["Alieno Tempore"] Ch I :"Mon nom est Freckles"

De l'Abbaye de Comté du Nord au Camp des bûcherons, de la Lisière à la Tour d'Azora, la Forêt d'Elwynn est propice aux balades et aux rencontres.
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Freckles
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["Alieno Tempore"] Ch I :"Mon nom est Freckles"

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Cycle "Alieno Tempore"

Chapitre I : "Mon nom est Freckles"
Chapitre II : "Correspondances"

Annexes :
- La Nouvelle Arathor : (privé Ost Pourpre)
-->>Élévation
-->>Une entrevue urgente

- Les Fils du Nord
-->> "Dans votre librairie dès aujourd'hui..." Partie I- Partie II
-->> A la pêche aux infos
-->>Agressions en pleine journée Partie I- Partie II

- Cordis
(privé Ost Pourpre)
-->> Vendetta Personnelle
-->> Interludes
-->> Traquenard


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Musique

"COURS ! NE TE RETOURNE PAS !"

Il vissa son chapeau élimé qui avait bravé les guerres et le temps sur ses boucles rousses et lui adressa un dernier sourire. Ses yeux gris comme le bon acier de sa vieille armure avaient vu passer maintes batailles. Il lui adressa un pâle sourire. Un dernier regard. Lorsqu'elle tourna les talons pour fuir, elle ne put que deviner sa chevelure blanchie par le poids de son grade, hurlant des ordres d'une voix de stentor, l'épée au poing.

Ce fut la dernière fois qu'elle vit son père.

De part et d'autre les coups pleuvaient. Fumée âcre, cliquetis d'os et d'armes, cris déchirants et guerriers. Ils n'étaient plus qu'une poignée, une poignée à protéger sa retraite. Elle manqua trébucher plusieurs fois. Elle ferma presque les yeux pour enjamber les cadavres de ses frères. Il ne fallait pas qu'elle s'arrête. A aucun prix !
Derrière elle une voix hurla : "POUR MEKANIVELLE ! POUR LES FILS DU NORD !" Elle eut juste le temps d'apercevoir un petit corps de gnome bardé d'explosifs se jeter dans les jambes d'une Valk'yr avant que le souffle de l'explosion ne la projette quelques mètres plus loin, face dans la boue.
Elle battit des paupières, le cerveau engourdi, les oreilles sifflantes. Quand sa conscience reprit ses droits elle croisa le regard vitreux de son oncle allongé sur elle, son visage émacié flottant mollement dans la gadoue. Il avait dû vouloir la protéger de la déflagration. Elle réprima un tremblement et la boule amère qui lui noyautait la gorge. Elle s'écarta du macchabée en hoquetant tout en extirpant son précieux couvre-chef de la fange maculée de sang. Elle avait envie de vomir mais elle n'en avait pas le temps.
Ce sacrifice ne devait pas s'avérer inutile.
Elle se traina sur plusieurs mètre par la force de ses bras avant de trouver suffisamment d'énergie et de courage pour se remettre debout. Elle crut flancher mais l'adrénaline fouetta soudain ses muscles, l'obligeant à faire un pas devant l'autre. Sans s'arrêter.
Elle reprit sa course.
Une flèche manqua de se ficher dans son épaule gauche mais elle n'en eut cure. D'autre projectiles, magiques ou non, se déversaient sur ses pas, défonçant un peu plus la maigre piste terreuse à chaque impact. Dans son dos s’élevait déjà la sourde litanie des morts qu'on éveille. Les Sœurs de la Dame Noire s'étaient déjà mises à l’œuvre. Elle plissa les yeux, pour chasser larmes et poussières : devant elle se découpait la gueule béante et sombre de la grotte.

Ne t'arrête pas, cours. COURS !

Chaque enjambée la séparait du chaos, chaque foulée la rapprochait du flambeau de l'espoir. De leur seul espoir. Une masse d'arme auréolée d'énergie malsaine lui percuta soudain la hanche. Elle chuta. Elle poussa un cri de hargne et de dépit tout en effectuant un saut désespéré vers une ligne d'arrivée fictive. Elle roula violemment vers l'entrée du gouffre et la pénombre la goba d'un seul coup. Elle fut happée par une puissante sensation de vertige qui acheva d’effilocher sa conscience.

Et puis, ce fut le noir complet.


********************************************************************************************
Musique


Le soleil d'automne était plus chaud qu'à l'accoutumée. Il frappait les vagues avec une hardiesse communicative. A la proue du navire se dressait une petite silhouette coiffée d'un chapeau. Ses boucles d'un blond vénitien reflétaient allégrement la lumière mais lui couvraient les yeux d'une frange hirsute. Elle avait l'air d'un de ces vagabonds que le Cataclysme avait arrachés à la chaleur d'un foyer et d'une famille.

Et c'était on ne peut plus vrai.

