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Posté : dim. 04 mars, 2012 2:45 pm
Debout derrière son bureau, face à la fenêtre, Lewis de Therreim contemplait le paysage d'un air maussade. Il tenait à la main un verre de vin qu'il ne goûtait pas, incapable d'apprécier à sa juste valeur le grand cru dont il avait ouvert une des dernières bouteilles de sa réserve sur un coup de tête. Agé d'une soixantaine d'année, il avait une chevelure grise encore bien fournie et une bedaine qu'il ne pouvait plus dissimuler derrière un pourpoint bien serré, preuve qu'il était à la fois riche et sédentaire. Il reposa son verre dans un soupir et s'effondra sur son fauteuil. Il aurait bien fait les cent pas mais l'étroitesse de son bureau en permettait à peine 3. Un maigre inconvénient en comparaison de l'avantage sans pareil d'être logé au château, au plus proche du roi Varian. Mais même cette idée ne suffisait pas à le dérider aujourd'hui.
Et la cause de cette mauvaise humeur était un nom, un simple nom. Qu'il avait cru disparu pour de bon 20 ans auparavant, assassiné sur son ordre. Et voilà qu'il resurgissait sous les traits d'une jeune femme - une gamine à l'époque - dont le sort ne l'avait jamais préoccupé. Il y avait peu de risques qu'elle sache quoique ce soit de lui ou du Cercle, c'était déjà surprenant qu'elle connaisse son propre nom, mais tout de même, il maudissait sa négligence. D'autant plus qu'elle avait rejoint les rangs de l'Ost Pourpre, la seconde épine dans son pied. Une coïncidence certainement, mais Lewis détestait les coïncidences.
Un vingtaine d'années auparavant, avec les autres membres du Cercle, il avait activement lutté dans l'ombre pour faire échouer toute tentative d'alliance entre leur royaume, Hurlevent, et les autres royaumes humains, sous l'égide de Lordaeron. Ils avaient été jusqu'à tuer pour ne pas être découverts, tous persuadés qu'ils perdraient leur force et leur rayonnement pour finir vassaux des Menethil. Une initiative qui avait fini par mourir d'elle même avec la chute de Lordaeron et le retrait de Gilneas, enfermé derrière ses murs. Plus personne depuis lors n'avait menacé la suprématie de Hurlevent sur le continent.
Lewis se leva à nouveau, incapable de tenir en place. Il saisit une affiche posée sur son bureau et déjà toute froissée d'avoir été lue et relue, et qui appelait la population à rejoindre "Les Fils de Nord", sous la direction d'Aurys de Nor Laedro, connétable de l'Ost Pourpre. Le voilà, le véritable danger. Une rescapée de Lordaeron essayant de recréer l'alliance entre les royaumes humains pour reconquérir son pays. Un bien piètre ennemi, sur le papier, mais dont l'influence ne pouvait plus être niée. Sa popularité ne cessait de croître, et de plus en plus de Hurleventins se considéraient désormais comme des Fils du Nord. Inacceptable. Le Cercle devait-il être reformé? Sans doute pas encore, les forces réprouvées en place n'étaient pas prêt d'être délogées. Mais le roi Varian étai bien trop tolérant avec cette femme qui pillait leurs ressources pour ses objectifs personnels, et détournait les citoyens de leur devoir.
Tandis que Lewis rageait ainsi, impuissant, encore une fois sur le pont de déchiqueter l'ignominieuse affiche de propagande, on frappa à sa porte.
Il aboya: "Entrez"
Un valet ouvrit prudemment et fit un pas à l'intérieur.
" Un colis a été livré pour vous messire Terrheim"
Congédiant le serviteur d'un geste de la main, Lewis saisit le paquet et déchira fébrilement l'emballage. Un sourire, le premier de la journée, fleurit sur ses lèvres.
"Enfin" murmura-t-il "Nous allons voir si les Fils du Nord résistent à ça…."
