[Ouvert] Une histoire de comptes

De l'Abbaye de Comté du Nord au Camp des bûcherons, de la Lisière à la Tour d'Azora, la Forêt d'Elwynn est propice aux balades et aux rencontres.
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Sizreïs
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Sizreïs »

J'graillais tranquile dans la grand' salle. J'avais pêché un peu d'poisson frais qu'j'avais r'fourguée à celle qu'on appelait Maegane, la Fouinette comme j'me l'était surnommée à cause d'son rongeur d'compagnie, et faut dire qu'elle savait y faire pour cuisiner la poiscaille fraiche, Ahah! J'faisais bombance en face d'Elicetian, mon gars à moitié chauve qui semblait d'sale humeur, quand l'nouveau Légat pointa sa trombine pour nous larguer une sacrée nouvelle.

- Bah mes culs, ça a l'air foutrement exitant votre histoire! fis-je la bouche à peine dégager d's'on contenu qui se dirigeait élégamment vers mon estomac.

*BURP*

- J'EN SUIS ! Criais-je en levant ma fourchette et en balançant un peu de bouffe alentour. Promis ch'rais utile ! J'ai un bon flair qui parait !

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La Vigie
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par La Vigie »

Au bout de quelques heures, la trappe qui délimitait, pour les deux enlevés, leur nouvel univers du monde extérieur s'ouvrit bruyamment. Une échelle de corde tomba du plafond, d'où provenait une lumière si intense qu'elle aveugla les prisonniers. Un homme en descendit. Un colosse. Avec des bras comme des jambes, et des jambes comme des colonnades. L'air viscéralement plébéien et, qui plus est, suant à grosses gouttes. Il tenait dans ses mains une grande assiette qui débordait littéralement d'un potage gluant d'où émergeaient çà et là de crapoteux morceaux de viande aussi cuits qu'une semelle usée. L'homme laissa tomber l'écuelle devant les prisonniers, dont l'estomac gargouillait en dépit de l'hygiène déplorable de la proposition gastronomique.

Plus vite vos compères auront payé, plus vite vous sortirez d'là, mes seigneurs. On a rien contre le gnome, hein, c'est juste pas d'bol s'il s'trouvait là. Soyez calmes et tout finira bien.

S'étant ainsi brillamment exprimé, l'homme remonta à l'échelle, puis referma la trappe derrière lui en discutant avec les personnes qui l'attendaient en haut.

Le calme et l'obscurité revinrent.

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Flinson Steelwood
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Flinson Steelwood »

Musique



Me voilà plongé dans mes pensées, réfléchissant malgré notre enlèvement aux prochains investissements et aux différentes politiques que j'escompte bien appliquer dès notre libération prochaine au sein de mes industries, alors que le seul moyen de quitter ce trou à rat s'ouvre sur une gerbe de lumière époustouflante !

C'est alors que je me rends compte à quel point je ne suis habitué à voir le monde par mes propres yeux, trop accoutumé à porter mes si magnifiques bésicles.
Que j'aimerais les avoir sur mon nez, là, tout de suite. C'est que ce monde ne mérite décidément pas de supporter la pureté de mon regard, vous en conviendrez !
Alors que mes pupilles s'habituent à cette cécité temporaire, j'entraperçois l'un de nos adoooorables ravisseurs ! Et j'en suis déçu... Un noble représentant de la plèbe, quel dommage !

Je suis d'autant plus attristé que leur motivation semble être aussi triviale que la recherche de l'argent ! Quelle originalité ! J'en suis navré. Si au moins, cela avait été un enlèvement par amour, nous aurions pu finir cette histoire en nous divertissant un peu ! Hoho, cela me rappelle cette fois où je... Hum hum ! C'est une autre histoire.

Nous jetant une espèce de ragoutant gruau gluant et puant, le manant nous laisse à notre banquet.
Saisissant avec dégoût un morceau de "viande", visiblement cuisinée à base d'authentique soulier, j'entreprends de me sustenter. Car oui, il s'agit là d'une véritable entreprise tant la chose est caoutchouteuse et écœurante.
Repoussant l'écuelle vers mon compagnon d'infortune, je regarde ce dernier en pouffant.