Elle se mordilla la lèvre inférieure. Chaque fois qu'elle pensait à eux, son cœur se serrait. La première goulée d'air à son réveil avait été terriblement douloureuse. Elle était meurtrie, harassée. Elle n'aspirait qu'à dormir pour des siècles. Et puis elle avait senti le sable sur sa peau blanche, le soleil cuisant. Était-elle là où elle l'avait espéré ? Et soudain elle avait contemplé le ciel bleu. La fatigue avait cédé la place à une euphorie délirante où elle se voyait rouler longuement sur la terre aride et salée en pleurant de joie. Les remords et la solitude ne vinrent que bien après.
Elle n'avait pas dix-huit ans.
Elle n'était qu'une petite fille.
Elle était seule.
Et elle avait tant à accomplir...

" Terre ! Terre en vue ! "


Elle posa son regard azur sur l'horizon et distingua les premiers drapeaux flotter fièrement sur les pontons du port, les murailles hautes et prestigieuses de la capitale, cette ville encore bruissante de vie et de destins en suspens. Un instant l'angoisse lui comprima l'estomac. Elle entamait la partie la plus éprouvante de son périple.
Son père, lui, aurait su quoi faire. Il était Connétable. C'était un guerrier. Le meilleur qu'elle ait jamais connu. Elle se raidit sous le soleil de plomb et se gava d'air marin pour ne pas chialer à nouveau. Elle vrillait le chapeau usé qui lui servait de couvre-chef sur la tête et défia le lopin de terre vers lequel la caravelle menait cap.
Et elle jura, comme son père avant elle, qu'elle ne ferait pas mentir son nom et sa terre !

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Freckles
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D'abord il y'eut les odeurs.
Du broche-tripe cuit au feu de bois. La graisse perlant goutte à goutte sur les oignons fris et les patates douces. Les pommes caramélisées dans leur crème. Le houblon pressé et blondi coulant à flot.
Puis vint les bruits vivaces des conversations, des commérages et des rires gras, du verre qu'on trinque, du feu qui crépite dans la cheminée.

Tout cela lui donna le tournis.

De là où elle venait il n'y avait plus de "bonne" chair. Le silence nappait l'ordinaire et se nourrir était une lutte acharnée et quotidienne. Mais il n'y avait guère trop de bouches avides pour s'en offusquer. On suçait le cuir de ses bottes pour se donner l'illusion de la viande et on récoltait l'eau rare des pluies comme une offrande.

Elle secoua la tête et franchit le seuil de la taverne dont l'enseigne battant au vent lui donnait le nom de "Solitaire Bleu". Elle resta un moment benoite devant le nombre de clients et la chaleur ambiante fit rougir ses joues pâles et constellées de tâches de rousseur.

Du courage, ma fille se dit-elle.

Elle se faufila jusqu’au comptoir, évita de peu une serveuse qui la gratifia d'un regard noir , contourna une large tablée de soldats en permission qui portaient à la fois de tenues civiles et une multitudes de tabards différents et échoua finalement au bar où elle repoussa timidement les avances d'un jeune homme près à lui offrir à boire si elle daignait l'accompagner à l'étage. L'arrivée du Tavernier fut plus que salutaire. Elle réunit son courage à deux mains et formula sa question :

- Excusez-moi, maitre nain, je cherche un soldat du nom d'Archibald Demes.
- Désolée ma p'tite dame, connait pas !


La mine déçue de la gamine, dont il ne discernait les yeux derrière l'épaisse frange, prit l'aubergiste en pitié.
- Mais vous pouvez d'mander à ces gens là - Il désigna la plus grande table - y'a des gars d'l'Ost pourpre et du Talion, ils le connaissent peut-être.

Elle suivit la direction pointée par le barbu.
Il y'a avait là des hommes comme des femmes qui semblaient converser chaleureusement autours de leurs boissons. Une femme en particulier accrocha son regard : une rouquine en robe fort distinguée. Sans qu'elle n'en sut la raison, son coeur s'emballa d'un coup, compressant sa poitrine d'une soudaine bouffée d'angoisse douloureuse. Elle inspira profondément et se dirigea vers la dame en question.

- Pa.. pa.. Pardon madame. On m'a dit que vou...vous étiez de l'Ost Pourpre ?
- On vous aura mal informée jeune fille. Mais si vous désirez approcher un membre de l'Ost , vous êtes à la bonne table. Dame Aurys, cette jeune fille en a après l'Ost Pourpre !?

Elle héla une femme blonde aux traits fins et aux yeux bleu acier dont la chevelure était soigneusement retenue par une queue de cheval. Elle portait une tenue masculine de monte à la coupe simple mais irréprochable et une épée de duelliste à la ceinture. Sous son apparente décontraction elle irradiait d'une autorité palpable.

La Princesse de Fer avait l'air en bonne santé.

