Bienvenue en enfer ! (Lomah/Echiquier)

De l'Abbaye de Comté du Nord au Camp des bûcherons, de la Lisière à la Tour d'Azora, la Forêt d'Elwynn est propice aux balades et aux rencontres.
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Flinson Steelwood
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Enregistré le : sam. 05 nov., 2011 4:15 pm

Bienvenue en enfer ! (Lomah/Echiquier)

Message par Flinson Steelwood »

Ce scénario fait suite à la précédente trame "Bienvenue au paradis !"

Musique

Souvenez-vous, c'était il y a plusieurs mois de cela. Il nous faut nous replacer dans le contexte afin de mieux saisir ce petit préambule. L'infâme Flinson n'était pas encore membre des Fils du Nord, lui pas plus que ses obscures industries. Pourtant, à cette époque, l'industriel s'était montré désireux de rejoindre la cause nordique, ce notamment par sa proposition de financer intégralement les frais du Festival du Nord, organisé par l'Ost Pourpre.

Coup de poker, tentative de pot-de-vin ou simple machination pour regagner la confiance du peuple, toujours est-il que la cloche à sût, à raison, se montrer méfiante envers le fomentateur gilnéen. Et c'est avec pertinence que les officiers de l'ordre de Lordaeron eurent envoyé une délégation spéciale, présidée par la baronne de Sangre, dont le but officiel était une visite des locaux de la Steelwood, filiale de la marche de l'Ouest.

En cette excavation charbonnière faramineuse, Flinson avait ainsi reçu un groupe composé par Kothran Merath, Lomah de Sangre, Lyranys Calmelune, Elicetian Valamor et Doréane Salandor.
Lesquels ne manquèrent pas, en feignant parfaitement leur visite officielle, de monter dans le dos de l'industriel une inspection officieuse.
Mais, une petite chose bien précise est venue, bien plus tard, instiller l'élément déclencheur des évènements de ce soir. Une petite précaution prise par Lomah de Sangre et Doréane Salandor, qui pendant plusieurs mois s'était révélée parfaitement inutile, ne révélant aux deux femmes que quelques réformes de Hobbins Delamont, conseiller économico-politico-juro-législatif des industries Steelwood, et autres journées de comptes -aux nombres astronomiques, cela va sans dire-.

Ce n'est qu'au bout d'un temps certain, où les informations semblaient devenir de moins en moins pertinente, que ce petit sortilège d'écoute, souillant le bois du bureau du président-directeur-général de ses cercles magiques et formations runiques, fit enfin son travail.
Un soir d'une pluie torrentielle, où les plus forts éclairages de la filiale charbonnière semblaient peiner à percer la nuit, où le fracas de l'eau sur la tôle recouvrait avec facilité le bruit des foreuses et des scies sauteuses, et où les tortueux éclairs illuminaient, avec une régularité stroboscopique, les environs de sursauts aveuglants.




Collines Rancesuif, Marche de l'Ouest, filiale des Industries Steelwood, bureau de Flinson.
Tard, dans la nuit.


Un léger bruit de talon claquant le parquet dans le lointain se fit entendre depuis le mécanisme reliant le sort à la chambellan. Ensuite, le son significatif d'une massive porte de cèdre s'ouvrant sur elle-même, avant que des bribes de discussions ne s'annoncent crescendo, toujours sous le claquement des pas s'approchant de plus en plus. Par-dessus ce qu'une oreille avisée aura reconnu être un trio de voix bien distinctes, l'une prit la parole. Un ton mielleux, dégoulinant d'hyprocrisie et de comédie, suintant mépris et arrogance. Le ton de Flinson, à n'en point douter.

"-bien que cette affaire, en plus d'être primordiale, est à notre seule discrétion. Je serais bien inconfortable que des oreilles indiscrètes parviennent à... Un instant."

Les pas s'éloignent un petit moment, alors que d'un coup, le bruit de rideaux que l'on tire se fait entendre. Les claquements de talon se font plus légers, plus réguliers, comme si leur propriétaire avait entrepris de faire les cent pas.

"-Pardonnez-moi, je disais donc ? Ah, oui. Cette affaire doit impérativement demeurer entre nous. J'ai dit à Maitre Delamont que je partais en voyage de plaisance. Version officielle, bien entendu. Un rafraichissement, Sylvain, mylady Sandtown ?

-Ça ira, Flinson. *répondit un ton grave et éraillé*

-Volontiers." *rétorqua une voix féminine et exquise*

Les claquements s'éloignent à nouveau, tandis que les protagonistes échangent quelques courtoisies sans importance. Mais après :
Le "POP" significatif d'un bouchon de liège quittant le verre d'un millésime, suivit de suite par le tintement particulier d'une bouteille heurtant très légèrement le cristal d'une coupe. Une fois encore, puis le bouchon retrouve son habitacle.