"Je vous en prie, Mr.Dourantée, régalez-vous ! C'est bien là la moindre des excuses que je puis vous présenter, au vu de votre enlèvement non-commandité."

Je souris follement en gloussant de plus belle.

"Hohoho ! Mais vous conviendrez que votre situation est des plus cocasses ! Vraiment, je ne voudrais pas être à votre place !"
"Ma sérénité n'est qu’apparente. Au fond de moi, je ne suis que mépris. Et dégout."

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Paullariand Dourentée
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Paullariand Dourentée »

Paullariand se sentait nauséeux, sa tête n'avait pas cesser de tourner depuis qu'ils avaient été incarcéré. Sa concentration lui faisait défaut, il n'avait pas pût tenir l'Orbe de Lumière bien longtemps.

Le puits de lumière lui donna un espoir, la lumière, douce et chaude, repoussant l'obscurité, la laideur et même l'odeur rance, un signe de libération, le calvaire était enfin terminé.

L'apparition de la brute sur l'échelle de corde fit tombé l'euphorie de Paullariand. Savoir qu'il n'étaitt qu'un dommage collatérale, un coups du destin, empira son état.

"Je vous en prie, Mr.Dourantée, régalez-vous ! C'est bien là la moindre des excuses que je puis vous présenter, au vu de votre enlèvement non-commandité."

Manger ? pensa-t-il.

C'était bien la dernière idée que Paullariand avait en tête. Il était là, coincé dans une cave avec un malade mentale qui s'amusait de sa situation. Le gnome savait pertinemment que le trésorier n'accepterait en aucunes manières de donner la moindre pièces de bronze, ni la Connétable d'ailleurs. Il doutait aussi qu'une quelconque mission de sauvetage soit organisé.

Je ne suis qu'un employé administratif pour eux, un nuisance pour la plupart, la plus part me méprise… Dame de Sangre, Dame de Nor Laedro, Dame Mirod'hine, Dame Salandor. Presque tout les officiers dirait-on… Le Capitaine se moque de moi dès qu'il le peut, le Sergent-Instructeur aussi. Les autres m'ignorent… Qui me regrettera vraiment ? Dame Lahidi ? Sir Martel de Givre ? Les autres ne seront pas vraiment touchés, Kibby m'oubliera dès son premier chouine-gnome et Sir Deux-Fois politisera ma mort pour arriver à ses fins…

Laissant le bol dont il n'avait même pas regarder le contenu là où il était, Paullariand s'installa dans un coin, pensant que son seul salut serait l'action qu'entameraient les industries Steelwood pour récupérer leur précieux Directeur Général.
Bureau du Traitement de la Réorganisation des Affectations Universel, Méticuleux et Autocratique.

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La Vigie
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par La Vigie »

Plusieurs jours étaient passés.

La situation des deux hommes ne s'améliorait pas. Pire : elle s'empirait. Peu soucieux des questions d'hygiène, les ravisseurs laissaient croupir leurs "invités" dans la cave humide, se contentant de leur apporter à manger une fois par jour. Les conditions sanitaires étaient désastreuses, et les pupilles de Paullariand et Flinson se faisaient particulièrement sensibles aux rares rais de lumière qui passaient une fois par jour par la trappe entrebâillée. On les alimentait, afin qu'ils ne meurent pas. Mais leur traitement se limitait à cela.

Après quelque temps de flottement, une deuxième missive arriva sur le bureau de Hobbins Delamont. Une invitation à un rendez-vous, visant à faire connaître aux Industries Steelwood des revendications plus précises des ravisseurs quant au montant de la rançon et des modalités de versement.

La rencontre était prévue le 14 mai, sur l'antique barrage de Formepierre, au Loch Modan. Hobbins Delamont était invité à s'y rendre seul, s'il tenait à la vie de son patron...