L'adolescente se sentit réduite à l'état de petite fille bègue par la simple présence de la Connétable Aurys de Nor Laedro. Elle retira prestement le chapeau usé qui lui servait de couvre-chef de peur qu'on la gronde et le serra nerveusement entre ses doigts blancs.

- Votre majesté... Je veux dire madame ,s'empressa-t-elle de corriger. Je suis à la recherche de sire Archibald Demes.

Le visage de la Connétable se ferma soudain pour se figer dans cette attitude de dédain silencieux que la demoiselle en face d'elle redoutait tant.

- Pour quelles raisons ?
- Je... En fait c'est mon père qui me recommande à lui.
- Votre père ?
- Oui. Ils se sont connus sur le champ de bataille.
- Ah, vraiment.
- ....
- Votre nom ?
- Fre.. Freckles , Madame.
- Ça ne me dit rien.
- Peut-être sauriez-vous où je peux le trouver ?
- Mon époux doit se trouver à notre Quartier Général.
- ........Où cela madame ?
- Votre père ne vous a donc rien appris ?
- Il est mort trop tôt, sans doute, Madame.
- Hum. Cherchez le à la Garnison du ruisseau de l'ouest. Et si il n'y est pas je ne pourrais rien pour vous.


La jeune fille déglutit. C'était une fin définitive d'entretien.
Freckles tourna les talons en proie à un manque d'air qui la poussa à se précipiter dehors. Elle fut aimablement secouru par un gentilhomme qui avait assisté à l'échange et dont les traits familiers troublèrent d'avantage le cœur de l’adolescente. L'émotion la fit s’épancher plus que la raison ne l'aurait exigé.

Une fois seule, elle se mordit la lèvre et serra les poings pour lutter contre des sanglots naissants. Elle y parvint à peu près en s'enroulant dans sa cape de voyage pour dormir à la belle étoile, le dos contre l'herbe fraiche.

Demain il lui faudrait être plus ferme et décidée.
Demain, elle savait où elle irait.

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Demes
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Archibald Demes, homme au foyer

Assis sur un tronc d'arbre, le regard tourné vers le soleil qui se dévoilait à l'horizon, le vétéran remit une mèche de cheveux en place avant de revisser soigneusement son couvre-chef sur sa tête.

L'inevitable s'était finalement produit et Demes n'avait plus combattu depuis des mois, de son plein gré. "Taffiolle!" lui lancerait maintenant Zarackaï, son ancien compagnon d'armes. La décision n'avait pas été des plus simples, bien au contraire, mais après de longues nuits de réflexion et d'intenses discussions avec sa propre consience, l'ancien bûcheron s'était réduit à l'évidence. Certes, il disposait encore d'une volonté de fer, mais son corps commençait à montrer des signes de fatigue. L'âge ne pardonne à qui que ce soit, et il ne serait pas l'exception.

Archibald Demes, homme au foyer.

"Merde alors..." lança-t-il à voix haute en ramassant un petit piquet et un grand sac en tissu, puis se leva de son tronc en inspirant fortement.

"Ramassage d'ordures, me voilà" soupira Demes en plantant le piquet dans un premier déchet. En relevant la tête, il nota une fragile silhouette qui se tenait à l'entrée du bastion.

"Hep... vous là!"

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Freckles
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Message par Freckles »

" L'attente ne doit pas endormir tes sens, elle doit les aiguiser." lui avait un jour dit son oncle.
C'était un homme austère, froid, mais vertueux. Elle savait apprécier sa sagesse mais également toutes les petites marques d'affection discrètes et mesurées dont il la couvrait depuis petite fille. Elle se rappelait le parfum de lessive mêlé aux embruns des poudres arcaniques qui imprégnaient ses vêtements pourpres, son catogan toujours impeccablement peigné- même quelques peu dégarni par le temps et les soucis, ses doigts noueux -des doigts de pianiste- qui parcourrait ses cahiers d'écritures et qui battait la mesure de ses récitations. Il l'avait pratiquement élevée.

Pour une moitié de son enfance du moins.

Pratiquement instantanément après que cette adage ne lui revienne en mémoire, une image le supplanta : un visage émacié, au regard vidée de toute vie, plongée dans la boue et le sang.

Freckles secoua la tête fermement et vissa le vieux chapeau de son paternel sur ses boucles rousses. D'un pas ferme elle quitta la grand route de l'Ouest vers un chemin sur la gauche qui se couvrait peu à peu de pavés. Derrières les arbres et les machines de guerres, on devinait l'imposante bâtisse de la Garnison du ruisseau de l'Ouest.

- Hep... vous là!

Son cœur se figea brusquement dans sa poitrine. Cette voix n'avait jamais eu son pareil : un mélange incongru de timbre profond rendu plus rauque par l'usage ponctuel de la pipe, de virilité un peu archétypale, limite débonnaire et de patois hurleventin.
Elle déglutit.
Et lentement elle se retourna.

