[La Chonya : Acte VI] Mauvaises Intentions

De l'Abbaye de Comté du Nord au Camp des bûcherons, de la Lisière à la Tour d'Azora, la Forêt d'Elwynn est propice aux balades et aux rencontres.
Avatar du membre
Falstaf
Page
Messages : 119
Enregistré le : mar. 27 janv., 2009 2:16 am

[La Chonya : Acte VI] Mauvaises Intentions

Message par Falstaf »

Förlan reprit ses calculs pour la dix ou douzième fois de la journée. Manifestement, il ne faisait pas erreur. Assis devant le petit bureau qui lui servait à entreposer tous les produits d'alchimie nécessaires à ses présentes recherches, il se laissa aller à un soupir qui ne lui ressemblait pas, d'ordinaire.

Pendant que les habitants de la Garnison se félicitaient de la disparition de la souche hurleventine de la maladie, au terme d'une soirée d'enquête qui avait vu disparaître le dernier contaminé du continent dans des circonstances que d'aucuns semblaient trouver inappropriées, Förlan avait poursuivi ses expériences sur les bacilles découverts sur les cadavres de la famille du petit Sebastian. Alors que certains se déchiraient sur des questions d'ordre moral quant au destin du fugitif contaminé, l'alchimiste regrettait quant à lui de n'avoir pu examiner ledit fugitif afin de mieux comprendre la propagation de la maladie. Ceux qui avaient participé à sa capture ne se rendaient pas compte à quel point ils étaient passés près de la catastrophe : que cette souche se fût mêlée à un bête rhume, et c'en était fini de Hurlevent...


Förlan se redressa d'un bond. Il hésita à prendre ses notes avec lui, mais jugea finalement qu'elles seraient inutiles : ceux à qui il comptait s'adresser étaient hermétiques à toute démonstration scientifique. Il serait plus utile de leur faire miroiter quelque désastre imminent afin de les faire réagir. L'alchimiste sortit de son antre et se déplaça prestement dans les couloirs de la Garnison, que l'appel du dîner avait dépeuplés. A cette heure, il savait où trouver ceux à qui il devait annoncer sa découverte. La Connétable réunissait souvent ses officiers pour dîner, et ne se privait d'ailleurs pas de convier quelques chevaliers à sa table. Förlan considérait cette attitude avec stupéfaction. Quel intérêt de tenir un poste haut placé si l'on continuait à partager son repas avec des sous-fifres ? Tout en arpentant les couloirs, il se demandait qui avait pu coller ce genre d'idées dans la tête de la jeune femme. Pour sûr, elle n'était pas comme ça quand elle avait quitté Caer Darrow. Ce n'était pas le genre d'éducation que sa famille avait pu lui donner.


Sans prendre le temps de toquer à la porte, Förlan entra d'autorité dans la salle où le dîner des officiers et de quelques chevaliers battait son plein. Un silence stupéfait fit place aux discussions qui avaient court jusqu'ici, et une dizaine de regards se braqua sur l'alchimiste, peu mécontent de son petit effet.

J'ai comme qui dirait une drôle de nouvelle à vous apprendre, fit-il sans préambule. S'il vous reste une chaise et une assiette pleine, je pourrais la partager avec vous.

Avatar du membre
Lomah de Sangre
Chambellan
Messages : 5835
Enregistré le : mar. 02 oct., 2007 12:13 am
Localisation : Là où on s'y attend le moins

Message par Lomah de Sangre »

- ... Parce que vous êtes doué d'appétit pour autre chose que vos bactéries, Fôrlan ?

La rouquine qui a brisé le silence avec cette phrase nonchalante observe l'intrus avec calme. En quelques mots, elle vient de moduler l'atmosphère pour la rendre moins tendue. Le reste de la tablée semble respirer à nouveau.

- Enfin, je ne tiens pas à vous blâmer de vos efforts pour apparaitre moins sociopathe aux yeux de vos hôtes.