Il tenait un livre signé Emaëlle Lesteplume, une journaliste inconnue et pétrie d'ambition prête à tout pour se faire un nom. Et il y avait fort à parier que son nom allait bientôt être sur toutes les lèvres. Le titre du livre: La Louve de Lordaeron - La vérité sur Aurys de Nor Laedro.
Il feuilleta les premières pages, puis s'assit et reprit son verre pour terminer confortablement - cette journée valait finalement bien sa meilleure bouteille.
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Et la cause de cette mauvaise humeur était un nom, un simple nom. Qu'il avait cru disparu pour de bon 20 ans auparavant, assassiné sur son ordre. Et voilà qu'il resurgissait sous les traits d'une jeune femme - une gamine à l'époque - dont le sort ne l'avait jamais préoccupé. Il y avait peu de risques qu'elle sache quoique ce soit de lui ou du Cercle, c'était déjà surprenant qu'elle connaisse son propre nom, mais tout de même, il maudissait sa négligence. D'autant plus qu'elle avait rejoint les rangs de l'Ost Pourpre, la seconde épine dans son pied. Une coïncidence certainement, mais Lewis détestait les coïncidences.
Un vingtaine d'années auparavant, avec les autres membres du Cercle, il avait activement lutté dans l'ombre pour faire échouer toute tentative d'alliance entre leur royaume, Hurlevent, et les autres royaumes humains, sous l'égide de Lordaeron. Ils avaient été jusqu'à tuer pour ne pas être découverts, tous persuadés qu'ils perdraient leur force et leur rayonnement pour finir vassaux des Menethil. Une initiative qui avait fini par mourir d'elle même avec la chute de Lordaeron et le retrait de Gilneas, enfermé derrière ses murs. Plus personne depuis lors n'avait menacé la suprématie de Hurlevent sur le continent.
Lewis se leva à nouveau, incapable de tenir en place. Il saisit une affiche posée sur son bureau et déjà toute froissée d'avoir été lue et relue, et qui appelait la population à rejoindre "Les Fils de Nord", sous la direction d'Aurys de Nor Laedro, connétable de l'Ost Pourpre. Le voilà, le véritable danger. Une rescapée de Lordaeron essayant de recréer l'alliance entre les royaumes humains pour reconquérir son pays. Un bien piètre ennemi, sur le papier, mais dont l'influence ne pouvait plus être niée. Sa popularité ne cessait de croître, et de plus en plus de Hurleventins se considéraient désormais comme des Fils du Nord. Inacceptable. Le Cercle devait-il être reformé? Sans doute pas encore, les forces réprouvées en place n'étaient pas prêt d'être délogées. Mais le roi Varian étai bien trop tolérant avec cette femme qui pillait leurs ressources pour ses objectifs personnels, et détournait les citoyens de leur devoir.
Tandis que Lewis rageait ainsi, impuissant, encore une fois sur le pont de déchiqueter l'ignominieuse affiche de propagande, on frappa à sa porte.
Il aboya: "Entrez"
Un valet ouvrit prudemment et fit un pas à l'intérieur.
" Un colis a été livré pour vous messire Terrheim"
Congédiant le serviteur d'un geste de la main, Lewis saisit le paquet et déchira fébrilement l'emballage. Un sourire, le premier de la journée, fleurit sur ses lèvres.
"Enfin" murmura-t-il "Nous allons voir si les Fils du Nord résistent à ça…."
Il tenait un livre signé Emaëlle Lesteplume, une journaliste inconnue et pétrie d'ambition prête à tout pour se faire un nom. Et il y avait fort à parier que son nom allait bientôt être sur toutes les lèvres. Le titre du livre: La Louve de Lordaeron - La vérité sur Aurys de Nor Laedro.
Il feuilleta les premières pages, puis s'assit et reprit son verre pour terminer confortablement - cette journée valait finalement bien sa meilleure bouteille.
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