- M.. Moi ?!

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Demes
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- M.. Moi ?!

Bah j'vois personne d'autre, mon petit fit-il en lançant un petit rictus moqueur avant de se rendre compte qu'un homme bien éduqué ne répondrait pas de cette sorte. Demes planta son piquet dans le sol et vint à la rencontre de la visiteuse.

Mais j’en oublie mes manières… hum, Archibald Demes, homme au… euh, j’habite ici . Enfin la plupart du temps. Enfin souvent. Enfin plus souvent qu’autrefois… mais je dois vous ennuyer avec mes histoires. Vous cherchez à nous rejoindre ? A discuter avec la Connétable ? Vous n’êtes pas encore l’une de ces impératrices de foire qui vient réclamer le bastion??..., dit-il en tentant de garder son sérieux en bout de phrase.

Demes observait la petite dame de haut en bas. Joli chapeau pensa-t-il. N’était-elle pas trop jeune pour être combattante. Qui sait ? Avec toutes les pertes que subit l’Alliance depuis le Jour « C » et la découverte des Terres de Feu, ce ne serait pas du luxe. Puis le guerrier se dit qu’à cet âge, il brandissait déjà la hache comme un homme. Mais les temps ont changé.

Demes posa la main sur l’épaule de la jeune femme.

Venez, l’adjoint Rainer n’est pas encore deb… est en mission. J’vous offre un thé en attendant ? Ou une bière ? Nan, trop tôt pour la bière… puis vous semblez être trop jeune…quoi que à votre âge… mais je parle et je parle… et vous ? Z’êtes qui au fait ?

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Freckles
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Elle s'était préparée mais sans doute pas assez. Freckles eut un instant de panique et un émois incongru transparut sur son visage constellé de son. Elle rougit, balbutia, rajusta nerveusement sa frange épaisse de peur qu'on ne voit ses yeux. Elle ouvrit confusément la bouche sur du vide, le cœur prisonnier d'une caisse qu'un mauvais déménageur s'amusait à secouer comme un prunier.

- Je...

Elle prit une inspiration et tenta de faire face à son interlocuteur. Il avait l'air content de parler à quelqu'un comme si ont l'avait contraint au silence depuis des mois. Elle repéra le pic à ordure dans sa main et fronça les sourcils. Elle ne s'imaginait pas qu'il put avoir cette "fonction là ".

- Je suis Freckles et à vrai dire...


Elle tressaillit quand il la saisit virilement à l'épaule.

- Pa... Je veux dire Connétable... Enfin Msieur Demes ! Non ! Enfin si ! S'affola-t-elle.

Elle bredouilla un peu et se mordilla la lèvre inférieur.

- Quelle idiote ! Un thé. Il est évident que j'ai besoin d'un bon thé.


Puis elle articula , les joues cramoisies de honte.

- En fait c'est vous que je cherche, chevalier. Je veux m'entretenir avec vous depuis plusieurs semaines...

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Accompagnant la jeune femme dans ce qu’il appelait affectueusement « la salle d’attente », Archibald Demes leva un sourcil en entendant Freckles lui annoncer que c’est à lui qu’elle désirait s’adresser.

Ah bon, moi ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ?

Maintes idées lui passèrent par la tête à ce moment là. Était-ce la fille d’un gars qu’il avait tué il y a des années et qui voulait se venger ? Encore une ? Quoi qu’il en soit, elle n’aurait sans doute aucune chance et il en conclut qu’il se faisait beaucoup trop de soucis pour rien. C’était sans doute le peu qui lui restait d’un soldat ; la méfiance.

Il proposa à son interlocutrice de prendre place pendant un instant et lui demanda s’il pouvait lui ôter son chapeau en tendant sa grosse main.

Alors, c’est au vieil Archibald que vous voulez parler hein… Bien bien, je n’ai rien de mieux à faire, et les ordures pourront attendre quelques minutes. Alors, vous venez d’où ? Quel est l’objet de votre visite, tout ça… Oh, et je ne suis pas Connétable, juste l’époux de ladite personne. Vous devriez faire sa connaissance un de ces jours, un ange. Enfin pas toujours… haha…tiens ça me rappelle que je ne suis toujours pas allé lui chercher cette soie de…

Demes se rendit compte que la jeune fille le fixait bouche-bée et, s’apercevant qu’il venait à nouveau de penser à voix haute, il se gratta la tempe.

Je… euh…ce thé, vous le voulez oui ou non ? sourit-il à pleines dents.

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Freckles suivit Archibald en silence. Elle l'observait avec acuité comme si elle buvait chacun de ses babillages, s'imprégnait de chacune de ses mimiques. Chaque petit tic de langage, de morceaux de gestuelle lui était comme un écho douloureux et plaisant à la fois.