Elle vient clairement d'insister sur le terme d' "hôtes" avec les quelques notes chaudes de sa voix calibrée pour la mise en confiance, signifiant ainsi à l'Alchimiste qu'il ne vaut guère plus qu'un parasite sur le dos d'un elekk à ses yeux. En réalité le Baron de Winhler a peut-être trop bien fait son travail avec celle-là. Ce n'est pas du sang qui charrie dans ses veines mais du venin, tout bonnement.

D'un claquement de doigts léger elle commande un couvert supplémentaire pour l'envoyé de son "Père". Elle n'a même pas attendu que la Connétable lui donne son accord de principe.
Au menu : Jarrets de porc au caramel, patates douces aux lard et salade de pommes crues aux noix, accompagnés de vin rouge aux épices de Kalimdor.

- Je vous en prie, mon cher... Offrez nous le spectacle de votre humanité en bâfrant de concert avec nous avant de nous causer de vos fulgurances scientifiques.

Elle sourit, mielleuse. Lomah de Sangre, elle ne touche que rarement à la nourriture, semblant vivre de nulle autre chose que de bons vins.
"The show must go on, I'll face it with a grin, I'm never giving in
On with the show
I'll top the bill, I'll overkill, I have to find the will to carry on
On with the show..."
[QUEEN]

+Fiche personnage+

Avatar du membre
Falstaf
Page
Messages : 119
Enregistré le : mar. 27 janv., 2009 2:16 am

Message par Falstaf »

Förlan s'attabla, se découvrant soudain un appétit vivace. Il ne s'était nourri que de pains fourrés aux herbes et au lard depuis quelques jours, avant tout préoccupé par ses expériences. C'est donc avec plaisir qu'il entama son repas, en oubliant un instant sa précédente annonce.

Un oubli vite rattrapé.


Voyez-vous, expliqua l'alchimiste en se léchant les doigts, couverts de caramel, j'ai comparé ce que nous avons découvert de la chonya avec les écrits que les trolls qui ont combattu la maladie nous ont laissés. C'est surprenant de constater combien leurs sorciers étaient à la pointe en termes de médecine, même s'ils étaient un peu rustres sur certains points chers aux coeurs des humanistes. Förlan partit d'un rire aigrelet qui faillit mal tourner en s'intercalant avec l'ingestion d'un morceau de patate douce. Enfin, vous n'êtes pas là à m'écouter pour en apprendre plus sur nos amis les trolls.
Apprenez seulement qu'à l'époque, afin d'éviter de perdre trop des leurs, les Gurubashi ont décidé de pratiquer certains tests au sujet de la maladie sur des créatures non-trolls. Des animaux, des créatures intelligentes, bref, des pertes admissibles.
Sauf qu'il ont très vite constaté un problème. La maladie ne prenait pas sur ces cobayes. En vérité, elle ne prenait que sur les trolls. Elle était totalement adaptée à leur organisme.


Förlan se désaltéra à l'aide d'un verre de vin, amusé à l'idée de laisser jouer son petit effet.

En un mot comme en cent, la chonya d'aujourd'hui n'est pas exactement la chonya de l'époque. En quelques millénaires, elle s'est transformée. Ou, plus exactement, on l'a transformée.

Avatar du membre
La Vigie
Narrateur
Messages : 179
Enregistré le : mar. 02 oct., 2007 7:54 pm

Message par La Vigie »

Deux mois étaient passés depuis l'annonce mystérieuse de Förlan au sujet des manipulations que la Chonya aurait pu subir afin de l'adapter à des cibles humaines. Depuis, l'alchimiste ne sortait pratiquement plus la tête de son bureau, à la recherche d'une piste que d'aucuns, dans la Garnison, espéraient secrètement qu'il ne remonte jamais.

Deux mois étaient passés depuis les troubles qui avaient secoué la Forêt d'Elwynn et Hurlevent. La garde du royaume avait un temps maintenu quelques contrôles afin de s'assurer de la disparition complète de la maladie, mais il s'avéra vite que le dernier foyer d'infection avait péri avec le defias qui, bien malgré lui, avait abrité le virus. Le souvenir de ces terribles soirées, où la sécurité du royaume n'avait tenu qu'à un fil, s'estompait à mesure que des nouvelles de plus en plus positives arrivaient du Norfendre.