"-Voici. Les généralités étant entendu, j'en viens maintenant aux détails. Prenez-donc place, je vous en prie. *crissements de cuirs et frottements de velours* Hum hum. Mon absence devrait s'attarder trois semaines durant, si le voyage se déroule sans heurt et que... aucun "incident" ne surgisse sur place, il est év...

-Vous savez ce qui vous y attend, Flinson.

-Sylvain, je vous en prie. Nous en avons déjà discutté, le sujet est clos. Je ne vous savais pas superstitieux à ce point. Et quand bien même, nous savons vous comme moi que je suis assez grand pour me défendre tout seul. *un long soupir se fait entendre, suivie d'un pianottement de phalanges contre le bureau* Mylady Sandtown ? J'ai confié les pleins pouvoirs à Me Delamont, il est averti de votre concours sur le domaine juridique, j'espère que vous saurez collaborer avec notre conseiller. Il est charmant mais à une fâcheuse tendance à oublier les manières qu'une dame telle que vous mérite, pour ne se concentrer que sur le profit."

De fins gloussements retentissent très légèrement, courtois et éduqués. Quelqu'un semble se relever et commencer à tourner en rond, se rapprochant avant de s'éloigner du sortilège d'écoute.

"-Je maintiens que vous devriez abandonner ce projet, Flinson. Attendez au-moins que je sois délivré de mes engagements présents. Je vous accompagnerais alors.

-Je ne puis me permettre de repousser cette affaire, Sylvain. Le caveau vient d'être découvert par nos superviseurs de la mine de Khaz'Regar. D'ici quelques jours à peine, la nouvelle sera ébruitée, et alors, je risque de me faire doubler par les musées de la Ligue des Explorateurs. Non, mon ami. J'ai assez attendu.

-Qu'espérez-vous y trouver ? Des richesses ? Ne l'êtes-vous pas assez ? Ou quoi encore, des reliques ? Des parchemins antiques ? Vous avez étudié les légendes tout comme moi, Flinson. Vous commettez une erreur.

-Peut-être. Mais je n'aurais sût arriver où j'en suis sans avoir pris les risques qui s'imposaient en temps et en heure et... Et bien, vous vous inquiétez pour moi ? Hoho, comme c'est charmant! Moi aussi je vous aime, Sylvain !

-Un peu de sérieux.

-Et concernant votre sœur, Mr. Steelwood ? Je crains qu'elle ne commence à s'interroger sur vos absences de plus en plus régulières.

-Ah, oui... *court silence, ensuivit du tintement d'une coupe que l'on repose sur le bureau* Et bien ma foi, trouvez quelque chose ! Vous êtes avocate, je suis persuadé que vous saurez me défendre comme vous l'avez toujours si bien fait. Sylvain ? Vous ferez revenir le superviseur Barbebraise de nos installations de Vash'Jir et l'affecterez à la protection du manoir Brocebury. Je ne voudrais courir le risque que certains de mes concurrents profitent de mon absence."

Un léger silence, courte attente d'une éventuelle réaction ou argumentaire des parties, s'impose. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes, alors que l'accord semble être entendu, que Thérésa Sandtown reprend la parole.

"-Avec vos projets sur la Circonscription, les foules affluent de toutes part pour contempler votre aéronef. Aussi est-ce pourquoi j'ai pris la liberté de mander votre fiacre ici-même. Vous ne serez pas dérangé dans votre départ, Mr. Steelwood. Seulement, il ne sera là qu'après-demain, midi.

-Excellente initiative, Mylady. Ce retard sera probablement un moindre mal, face aux mouvements de foule que ma sortie aurait suscité. Bien, mes chers, je crois que nous en avons fini ? Alors je vous libère. Enfin ! Vous m'excuserez mais mon lit m'attend et je manquerais à mes manières s..."

La voix s'éloigne, inaudible à présent, précédant un rire cristallin, tandis que les trois personnages semblent quitter tranquillement les lieux. Leurs pas s'éloignent à mesure de leur avancée, et que la porte ne claque cette fois pour ne donner qu'un silence de cathédrale, simplement brisé par le bruit lointain de la pluie battant la baie vitrée.

Pour les propriétaires du sortilège d'écoute, la situation est claire. Ils disposent de deux jours pour réagir, de quelque manière que ce soit.
"Ma sérénité n'est qu’apparente. Au fond de moi, je ne suis que mépris. Et dégout."

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