Il tendit alors la main vers elle pour lui pendre son couvre-chef. Elle marqua un temps d'arrêt, puis regarda à gauche et à droite. Ils étaient seuls dans la salle. Elle déglutit et ôta son chapeau avant de lui donner. C'était une vieille chose usée et décrépie mais qui portait avec une certaine prestance la patine du temps et des combats multiples qu'il avait vu. Le tissus était du même lin brun et épais que celui de Demes et exhalait une odeur masculine -acier, tabac, bois fumé et mousse à raser- qui ne seyait pas à la jeune fille qu'il avait devant lui. Lorsqu'elle le lui tendit à l'envers, il pu apercevoir deux initiales peintes sur l'envers que les ports successifs avait presque effacé. On pouvait lire un "A" et un début de lettre arrondie. Un "P" ou bien un "B" peut-être.

- Ce chapeau appartenait à mon père,
fit Freckle doucement comme si elle attendait une réaction de la part de son interlocuteur.

Archibald pu alors l'observer tête nue. Elle était petite et jolie, les traits fins et imperceptiblement familiers. La pâleur inhabituelle de sa peau faisait ressortir ses tâches de rousseurs et la tignasse courte de boucles fauves qui lui noyait le regard. Un regard qu'il devinait d'un bleu intense.

- Je veux bien un thé...

Elle sourit un peu, timidement, et le dessin de sa bouche grattouilla machinalement la mémoire du chevalier.

-... Et un endroit discret et tranquille pour vous parler, Archibald.

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Le vétéran observa le chapeau appartenant à Freckles sous toutes ses coutures et le fit tournoyer sur son index, puis détailla la frimousse de la jeune fille en plissant les yeux, s’efforçant de se souvenir d’une éventuelle rencontre précédente.

Votre père vous dites ? C’t’homme avait un sacré bon goût, ma p’tite ! s’exclama-t-il avec un rire gras qui résonnait dans la salle.

Je vous en prie, parlez. Il n’y a personne au bastion à cette heure de la journée à part peut-être Rainer.

Vous permettez, je vais faire chauffer l’eau. Mais je suis tout ouïe, hein ! Dites-moi tout ! Qu’ai-je encore fait, haha ?! demanda-t-il en blaguant tout en se dirigeant vers la petite cuisine annexe.

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Freckles
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Message par Freckles »

Elle suivit son hôte et une fois dans la cuisine attrapa des tasses sur l'étagère comme si elle avait toujours su où elles se trouvaient. Elle se posta à coté de lui pendant qu'il allumait le feu du poêle sous la bouilloire pleine. Cette scène lui en rappela beaucoup d'autres, similaires.


- Sans doute...commença-t-elle posément, le regard vissé sur les deux contenants vides. Sans doute que pour le moment, on vous donne l'impression de toujours faire mal, ou de travers... ou bien de ne plus servir à rien. Mais ce n’est que temporaire, Archibald. Il sera un temps où vous exprimerez à nouveau vos talents de soldat et de commandant. Parce que c'est comme ça, vous ne vous révélez que dans l'action...

Elle marqua un silence, craignant d'avoir mal débuter cet entretien qu'elle savait d'avance laborieux. Elle opta donc pour une autre approche.

- Est-ce que je vous rappelle quelqu'un ? Quelqu'un de familier ?

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Re: "Mon nom est Freckles"

Message par Demes »

Parce que c'est comme ça, vous ne vous révélez que dans l'action...

Ouais, c'est ça, dites ça à mon arthrose...

Archibald rapprocha son visage de celui de Freckles en plissant les yeux.

Familier, familier...hmmm, non... oh, attendez! Vous ne travailliez pas au Cochon Siffleur l'été dernier?... ah non

Il se gratta la joue en tentant de se souvenir de quelqu'un qu'il pourrait avoir croisé lors de ses nombreux voyages.

Bah allez, donnez-moi un indice, quoi...

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Freckles
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Re: "Mon nom est Freckles"

Message par Freckles »

Elle savait que la tâche serait compliquée mais il ne la rendait pas moins ardue. Elle prit une inspiration et passa une main résolue dans sa tignasse bouclée pour les tirer en arrière. Son front ainsi dégagé rendait la pâleur de sa peau encore plus marquante et surtout, il laissait voir deux yeux immenses et bleus, démunis de blanc , de pupilles et d'iris : Deux lacs azurs.
Elle était métisse. L'absence d'oreilles pointues rendait la probabilité qu'elle soit une demi-elfe absolument nulle, restait une autre probabilité de mixité bien plus incongrue, voir complétement improbable.

La mémoire d'Archibald travailla encore en faire couiner sa cervelle. Quelque chose hurlait à son esprit de se souvenir d'un élément essentiel, crucial.

- Archibald, asseyez-vous.

Le ton était impératif, doux mais autoritaire. Là encore l'attitude de la jeune fille fit résonance à quelque chose de familier et ... de salement désagréable.