Deux mois étaient passés depuis l'angoissante soirée d'enquête menée par l'Ost Pourpre aux alentours de Sombre-Comté et du tristement célèbre Manoir des Mantebrume. La vie des habitants du village avait repris son cours, et la milice luttait avec toujours autant de zèle contre les créatures qui peuplaient les bois voisins.
Pourtant, dans les caves scellées du Manoir Mantebrume, rendues inaccessibles par des chaînes aussi lourdes que le passé qui avait mené à leur utilisation, quelque chose vivait encore. Chaque nuit, un chant impie s'élevait dans les grottes inexplorées de la région, glaçant le sang des habitants de Sombre-Comté, car un tel chant ne pouvait être poussé par des gorges humaines.

Ce que les Mantebrume avaient ramené de leurs périples en Kalimdor s'éveillait, extirpé de son sommeil par la mélodie absurde de la Voix.

Avatar du membre
La Vigie
Narrateur
Messages : 179
Enregistré le : mar. 02 oct., 2007 7:54 pm

Message par La Vigie »

La nuit tombait petit à petit sur la forêt d'Elwynn. La cloche du dîner avait retenti depuis une bonne dizaine de minutes déjà, et une bonne partie des membres de la Garnison du Ruisseau de l'Ouest était actuellement réunie autour de tables généreusement garnies en plats à base de porcs, animal qui constituait l'ordinaire de la soldatesque.

Aux abords de la bâtisse, les quelques sentinelles qui patrouillaient en attendant leur tour de passage aux cuisines assuraient leur fonction avec ce soupçon de détachement qui leur venait d'ordinaire à cette heure de la journée, entre chien et loup. Les visiteurs étaient rares, tant et si bien que c'était l'heure de repos de l'Adjoint Rainer, qui savait que ses talents n'étaient pas requis à cette période. La garnison toute entière traversait une courte phase de somnolence, prélude à un nouveau cycle nocturne.

La jeune sentinelle à qui avait été dévolu le rôle ingrat de remplacer le célèbre vétéran à l'entrée de la Garnison se frottait le ventre, tâchant de réprimer les rodomontades de son estomac, qui hurlait famine. Il ne lui restait plus que quelques dizaines de minutes avant d'être remplacé, et il se voyait déjà se livrer à quelques agapes nocturnes avec ses camarades, avant de rejoindre son lit pour une nuit bien méritée. Il en était là de ses projets quand, du coin de l'oeil, il aperçut, remontant le sentier, une silhouette qui approchait de la Garnison.

Sans doute fallait-il mettre son erreur sur le compte de la fatigue et de la faim. A moins que la faute ne soit à porter sur le compte du crépuscule, dont les ombres traitresses faussaient la perception. Toujours est-il qu'en temps normal, la jeune sentinelle n'aurait jamais laissé la silhouette approcher à ce point. Pas plus qu'elle n'aurait omis d'alerter ses camarades et l'ensemble de la Garnison, avant que ses narines s'emplissent de l'odeur infecte qui précédait le visiteur.

Dans un sursaut de courage, le jeune homme tira l'épée qu'il portait à sa hanche, et qu'il n'avait jamais eu l'occasion d'utiliser en dehors des entrainements réglementaires. Trop tard. Son bras droit venait brutalement de se désolidariser du reste du corps. Le cri de douleur qui suivit resta profondément enfoui au fond de sa gorge tandis que la créature portait deux mains aux proportions absurdes sur son visage, serrant à en faire crisser les os du crâne.

Le soldat s'affaissa sans un bruit, et l'envahisseur poursuivit le chemin qui devait le mener à l'intérieur de la Garnison.

Avatar du membre
Paullariand Dourentée
Retraité de l'Ost
Messages : 2362
Enregistré le : ven. 22 janv., 2010 11:56 am
Localisation : Dans le bureau du T.R.A.U.M.A.

Message par Paullariand Dourentée »

Il était tard, et l'Agent Dourentée était encore dans son bureau. Mais il y avait une bonne raison pour rester si tard : il partait en vacance pour trois jours ! Il commençait à connaître les hurluberlus qui vivaient dans le bastion et ils savaient pertinament qu'il allait perdre 2 mois de travail en ce laps de temps… Donc il préparait du mieux possible son retour.

