha la tête d'un air satisfait. "Bien, poursuivez, qu'en est-t-il de la résiliation de notre bail?"

Son interlocuteur fouilla à nouveau la sacoche à la recherche d'autres papiers qu'il posa sur le bureau.

"J'ai ici les documents officiels, tout en est ordre. Il ne manque que la date et les signatures de vos officiers."

Dur sourit sincèrement : "Enfin ! Il est temps de quitter ces murs. Cela fera un argument de moins à nos détracteurs, et notre combat pour le Nord en sera grandement facilité. Je vais faire amener ces documents immédiatement aux intéressés, vous repartirez avec. Et pendant ce temps, nous discuterons des autres sujets à l'ordre du jour."

L'ambassadeur n'eut d'autre choix que d'acquiescer.

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