- Ce que je vais vous confier est primordial, vital... Mais je sais également que pour un esprit plein de bon sens comme le votre cela paraitra complétement fou. Je vous demanderais de m'écouter jusqu’au bout et de me croire.

Elle empoigna un tabouret et prit place en face de lui. L'air grave, mais déterminé, elle poursuivit :

+Musique+
- Je suis née non loin de cette garnison. J'y ai vécu les premiers mois de ma naissance. Ma mère -elle eut un moment de latence avant de se reprendre- était l'une des vôtres. Mon "géniteur" le fût également un temps. Mais je l'ai pas connu et je garde très peu de souvenirs de la première. Ma mère disparut brusquement me laissant sans famille à part le tuteur auquel elle m'avait confiée.

Elle se mordilla la lèvre inférieure et pencha la tête sur le coté, l'air soucieux, comme si elle choisissait soigneusement chaque mot. Cette expression frappa Archibald, mais son esprit peinait toujours cruellement à remettre les morceaux du puzzle en place.

- Cette... cette disparition fut le point de départ d'un enchainement d’événements funestes. J'avais trois ans à l'époque. Dans votre époque, Archibald Demes de Nor Laedro.

Elle le regarda droit dans les yeux.

- Je vais désormais parler au futur, un futur qui est réel pour moi, qui n’est encore qu'hypothétique pour vous. C’est la raison de ma présence ici.

Elle désigna le chapeau que le lieutenant tenait toujours dans sa main.

- Ceci est votre chapeau. Vous me le léguerez à votre mort, sur le champ de bataille. Mais... -elle réprima une forte émotion- ceci est la fin de l'histoire.

Elle ferma les yeux et prit une nouvelle inspiration.

- Dans quelques mois, ma mère disparaitra. Elle est coutumière des secrets et sa vie tumultueuse ne vous feront pas prendre conscience du danger tout de suite. Mais bientôt ce sera avéré, elle ne reviendra plus jamais. Votre femme ne s'en remettra jamais vraiment et décidera de m'adopter selon les vœux de la disparue. Ne pouvant avoir d'enfant, elle tentera de devenir une mère exemplaire mais n'aura jamais la fibre maternelle. Et bientôt elle finira par ne plus supporter ma vue et s'abrutira de travail.


Elle sourit alors avec une certaine tristesse.

- C’est vous qui allait m’élever, me chérir et m'éduquer comme le fils que vous aviez toujours désiré, avec l'aide de mon tuteur, que j'appellerais mon oncle pour plus de commodités. Vous deviendrez le meilleur père que je n'ai jamais eu, le seul que j'aimerais toute ma vie. Et je serais votre seul refuge face aux événements à venir, des événements qui vont vous toucher durement mais qui vous pousserons à reprendre les armes et vous réapproprier un rôle de chef.

Elle déglutit et ne reprit plus sa respiration jusqu’à la fin de son récit.

- Aurys de Nor Laedro sera trahie et assassinée. Sur son lit de mort elle confiera l'Ost pourpre à ses trois hommes les plus fidèles : Zorahé, Doréane Salandor et vous, Archibald Demes. La première succombera lors d'un raid particulièrement violent contre les armées de Sylvanas, la seconde se verra gravement blessée lors de cette même bataille qui verra bon nombre des Fils mourir pour être ressuscités par les Valkyrs. Ce jour là l'humanité sera réduite à peau de chagrin en une seule journée couvrant le monde de morts-vivants.
Largement ébranlé les différentes mouvances constituant l'alliance des Fils du nord devront alors fusionner pour pouvoir résister. Car désormais les Fils du nord seront la dénomination de tous les résistants face aux réprouvés. Ce seront des réfugiés de l'Alliance dans un premier temps, puis de la Horde dans un second, eux aussi pris pour cible par la Chair Morte. Nous vivrons comme des fugitifs dans un monde absolument dévasté où les anciennes puissances ne signifieront plus rien. Et vous deviendrez Connétable de ce groupuscule, pas parce que vous l'avez désiré, mais parce qu'il n'y avait personne d'autres pour le faire.


Elle se tint droite, les mains rivées sur ses genoux. Archibald la devina ballotée par des sentiments divers : le chagrin, la peur et une volonté indéfectible de confier la fin de son histoire.

- Nous ne serons bientôt plus qu'une poignée et notre seul espoir de salut sera de remonter les boyaux du temps pour enrayer toute cette folie. Mes frères d'armes couvriront ma fuite, faisant de moi la seule survivante de l'humanité, cette humanité qui sera complétement décimée dans treize ans.

Elle hoqueta, refoulant une boule amère dans sa gorge.

- Et vous êtes mon seul... mon seul allié pour empêcher cela aujourd'hui.

Elle s'essuya résolument les yeux d'un revers de main brusque et rageur.

- Comprenez vous qui je suis maintenant, Archibald Demes ?