Se voyage lui ferait du bien, il allait se reposer, il en avait grand besoin. Les activités physique, entrainements, sorties dans la jungle lui avait fait du bien, mais il était grandement diminué depuis l'incident d'il y a quelques mois. Et il se rendait compte que la vieillesse était là.

Il finassa de boucler ses affaires, l'agenda de la connétable avait été fait, il avait fait des formulaires extrêmement simplifiés puisque les précédents eu été un échec, il avait aussi fait un manuel d'utilisation des formulaires, et avait demandé à la connétable de faire une session de lecture dudit manuel au bastion. Il avait même fait une lettre à Dame de Sangre, en lui expliquant que ce manuel pourrait lui servir de matériel pour son court de lecture, que les gardes et le petit personnels puissent avoir un vocabulaire administratif et que par la même occasion ils arrêtent de le regarder avec ces yeux de poisson-lune mort quand il leur parle. Enfin, il sourit en regardant le paquet qu'il avait préparer pour Dame Lahidi, de nouveles encres pour affiner leur système de classification.

Bref, le moment de partir était là, il se roula une cigarette, et sortie de son bureau pour aller fumer une cigarette dans le petit salon, après cela : Téléportation Darnassus puis direction Dolanaar.

Il alluma sa cigarette dans le couloir, l'odeur masqua l'odeur de l'intrus, d'ailleurs, même sans cigarette, Paullariand n'aurait rien remarqué. D'ailleurs, l'incommode visiteur venait de se faufiler prêt une sentinelle qui, avait une technique plus qu'impressionnante, dormait debout et qui était sur le chemin du petit salon. Or l'Agent Dourentée n'était pas dupe de la supercherie, et devant l'assassin, il commença a sermonner le garde ensommeillé.

«Et bien Monssieur ? On se prête à un acte de trahison ? Laisser vacant son poste de garde et camouflé cette absence ? Vous savez que vous risquez la pendaison ? Ou pire ! Aller dans le cachot ! Avec tout ce qu'il s'y trouve, vous aller vous retrouvez le jouet de certaines personnes, que la connétable protège pour d'obscur raisn pensa-t-il, et ce n'est pas bon pour vous. Bref ! Donnez moi nom, matricule, grade, classe, date d'entré en service, horaires de votre tour de garde.»

Ce qui était bien embêtant, c'est que les deux personnages était dans un endroit bien éclairé, pour aider les gardes à rester debout. Ce passage encombré augmentait la difficulté, surtout qu'il semblait que le gnome était parti dans un sermon administratif des plus vifs, et qu'il pouvait continuer comme ça pendant encore longtemps.

Avatar du membre
Demes
Messages : 1098
Enregistré le : mar. 29 avr., 2008 2:53 pm
Localisation : La chambre de la Connétable! Ha HA!

Message par Demes »

'Je lui avais promis d'arriver à l'heure cette fois-ci...'

Forêt d'Elwynn

Archibald Demes allait bientôt être un homme marié. Enfin, c'est ce qu'il espèrait après autant de promesses qu'il n'avait pas pu tenir. La patience de la Connétable, sa fiancée avait été mise à rude épreuve.

'Ce n'est pas de ma faute... fichus zombis...'

Il pressa le pas de sa monture sur le chemin qui le mènerait jusqu'à la Garnison et y arriva finalement quelques minutes plus tard, en poussant un gros soupir.

Demes attacha son cheval tout en jettant un rapide coup d'oeil à l'entrée. Personne ne l'attendait et...

'Mais il dort...?'

...et un des gardes s'était assoupi au pied de la porte. Archibald Demes s'éclaircit la gorge et, d'un pas décidé, prit la résolution d'aller réveiller la sentinelle qu'il ne pouvait identifier au premiers abords à cause de la nuit tombante.

'Hep! Hey!...'

*SPLOTCH*

'Mais qu'est-ce que...'

Le guerrier venait de mettre la botte dans une grande flaque de sang. Le garde avait été sérieusement amoché, à un tel point qu'on ne pourrait désormais plus l'identifier à l'oeil nu.