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Hobbins Delamont
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Hobbins Delamont »

Le numéro deux des Industries Steelwood avait reçu le courrier comme une proposition de suicide. Il avait mûrement réfléchis aux risques à encourir et les frais à engager. Il ne pouvait pas se permettre un seul moment de gaspiller plus de temps. Il s'arma de Présomption, sa plume avec laquelle il adressait des lettres aux huissiers et notaires d'Hurlevent, et rédigea une missive qui fut dans l'heure envoyée à la Garnison du Ruisseau de l'Ouest, à l'intention des officiers et de la Connétable de l'Ost Pourpre.
A l'intention des forces de l'Ost Pourpre,

Mes sincères salutations,
J'ai été récemment convié par les ravisseurs de Monsieur Steelwood et de Monsieur Dourentée à me rendre dans au Loch Modan, sur le barrage de Formepierre, pour régler les questions géographico-financières du lieu de transaction de la rançon. Bien entendu, j'ai pour consigne de venir seul. Cependant, j'aimerais obtenir une escorte discrète réduite au stricte minimum afin de couvrir mes arrières, si il s'agissait d'un traquenard. De vous à moi, et je ne doute pas que vos augustes comprendront, il nous serait préférable de coopérer afin de partager au mieux les informations et de ne pas agir dans le désordre.

De ce fait, je me tiens entièrement à votre disponibilité cette fin de semaine, afin d'organiser un briefing en préparation de l'évènement de ce lundi, et attend donc votre invitation à me rendre auprès de vous, en votre Bastion.

Veuillez agréer mes plus sincères salutations, et mes plus pressantes sollicitations.
Hobbins Delamont,
Conseiller économico-politico-juro-législatif des Industries Steelwood.

La lettre était brève, concise, comme la toute première. Juste après sa rédaction et sa commission, Hobbins Delamont entreprit de réunir un conseil extraordinaire des meilleurs gardiens et des troupiers d'élite -plus ou moins affiliés officiellement- des Industries Steelwood. Il s'agissait de conserver une petite mesure de précaution supplémentaire, pour lundi, mais... discrètement.

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La Vigie
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par La Vigie »

Bon sang Gabriel, où étais-tu passé ?

La question s'adressait à un homme de haute stature, visiblement marqué par une grande fatigue, qui venait d'entrer dans la modeste masure où se réunissaient huit autres individus. Bien vite, on se pressa autour de lui en l'accablant de questions, auxquelles il ne voulut pas répondre avant d'avoir obtenu un siège et un verre d'eau.

Je marche depuis cinq jours. Je me suis terré deux jours durant pour donner l'impression qu'il n'y avait aucun complice, puis j'ai voyagé aussi discrètement que possible. Les Industries Steelwood surveillent tout, je n'ai pas pu faire de halte dans la moindre auberge.

Il leur raconta tout. Le rendez-vous de leur camarade, Sébastien, avec Hobbins Delamont. La trahison de ce dernier, avec la présence de l'Ost Pourpre venu le seconder. La capture de Sébastien et son incarcération à Thelsamar. Les échauffourées que lui et un autre partisan avaient organisées pour le libérer, et finalement la mort de leur ami, froidement abattu par le tireur d'élite de la Steelwood. Une tragédie, doublée d'un épouvantable fiasco.
Un silence de mort pesa un long moment sur la salle avant d'être brisé par l'un des conjurés.

Ils vont le payer ! Et pas plus tard que maintenant !

L'homme s'empara d'une bêche et fit mine d'aller vers la trappe qui les séparait de la cave, et de ses deux prisonniers. Mais une voix calme l'arrêta dans son geste.

Ce ne serait pas malin de faire ça, nous perdrions toute garantie.
- Va dire ça à ceux qui sont morts, Gontran ! Moi je dis qu'il faut leur rendre coup pour coup !
- Si tu portes la main sur le gnome...
- T'as entendu Sébastien ? L'Ost est déjà dans le camp d'en face ! la Steelwood a dû les arroser suffisamment pour qu'ils plient le genou, et les voilà devenus sa petite milice privée. On n'aurait pas dû prendre autant de gants, mais maintenant c'est fini. Ils seront surpris de trouver la tête de leur scribouillard devant leur Garnison demain matin !


La proposition déclencha un tonnerre de débats, chacun y allant de son interprétation, jusqu'à ce que Gontran prenne de nouveau la parole.

Nous devons réfléchir à ce qui s'est passé pour prendre la meilleure décision. Hobbins Delamont ne cherche pas à négocier, semble-t-il. Peut-être même espère-t-il secrètement devenir le prochain chef de la Steelwood en nous provoquant ainsi. Mais ne nous leurrons pas : il ne vaudrait pas mieux que l'ancien, et nos frères continueraient à souffrir sous son joug. Nous devons agir avec prudence si nous ne voulons pas perdre le fruit de nos efforts, mais soyez sûrs d'une chose : jamais Flinson Steelwood ne quittera vivant ces murs.
A présent, je vous propose de passer au vote. Que ceux qui souhaitent que la motion de Marc l'emporte lèvent la main.