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Demes
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Re: "Mon nom est Freckles"

Message par Demes »

Aurys assassinée, la fin du monde tel que nous le connaissons par les armées de Sylvanas, tant de morts...

Demes était tétanisé, mais ne savait pas s'il devait ou non croire la jeune fille qui se tenait devant lui.

Karin de Sangre? Vraiment? Envoyée du futur?

Il avait lui même participé à l'un de ces voyages temporels il y a de celà quelques années, mandaté par l'aspect de Bronze. Tout ceci était donc plausible. Mais pourquoi lui, pourquoi maintenant? Toutes ces révélations allaient changer sa vie à jamais, lui qui est toujours protecteur, une figure paternelle. L'inquiétude, la peur de l'échéance finale hanteraient désormais ses pensées à jamais.

Le vétéran lança un presque inaudible: "Pourquoi avez-vous fait ça...? Qui vous en donne le droit?" l'air dépité.

Finalement, il se resaisit et se leva de sa chaise avec vigueur.

"Il doit bien y avoir un moyen de changer tout ça!..." dit-il en caressant sa barbe, se tenant droit et déterminé, comme si d'un moment à l'autre, il était redevenu le soldat d'Hurlevent, aventurier intrépide d'autrefois.

"Bon, petite, prends tes affaires et suis-moi. Il me faut des détails. TOUS les détails!"

Demes sorta de la salle de réception d'un pas décidé en se vissant son chapeau sur la tête.

"Allez ne traîne pas!" aboya-t-il à Karin et enfonça presque la porte de son bureau du pied, il attrappa une chaise au passage et la posa en face de son pupitre. "Assieds-toi..." Il balaya tout ce qui te trouvait sur le pupitre du revers du bras et ne garda qu'un parchemin vierge.

Le guerrier fixa Karin d'un regard nerveux.

"Qu'est-ce qui a déclenché tout ce bazar?"

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Freckles
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Re: "Mon nom est Freckles"

Message par Freckles »

Karin assista à la transformation brutale avec un mélange détonnant de sentiments contradictoires : Son père était de retour, là, vaillant et fort comme avant. Mais en même temps, ce n'était pas vraiment son père. Pas encore. Et si sa mission réussissait, ce ne le serait jamais.

- Bon, petite, prends tes affaires et suis-moi. Il me faut des détails. TOUS les détails!
- A vos ordres, Connétable !


La force des habitudes la fit se lever immédiatement, droite comme un piquet, en effectuant un salut militaire. Puis elle suivit Archibald en lui collant au train. Une fois assise dans le bureau elle mit quelques minutes à essayer d'organiser son discours pour qu'il soit le plus limpide possible. Et, se faisant, elle se rappela des prises de becs nombreuses entre son "oncle", Réginald Fawningboots thaumaturge et érudit de Dalaran, et son "Père", le Connétable Archibald Demes de Nor Laedro, homme d'action prosaïque qui n'aimait pas se perdre en conjectures.
Elle renifla en se gardant bien de pleurer. Elle était à nouveau le farouche petit soldat de son cher paternel.

- Archibald, savez vous ce qu'est vraiment le temps ?

N'attendant pas vraiment de réponses, elle poursuivit, d'une voix posée, calme, réfléchie. Et Demes put prendre la mesure de l’intellect vif et prononcé de sa jeune interlocutrice :

- Pour faire simple imaginez une fil de laine infini. Ce fil s'effiloche à chaque choix effectué pour représenter chaque futur probable. Il y'a autant de fils que de choix, autant de choix à faire que d’occurrences, plusieurs occurrences par temps de vie, et autant de vies que d'individus. Tout cela au final forme une toile infinie et en apparence inextricable. Cette toile était autrefois sous la surveillance de l'Aspect Nozdormu qui empruntait parfois certaine de ces voies via des "interfaces" comme les Grottes du temps, pour corriger les occurrences qui ne convenaient pas aux desseins de lui et des protecteurs d'Azeroth. Mais à la chute d'Aile-de-Mort, il perdit son pouvoir et sa capacité à naviguer sur ces voies. Simplement ces "fils" ne disparurent pas au terme de son mandat. Leurs entrées devinrent simplement invisible aux yeux des mortels.

La rousse marqua une pause pour vérifier qu'elle n'avait pas perdu son interlocuteur en route.

- Arrivée à un certain stade de désespoir, et acculés que nous étions par les événement, nous avons alors pensé à rouvrir ses portes fermées pour changer la destinée macabre vers laquelle nous nous dirigions. Dans un premier temps, il a fallu trouver un moyen de réactiver l'interface de navigation, à savoir les Grottes du temps. Nous y somme parvenu au nombre de beaucoup de sacrifices. Je vous en épargnerez l'historique. La seconde partie du travail fut plus délicate.

Elle prit une inspiration.