'Merde merde merde'

Demes fit un petit bond de côté pour se retrouver dans l'herbe. Il fallait réfléchir vite, soit sonner l'alarme en criant comme un fou ou bien rentrer tout en finesse.

La finesse n'avait jamais été son fort mais il décida de rentrer dans la garnison d'un pas de chat en dégainant une de ses haches.

Avatar du membre
Lomah de Sangre
Chambellan
Messages : 5835
Enregistré le : mar. 02 oct., 2007 12:13 am
Localisation : Là où on s'y attend le moins

Message par Lomah de Sangre »

-Madame, cela fait dix minutes.
- Non.
- mais madame !
- J'ai dit... NON !


Je fulmine devant la lettre de ce petit roquet du Kirin Tor. Je suis sure qu'il est là pour m'espionner, ce salaud ! Sous ses airs stupides et pompeux de petit gnome risible, il se faufile dans tous les plis de mes jupons : La Connétable, les officiers et même Hadjirah s'y ai laissé prendre, tirée par le bas vers sa passion du rangement !
Paullariand Dourentée, je maudis le jour où ton père a décidé de vider ses moitiés de couilles autre part qu'à coté de ta mère !


- Mais Madame, la Connétable vous attends à la table des officiers !
- Je ne partagerais pas le repas de ce fumiste !
- Vous ne partagez aucun repas madame...
rétorque Bettanie dans un élan de courage qui lui ressemble si peu, qu'elle pause automatiquement la main sur sa bouche et rentre les épaules.

Misérable petite chose....

Le fait est que c'est vrai, depuis que je suis "revenue", la nourriture ne me fait pas envie, pire ne m'est plus d'aucune utilité. Je donne le change en évoquant la préservation de ma ligne... Et comme tout le monde se fout de son voisin, tout le monde en reste là.
Je me lève sans lui répondre, le poing serré sur les cendres du "mémo" que je lisais précédemment, et elle s'écarte précipitamment de mon chemin.

- Je vais chercher du vin. Prépare ma tenue de monte en attendant, j'ai besoin de chevaucher quelque peu.
-... Bien, Madame.


Je sors et ferme la porte de mon bureau.
J'évite soigneusement la salle commune et la contourne par un escalier de service qui mène au cellier. Les couloirs sont déserts, l'exode salutaire vers le dîner ayant fait son œuvre. Je vais pouvoir piller cette réserve de Sombrelune que l'intendant se garde sous le coude. Je rumine des plans d'assassinat qui n'aboutirons jamais à mesure que je m'approche de la porte du garde-manger.

Soudain, les flammes des torches accrochées aux murs vacillent comme sous l'effet d'un courant d'air laissé par une fenêtre ouverte alors qu'il n'y a ici que de la pierre froide et hermétique.
Je m'arrête, l'oreille aux aguets...
Mais seuls les battements sourds de mon cœur résonne dans ma tête. Je me rend compte que j'ai cessé de respirer et je libère mon souffle le plus calmement possible.

Il n'y a rien... Juste un effet de ma paranoïa rampante !

Je m'apprête à reprendre ma route quand soudain les flambeaux s'éteignent un à un ! D'instinct, je me colle dos au mur. Le couloir ne sera bientôt qu'une flaque d'ombres opaques et je n'arrive toujours pas à discerner ce qui se dirige vers moi.
Les sorts fuient de mon cerveau comme des rats sans que j'en retienne un adéquate. Le feu semble pour la première fois échapper à mon contrôle. Mon corps lui-même semble paralysé, aucun son n'arrive à franchir mes putains de lèvres ! Je suis tétanisée !

...

Noir complet.
Modifié en dernier par Lomah de Sangre le mar. 19 oct., 2010 12:13 pm, modifié 1 fois.
"The show must go on, I'll face it with a grin, I'm never giving in
On with the show
I'll top the bill, I'll overkill, I have to find the will to carry on
On with the show..."
[QUEEN]

+Fiche personnage+

Avatar du membre
Odeline
Lieutenant
Messages : 1575
Enregistré le : ven. 08 mai, 2009 8:31 pm
Localisation : Là où la lumière la guidera... ou pas!