L'homme à la bêche leva aussitôt la main, suivi par certains de ses camarades.

Bien. Que ceux qui souhaitent que ma motion l'emporte lèvent la main.

D'autres mains se levèrent, et Gontran se leva.

Je crois qu'une majorité s'est exprimée.


*

La trappe s'ouvrit soudain, alors que l'heure du repas n'était toujours pas venue. Les organismes affaiblis de Flinson et Paullariand avaient parfaitement retenu l'heure de leurs collations quotidiennes, aussi furent-ils surpris de voir apparaître un homme dans la lumière venue de l'étage supérieur, d'autant qu'il ne s'agissait pas de leur interlocuteur habituel.
Impassible, l'homme s'approcha de Paullariand, le menaçant d'un objet qui avait davantage sa place dans un jardin.
Tu n'auras plus besoin de ça, fit-il en se jetant sur lui.


*


Le lendemain matin, sur le sentier qui menait à la Garnison du Ruisseau de l'Ouest, un paquet trônait dans la boue apparue à la faveur de l'orage nocturne. Comment était-il arrivé jusqu'ici ? Personne n'était en mesure de le dire...

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Flinson Steelwood
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Flinson Steelwood »

Depuis combien de jours pourrissions-nous dans cette horrible cave ?
Et bien, à vrai dire, j'étais parfaitement en mesure de le dire. Le temps est une notion très relative et parfaitement volatile, or, j'aime la stabilité, j'adule que tout se déroule selon mon plan.
Chaque journée m'était connue, chaque heure était inscrite dans ma mémoire. Chaque minute me hantait et chaque seconde me tourmentait l'esprit.
Je ne dors plus, je ne me fatigue plus. D'horribles cernes ornent mon visage blafard aux joues creusées, et la folie erre au sein de mes iris.

Ne me sustentant pas au début de notre séquestration, je me suis finalement résigné. Je suis légèrement étonné que nous soyons toujours ici. Hobbins aurait déjà du négocier. Cela était consigné noir sur blanc dans notre code de procédure. Et comme d'aucun le sait, ce ne sont pas les moyens qui nous manquent.
J'en reste là de mes interrogations. Je suis trop fatigué, trop éreinté pour me questionner davantage.

Au fur et à mesure de notre emprisonnement, j'ai enfin daigné discuter avec mon "confrère de calvaire".
Après tout, je suis quelqu'un de parfaitement social ! Vraiment !
Et je dois avouer que cela résulterait plus de l'ennui que de l'envie réelle de tergiverser.

C'est donc dans un silence assourdissant, affalé contre un mur, les côtes commençant à saillir tant la malnutrition nous guette, que je fixe, interdit, la trappe.
Je n'espère pas particulièrement voir l'arrivée providentiel de Mr. Delamont ou de ma sœur. Non.
A vrai dire, je fixe la sortie inconsciemment, perdu que je suis dans mes pensées.
Je ne guète pas non plus les significatifs coups de feu de mes industries que je m'imaginais au début de notre incarcération. C'est que j'en venais à penser que si les négociations avançaient, mes industries apprendraient assez vite le lieu de notre torture.
Et notre politique est très claire à ce sujet, tant et si bien qu'elle relève de ma création. Nos ravisseurs n'en sortiraient pas, si leur cachette venait à être découverte.

La trappe s'ouvre. Étrange, malgré le noir et la puanteur de la cellule, nous connaissons relativement l'heure du déjeuner.
Et elle n'est pas d'actualité. Alors pourquoi donc un manant viendrait-il nous visiter ?
Un manant inconnu, qui plus est.
Un manant armé, qui plus est.
Un manant se dirigeant vers le gnome, qui plus est.

Serait-ce la folie, ou un exceptionnel brin d'humanité faisant surface ? Je ne saurais le dire. La fatigue, la faim et probablement le désabusement me frappant viendraient probablement expliquer le fait que, aussi efficacement que mon corps exténué me le permet, je me lève et me place entre les opposants.
C'est que, moi, je sais où se trouve mes intérêts. Et l'Ost Pourpre en fait partie.