- Il nous a fallu remonter événement par événements, fil par fil, à la source probable de la bifurcation radicale qu'emprunta notre univers. Au départ nous pensions tout simplement que le Cataclysme était la source de ce chamboulement. Mais nos observateurs envoyés sur place, nous ont finalement affirmé qu'il n'en était rien. C’est une théorie personnelle que j'évoque à ce stade, mais je pense que le Cataclysme est un point temporel fixe dans l'espace-temps et qu'il est commun à tous les faisceaux temporels probables. Il ne peut donc être changé.
Cette donnée établie, il nous a fallut chercher parmi des occurrences plus petites : La défaite de Lordaeron qui fut ou sera la défaite la plus importante et la plus meurtrière des Fils du nord, l'assassinat d'Aurys Nor Laedro, le coma d'Hadjirah Lahidi, la nomination de Doréane Salandor en tant que Légat, la publication de la Louve de Lordaeron par Emaelle Lesteplume, l'élection de Flinson Steelwood comme président de la République Gilnéenne, etc...


Elle se frotta l’arrête du nez et pencha la tête sur le coté, une attitude qui rappelait furieusement sa mère.

- Au final, après plusieurs années d'enquêtes, il s'est avéré que le véritable point temporel de convergence de l'avalanche d’événements funestes qui allaient suivre était/sera la disparition de ma mère. Pourquoi ? Nous ne sommes pas parvenu à le comprendre avec exactitude mais ma théorie personnelle à ce sujet est quelque peu fantasque et je pense malgré tout qu'il s'agit de la bonne.

Elle se mordilla la lèvre inférieure avant de poursuivre.

-Il y a un ou deux ans de votre temps à vous, la Baronne de Sangre a effectué un voyage temporel non homologué par le Vol de Bronze. Ce voyage renégat a permis la Baronne et son équipe de changer un élément crucial du futur : ils ont pu achever l'antidote de la toute première peste et soigner ainsi l'infection contracté par votre épouse, Aurys, la Connétable actuelle. Cette incartade a bousculé de nombreux éléments mis en place dans l'avenir et par un curieux hasard, certains appelleront ça la fatalité ou la malédiction du temps, tous les membres de la mission effectuée à l'époque ont subit un sort funeste : Alrunee Vent de Tempête est morte, Gwynbleidd et Morthiel ont disparu à jamais dans de mystérieuse circonstances, Hadjirah Lahidi est tombée récemment dans le coma et malgré sa guérison s’est vue amputée de tout ses pouvoirs et de sa santé , leur guide réprouvée, Khalys, va sous peu connaitre également un fin terrible... Et Lomah de Sangre a contracté une maladie irréversible qui aurait du la tuer.
Hors, souvenez-vous, elle est revenue d'entre les morts, et ce après que vous l'ayez enterrée. Elle constitue donc une anomalie temporelle, une anomalie en sursis qui doit à présent payer ses dettes. Elle va donc disparaitre sous peu...


Karin posa ses grand yeux bleus sur Demes

- La question est de savoir comment ?

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Demes
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Re: "Mon nom est Freckles"

Message par Demes »

L'homme au chapeau fronça les sourcils pendant toute la durée du monologue. Certainement parce qu'il n'avait pas compris la moitié de ce que venait de lui raconter Karin, mais ne laissa rien transparaître.

Il soupira longuement et lança un: "Bien..." qui ne voulait absolument rien dire tout en regardant le plafond, comme si des explications ou une solution quelconque pouvaient tomber du ciel à tout moment.

"Karin, je n'y comprends absolument rien moi à ces voyages dans le temps de mes deux et à ces fils de laine qui... rahh... et si tu me demandes mon avis, ce devrait être interdit. Je ne sais pas ce qui a pris le Vol de Bronze pour laisser voyager n'importe qui vers n'importe quelle époque, mais en définitif, ça a fait plus de mal que de bien au peuple d'Azeroth..."

Demes souffla.

"Mais je m'égare. Je n'ai strictement rien compris à cette histoire. Donc, Lomah est Lomah, mais pas la Lomah de notre temps, mais une Lomah d'avant sa rencontre avec Ragnaros? C'est ça?"

Il se leva et s'appuya contre le rebord de la fenêtre.

"Qu'est-ce que tu veux que je fasse? Que je garde un oeil sur ta mère? Que je remonte le temps et que je l'empêche de mourir? J'en ai aucune idée!!! Jamais je n'ai été confronté à ce genre de situation. Donne-moi une épée et un bouclier et je combattrai jusqu'à la mort. Mais de là à mener une enquête, de sauver le monde entier sur plusieurs époques dans le temps..."

L'ancien bûcheron regarda Karin en haussant un sourcil.

"Mais si t'es venu jusqu'ici... ou plutôt jusque "maintenant" (Demes se félicita de cette subtile blague en s'aplaudissant intérieurement), je suppose que tu dois avoir un plan, hein? Dis moi que tu as un plan..."

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