Message par Odeline »

Odeline venait d’un monde où la viande de porc à chaque repas n’était pas chose répandue. Non pas que cette dernière aimait à dénigrer le travail des cuisiniers de la garnison, mais il fallait bien avouer que les repas n’avaient rien de ragoûtant dans un ordre militaire. La jeune femme se faisait régulièrement livrer un bon petit plat, cuisiné avec générosité par une des meilleures auberges de la région.

Assise sur un banc elle se frottait les mains, le temps se rafraîchissait chaque jours que la Sanssaint approchait. Cachée dans l’ombre, désirant ne pas être prise par un officier et passer pour une bêcheuse d’aristocrate, la blonde commençait à s’impatienter.

Un hurlement terrible ! La scène se déroula sous ses yeux, en quelques secondes à peine, la tête écrasée du soldat gisait sur le sol… ses lèvres se mirent à trembler, son cœur battre à tout rompre. Elle posa une main sur sa bouche afin d’étouffer un cri de terreur.

La prêtresse ne pu réagir avant quelques instants, laissant la créature non identifiable par cette nuit, entrer dans la garnison. Ne pas faillir et réagir… vite ! Elle avait affronté des démons haut d’une dizaine de mètres avec ses camarades. Des armées de mort-vivants, des créatures plus atroces les unes que les autres. Une personne seule ne devrait pas effrayer une âme avertie. « Alors pourquoi je tremble comme une feuille ? »

Elle vit arriver Demes, plus courageux qu’elle ne l’eut été, la hache à la main. « Bouge ton arrière train ma grosse empotée. » La lèvre en sang, de l’avoir triturée d’angoisse, elle entreprit de suivre le guerrier, son bâton à la main par soucis de mimétisme.

- Je vous couvre Archibald !

N’étant pas sur de ce qu’ils allaient trouver, la peureuse se garda bien de passer devant et laissa le bûcheron ouvrir la marche. On ne sait jamais…

Avatar du membre
Demes
Messages : 1098
Enregistré le : mar. 29 avr., 2008 2:53 pm
Localisation : La chambre de la Connétable! Ha HA!

Message par Demes »

"Je vous couvre, Archibald!"

'Je vous couvre, je vous couvre, ...avec un baton à la main?'

Le guerrier avança lentement le long des murs de l'entrée du bastion, guettant le moindre bruit, le moindre mouvement.

Soudainement, un coup de vent, qui arracha même le chapeau de la tête de Demes, éteignit les torches une à une. La blonde et le vétéran se retrouvaient dans les ténèbres les plus complètes.

"Lâche ma cape, je t'en prie..."

Archibald Demes ne reçut qu'un claquement de dents répété en réponse alors que la prêtresse continuait à s'agripper au bout de tissu.

Ils continuèrent leur lente marche vers l'intérieur de la forteresse en enjambant d'autres cadavres de braves gaillards qui jonchaient le sol. Toujours pas de bruit, de cri ou d'appel à l'aide de qui que ce soit.

Le coeur de Demes commençait à battre de plus belle alors qu'il s'imagina ce qui pourrait arriver à ses amis, pire encore à Aurys. Il avala sa salive et tenta de retrouver son calme. Ce n'était pas le moment de perdre les pédales.

'Du calme, Archi, réfléchis...'

"Donne-moi un peu de lumière, on n'ira nulle part ainsi, Odeline..."

Avatar du membre
Paullariand Dourentée
Retraité de l'Ost
Messages : 2362
Enregistré le : ven. 22 janv., 2010 11:56 am
Localisation : Dans le bureau du T.R.A.U.M.A.

Message par Paullariand Dourentée »

Paullariand vilipendait le dit garde, et pour une raison inconnu, peut-être que la frustration des premiers mois dans l'Ost ressortait, ou peut-être était-ce dût à l'ambiance glauque de ce soir. Toujours est-il qui prenait plaisir à trainer ce garde dans la fange, ses vacances commençaient plutôt bien !

Quand la puissante masse d'air arriva sur eux, elle surpris le garde, et sa lance lui échappa des mains. Comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est sur la tête de l'agent Dourentée qu'elle tomba.