J'essaie d'articuler une provocation gratuite, dont je suis si friand et rappelant au monde à quel point j'en suis l'apogée. Mais je me surprends de mon mutisme, avant de tituber légèrement.
Bigre, je ne me pensais pas si affaiblit. Voilà qui est fâcheux.

Je ne saurais dire ce qu'il advint par la suite. Le manant m'avait-il violemment repoussé ? M'avait-il brutalisé ou pis encore, s'était-il contenter d'une simple petite bousculade qui, dans mon état, aurait suffit à me faire choir et probablement sombrer dans l'inconscience ?
Toujours est-il que j'avais essayé de m'interposer. Moi, Flinson Steelwood, j'avais voulu aider mon prochain. Un acte novateur, de ma part.

Et ainsi de m'écrouler au sol, ne sachant rien de ce qu'il advint du bureaucrate Dourantée.
"Ma sérénité n'est qu’apparente. Au fond de moi, je ne suis que mépris. Et dégout."

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Sizreïs
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Sizreïs »

Sale temps pour les chiens.
C'est c'que nous étions, tous, nous z'ot'. Des chiens. Les "clébards d' Steelwood" à c'qui parait.

J'crache une mauvaise chique sur l'pavé. Y flotte comme vache qui pisse et ça m'rend morose. J'aime pas l'eau, encore moins quand qu’elle tombe du ciel. Mamie Ja' avait coutume de dire qu'c'était Elune qui pleurait pour ses gamins perdus. Tu parles d'une chialeuse... Si c'était l'cas j'osais même pas imaginer son budget mouchoirs.
Moi la saucée ça m'brouille juste l’odorat et ça m'fout les nerf en p'lotte. J'ai la truffe humide et les os rouillés. 'point c'est marre ! En même temps d'puis ma prise d'bec avec le tonsu et surtout d'puis la mission foirée, j'fais du zèle. C’est moi qu'ai d'mandé d'êt' de garde plus qu'à mon tour qu'même qu' Rainer a trouvé ça louche. D'une part j'ai les pétoches de dormir vu c'que j'vois la nuit, d'aut' part j'ai envie d'rattraper la merdasse de Thelsamar d'une foutue manière ou d'une autre.
Bref, y'a d'grande chance que j'me colle un rhumeton à m'décoller les miquettes avec mes conneries d'bonne fifille au taquet. Heureusement l'orage s'dissipe au p'tit matin laissant juste de la brouillasse pâteuse, une odeur d'fougère humide et d'pierre vermoulue plutôt apaisante, et un paquet en contrebas sur la route.

Un paquet sur la route ?

- Hey M'sieur l'adjoint ! y'a un truc chelou dans la gadoue là !

J'designe l'amas d'chiffons maculés de terre avant d'avancer voir par moi même malgré les r'montrances d'Rainer. Je m'accroupis méfiante d'vant l'machin , l'observant sous toutes les coutures, maudissant mon flair un peu en berne à cause de la mouille, avant d'essayer d'remuer l'bouzin avec l'manche d'ma dague...

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Kothran
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Kothran »

Aaaaah ! Le retour de vacances c'est bien fatiguant en fin de compte. Le sergent-instructeur rentrait tout doucement sur le chemin de la garnison, avec un nouveau bronzage, des cernes en moins et un sourire plus éclatant que jamais. Cette petite semaine lui avait fait tout le bien du monde, il était d'attaque pour faire bouger les choses et surtout au sein des hommes de la garnison. La discipline c'était plus ça depuis la mort du feu Lieutenant Verminaard.

M'enfin, il gardait quand même bon espoir d'arriver à se hisser à un tel niveau de charisme pour vraiment rassembler les troupes et leur faire comprendre ce que c'est que de se battre. Que ce soit pour une cause ou sur le champs de bataille. Malgré la pluie et le temps minable qu'il endurait, c'est donc en souriant qu'il freina sa monture devant la page Sizreïs. Elle tripotait quelque chose qu'il ne pouvait apercevoir depuis la haut.

- Salut Siz' ! Quoi de neuf?