Une belle entaille sur le crâne, Paullariand s'effondra sur le sol, le sang perlant de son crâne chauve, et puis le noir. La choc le sonna, et il crût que l'obscurité ambiante venait du choc et que ses yeux eut été touché.

La bouche pâteuse, la respiration irrégulière, l'affolement d'être devenu handicapé, allongé sur le sol, il maugréa contre cette maudite campagne, ce trou perdu remplit de bouseux où tout était contre lui. Finalement, ses vacances ne commençaient pas sous les meilleurs hospices…

Avatar du membre
IsisTaël
Messages : 114
Enregistré le : lun. 30 août, 2010 10:28 am
Localisation : La où sont les étoiles

Message par IsisTaël »

« Isis, va me chercher mon linge, tu le rangera dans la penderie. Isis, tu t’occuperas de nourrir mon cheval. Isis….. »

'Merde je suis mage moi, pas boniche. J’ai faim moi et c’est l’heure de manger. Tous le monde est dans le réfectoire sauf la petite Isis qui a encore une tonne de corvée à faire…Merde…'

J’en étais là de mes maugréassions, sortant de la lingerie les bras chargés d’un bac deux fois trop grand pour moi rempli des frusques de ma « bien aimé Lomah de Sangre ». Je remonte le couloir pour me rendre aux appartements de ma « bien aimé Lomah de Sangre »

'Il fait bien sombre dans ce couloir. L’ost est en rupture de torche. Ou est-ce que l’insaisissable elf ce fait un bout de gras sur les bouts de chandelles. Ils auraient pus allumer quelque torches. Je n’y vois rien.'

Je me prends les pieds sur un obstacle se trouvant sur ma route. Je chois, t’elle une grosse poire bien mure, renversant par là même tous les vêtements contenue dans le bac et me vautre par terre dans un liquide poisseux.

'Dans quoi suis-je tombé ? '

Une odeur de sang remonte à mes narines, une odeur de mort remplie mon esprit. Je retourne ma petite tête en arrière, en craignant ce que mon regard va y voir. La peur m’envahie. Je distingue dans la pénombre une forme étendue au sol. Instinctivement mes yeux s’allument….

J’ai un brusque mouvement de recule et me cogne la tête contre le mur du couloir. Au tour de moi deux gardes morts, déchiquetés. Leur vie se déversant lentement de leurs veines tranchées.

Une aura rempli le couloir. Une aura de mort, noir comme les abimes venant d’un autre temps. Malgré mon cœur qui s’emballe, je dresse autour de moi mon armure de glace. Que faire ? Rentrer dans la lingerie et m’y barricader ou courir prévenir les autres. Surtout ne pas crier ce serais la mort assurée. Je ressasse dans mon petit crane une phrase apprise, si souvent répétée : « la peur est une petite mort, je laisserais glisser la peur sur moi sans jamais qu’elle m’atteigne ». Vite prévenir les autres. Ils doivent tous être au réfectoire.

'Fonce Isis.'

Avatar du membre
Odeline
Lieutenant
Messages : 1575
Enregistré le : ven. 08 mai, 2009 8:31 pm
Localisation : Là où la lumière la guidera... ou pas!

Message par Odeline »

Il fait noir, tout noir, terriblement noir !

"Donne-moi un peu de lumière, on n'ira nulle part ainsi, Odeline..."

La jeune femme se redressa et sortit la tête de la cape d’Archibald. Bizarrement elle trouva celle-ci très douce, trop douce et parfumée pour un guerrier de sa trempe. Elle nota dans son esprit qu’elle devrait lui demander quelle lessive il utilisait… « Ce n’est ni le lieu ni le moment » La prêtresse avait pour habitude de divaguer sous la peur, un moyen comme un autre de décompresser.

Odeline se racla la gorge, releva un sourcil et saisit son bâton des deux mains, tout en s’assurant que son bouclier humain se trouvait non loin. Elle prononça quelques mots tout bas, claqua son arme sur le sol. Une lumière aveuglante jaillit des cristaux fushia. Celle-ci diminua rapidement et permit une vue parfaitement éclairée du couloir. Aucun recoin pour se terrer, la lumière inondait le lieu.

La prêtresse aperçut en premier lieu Paullariand au sol. Sans faire attention à quoi que ce soit d’autre elle se précipita vers lui. Sa peur pour la santé des autres surpassait celle qu’elle pouvait éprouver pour elle-même. Une énième façon de canaliser ses émotions.

Elle posa sa main sur le front du mage, une chaleur s’en dégagea et apaisa immédiatement la blessure.

- Je ne peux que diminuer la douleur sire Dourentée. Que vous êtes-il arrivé ?

Oubliant le reste la jeune femme se focalisa sur le blessé. Elle dégagea sa main ensanglantée du gnome et l’essuya sur ses jupons.
Un frisson lui parcourut l’échine. Le souffle… il était si proche. Elle se dressa, raid comme un piquet, tétanisée.

- La Lumière est mon bouclier, je n’ai pas peur de la mort, la Lumière me guidera sur le chemin de…

Inlassablement elle se répéta les prières apprises lors de son apprentissage, comme si son dernier instant était venu.

Avatar du membre
Paullariand Dourentée
Retraité de l'Ost
Messages : 2362
Enregistré le : ven. 22 janv., 2010 11:56 am
Localisation : Dans le bureau du T.R.A.U.M.A.

Message par Paullariand Dourentée »

«… tout noir comme un… ET LA LUMIÈRE FUT «Aïe !!»

Bonne nouvelle : il n'était pas aveugle, mauvaise nouvelle, il était complétement éblouie…

- Je ne peux que diminuer la douleur sire Dourentée. Que vous êtes-il arrivé ?

Il reconnu la voie de Dame Quelliade. Se redressant légèrement il répondit à la prêtresse, tout en montrant la direction du garde :

«Je le sermonnais, puis il y eu du vent et…»

Et le regard de Paullariand se posa sur feu le garde, son cou devenu difforme portait encore les marques violacées qui l'avait conduit à la mort. Dans l'alcôve où il roupillait il y a encore quelques minutes Odeline n'avait pas encore vu le cadavre.

Malgré le mal de tête et la nausée, l'agent du Kirin Tor se releva, il n'est jamais bon de rester allongé a coté des mort, pendant que Dame Quelliade continuait sa litanie.

Il remarqua l'écuyer Demes en arme et l'état d'angoisse d'Odeline.

«Mais qu'est ce qu'il se passe ici ?» dit-il tout en se touchant le crâne, là où ça le picotait.

Avatar du membre
La Vigie
Narrateur
Messages : 179
Enregistré le : mar. 02 oct., 2007 7:54 pm

Message par La Vigie »

La créature avançait à petits pas. Inutile de se précipiter. Les proies lui tombaient entre les mains d'elles-mêmes, sans vraiment comprendre ce qui leur arrivait. De nombreux petits sacs de sang engoncés dans des plaques de métal incapables de résister à ses griffes avaient déjà expiré, et la Garnison était depuis quelques minutes plongée dans une obscurité fort à propos pour lui permettre de réaliser ses basses oeuvres.

Si la créature avait eu suffisamment d'intelligence, elle aurait déduit de cette coïncidence l'aide d'une force extérieure, la même qui l'avait conduite ici.
Mais la créature n'en avait pas.

Finalement, un début de réaction sembla apparaître dans le bâtiment. Des êtres vivants bien chauds passaient à ses côtés sans la voir, et leur angoisse était pour elle une nourriture plus réconfortante encore que leur chair ou leur sang. Elle s'en délectait tant qu'elle se prit un instant à souhaiter rester ici une éternité pour s'en repaître.
Mais la voix avait fixé d'autres priorités.

Avec agilité, la créature s'agrippa au mur de pierre puis, aussi silencieusement que possible, sauta de poutre en poutre pour éviter de percuter un ennemi au sol. Il valait mieux éviter de prendre un mauvais coup, du moins pas avant d'être parvenu à l'étage supérieur. Dédaignant l'escalier, l'intrus bondit avant de s'accrocher à la balustrade en bois, se glissant sans un bruit dans les couloirs menant à son objectif.

Répondre