Il avait lancé ça sans plus de formalité en descendant de monture. Mais avec quoi elle s'amusait? Il se pencha et découvrit que c'était une boite. Il inspecta la chose en un rapide coup d'oeil puis fini enfin par la subtiliser à la worgen.

- Arrêtes de jouer avec ça et voyons plutôt de quoi il en retourne.


Il ouvrit finalement la petite boite et resta sans voix à la vue de son contenu.
"Hum... va pour 6...
Disons plutôt 7 !"
Ragthar et Kothran, en plein débat philosophique

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Sizreïs
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Sizreïs »

-Sergent ?!

Chuis surprise d'le voir, j'le croyais encore en perm' ! Il dégage une drôle d'odeur iodée, mêlée de sable chaud et de lilas. Il a l'air plus frais qu'y a une semaine à la fin d'not' mission. L'fait est qu'il m'a tellement prise au dépourvu qu'j'ai pas l'temps d'lempêcher d'ramasser le ballotin qu'il l'dépiote d'jà pour l'ouvrir !

- ATTENDEZ CHEF ! On sait pas c'que c'....

Trop tard...

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La Vigie
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par La Vigie »

Dans la boîte, sous une touffe de poils blancs désordonnés qu'on aurait dit arrachés d'un menton récalcitrant, se trouvait une chose que son propriétaire avait probablement défendu avec coeur avant de s'en séparer.

Le compendium des règles, us, coutumes et règlements de la Garnison.

Etait jointe une petite lettre tachetée de quelques gouttelettes de sang, et qui ne comportait que quelques mots : "Vendre votre âme à Steelwood vaut-il la vie de votre ami ?"

La menace était on ne peut plus claire.

Onagre
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Onagre »

Finissant de boulotter une tranche de pain couverte de beurre, Onagre traversait le chemin de la Garnison, prête à prendre son tour de garde. La forêt après la pluie avait un charme qu'elle appréciait grandement et la fraicheur était bienvenue. Tout augurait une bonne journée.

Balayant d'une main les miettes sur son corsage, elle avançait vers un petit attroupement composé de... deux personnes. Pouvait-on vraiment parler d'attroupement pour si peu de monde..? C'est ainsi réfléchissant qu'elle approcha Sizreïs et Kothran, qu'elle salua brièvement avant de voir la tronche déconfite du Sergent.

Elle jeta un oeil au paquet, puis revint sur leurs visages, fronçant les sourcils.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe ici?

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Sizreïs
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Sizreïs »

Pas d'piège ?
Pas d'poison ?
Même pas d'tête coupée ?

Nom d'un p'tit poisson, c'est moins pire qu'tout c'qu'j'avais prévu.

- AHAH ! P'tain la frousse ! C’est qu'un vieux bouquin... Bon avé un peu d'sanguignole sur une lettre. mais ça veut r'in dire, hein ?!

Enfin chais plus trop vu la gueule du Sergent. L'est plus blanc qu'un linge.

- Hein, dites...?!

J'perds un peu d'mon positivisme dans la foulée.

- Y dit quoi l'mot ?

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Kothran
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Re: [Ouvert] Une histoire de comptes

Message par Kothran »

Kothran se rejetait la faute une énième fois. Oui, c'était lui qui avait dit au prisonnier que l'Ost était loyale à Flinson, ce dernier étant un de leur allié. Oui c'était lui qui s'était fait avoir comme un bleu quand il aurait du garder son détenu bien en cage. Oui, définitivement oui, Paullariand courrait un risque certains à cause de sa bêtise.

- C'est marqué que... C'est marqué qu'on a de gros problèmes. La vie du gnome est en danger.

Le jeune homme n'arrivait pas à se calmer, c'était vraiment la galère.

- Faut aller avertir la Connétable. Vous deux, montez la garde et tachez de trouver des indices. Je veux qu'on retrouve celui qui a livré ça. Moi je vais aller rendre des comptes.

Il salua les deux femmes en face et lui et fit volte-face pour s’engouffrer dans la garnison. C'est quatre par quatre que Kothran monta les marches menant au bureau d'Aurys. Une fois devant la porte close, il toqua distinctement trois fois.

- Ici le sergent Merath, j'ai de mauvaises nouvelles.
"Hum... va pour 6...
Disons plutôt 7 !"
Ragthar et Kothran, en plein débat philosophique

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